Je lâche le morceau sur lui et l'alcool qui l'a ou ingurgiter, c'est bon j'en ai marre de tourner autour du pot, de m'encombrer de paroles futiles qui au font, On le sait ne servent absolument à rien à part faire du blabla dans le vent et je déteste parler dans le vent, pour ne rien dire, soit c'est intéressant soit ça ne l'est pas et je trace ma route. Je préfère passer au sujet suivant, je ne comprends pas de quoi il peut bien parler, de ce qui a bien pu se passer en décembre, je le voit que je l'agace, il me parle comme si j'étais obligé de savoir mais non.. Je suis au courant de rien en ce qui concerne la vie des Schueller depuis quelques temps que ce soit la sienne ou celle d'Abé avec qui je me suis prise la tête. Il grince des dents, fouillant dans sa poche activement pour en sortir son portable et je fronce les sourcils perplexe. Je me pose tout un tas de questions à ce moment-là, je suis totalement perdu jusqu'à ce qu'il me tende  son téléphone. Je le regarde dans les yeux quelques secondes, hésitante avant de finalement le récupérer d'entre ses doigts. Je soupire en posant mes yeux sur le site d'info en question, je lis et plus je lis plus mon visage se décompose. Artur ? Leur Artur ? J'ai soudain une tonne de regret qui m'assaille, je m'en veux de le torturer alors qu'il doit déjà être au plus bas avec ce qui s'est passé.. Il doit se sentir coupable, autant lui qu'Abé et moi j'enfonce un peu plus le clou. Je me mords anxieusement la lèvre, le regard figé sur la page, relisant les mots un à un "enlèvement", "petit prince".. Je pourrais peut-être appeler mon père, qu'il mette tout en œuvre pour le retrouver même si cela implique des pratiques illégales mais il est totalement injoignable depuis quelques jours. - Je.. Je suis désolé ? Oui, c'est ce que je devrais dire mais rien n'y fait, absolument rien, ces simples mots restent coincés au fond de ma gorge sans pouvoir les faire évacuer. Péniblement, ils provoquent une boule qui me fait déglutir difficilement. - Je ne savais pas Hadès.. Que je lâche en lui rendant son portable doucement. J'aimerais le prendre dans mes bras, le serrer contre moi et lui dire que tout ira bien, qu'ils le retrouveront sain et sauf mais je n'aime pas mentir.. On sait tous l'impact et le pouvoir qu'ils ont en détenant le petit prince de Belgique, personne sait ce qu'ils veulent, qui ils sont et tout est tellement compliqué. Je ne veux pas enjoliver la réalité avec de beaux mensonges comme ils le font tous sur cette terre d'hypocrite, je préfère les dure vérités. Je sais à quel point il doit être vulnérable au fond, à quel point il doit souffrir de ne plus pouvoir voir le sourire de son frère, même s'il ne dit rien, même s'il joue au con, je le sais. Je le connaît mieux que personne et je sais combien ça le touche cette disparition.. Je passe mes mains sur mon visage en soupirant, frottant doucement comme pour balayer ce mal de tête et ces problèmes qui déboulent d'un seul coup. Il vole jusqu'à mon lit, s'installant comme s'il était chez lui et je le nargue, je le provoque comme d'habitude et il joue au Roméo, puant l'ironie a plein nez quand il pose la main sur son cœur en faisant mine d'être abattu. Je souris, sachant pertinemment que j'ai plus d'un jeu dans mon sac et je me laisse tomber sur le mur, balançant une bombe nucléaire sortit tout droit de mon imagination. Et là, là, je vois à quel point il est plus bas que terre et c'est loin d'être de l'ironie au contraire, c'est réel cette fois. Je le voit dans ses yeux, je le voit dans ses traits qui se durcissent et je ris intérieurement de mon mensonge pénible. Il devient fou de rage, sautant hors du lit pour atterrir face à moi. Je ne baisse pas le regard, jamais, un terrible duel auquel on se livre corps et âmes, duquel seul l'un d'entre nous en sortira vainqueur. - T'es pas le mieux placé pour juger s'il est bien ou pas en connaissant la réputation que tu trimballes. Lançais-je en froissant la bouche avant de me dégager de son emprise une nouvelle fois. Une excuse pour ne plus avoir à subir la torture de son corps contre le mien, de son regard qui me fusille, de sa tristesse qui me tue à petit feu, qui peut me faire flancher d'une minute a l'autre. Mais, non, je n'ai clairement pas envie de lui donner cette victoire, pas après ce qu'il m'a fait. Je n'arrive pas à passer outre, à faire comme si rien n'avait jamais existé, comme Si j'avais pas eu mal de son absence. Je montre du doigt les différents endroits où j'aurais soit disant fait l'amour avec ce Tate. Je le sens, là, derrière moi que mes mots le mettent à terre, qu'il souffre à l'intérieur et je le sens dans sa voix quand il me demande presque d'arrêter. Je me retourne satisfaite.. Ou pas. Tiraillé entre l'envie de le tuer sur place et de le rendre heureux et comblé, tiraillé entre l'envie de le gifler et de l'embrasser. Je reste planté devant lui, une main sur ma hanche, un sourire aux lèvres. - De toute façon la liste est trop longue pour tout citer. Continuais-je sur la même lancée. J'avance pas à pas vers lui, pouffant un petit rire face à ses menaces qui frôle le ridicule. S'il savait, il n'y a rien à brisé entre Tate et moi alors je vais me faire un malin plaisir de le voir s'acharner à la tâche. - Très solide, encore une fois, il n'est pas comme toi Hadès. Je finis par répondre en me positionnant face a lui, tapotant son épaule avec sarcasme.  

Depuis qu'Hadès et moi on avait coupé contact, j'avais clairement mit une croix dessus, sur lui et tout ce qui l'entoure en fait, je voulais plus rien savoir de sa vie ni de ses proches et j'avais prit les distances pour justement.. Mais, la bombe qu'il vient de me lâcher, là, sur le coup, ça chamboule tout ! Artur n'est qu'un gosse, un gosse qui n'a rien demandé, un gosse que j'avais prit comme mon petit frère et il suffisait de quelques minutes avec lui pour me redonner un sourire sincère que j'ai perdu depuis longtemps. Je suis littéralement sous le choc, ça me fout un coup au moral et j'ai du mal à y croire. C'est le genre de chose qu'on dit que ça n'arrive qu'aux autres, jamais à nous mais c'est faux, ça arrive. La terre est remplit de détraqué tous plus cons et diaboliques les uns que les autres et j'avais juste la rage de me sentir impuissante face à cette nouvelle. J'étais incapable de l'aider à le retrouver, ne serait-ce même pas pour Hadès mais pour moi, je m'étais clairement attaché à cet enfant et j'avais peine à savoir qu'il était quelque part dans la nature avec on ne sait qui. Je déglutis, lisant le récit sur son portable à plusieurs reprises avant de le lui rendre. Déboussolé, je m'attendais pas à ça du tout, j'étais loin de me douter ce qu'ils avaient endurés pendant qu'on s'était tenu éloigné tous les uns des autres, autant Hadès qu'Abé et j'ai des remords bizarrement. C'est rare quand j'en ai, mais là pour le coup j'aurais aimé etre la pour eux lors de cet événement tragique. J'imagine même pas comment doit réagir leur mère a tout ça, perdre son enfant c'est horrible tout autant que de perdre un de ses parents.. J'en avais fait les frais et je savais pertinemment que c'était quelque chose de très douloureux à traverser. Ils pouvaient encore compter sur le fait qu'il soit en vie au moins, se rattacher à ça pour ne pas sombrer complètement. La mort de ma mère avait laissé un grand vide en moi et, c'est sûrement ce tournant là de ma vie qui fait ce que je suis aujourd'hui. Un être insensible, dure comme un roc. Le sujet dérive sur mon mensonge qui s'élargit petit à petit, la colère le gagne et je peux la voir transformer son visage, ses gestes se font plus nerveux et agressif et il saute hors du lit pour venir contre moi. La douceur de côté, seul la haine parle, nos deux corps dans une lutte sans fin, tiraillé entre la rancoeur et la jalousie, caché par un drap fin de sentiment qu'on se tue à étouffer. Les provocations, les piques, ne cessent de fuser en vain. - Je ne la connaissait pas à l'époque malgré les préventions de ton frère. Ma voix était plus ferme, plus hargneuse et je me dégage de son emprise sans lui laisser le choix. Ouais, j'aurais dû écouter Abé à l'époque comme il dit, ça m'aurait évité de perdre mon meilleur ami aussi longtemps autant que mon temps. J'étais déçue d'Hadès, je pensais pas qu'il aurait pu être capable de partir sans se retourner comme ça.. De me tourner le dos aussi facilement et de cracher sur ce qu'il y avait entre nous. Je continue mon petit jeu machiavélique pour le mener jusqu'à la folie, jusqu'à ce qu'il en perde la tête de rage, lui indiquant les soit disant lieux où j'avais goûter au plaisir de la chaire avec Tate. Il rétorque, je sens dans sa voix qu'il est à deux doigts de dérailler et ça me fait sadiquement jubiler de le voir ainsi. Il menace de tuer le couple inexistant et mon bonheur inventé que je lui colle sous le nez, attrapant sauvagement mon poignet, mes yeux se froncent et je me sens rapidement attiré jusqu'à lui. Corps contre corps, son contact me rend toujours aussi nerveuse, sûrement le seul qui arrive à me déstabiliser aussi facilement, en un regard, en un touché. Il brise l'armure que je me tue à porter chaque jours en quelques secondes chrono. Mes yeux se baissent sur son geste, sur sa main qui enroule mon poignet avec force. - C'est ça qui est bien.. Il n'est pas TOI. Incapable de bouger, les pieds cloués au sol, je relève les yeux pour capter son regard. Cachant au passage tout ce qu'on pourrait lire dans le mien, comme le fait que je mens, je mens terriblement bien mais tout est faux. Tout ça n'est qu'un leurre que j'essaye de lui faire gober. - Arrête d'être aussi sure de toi Hadès.. Tu n'es plus rien à mes yeux. Auugh.. Les mots que je sors me tordent de douleur intérieurement, j'ai une boule au ventre atroce et destructrice qui se forme. Le visage fermé, les yeux dans les yeux, un combat infernal qui me met doucement en pièce au fond et une voix qui m'est malheureusement familière coupe ce silence pesant. Je sursaute légèrement et tourne la tête vers la porte, clairement je bouillis de rage en voyant la gueule de ce connard déboulé d'un seul coup.. Je le connaît, il l'a fait exprès, je lui avait bien précisé de ne pas se ramener mais non, il fallait bien qu'il joue son enfoiré au moins une fois dans la journée pour se sentir bien. - Je suis là.. Mais tu ne m'avait pas dit que tu avais un rendez-vous et que tu rentrerais sûrement très tard ? Lançais-je en mimant une mine joyeuse et épanouie. Fake, gros gros fake. J'ai juste envie de lui casser la mâchoire pour qu'il ne puisse plus afficher son rire sarcastique merdique. Je coupe le contact entre Hadès et moi, dégageant ma main faite prisonnière de la sienne pour aller rejoindre Tate enjouée. - C'est pour moi ? Que je dis en pointant le bouquet de fleur avec un petit sourire mesquin en coin avant d'aller déposer un baiser sur la joue de Tate. - Ce soir je te jette par-dessus le balcon. Je profite alors de lui murmurer ces quelques mots d'amours avant de me décoller de son visage. Qu'il prépare son testament, il va crever jeune. - Oh laisse c'est une vieille histoire sans importance qui allait justement partir ! Dis-je en me tournant vers Hadès, un large sourire aux lèvres.