T'avais les yeux rivés sur ton portable depuis une bonne minute et personne n'avait encore remarqué ton regard ahuri et tes sourcils froncés par la frustration, la colère. T'arrivais pas à détourner le regard de ton écran. T'y croyais pas. Anja n'était pas encore revenue du bar et tu ne savais pas vraiment comment tu allais réagir en la voyant arriver, en entendant sa voix alors que ta tête était pleine de ces images d'elle et de... De ce mec, Ezio dans tes souvenirs. Vous aviez déjà eu une discussion à propos de lui, et elle t'avait assuré qu'il n'était personne, même pas un ami. Juste un gars qui aimait la faire chier et qu'elle rêvait d'étrangler. Sur les photos que l'on venait de t'envoyer, elle faisait tout, sauf l'étrangler. Et on ne pouvait pas dire que ce qu'il faisait avait l'air de l'emmerder. Perdu, tu sentais ton corps bouillir et ton cœur se serrer. La chevelure blonde de ta petite amie réapparut dans ton champs de vision et tu pris une grande inspiration comme pour reprendre tes esprits et regagner un certain calme. Pourtant la voir là, toute souriante et te regardant comme si de rien était te donnait juste envie de tout casser. Tu n'attendis même pas qu'elle s'assoit de nouveau à table et te levas en lui attrapant le bras plus violemment et brusquement que prévu. « On sort. » dis-tu, sec. Tu ne fis pas attention aux regards autour de la table qui se posèrent sur vous et la tiras vers la porte de sortie sans écouter ses réticences. Puis, juste avant de passer la porte, elle t'échappa, te forçant à t'arrêter dans ta marche. Anja était énervée. Et toi dont. Tu la laissas parler et t'approchas dangereusement d'elle « Anja. Si tu ne veux pas qu'on fasse une scène en public je te conseille de me suivre. » prévins-tu avant de passer la porte sans plus l'attendre. Ses talons sur tes pas, tu ne te retournas qu'une fois assez éloignés de l'entrée du bal pour que l'on ne vous entende pas ou alors très peu dans la mesure où vous ne commenceriez pas à crier. Ne voulant pas tourner autour du pot, tu lui tendis ton téléphone avec les photos ouvertes « Tu m'expliques. »

Tu venais de quitter Wade au bar avec qui tu avais passé un petit moment amusant et distrayant, te faisant oublier le temps d'un instant le malaise que tu ressentais au fond de toi. On pouvait croire que tout allait bien alors qu'en réalité, ta tête était sur le point d'imploser. A chaque fois que tes yeux se posaient sur Ezio, tu avais l'impression de fixer l'interdit, de te faire du mal pour rien. Reprenant donc la direction de votre table, tu évitas de croiser le regard de l'italien, te focalisant sur la tête au loin de ton petit ami malgré l'alcool qui commençait à faire effet. Sans oublier le joint que tu avais fumé un peu plus tôt avec quelques potes dont Marin. Oui, tu pouvais te l'avouer, t'avais passé la moitié de ton temps loin de Torbjörn. Une fois de nouveau auprès de Noora et de votre table, tu ne vis pas tout de suite le suédois se lever, tu fus alors surprise de son emprise soudaine sur ton poignet, te traînant vers la sortie. Votre allure était un peu trop rapide pour toi et ton bas de robe serré et tu manquas de tomber une ou deux fois « Torb lâche moi ! T'es malade ou quoi ?! » dis-tu d'un ton agacé et énervé malgré ta voix basse pour qu'on ne vous remarque pas. Pourtant, tu sentais quelques regards curieux dans ton dos, ce qui te força à faire comme si de rien était. Après t'être débattue discrètement, tu réussis à reprendre possession de ton bras et portas ta main dessus, la douleur te piquant à vif. Il n'y avait pas été de main morte. En cinq années de relation, tu n'avais jamais vu autant de rage dans ses yeux et autant de froideur dans sa voix. Ton sang se glaçait alors qu'il t'ordonnait presque de sortir. Sans plus attendre, tu le suivis et une fois assez loin de la salle, il te donna son téléphone tout en demandant des explications. Sourcils froncés, tu pris le cellulaire entre tes mains et posas tes yeux sur l'écran où plusieurs clichés de toi avec... Ezio étaient visibles. N'y croyant pas vraiment, tu approchas l'appareil de ton visage et reconnus le moment que vous aviez passé dans un des couloirs de l'université. Putain. T'avais été bien naïve de penser que vous aviez été seul tout ce temps. La gorge serrée, tu lui rendis le portable sans vraiment savoir quoi dire. La vérité ? Toute la vérité ? Ou alors lui mentir, déformer la pureté de tes sentiments pour ne pas lui faire du mal, écorchant un peu plus tes véritables sentiments ? « Torb je... » tu soupiras et n'osais pas le regarder dans les yeux. Pourtant, il méritait la vérité, il méritait de l'entendre de ta bouche et tout ça en ayant tes yeux dans les siens. « Je ne sais pas qui t'a envoyé ça mais il ne s'est rien passé, je te l'assure. » avouas-tu. Tu avais repoussé Ezio cette fois là. Ça t'avait demandé un effort surhumain mais tu l'avais fait.

Il ne t'était pas facile d'accepter ce que tu venais de voir, ce que tu venais de comprendre. T'avais fait le voyage jusqu'à Boston dans l'espoir de renouer avec ta petite amie, de redonner une chance à votre relation qui commençait à s'essouffler, et voilà qu'on te foutait sous le nez des clichés plus que subjectifs. Un mec avec une main sous le t-shirt d'Anja, qui n'a pas vraiment l'air de dire non. Les poings serrés, tu l'écoutais balbutier des mots inutiles. Bien qu'elle t'assurait qu'il ne s'était rien passé, tu ne pouvais t'empêcher de voir plus, d'imaginer plus. « Il ne s'est rien passé ? Je veux bien être naïf parfois Anja mais me prend pas pour un débile. » dis-tu, sévère. Depuis ton déménagement à Boston, tu avais senti la suédoise distante parfois, voire absente, et tu commençais à avoir tous les morceaux manquants du puzzle. En fait, tu n'avais jamais eu l'idée qu'elle puisse être intéressé par un autre homme, qu'elle puisse se laisser séduire alors que vous étiez encore ensembles. Prenant ton courage à deux mains, tu posas cette question qui te brûlait les lèvres et qui risquait de faire du mal, beaucoup de mal « Tu l'as embrassé ? ». T'attendis de croiser son regard et compris sans même qu'elle n'ait besoin de parler que la réponse n'était pas celle que tu aurais préféré. Tu passas une de tes mains dans tes cheveux, énervé, à bout de nerfs. De toute ta vie tu n'avais jamais été autant énervé. Tu te tournas dos à Anja, te retenant tant bien que mal de frapper le premier truc qui te passait sous la main. Mais le toucher de la blonde dans ton dos te fit l'effet d'une brûlure, te faisant d'écarter d'un coup. T'avais le regard fou. « Est-ce que t'as des sentiments pour ce mec ? Réponds moi Anja et ne me mens pas, sinon je te jure que ça va mal finir. » dis-tu, menaçant. Jamais tu ne la toucherais et elle le savait. Cependant rien ne disait que tu n'allais pas déverser ta colère sur quelque chose d'autre... ou quelqu'un d'autre.

La tension était palpable et le regard furieux de Torbjörn t'effrayait. Tu ne l'avais jamais vu dans un tel état et tu craignais de la suite. Il voulait tout savoir, il voulait que tu sois honnête avec lui et tu le lui devais. Mais bordel, c'était dur. Savoir que tu allais être à l'origine de votre rupture après cinq longues années ensemble était un coup dur. T'avais conscience que votre relation était certainement terminée depuis un petit moment déjà mais là, d'être dans cette position, c'était comme de prendre la réalité en pleine face à l'aide d'une bonne gifle. Tu déglutis alors que l'étudiant te demandait si tu avais embrassé Ezio. Oui. Mais pas le jour où ces photos avaient été prise. Bien avant. Tes perles émeraudes se levèrent jusqu'à ses yeux agités et il comprit. Il eut pour simple réaction de se reculer, de te tourner le dos comme toi tu l'avais fait en t'intéressant à un autre. Tu te sentais mal, à fleur de peau. Dans un geste désespéré, tu t'approchas à nouveau de lui et posas ta main dans son dos mais il se recula instantanément. Il ne voulait plus que tu le touches, plus que tu le regardes, rien, c'était fini. Jusqu'à ce qu'il pose la question fatidique. Est-ce que tu avais des sentiments pour Ezio ? Oui. Et tu le savais. Depuis l'épisode des Bermudes où tu avais bien cru ne jamais revenir à Boston, tu avais pris conscience de la valeur de tes sentiments à l'égard de l'italien. Mais tu ne pouvais oublier ce que tu avais construit avec le winthrop, tu te le refusais. Après quelques secondes d'hésitation, tu pris une grande inspiration et avouas, enfin, à voix haute « Je crois, oui. ». La déception et la rage dans les yeux de ton petit ami te piquèrent à vif et tu sentis la boule dans ton ventre sur le point d'exploser. Tu devais assumer tes actes et tes émotions mais là, c'était compliqué.

TORBJORN & ANJA ELDJARN & EZIO SCORSESE
Ezio ne les avait pas lâché des yeux durant toute la soirée. Il avait râlé dans sa tête et auprès de quelques personnes avant de noyer sa frustration dans les filles et l'alcool. Il était plutôt doué pour ça et d'ailleurs, rien qu'à voir le nombre de bracelet qu'il portait autour de ses poignets, on pouvait facilement deviner ses intentions. Le bel Italien n'avait pas vraiment très bien compris le principe de la soirée, il croyait qu'il fallait avoir le plus de bracelet possible surement. Il devait en avoir 3 ou 4 à chaque bras et notamment deux bleus dont il était très fier. Il avait embrassé deux filles en couples et c'était presque un exploit pour ce séducteur au sang chaud. Il avait passé tout son à courir les filles sans jamais la lâcher des yeux. Parce que c'était devenu une habitude, c'était presque plus fort que lui. Le Mather savait qu'Anja portait sa robe et qu'elle était dans les parages. Il voulait presque provoquer le destin pour lui parler ou se rapprocher d'elle. Calmement, il retourna à sa table avec un verre à la main et se laissa tomber lourdement sur sa chaise. Il lança un regard presque désespéré à Andréa avant de boire une gorgée de son verre. La soirée était bien mais il manquait quelque chose, elle avait cet arrière goût amère qu'il n'arrivait pas à changer. Ezio en voulait plus de la part de la blondinette et pas seulement quelques compliments échangés et une danse rapide. Il lâcha un soupire sans précédent avec de reporter son attention sur sa belle. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il la vit se lever avec son mec. Quoi ? Pas déjà ? Ils n'allaient pas déjà s’éclipser de la soirée ? Torbjorn, ce trou du cul de première, allait profiter de sa robe ? Non, non. Il devait trouver une solution et ne pas les laisser partir. Par pure impulsivité, il était prêt à renverser son cocktail pour gâcher la robe et le plaisir qu'l pourrait en retirer. Sans chercher à comprendre plus loin, le Mather se leva et se mit à les suivre. Il avait trop bu mais qu'importe, il allait sans doute gérer et trouver une idée sur la route. Il les suivit de loin et fut surprit de les voir quitter la salle mais rester dehors. Il resta à l'écart et sortit une clope qu'il vint déposer sur le bord de ses lèvres. Voilà il avait déjà une excuse toute prête pour être sorti. Il l'alluma maladroitement à l'aide de son briquet, qu'il replaça ensuite dans la poche de sa veste. Ezio essayait d'écouter mais il n'entendait rien à leur discussion. Une chose était sure, ils n'étaient pas en train de se dire des mots d'amour. Son connard de mec était rouge pivoine, il n'était pas content du tout et il ignorait pourquoi. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il tira une nouvelle fois dans sa clope. Il jubilait presque de les voir s'engueuler mais lorsqu'il vit Torbjorn l'attraper par le bras, son sang ne fit qu'un tour. Surprit par sa propre impulsivité, il se dirigea vers eux. « Il s'passe quoi ici ? » demanda-t-il en regardant simultanément Anja et son mec. Putain, ce gars-là le répugnait au plus haut point. Comment pouvait-il la toucher, il ne la méritait pas ! Son regard était anormalement dur et sombre. La petite Quincy le préoccupait bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre. C'était la première fois qu'il s'interposait entre les deux, se grillant tout seul au passage.

Tu attendais, dans l'impatience la plus totale, sa réponse. Quand enfin, elle avoua la vérité sur ses sentiments à l'égard de l'autre homme, tu sentis le sol se décomposer sous tes pieds. La trahison, le dégoût, tous ces sentiments qui te laissaient un goût amer dans la bouche, une amertume que tu voulais lui, leur, cracher au visage. Tes poings se serraient sous ce trop plein d'émotions que tu pouvais ressentir à cet instant, et le regard d'Anja n'arrangeait rien. Elle se sentait coupable, non elle était coupable, et elle s'en voulait. Malgré la distance qui vous avait séparé pendant quatre années et demies, tu étais toujours apte à lire dans ses traits, à savoir ses vraies émotions sous ses faux semblants. Tu la voyais et la comprenais peut-être trop bien. T'avais pas envie de lui en vouloir, toi même coupable d'un éloignement plus ou moins volontaire même si tu avais pris les devants en la rejoignant ici. Épuisé, tu levas ta main à ton visage et te frottas le front quand soudain, tu sentis ses doigts se poser sur ton avant-bras, te faisant l'effet d'une décharge dans tout le corps. Ton regard se leva brusquement sur elle et tu attrapas son poignet avec plus de force que tu ne le voulais « Ne me touche pas. » dis-tu, le ton agressif. Tu pouvais lire dans ses yeux de la peur au-delà de la tristesse. Et alors que tu t'apprêtais à lui passer un savon pour mettre au clair la fin de votre relation, une voix te coupa. Ezio. Putain qu'est-ce qu'il foutait là lui ?! Tes yeux noircis par la colère le scrutèrent un instant puis tu lâchas Anja pour te concentrer sur lui. Un pas dans sa direction et on pouvait déjà voir que tu le surplombais d'une bonne tête, sans parler de ta carrure bien plus athlétique que la sienne. « Faut toujours que tu sois dans les parages toi en fait. » annonças-tu énervé avant de lever le poing et de l'écraser sur son visage. T'y avais mis toute ta force, toute ta haine, et savoir que tu avais amoché un peu son joli minois te procurait un certain plaisir. Pourtant tu ne t'arrêtas pas là et l'assénas d'un second coup, aussi violent, avant qu'il n'ait le temps de rappliquer. Les cris d'Anja te passaient bien au-dessus, aveuglé par ce cocktail molotov d'émotions qui te guidait.

TORBJORN & ANJA ELDJARN & EZIO SCORSESE
Ezio aurait pu s'en foutre de cette dispute, il aurait très bien les laisser s'embrouiller tous les deux et jubiler de les voir s'autodétruire ainsi mais c'était plus fort que lui. Il ignorait l'objet de leur dispute et peut-être qu'inconsciemment, il voulait la protéger. Malgré son caractère de merde, Anja lui apparaissait parfois comme une fille fragile et les sentiments qu'il éprouvait à son égard le poussaient à se dévoiler un peu plus. En règle général, il s'en foutait des filles. Mais pas elle. Torbjorn devait lui manquer de respect, cela pouvait se lire sur son visage et c'était intolérable. Il n'avait pas à l'insulter ou la traiter ainsi. Le Mather n'était pas mieux quand ils se lançaient des pics dans la gueule mais cela n'avait absolument rien à voir. Personne d'autre que lui n'avait le droit de la maltraiter. Cette fille était trop bien pour se laisser emmerder par un Winthrop de merde, par un mec qui ne connaissait rien hormis les marques de protéines qu'il prenait. Alors oui, il faisait une tête de plus que lui et il allait certainement le mettre minable mais cela n'importait peu. Ezio se tourna vers lui en le voyant se rapprocher. Il serra sa mâchoire avant de lui répondre de son arrogance légendaire. « Ouais, toujours. C'est ... » Coupé net dans son élan, le beau brun se prit un coup de poing directement dans le nez. Le choc fut très violent, assez pour le faire reculer d'un pas. Prit au dépourvu, il posa ses mains sur son nez avant de constater qu'un peu de sang y coulait. « Ah putain mais t'es un grand malade toi ! » grogna-t-il avant de s'en prendre une deuxième, dans l'oeil cette fois-ci. Autant il restait un pacifiste dans l'âme, autant il était hors de question qu'il se laisse frapper par un trou du cul dans son genre. Dompté par une pulsion de rage qu'il connaissait que très peu, il se jeta sur lui, à son cou ou à tout ce qu'il pouvait. Ezio ne s'est jamais vraiment battu et préférait, de loin la violence des mots plutôt que des coups. Il ne savait pas se battre mais dans la précipitation, il vint aplatir son poing avec force et violence sur son visage sculpté par les protéines. Les deux hommes se livrèrent un combat acharné, déjà perdu d'avance pour l'Italien qui ne faisait pas le poids face à cette armoire. Ce mec avait visiblement tout dans les muscles mais rien dans le cerveau, ce n'était pas possible autrement.

Au-delà de la culpabilité, il y avait la douleur, la violente réalité qui était que tu venais de détruire cinq années de relation en un claquement de doigts. Si on t'avait dit que ta relation avec Torbjörn prendrait fin de cette manière, tu n'y aurais jamais cru. Et si on t'avait dit que tu le quitterais car tes pensées allaient vers un autre depuis un moment déjà, tu n'y aurais pas cru non plus. Et pourtant, c'était la vérité. Il baissa la tête pour se frotter le front, agacé, en colère après toi. Dans un ultime geste de tendresse, tu t'approchas à nouveau de lui et posas tes doigts délicats sur son avant-bras. Sa réponse fut rapide : il attrapa ton poignet violemment, te faisant crier plus de stupeur que de douleur malgré la force qu'il mettait dans sa poigne. « Torb s'il... » commenças-tu à dire quand soudain un voix vous coupa. Tu étais dos à cette nouvelle personne mais tu pouvais reconnaître sa voix et son accent italien entre mille. Ezio. Tes yeux s'ouvrirent en grand alors que Torbjörn te lâchait et s'avançait vers le mather. Ton petit ami était connu pour son sang froid mais depuis dix minutes, tu avais bien du mal à le reconnaître et l'idée qu'il... Trop tard. Il venait d'asséner un coup de poing à Ezio, en plein visage. Tu n'eus même pas le temps de faire un mouvement pour les séparer que le suédois frappa une deuxième fois l'étudiant. Ils se rendaient les coups à tour de rôle et il n'y avait pas à dire : malgré la détermination d'Ezio, c'était le winthrop qui avait le dessus. Tu te sentais impuissante, totalement inutile et surtout, tu étais abasourdie. Mais tu finis par réagir « ARRÊTEZ ! » crias-tu en te jetant sur Torbjörn pour l'écarter d'Ezio. Rien à faire, il continuait d'aller à la confrontation avec lui. Tu finis par te mettre entre les deux, dos au mather pour pouvoir regarder ton petit ami -ou plutôt ex petit ami- dans les yeux. « TORBJÖRN CALME TOI ARRÊTE ! » crias-tu en le poussant en arrière avec toute la force que tu avais. L'adrénaline provoquée par cette vision de destruction t'aida à prendre le contrôle et à écarter le blond.

Tu le frappais. Encore et encore. Les cris d'Anja n'atteignaient pas tes tympans ou, tout simplement, tu n'avais pas envie de les entendre. Tu t'en foutais, à cet instant tout ce que tu voulais était d'amocher ses yeux, son sourire, tout. Qu'une fois qu'Anja le revoit, elle ne le reconnaisse plus, ou peu. On ne t'avait jamais vu dans une colère aussi noire, aussi tenace. L'alcool n'aidait sûrement pas mais ça n'empêchait pas le fait que cette bagarre était motivée par ton envie de déverser toute ta haine sur lui. Celui qui venait de te la prendre. Celui qui venait de faire partir en fumée cinq années de vos vies, et votre futur ensemble. Malgré votre éloignement, tu n'avais jamais pu imaginer un futur sans sa chevelure blonde dans les parages et pourtant, c'était tout ce que tu voyais à présent. Les coups qu'il te rendait ne te faisaient rien malgré la force qu'il y mettait parce que t'étais comme anesthésié par la rage. Au bout d'un moment, la suédoise s'interposa entre vous deux et avant que tu la pousses sur le côté pour qu'elle ne se prenne pas de coups à la place d'Ezio, elle te poussa un peu plus loin, t'écartant de ta proie et restant devant l'italien comme pour le protéger d'une nouvelle attaque de ta part. Ce qui avait le don de te mettre encore plus en colère. « QUE JE ME CALME ? MAIS ANJA SI CE COLE NE M'AVAIT PAS ENVOYÉ CES PHOTOS, TU ME L'AURAIS DIT QUAND ?! » crias-tu pour lui répondre, tout simplement hors de toi. Tu commençais à penser qu'elle, enfin qu'ils s'étaient tous les deux foutus de ta gueule.

Nevada t'avait échappé ce soir, une seule seconde et te voilà, une main dans la poche, l'autre sur une flûte de champagne. Merde de merde, l'alcool et toi ça ne fait pas bon marché. Surtout qu'Ezio te surveillait de plus en plus quand tu lui avais annoncé pour l'opération que tu avais refusé. Génial aussi de lui en parler maintenant. Abruti. Tu soupiras alors que tu recherchais ton frère des yeux. Tu ne l'avais pas vu depuis quelques minutes et d'habitude, tu as le droit à une réflexion. Mais pas cette fois. Personne au bar, personne à la table et tes sourcils se froncèrent aussitôt quand tu reconnus la belle blonde blanche. Tes yeux se posèrent sur le visage horriblement ensanglanté de ton meilleur ami, qui se trouvait à côté de cette femme que tu reconnaitrais entre mille. Et hop, la flute pleine fut vite. Ah bah, celui qui a fait ça, risquait de mal vivre la fin de la soirée. Tu déposas ton verre sur une table, t'excusant au passage pour arriver derrière l'homme qui portait un costume. Il venait d'hurler et tu tapotas légèrement son épaule pour lui répondre. Jamais connard ! ton regard se posa sur ses mains qui étaient abimé de l'effort qui venait de donner sur ton meilleur ami. C'est toi qui à fait ? dis-tu en montrant le visage du Mather derrière la fameuse dame blanche. Mais tu ne lui laissas pas le temps de répondre que ton poing partit d'un coup violent dans le nez. Merci Henry pour les cours de défense. Tu le regardas avant de serrer la mâchoire pour t'approcher d'Ezio Ca va t'as rien d'autre ? Ton regard se tourna vers Anja. Quand je te dis que ce mec n'est pas fait pour toi, t'as vu comment il traite tes amis sérieusement ! C'est un taré ! Tes paroles n'étaient pas aussi posées que d'habitude, pas aussi calmes et réfléchis. Tu parlais avec violence et tu étais direct, une chose qui ne te ressemblait pas. L'adrénaline commençait à monter mais tu ignoras la chose avant de tourner la tête vers le fameux Torbjorn Sur l'honneur des Grimaldi et du Royaume de Monaco, je te jure que la prochaine fois que tu le touches ou même elle, je m'occupe personnellement de ton cas et tu ne verras plus jamais le soleil se lever connard !   dis-tu encore une fois énervé par ce petit crétin de suédois de merde qui ne sert à rien dans cette ville et dans la vie de ta meilleure amie.