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◇◇◇ avec Lennine .

Maxine était déprimée. Très déprimée. Elle avait crié sur quelqu'un aujourd'hui, il ne méritait pas ça. Elle avait littéralement pété un câble. Une nouvelle fois. Putain d'instabilité. Putain de maladie. La blonde s'était barrée en précipitation. Après ce genre de moments, elle avait juste envie de s'enfermer dans sa chambre. C'était l'endroit idéal pour décompresser, sachant que ses colocataires seraient en cours. Elle pourrait rester là, toute la journée à fixer le plafond. Elle pourrait s'apaiser seule. Dans le calme. Et c'est ce qu'elle fit. Elle sécha les cours toute la journée, après avoir envoyé un sms à une copine de sa promo, pour lui dire qu'elle ne se sentait pas bien. C'était vrai au fond, mais elle savait que sa copine s'imaginerait qu'elle se sentait mal physiquement. Maxine n'avait pas bougé de la journée, même pas d'un centimètre. Elle s'était foutue un programme de téléréalités comme fond, mais elle ne regardait même pas. Ses yeux étaient rivés sur l'écran mais elle ne regardait pas, elle était loin. Non, elle n'était pas sous drogue. Et puis, elle entendit des bruits, tournant sa tête vers son réveil. Il était déjà si tard. Et puis, un gros boulot se jeta sur son lit avec la grâce d'un éléphant. Oui, il s'agit bien de Lennox ! Sa présence la fit sourire, mais elle ressentait un étrange vide dans sa poitrine. Son coeur se serrait, lui rappelant qu'elle ne lui avait rien dit. Quelle piètre meilleure amie elle faisait. Maxine se frotta le visage, essayant de se réveiller un peu. T'as raison, t'es le meilleur des meilleurs amis. Bon, rien qu'à cette phrase, il allait comprendre que quelque chose allait pas. Bravo Max ! J'sais même pas, j'regarde sans regarder tu vois ? C'était trop silencieux avant que tu te ramènes, dit-elle en souriant, passant ses mains dans les cheveux de Lennox pour les ébouriffer. Elle aimait bien, oui. Le ventre de Maxine gargouilla, lui rappelant qu'elle n'avait pas manger de la journée. J'ai trop la daaaaalle ! Non, sans blague ? T'as fais quoi de ta journée ? Cherche pas Maxine, t'es cramée.

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C'était dur. Très dur. Avouer la vérité était dur pour elle. Surtout à son meilleur ami. Elle se disait que si elle disait la vérité, elle devait l'accepter. Ça serait une sorte d'aveu, pour lui mais aussi pour elle-même. Accepter qui elle était devenue, et c'était compliqué. Et puis, elle ne pouvait pas faire machine arrière. Forcément, il lui avait pris ses lasagnes en otage. Certes il les avait payé. Mais c'était devenu SES lasagnes. Bah ouais, t'es le meilleur des meilleurs amis ! Tu préfères que j'te dise que t'es une grosse merde bien fumante comme meilleur ami ? dit-elle en souriant, le taquinant. Après s'il voulait qu'elle lui dise ça, il n'y avait aucun soucis. Elle le ferait. C'était Maxine quoi. Elle fronça doucement les sourcils, il disait qu'elle avait passé sa journée à se droguer avec des Schtroumpfs. Bah au fond, elle aurait pu quoi. Mais non. Elle avait passé sa journée sur son lit à regarder le plafond. Si, si. Grosse ambiance. Maxine soupira, se lassant tomber complètement sur le lit pour regarder le plafond. Pourquoi une chose si facile pouvait être si difficile à dire, à accepter ? Pourquoi elle avait autant de mal à dire à son meilleur ami qu'elle était malade, instable émotionnellement ? C'était son meilleur ami, elle pouvait tout lui dire, elle savait qu'il serait là pour elle. Et elle avait trop attendu. Maxine était revenue depuis avril, elle devait lui dire depuis avril. Elle soupira longuement, elle ne disait rien et elle savait que ça renforcerait les soupçons de Lennox. Elle le savait et elle ne disait rien. Son ventre se remit à gargouiller. Traître. Je ne me suis pas droguée, mais j'ai séché les cours aujourd'hui. Maxine la thug, si si. Je suis restée sur mon lit toute la journée à regarder le plafond. Je réfléchissais. Tout pour faire flipper Lennox, le pauvre. Tu te rappelles de ma dépression de l'an dernier ? Tu te rappelles quand mes parents m'ont ramenés en Suisse pour aller en cure ? Bah, ils ont peut-être soigné ma dépression, mais pas totalement. Elle soupira longuement, fermant les yeux. Je suis instable émotionnellement. Presque bipolaire. Je suis malade. A ses yeux, elle était malade. Elle n'était pas normale, elle n'était pas Maxine. Elle était un semblant de Maxine qui cherchait qui elle était vraiment entre l'apparence de la fille parfaite et la gamine qui a un profond mal-être. Elle ne savait plus qui elle était.

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Maxine se mit à rire à la remarque de Lennox. Étant donné qu'ils se chamaillaient trop souvent, ils se foutaient surtout sur la gueule. Mais c'était affectif, c'était leur moyen de se dire qu'ils s'aiment quoi. Parfois, Maxine avait envie de lui sauter dessus, de le prendre dans ses bras et de lui dire à quel point c'était le meilleur des meilleurs amis pour elle. Elle l'avait déjà fait, mais ils rigolaient davantage quand ils se foutaient sur la gueule. Aujourd'hui n'était pas différent. Elle avait besoin de son meilleur ami, elle avait toujours besoin de lui. Hier, comme demain, elle avait et aurait besoin de lui. C'était elle qui était différente aujourd'hui. Lui dire, c'était s'avouer la vérité. Oui, elle pensait qu'elle était malade. Elle le pensait enfin. C'était devenu la vérité. La vérité qu'elle n'avait pas voulu s'avouer. Lennox ne répondit pas tout de suite. Elle comprenait, il devait encaisser. Puis il s'allongea à côté d'elle, Maxine le regarda du coin de l'oeil. Elle se mit à sourire doucement à sa remarque. C'était vrai en même temps. Il lui arrivait de passer de la colère à la joie en deux secondes chrono, mais il était comme elle. Quand ils se chamaillaient, ils étaient comme ça ! Elle en profita alors pour rétorquer. Je te rassure, t'es aussi instable que moi de ce côté là. Elle parlait évidemment de leurs chamailleries. D'ailleurs, elle lui fit un léger coup de coude, lui montrant qu'elle plaisante. Le sérieux reprit rapidement sa place, Lennox assénant Maxine de questions. Elle se remit alors à fixer le plafond avant de fermer les yeux. Elle se sentait aussi honteuse d'en avoir parler si tard. Mais elle n'y était pas arrivée. C'était juste psychologique. Une larme coula le long de sa joue. Maxine inspira très longuement pour se contrôler. Oui, j'avais peur. Je me disais que si j'en parlais, ça deviendrait vrai. Ça voudrait dire que je suis vraiment malade. Tu penses que je suis malade toi ? Elle parlait rapidement, n'arrivant pas vraiment à se contrôler de ce côté. Je.. J'en sais rien, je m'attendais à ce que tu m'engueules pour t'en avoir parlé si tard.. Je m'attendais à ce que tu m'en veuilles.. Maxine savait très bien qu'il ne partirait pas en courant, qu'il ne l'emmènerait pas dans un centre psychiatrique. Elle le savait. Mais elle s'était inquiété qu'il s'en aille, temporairement, qu'il lui en veuille à mort. Une deuxième larme coula sur ses joues, puis une troisième, et encore d'autres. Ses paroles lui firent un bien fou. Même si elle savait qu'il ne la laisserait pas tomber, il le lui disait. C'était leur vérité. S'avoir encore plus sur le dos en cas de problème. Même si elle pleurait un peu, Maxine souriait doucement. Je m'en doutais.. j'te connais, tu peux être un vrai pot de colle quand tu t'y mets.. Elle se mit même à rire un peu, c'était les nerfs qui lâchaient. Merci Lennox..

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