Londres, c’était une jolie ville mais… qu’est-ce que c’était cher putain. Heureusement que l’argent n’était plus un problème dont il devait se soucier parce que sinon, ce n’était certainement pas ici qu’il irait faire les boutiques. Surtout que tout lui allait, alors difficile de choisir un vêtement plutôt qu’un autre – le privilège d’être mannequin. Et puis, il ne pouvait pas compter sur Maxine pour l’aider, cette dernière étant bien trop occupée de son côté à se prendre, justement, pour une top modèle. Ah là là, c’était un vrai spectacle et très drôle à regarder, en plus. Mais là, la blonde avait disparu alors monsieur était tout seul, en train de s’impatienter à la caisse en attendant son tour. Y avait trop de monde et c’était chiant. Et Elias détestait attendre, c’était un truc qui l’horripilait, vraiment. Ce qui était assez ironique dans le fond puisqu’il adorait, au contraire, prendre son temps et faire attendre les autres. C’est d’ailleurs, ce qui ne manqua pas de faire lorsqu’il arriva enfin devant la vendeuse pour lui passer tous les vêtements. Il en profita même pour la draguer un peu, juste histoire de ralentir la cadence et d’emmerder les autres encore derrière lui. Ils n’auraient qu’à faire pareil quand leur tour viendrait. Lui, pour l’heure, pouvait enfin ressortir en paix avec ses achats dans la main et rejoindre Maxine à l’extérieur. Mais, elle était où d’ailleurs, celle là ? Elle se foutait de lui ou comment ça se passait ? Ah non, elle étai là-bas, enfin il n’en était pas sûr mais de dos, ça y ressemblait, elle était blonde et avait la même belle paire de fesses. Par contre, c’était qui le mec qui était en train de lui parler et de rire avec ? La Thomspers ne lui avait pas dit qu’elle avait des amis autres que Lennox à Londres alors bon… qui que ce soit, il allait vite dégager et lui laisser la place, merci bien. Avançant d’un pas déterminé, le brésilien se plaça à leur hauteur, un grand sourire aux lèvres. « Heeey, te voilà bébé ! » s’exclama-t-il en passant son bras autour de la taille de la blonde avant de venir lui déposer un baiser sur la joue. « Tu ne me présentes pas ton ami ? »

Maxine était très occupée. Occupée à choisir entre un haut saumon ou un haut beige. Cruel dilemme. Mais le choix fut vite fait. Elle l'avait réglé au plouf plouf. Elle paye ses affaires en premier, Elias faisant son propre shopping. Oui, oui. Elle faisait du shopping avec Elias. À Londres. Alors que Lennox trainait ailleurs. Elle était sortie, quelques articles dans un sac. Elle avait carrément abandonné Elias dans le magasin à la caisse. Elle commençait à avoir un peu chaud à l'intérieur. Ce n'était pas de sa faute, ils mettaient le chauffage trop chaud. Enfin. Maxine était dehors. Tranquille. Et puis un homme vint à sa rencontre. Bon, il l'aborde. Il lui dit quelques mots gentils pour l'avoir dans la poche. Puis quelques blagues. Elle avait le droit de parler à un garçon pensant qu'Elias faisait sa fille dans les magasins après tout. Maxine n'envoya pas bouler le garçon. Il était sympathique et plutôt mignon en plus. Alors pourquoi pas ? Du moment qu'il ne dépassait pas les limites, évidemment. Et il ne le fit point. Ils parlaient ensemble. Ils rigolaient ensemble. Jusqu'au moment où monsieur Elias daigna sortir du magasin. Enfin elle l'avait remarqué quand il arriva près d'eux. Il l'appela bébé. Sérieusement ? Maxine haussa un sourcil très discrètement. Il était jaloux ? Énervé peut être ? Elle cligna des yeux quand il embrassa joue et passa son bras autour de sa taille. Ok, il était juste possessif. Mais dans le genre "ouais, c'est ma pote, j'veux pas qu'elle me laisse seule donc j'm'en fous de toi quoi." Ah, Elias. Maxine se mit finalement à sourire, amusée par la situation. "On vient juste de se rencontrer. Mon nouvel ami est très amusant", dit-elle sur un ton joyeux, le garçon faisant un clin d'oeil à Maxine. "Tu as fini tes achats ?" demanda-t-elle à Elias, le regardant avec tant de tendresse, comme si elle était amoureuse de lui, comme s'ils étaient ensembles et filaient le parfait amour. Maxine est très bonne comédienne, à défaut d'être mannequin.

Pourquoi faire tout ce cinéma pour un mec que Maxine ne devait probablement pas connaître ? Parce qu'Elias la voulait pour lui tout seul, là. C'était son attention complète qu'il désirait, parce que monsieur avait toujours besoin qu'on lui porte de l'intérêt, c'était un peu comme un gosse en fait. Et puis, peut-être aussi pour l'embêter, un peu. Faut dire que la blonde, elle ne parlait jamais des mecs alors cette vision le surprenait un peu, voilà tout. Si les rôles avaient été inversés par contre, là le winthrop aurait trouvé cela tout à fait normal, bien sûr, parce que ça faisait partie de ses habitudes de mannequin, ne l'oublions pas. En plus, elle avait le culot de dire que cet inconnu était amusant alors que ça faisait quoi ? cinq minutes qu'il lui parlait ? Non, désolé mais Elias n'était pas d'accord avec elle pour le coup. Lui, il était drôle et beaucoup, comparé à l'autre qui, apparemment, n'avait pas bien compris le message. Connard. "Autant que moi ? J'en doute..." chuchota-t-il à l'oreille de Maxine avant de lui lancer un regard entendu. "Ouais j'ai fini. Dans cette boutique du moins..." Il jeta un coup d'oeil à ses paquets avant de constater qu'il n'avait acheté que deux pantalons, trois pulls et une nouvelle montre. Même pas de nouvelles chaussures. No way, non ils n'avaient pas encore terminé, c'était loin d'être le cas. "D'ailleurs, tu voulais pas voir la vieille ? Faut se grouiller si on veut pas être en retard..." lança-t-il à l'intention de la Thompsers en faisant bien évidemment référence à la reine d'Angleterre, oui. Et tout juste devant un anglais, oui. Mais malgré son air étonné, Elias était certain qu'il n'avait pas deviné de qui il voulait parler. "Sur ce... Adeus Amigo !" s'exclama-t-il en portugais - sa langue natale - en faisant une petite tape sur l'épaule de ce cher anglais. Puis il remonta son bras vers les épaules de la blonde pour continuer leur chemin. Et en paix, cette fois.

Maxine s’amusait bien, oui. L’inconnu était drôle, et pour une fois qu’elle discutait avec un mec inconnu sans ambiguïté, pour l’instant, elle allait en profiter. Et puis Elias était long, mais long ! Autant qu’elle s’occupe ailleurs en attendant que Madame termine ses achats quoi. Donc oui, elle s’amusait, l’inconnu s’amusait. Mais ça n’avait pas l’air d’être au gout d’Elias. Son petit chuchotement à l’oreille de Maxine confirma son impression. Ce qui fit sourire Maxine. Beaucoup. Elle s’amusait davantage. Elle savait très bien qu’Elias avait besoin de son attention. De toute son attention. Alors oui, Maxine était amusée de la situation actuelle. Elle ne commenta pas son chuchotement, attendant la suite. Il avait terminé. Apparemment. Juste dans cette boutique quoi. Bon, elle comprenait, elle était pareille. S’il lui manquait quelque chose, elle ne rentrait pas. Puis, Elias lui demanda si elle ne voulait pas la vieille, qu’il fallait y aller pour ne pas la rater. Maxine secoua la tête, très amusée par le surnom, avant de sourire. La pauvre reine d’Angleterre ! « Oui c’est vrai, on devrait se bouger les fesses. » lui répondit-elle, lançant un regard vers l’anglais, ayant l’air un peu déçu que leur conversation se termine. Terriblement déçu en fait. Il ne leur dit rien, à part quelques mots à Maxine, lui disant qu’il était content de lui avoir parlé. Puis il donna sa carte. Genre le mec n’était pas n’importe qui. Maxine la prit et la mit dans son sac, lui souriant et le remerciant. Puis Elias lui fit une tape sur l’épaule avant de remettre son bras sur les épaules de Maxine pour s’en aller gaiment. Elle avait, évidemment, remarqué qu’il avait parlé en portugais. Mais elle ne dit rien. Elle se contentait de sourire, toujours aussi amusée. « Eh bien, t’es content maintenant ? » demanda-t-elle en faisant clairement référence à l’anglais qui n’était plus là pour parler à Maxine.