Ce soir là, ils n'avaient décidés de rien faire comme les autres. C'était une petite provocation en soit d'oser se pointer seul à un bal où la plupart des autres étudiants se rendaient par deux, c'était encore autre chose de le faire à deux. Au final, Gaïa était sa cavalière sans l'être vraiment : ils étaient venus seuls, mais ensemble. Une situation qui n'était pas claire du tout, ce qui leur allait, il fallait bien le reconnaître, à merveille. Ils étaient amis depuis près de quatre ans et Armand est la sensation qu'avait Armand de naviguer dans des eaux troubles persistaient. Il y avait toujours eut une forme d'attirance entre eux, attirance dont il aurait juré qu'elle était réciproque, mais Gaïa s'était toujours employée à dresser des barrières entre eux, le dissuadant de tenter quoi que ce soit. Parfois, il avait presque l'impression de ne pas la connaître. Il lui avait toujours trouvé quelque chose de différent : il ne retrouvait en elle rien qui lui fasse penser aux filles qu'il avait passé toute son enfance et son adolescence à côtoyer ce qui était à la fois désarçonnant et agréable d'une certaine façon. Il s'était pris d'affection sur elle, quand bien même il y avait (du moins en ce qui le concernait) une part de frustration dans cette relation sur laquelle il peinait à mettre des mots.

Le bal était bien avancé et jusque-là, Armand avait passé l'essentiel de son temps en train de danser ou un verre à la main, parfois même les deux, ce qui aurait pu s'avérer passablement dangereux s'il n'avait pas l'habitude grâce à sa mère (une adoratrice de réceptions en tout genre) de faire face à ce genre de situation à risques. La soirée était bien avancée, la robe de Gaïa était intacte et il commençait à avoir un peu chaud avec tout le monde amassé dans la salle. Par dessus la musique, il fit signe à Gaïa en désignant la porte, l'air de dire on sors un peu ? Il n'attendit pas de réponses et fila en direction de la sortie. En sortant à l'air libre, il fut assailli par une grosse bouffée d'air pur bienvenue. Il commençait à être un peu saoul et ça lui faisait vraiment grand bien de se retrouver un peu à l'extérieur. Il tourna la tête vers Gaïa l'ébauche d'un sourire aux lèvres, le regard brillant et les joues roses, comme toujours quand il buvait. « Tu t'amuses bien ? » L'interrogea-t'il.

Le bal de fin d'année, voilà ou la blonde avait fini par aller ce soir, doux moment qu'elle espérait passé alors qu'elle avait pourtant tout fait pour éviter. Le bal c'était tellement surfait, la blonde elle trouvait ça tape à l'oeil mais elle avait fini par y aller parce qu'il lui avait proposé quelques chose de totalement fou, parce qu'elle faisait jamais comme les autres. Venir au bal ensemble sans être pour autant son cavalier, elle serait libre de tout geste, de tout instant mais en même temps elle appréhendait parce qu'il ignorait à quel point il était la tentation, le fruit défendu pour elle. Alors Gaïa, elle a mit une belle robe pour faire comme tout le monde, elle s'est mise en bleu parce que la glace lui correspondait le mieux. Elle essayait toujours de cacher ces émotions, de mettre un voile sur elle et son passé. Armand, il est beau dans son costume élégant comme toujours et la jeune femme elle se rend une nouvelle fois compte de combien, elle est loin de son univers. Lui, il a toujours eu ce qu'il voulait, une vie facile, avec des parents semblable à la majorité des étudiants d'Harvard, Gaïa en ce qui la concernait était loin d'être la tête d'affiche  en ayant passé huit mois en prison, ayant presque battu un homme et en ayant des parents homosexuels. Alors oui, pour toutes ses raison la jolie blonde se montrait depuis quatre ans, mystérieuse sur sa vie et distante sur ces gestes vis à vis de lui, pourtant il lui plaisait, il remettait tout en question en elle, il la faisait vibrer mais elle ne pouvait s'accorder le plaisir d'être dans ces bras, elle ferait alors preuve d'égoïsme et de faiblesse. Quatre ans les liais et pourtant il aurait pu s'en passé des choses, une attirance constante les unissait mais jusque là, Gaïa avait tenu bon.

Pourtant ce soir, elle avait bu sans doute trop alors elle laissait tomber les barrières, dansant contre Armand, jouant avec ses doigts les liant au sien, ne cessant de regarder ces beaux yeux. Elle ne se rendait pas compte qu'elle lui laissait la porte ouverte à tant de possibilités que d'habitude elle lui interdisait. Gaïa, elle était là au milieu de la foule, bougeant son corps au rythme de la musique comme si plus rien n'existait, comme si l'espérance d'avoir un peu plus de temps lui tournait autours. Puis, elle croise le regard de son ami qui lui montre là sortit et dans ce retour à la réalité, elle à chaud, ne pouvant pas respirer convenablement, elle commence à tousser. Ne pouvant laisser la maladie prendre le dessus elle le suit et prend un grand bol d'air pour remplir ces poumons. Puis il la regarde avec ce sourire caché au coin des lèvres qui ne fait que la faire succomber d'avantage dans l'interdit la belle. « Oui, je m'amuse beaucoup. Si tu ne m'avais pas proposé ce compromis je n'aurais pas vécue ça. Merci.» La blonde glissa ses lèvres sur sa joue en le regardant, un sourire fin sur les lèvres, grâce à lui elle s'amusait et bon sang que ça l'aidait à oublier tout le reste