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We're the captains of our own souls

En me hissant sur la table "d'opération", je me risque à une petite blague, qui ne manque pas son effet sur Lenny. Le mec me regarde de haut en bas, et je ris à sa réponse. Faudrait que je saute sur la table pour la péter, je sais. Et encore.. Même pas sûr que ça fonctionne. « Bien sûr que non. » Répondis-je en souriant en coin, avant de me positionner sagement, avant de commencer à l'interroger, curieuse de nature. C'est pas pour rien que je me suis orientée dans le journalisme, uh. Impressionnée par son expérience dans le délire tout en étant apparemment plutôt jeune, je hoche la tête, tandis qu'il sourit en coin, m'assurant que je suis en de bonnes mains. « J'suis pas tant inquiète. » La preuve, j'accepte évidemment ses suggestions de modifications, ayant plutôt confiance en ses talents. Et de toutes manières, il sait le style que je veux, y a pas de risques qu'il parte totalement hs, right ? Regard baissé sur ma cheville, je l'écoute avec attention, et hoche rapidement la tête, sincèrement ravie de ses suggestions. C'est même mieux que ce que j'avais prévu, alors bon, comment dire non ? Bon, par contre, j'ai pas intérêt à bouger. Prenant un bon appui stable sur la table, je ris légèrement à sa question, répondant avec un léger entrain: « I was born ready! » Oui, bon, ou pas. Parce que mine de rien, le temps qu'il se prépare, je lève quand même les yeux vers le plafond en devinant qu'il va bientôt passer à l'attaque. Et dès lors que je le sens commencer, je serre la mâchoire. Évidemment, c'est pas le top de l'agréable, hein. Mais je reste immobile, me contentant de serrer une de mes mains contre le rebord de la table. « J'arrive pas à déterminer si ça chatouille ou ça fait mal. Peut-être un peu des deux. » J'inspire, et me décide à baisser les yeux sur ce qu'il faisait, gagnée par la curiosité. « Et du coup, on m'a dit que tu faisais ça pour payer tes études, tu comptes faire quoi? » Autant meubler un peu la conversation pour ne pas trop me focaliser sur la douleur.

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Taquine, elle rigole à sa connerie en montant sur la table « Bien sûr que non. » et je souriais amusé. De là elle joue les curieuses en me demandant mon ancienneté dans le métier et je la rassurais bien vite avant qu'elle ne me dise « J'suis pas tant inquiète. », arquant un sourcil "Allright, alors sache que si tu choppe le sida c'est normal." souriant sur ma connerie bien que ça se trouve, j'allais lui faire peur, ou pas. De là j'apporte quelques améliorations à ses dessins et lui demande si elle est prête et n'ayant peur de rien, elle se stabilise en me répondant « I was born ready! », ni une ni deux, je profite qu'elle lève les yeux au ciel pour commencer le boulot sous ce doux son de l'aiguille qui fait ses allez retour en un temps record. Voyant qu'elle ne bronche pas je demande "Alors? Ça pique ou pas?" ouais moi j'dirais que ça semble aller « J'arrive pas à déterminer si ça chatouille ou ça fait mal. Peut-être un peu des deux. », je souriais en coin la sentant baisser la tête pour regarder "Les deux, pour l'autre, ça fera surtout mal." le mec trop rassurant ahah, mais j'suis honnête au moins hein. Elle en profitait pour faire la conversation « Et du coup, on m'a dit que tu faisais ça pour payer tes études, tu comptes faire quoi? », tout en continuant mon oeuvre car parler en tatouant c'est mieux, je répondais "Études en architecture et ingénierie, j'dirais que... Hormis le tatouage se sont les seuls domaines dans lequel j'serais bon et qui voudront bien de moi." ouais parce que y'a pas tellement d'autres choses qui me passionnent en vrai "Et toi? Tu es aussi sur le campus? Tu es dans quelle branche?" ouais c'est mieux de parler, j'aime pas rester dans le silence malgré la musique.

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"Allright, alors sache que si tu choppe le sida c'est normal." Bien sûr, on y croit, c'est la base même que de se faire tatouer en chopant au passage le Sida, non ? J'étais suffisamment en confiance pour savoir qu'il me racontait de la merde, et j'me prenais même au jeu en haussant une épaule d'un air nonchalant. « La base quoi, normal, mais merci d'prévenir quand même! » Je secoue la tête d'un air amusé, avant de l'encourager à attaquer le tattoo, chose qu'il fait. Et sur le coup, je sais pas si c'est parce que je m'étais attendue à une douleur fulgurante ou pas, mais finalement, j'trouve ça vachement supportable, et je ne manque pas de le faire remarquer au brun, concentré sur son oeuvre. Et au moins, il reste honnête quand il répond: "Les deux, pour l'autre, ça fera surtout mal." Eeerf, ça m'étonne pas tant. « Ca m'choque pas, vu que c'est déjà de base une zone sensible... » Genre va falloir que je tienne en place, quoi. Mais dans l'fond, ça m'inquiète cette histoire, ça va faire si mal que ça ? Je m'efforce de ne pas y penser, préférant tenir la conversation en l'interrogeant sur ses études. Un futur architecte, putain. Il semble pas vraiment sûr de lui, et bizarrement, ça m'inspire encore plus de sympathie à son égard. « J'suis sûre que tu vas gérer ces études en tout cas. » Un sourire, suivi d'une petite grimace suite à un passage délicat du tatouage. Mais quand Lenny me retourne la question, je m'efforce de me concentrer là dessus plutôt. « Yep! Première année de journalisme et linguistique, coréen plus précisément. »  J'inspire pour ignorer la légère douleur, et regarde le plafond un instant. « Et j'fais partie de la Lowell House, aussi, c'est la maison des artistes du campus, j'suis sûre que tu kifferais les trucs qu'ils font là bas. » Et hop, je me penche à nouveau pour regarder ce qu'il fait, silencieuse, super concentrée sur l'art de monsieur. Quoi, moi aussi j'dessine, alors ça m'intéresse!

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Ça va elle est pas naïve et même plutôt joueuse en vue de sa tête et de sa réponse quant à ma blagounette dans laquelle elle entre oklm « La base quoi, normal, mais merci d'prévenir quand même! », un petit clin d'oeil accompagné d'un sourire en coin et on enchainait nos petites affaires. La séance commençait réellement et elle ne bronchait pas au contact de l'aiguille sur sa peau malgré quelques grimaces, fin au moins je la prévenais pour la suite qui serait un peu plus piquante et sans pression elle répondait « Ca m'choque pas, vu que c'est déjà de base une zone sensible... », j'aime déjà bien cette fille. Elle a du cran, elle est canon et elle semble maligne et marrante, j'aime ça. "J'te ferais oublier ça tu verras." ouais j'ai mes petites distractions, puis à moi tout seul en général, je distrais bien. De là? On vient à en parler études et elle me dit me concernant « J'suis sûre que tu vas gérer ces études en tout cas. » avec un beau sourire. Un petit regard vers le sien et je répondais de ce même sourire en coin en reprenant le dessin "Pourquoi tu trouve que j'ai une tête d'architecte?" ça fait toujours plaisir d'être encouragé et j'sais que j'devrais plutôt bien m'en sortir, j'ai du talent malgré tout. Elle grimaçait légèrement avant de me répondre à son tour « Yep! Première année de journalisme et linguistique, coréen plus précisément. », haussant un grand coup les sourcils je commentais "Rien que ça. En tout cas, le journalisme te va bien, c'est sexy sur toi." souriant en coin d'un nouveau petit regard « Et j'fais partie de la Lowell House, aussi, c'est la maison des artistes du campus, j'suis sûre que tu kifferais les trucs qu'ils font là bas. » alors qu'elle repose ses yeux sur mon oeuvre j'en profite pour lui glisser "Bah ça tombe bien, je l'intègre à la rentrée." la regardant à nouveau pour voir sa réaction "Tu pourras me faire visiter comme ça." autant en profiter hein, moi la visite derrière ses jolies courbes j'dirais pas non.

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Bon, au moins, il a le cran de me dire de but en blanc que j'aurais plus mal que ça au second tatouage. La peau est plus sensible, forcément, alors c'est juste une confirmation pour ce que je redoutais déjà. Et je ne manque pas de le dire, d'ailleurs, sans trop prendre de pincettes. C'est une zone sensible, c'est un secret pour personne, et, j'en suis sûre, encore moins pour un mec comme Lenny. D'ailleurs, j'esquisse un sourire en coin malgré moi à son sous entendu, répondant d'un simple « Ah oui? » énigmatique, intriguée par ses méthodes pour faire oublier la douleur pendant un tatouage. Et malgré moi, j'peux pas m'empêcher d'avoir l'esprit qui vrille, esprit que je ramène en place en venant l'interroger sur ses études. Architecture. C'est un truc vachement classe, au fond, mais j'ai préféré le journalisme, que voulez vous. Sa question m'arrache un rire, alors que je secoue la tête. « Y a pas de "tête de", à mon sens. Mais d'une certaine manière, l'architecture c'est un art, et le tatouage aussi. Et l'art quand t'en saisis bien le sens, au final tu peux le pratiquer sous toutes ses formes. » Et j'agrémente ma phrase d'un léger sourire en coin, avant de répondre à sa question retournée, me demandant quelles études je fais de mon côté. A sa remarque sur le journalisme, c'est à mon tour de hausser les sourcils par surprise. Serait-ce là un compliment ? « Ca fait plaisir à entendre, la plupart des gens m'imaginent plus dans des études de mode ou d'esthétique. » Un des inconvénients à avoir une tête de poupée, en somme, j'suis pas prise au sérieux. Mais ça peut-être aussi un avantage pour mes études, j'peux prendre les gens au dépourvu, et créer un effet de surprise. J'enchaîne alors en parlant de la Lowell House, ou la maison des artistes, celle que j'ai rejoint non pas par rapport à mes études, mais par rapport à mes passions. Et quand Lenny précise qu'il compte rejoindre les rangs de la maison l'année prochaine, je reste surprise un moment, avant d'afficher un large sourire. « Sérieux? C'est trop cool ça! » C'est toujours bon de savoir que de vrais artistes vont rejoindre nos rangs. Et quand il ajoute que je pourrais lui faire visiter, j'esquisse un sourire en coin avant de mordre ma lèvre inférieure. « Ca sera avec grand plaisir, ça t'évitera de te perdre, y a beaucoup de pièces. » Puis s'il se perd avec moi, franchement, ça sera loin de me déranger, entre nous.

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Ouais j'suis un magicien moi, j'fais des tatouages comme personnes et ma façon de les faire font passer les plus douloureux pour des caresses, ou pas, dirons nous que ça dépend quoi « Ah oui? » je la vois qui me regard curieuse et je lui fais un nouveau sourire en coin "Ouep, tu verras tout à l'heure." après une bonne bière bien fraiche, un peu de crème sur sa jolie peau et quelques blabla charmants. On vient à en parler études et elle rit en entendant ma réplique auquel elle s'empresse de répondre « Y a pas de "tête de", à mon sens. Mais d'une certaine manière, l'architecture c'est un art, et le tatouage aussi. Et l'art quand t'en saisis bien le sens, au final tu peux le pratiquer sous toutes ses formes. », je relevais alors la tête, essuyant un coup sa cheville en la regardant "[color=mediumpurple]Là tu vois, tu viens d'me faire un très beau compliment j'te remercie." reprenant le tatouage en ajoutant "Tu sais reconnaitre l'art et les artistes c'est un très bon point pour toi." ouais c'est une fille qui sait me parler ça, j'aime. Du coup elle m'dit être en journalisme et là c'est à mon tour de lui lancer une belle phrase. Elle me sourit en répondant « Ca fait plaisir à entendre, la plupart des gens m'imaginent plus dans des études de mode ou d'esthétique. », une moue et je secouais un peu la tête sans me déconcentrer en répliquant "Ça c'est parce que t'es canon. Et les filles perfect comme toi sont forcément esthéticiennes ou mannequin. Ce cliché de merde." redressant la tête le temps de tirer un peu plus le câble vers moi. Voilà que j'apprend qu'en bonus on sera dans la même fratrie, à la bonheur! « Sérieux? C'est trop cool ça! » et vu son large sourire, j'crois que l'idée lui plait également. Je souriais à l'entendre dire avant qu'elle n'ajoute « Ca sera avec grand plaisir, ça t'évitera de te perdre, y a beaucoup de pièces. » et là inévitablement je lui lance un petit regard en répondant "Effectivement ça serait terrible, à moins que tu ne te perde avec moi, là à la rigueur, ça passe." d'un petit levé d'épaules et de sourcils avant de reprendre mon art, j'ai presque fini.

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Est-ce que c'est mal de ma part d'avoir les idées mal placées quand il parle de faire oublier la douleur ? Ptet pas, après tout, c'est lui qui me fait des sourires en coin à répétition, j'y peux rien si je trouve ça irrésistible. Un hochement de tête, un sourire énigmatique, et face à ma curiosité voilà que Lenny répond: "Ouep, tu verras tout à l'heure." Je fais une moue intriguée, avant de hausser une épaule, acceptant le deal. Vaut mieux plus tard que jamais, non? Puis j'en viens à lui expliquer mon point de vue sur l'art. J'ai jamais aimé les gens qui disaient "t'as une tête à", pour la bonne et simple raison qu'autrement, on me dirait jamais de devenir journaliste. T'aimes quelque chose, tu fais tout pour le réussir, point, et pour moi, si Lenny s'était donné les moyens d'exceller en tatouage, il pouvait réussir tout aussi bien dans l'architecture. Et quand il relève la tête pour me regarder, il semble à la fois surpris et .. flatté. A sa réponse, je fais un nouveau sourire en pinçant légèrement ma lèvre inférieure. « Disons qu'y a des talents qu'on ne peut juste pas ignorer. Comme toi. » J'veux dire, le talent, je l'ai droit sous les yeux là, alors qu'il est en train de peaufiner une clé sublime sur ma cheville. Dire qu'il n'est pas un artiste relèverait du foutage de gueule. Puis j'explique que la plupart des gens, justement, me verraient dans le domaine de la mode ou de l'esthétique. Si Sofia ne m'avait pas appris à me maquiller et à prendre soin de moi, jamais de ma vie j'aurais porté un quelconque intérêt à tout ça. Lenny sembla en désaccord avec l'avis général. Et l'entendre qualifié la chose de cliché de merde agrandit mon sourire. « Enfin un homme qui sait reconnaître que ce sont des clichés à la con, un point pour toi. » Quoi, moi aussi j'ai le droit de compter les points, non ? Surtout qu'apparemment, dès septembre, on sera dans la même confrérie. Encore un bon truc à savoir, ça me plait. J'esquisse un sourire en coin, incapable de m'empêcher de lancer une petite remarque sur l'idée qu'il se perde. Et dès qu'il relève les yeux, il n'a même pas besoin de dire un mot que je comprends qu'il entre dans cet espèce de jeu inconscient que j'ai lancé. "Effectivement ça serait terrible, à moins que tu ne te perde avec moi, là à la rigueur, ça passe." J'reste un moment bouche bée, tandis qu'il a baissé les yeux à nouveau pour finir le tatouage, auquel je ne fais presque plus attention. « Se perdre à deux, c'est pas faux. Au moins, tu peux trouver un moyen de passer l'temps. » Hop là, petite remarque bien placée, puis innocemment, je me penche à nouveau pour regarder le tatouage. « C'est bientôt fini là, non? »

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Je lui fais un peu de charme, clairement mais subtilement et visiblement elle est réceptive donc autant approfondir le game hein. Gratter un peu plus de terrain, doucement et progressivement, c'est tout un art ça aussi. J'vais lui faire oublier l'aiguille sans soucis, du moins, assez pour que ça passe tout seul. Puis on parle études et art et là, elle trouve les mots qui m'interpèlent « Disons qu'y a des talents qu'on ne peut juste pas ignorer. Comme toi. », une femme qui sait parler aux hommes, fin dans le sens que j'entends hein, là c'est clairement dans mon sens. Je souriais d'avantage en lui lançant un petit regard "Merci." quoi dire de plus? Franchement ça fait plaisir j'vais pas cracher dans la soupe. À mon tour je complimentais son orientation et lui lançait un compliment au passage ce qui ne manquait pas de la faire sourire d'avantage « Enfin un homme qui sait reconnaître que ce sont des clichés à la con, un point pour toi. », j'hochais la tête souriant, remettant de l'encre sur mon aiguille "J'ai horreur des clichés, j'dirais même que j'ai tendance à les fuir." ouais, les images toutes faites, les cases toutes définies, les voies tracées etc... C'est pas pour moi. Et là elle m'apprend qu'on sera dans la même confrérie, à la bonheur! J'me perdrais volontiers avec elle en septembre si elle le veut et capte le sous entendu. Ok, fini les cuillères, j'y vais un plus directement, puis c'est elle qui a tendu la perche j'fais que la saisir. Elle restait silencieuse un instant à me fixer alors que je m'occupais de terminer ce premier tatou « Se perdre à deux, c'est pas faux. Au moins, tu peux trouver un moyen de passer l'temps. », je souriais en coin sans relever les yeux "J'en connais même plusieurs." des moyens de passer le temps ouais. Puis elle se penchait pour mater la fin « C'est bientôt fini là, non? », j'hochais légèrement la tête pour peaufiner les détails "Yep, je règles deux trois détails..." finissant minutieusement les traits les plus délicats "Et... Voilà, c'est bon." passant un peu de crème sur ce tatouage avant de l'essuyer en douceur "La cheville done." retirant mes gants le temps de boire une bière, de me redresser et de fumer une clope.

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Y a pas à dire, discuter pendant le tatouage, ça permet de moins se focaliser sur la sensation dérangeante procurée par l'aiguille sur la peau de ma cheville. Et les sujets dévient, dérivent, j'en viens finalement à complimenter Lenny, parce que oui, j'dis pas ça uniquement pour lui faire du charme - parce que bon.. c'est bien malgré moi, mais j'lui en fais un peu - mais aussi et surtout pour affirmer que c'est un artiste, et qu'il a la fibre, c'est inné chez certains, c'est tout. Je ne réponds que par un sourire à son remerciement, estimant ne rien avoir de plus à ajouter. J'vais pas virer dans les compliments exagérés, c'est juste pas mon genre. Au lieu de quoi, je le remercie de reconnaître que les gens ont beaucoup trop d'à priori sur les autres, surtout les filles. J'suis petite, j'ai une bouille de poupée, j'le sais bien, on me l'a assez dit depuis que je suis née. Mais de là à me dire que j'suis faite pour être esthéticienne ? C'est presque une insulte. Alors quand Lenny dit qu'il a tendance à fuir les clichés, je fais un petit sourire. « Pareil. En même temps, quand t'es rousse, les clichés, tu les fuis deux fois plus. » Pour illustrer mes mots, je passe mes doigts dans mes mèches rousses en riant, avant de reporter mon attention sur le tatouage.

Puis forcément, on parle Lowell, et surtout visite de la maison. Visite bourrée de sous entendus, et si j'lance un sous entendu clair à Lenny, lui, il met les deux pieds dans le plat, me faisant hausser un sourcil. « Voyez vous çaa. » Ca m'intéresse, mine de rien. Mais j'dis rien, me contente de demander innocemment où il en est sur le tatouage. Et quand il annonce avoir bientôt fini, j'en suis deux fois plus attentive, jusqu'à ce qu'il ai terminé. « C'est ... » Je suspends mes mots, le temps de le regarder mettre de la crème sur le tatouage, puis je redresse doucement ma jambe pour le regarder de plus près. « ... magnifique. J'aurais pas pu espérer mieux, merci. » J'en profite pour me pencher et aller chercher mon soda, que je porte à mes lèvres. « Bordel, ça m'avait donné soif. » Puis je ris, avant de remarquer: « Par contre, sur la table ça risque d'être plus dur pour le second tatouage, non? » Ouais, ça m'intrigue, comment on va s'organiser ?