Jessie & Milo

 FB : I only came here for Tony Parker.

  C'était un match assez important pour la saison et pourtant je le prenais à la cool. Mon père m'avait beaucoup répété qu'il fallait jouer pour s'amuser et non pour gagner, alors c'est ce que je faisais et il fallait bien remarquer que souvent quand on jouait sans penser à la victoire, on finissait par gagner. J'avais tout donné durant le premier quart-temps, l'arbitre sifflait et tous les joueurs rejoignaient les bancs ou leur famille. Ma mère n'avait malheureusement pas pu venir à cause de son travail, mais je ne lui en voulais pas trop, elle avait déjà assisté tellement de matchs que ça compensait. J'attrapais ma serviette dans mon sac sur le banc pour m'éponger un peu, et je descendais presque une bouteille d'eau entière. Les membres de mon équipe étaient plutôt supers cool alors je déconnais avec l'un d'entre-eux, Damian qui avait super bien joué ce début de match et  c'était lui qui avait creusé l'écart avec l'autre équipe. « Bien joué Dam ! » Je le félicitais en faisant un tchek à la con, qu'on avait pour habitude de faire entre membres de l'équipe et mon regard se porta alors vers les gradins. Je m'étais surement senti légèrement observé pour que d'un coup mon regard se tourne vers cette jeune femme. C'était surement la sœur ou la cousine de Damian, puisqu'il lui avait parlé quelques minutes avant, elle semblait assez blasée. Je détournais le regard assez rapidement, je n'avais pas spécialement l'habitude qu'on me regarde comme ça, étrange pour quelqu'un qui joue au  basket je sais. Normalement je ne fais pas attention au public alors ça ne me déstabilise pas, mais là c'est différent, c'est une fille qui me regarde et elle est plutôt mignonne donc c'est gênant. Je passe à nouveau la serviette sur mon visage plus pour me cacher que pour m'éponger ce coup-ci avant de la jeter à nouveau dans mon sac. Il fallait pas que je rougisse comme un gamin parce qu'une fille me regardait c'était pathétique, il fallait que je l'impressionne, que je fasse le mec viril.

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  A peine le temps de souffler et de me remettre de mes émotions que l'arbitre nous rappelait sur le terrain. Notre entraineur nous avait lancé quelques mots d'encouragement et avait ajouté quelques aspects techniques histoire qu'on ne se plante pas en si bon chemin. Je retournais donc sur le terrain en m'échauffant légèrement histoire de me remotiver et de pas me faire mal. C'est alors que j'entendis du français. Je m'arrêtais net et mon regard se déposait à nouveau que la sœur de mon coéquipier. C'était assez troublant d'entendre du français, je n'en avais quasiment jamais entendu depuis mon déménagement, hormis à la maison où avec ma mère on se parlait en français. Un léger sourire s'affichait sur mon visage, cette langue me rendait nostalgique et me donnait du baume au cœur. Sans réfléchir davantage je lançais en direction des gradins : « Croises aussi les orteils ! » Ouais, même en français j'avais un humour de merde. Je me retournais alors, assez fière de moi et je commençais à trottiner au milieu du terrain pour reprendre le match. J'espérais l'avoir surprise un peu, elle ne devait sans doute pas s'y attendre. J'étais légèrement perdu dans mes pensées quand le coach se mit à me crier dessus. Je repris mes esprits, secouant légèrement la tête. J'étais mal positionné sur le terrain, ces quelques mots en français m'avaient complètement perturbés. J'étais passé du mec stylé qui lâche une blague en français, au mec perdu au milieu du terrain. #boulet
Je me remis donc en place, essayant de me concentrer à nouveau sur le jeu et l'arbitre siffla la reprise du match.

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  Je m'étais replacé sur le terrain, j'avais un peu honte mais il ne fallait pas que je le montre, alors je gardais la tête haute et faisais comme-ci rien ne c'était passé. J'avais dû passer pour un sacrés abruti alors j'essayais de ne plus lancer aucuns regards dans les gradins, de toute façon il fallait que je me focalise à nouveau sur le match qui reprenait. En à peine quelques minutes notre équipe reprenait l'avantage, l'autre équipe avait clairement aucune chance contre nous, surtout si on continuait à jouer comme ça. Je comptais bien me rattraper par rapport à mon entraineur, je ne voulais pas qu'il soit déçu, j'avais la technique et la motivation nécessaire pour être qualifié, et j'espèrais même que ce genre de match puissent me permettre d'entrer à la fac avec un bourse d'étude. J'attrapais donc la balle pour me diriger vers le panier de l'équipe adverse, je ne lâchais pas des yeux mon objectif, je voulais à tout pris marquer ce panier, mis l'équipe adverse ne me laissait pas avancer davantage. Je décidais donc de jouer le tout pour le tout, et je mis toute ma force et ma concentration sur ce lancé. J'étais un peu loin, mais j'y croyais dur comme fer. Les secondes se prolongeait en minute et j'avais l'impression que le ballon partait au ralentit jusqu'au panier. Après un long moment de suspense ou le ballon tournait autour du panier, ce dernier finit enfin par y entrer, nous laissant marquer encore quelques points d'avance. Le public se levaient et les membres de mon équipe me félicitaient, j'étais fière. Je jetais un regard à mon entraineur en hochant la tête sèchement, comme pour lui montrer de quoi j'étais capable, avant de porter mon regard dans les gradins.

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  A chaque fois que je regardais les gradins je tombais sur elle, la sœur de Dam. Comme-ci elle était la seule personne dans les gradins. Soit je la cherchais du regard sans m'en rendre compte, soit c'est simplement qu'elle me fixait et que par réflexe mon regard finissait par plonger dans le sien. Dans les deux cas c'était assez troublant. Le match se poursuivait, j'enchaînais gaffes et bonnes actions tout en continuant à croiser le regard de la jeune femme. Après 48 longues minutes de jeux où on avait complètement humilié l'autre équipe on profitait des applaudissement  des spectateurs. Je félicitais mes coéquipier, et me dirigeais avec eux jusqu'au banc. J'espérais que la sœur de Dam vienne le voir, pour que je puisse lui parler. Je n'avais rien à lui dire et j'allais surement bégayer comme un abruti si j'essayais de lui parler mais avec un peu de chance peut-être qu'elle m'adresserait la parole.
Je m'essuyais le visage avec une petite serviette propre avant de terminer une nouvelle bouteille d'eau, j'étais encore essoufflé du match, mais j'étais super fière de notre équipe.

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  Après seulement quelques minutes la jeune femme finit par nous rejoindre. J'essayais de paraitre cool et de ne pas faire de gaffe. J'avais l'habitude de souvent me ridiculiser devant les filles, alors cette fois-ci je voulais que ça change. « Ouais carrément ! On a tellement bien joué qu'il faut fêter ça c'est sûr ! » Je donnais une tape dans le dos de Dam. C'était une bonne idée et en plus j'avais vraiment la dalle après un match comme ça. Je rangeais la bouteille vide et la serviette dans mon sac de sport, que je refermais avant de le mettre sur mon épaule. « Vous voulez aller où ? » Je n'avais pas beaucoup d'argent, mais ma mère m'avait donné quelques dollars qui me permettraient surement de manger un morceaux avec eux. Il fallait bien fêter ça de toute façon et puis ça me permettait de rencontrer de nouvelles personnes, enfin de rencontrer la sœur de Dam quoi.