i'll be there for you

oksanna & roman

Je dors profondément lorsque j'entends mon téléphone sonner. Ou plutôt lorsque je sens Misha me pousser l'air de rien pour que je réponde enfin à mon téléphone qui a du le réveiller il y a déjà cinq minutes quand il a sonné pour la première fois et que je ne l'ai pas entendu. J'émmerge donc doucement et ouvre les yeux avec difficultés pour attraper mon téléphone et voir de quoi il s'agit. L'espace d'un instant, je regrette d'avoir oublié de le mettre en mode avion avant de m'endormir, surtout lorsque la lumière me brûle les yeux plus tellement habituée à être ouverts depuis quelques heures déjà. Je vois qu'il est trois heures du matin et je fronce les sourcils, intriguée que quelqu'un puisse chercher à me contacter à une heure aussi tardive. Je plisse les paupières pour me concentrer et découvre que cela fait au moins deux messages que je reçois de Roman, un bon ami de qui je me suis rapprochée récemment, surtout lorsqu'il a décidé de quitter la Mather House. Je lis alors ses messages et tombe presque de mon lit sous la surprise. Il me dit qu'il ne se sent pas bien et qu'il a besoin de moi. Pas besoin d'en dire plus, je sors définitivement de mon lit, attrape une paire de baskets et cours jusqu'à sa chambre d'hôtel. Cela me fait faire une petite trotte, je suis pas bien réveillée et manque de tomber plus d'une fois mais ce n'est pas grave. Je sais que Roman est malade et quoi qu'il lui arrive, je lui viendrais en aide. Une fois chez lui, je toque plusieurs fois à la porte de sa chambre, pressée et surtout stressée.

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Aujourd'hui t'es vraiment pas bien et tu ne sais pas pourquoi. Pourtant, tu prends tes médicaments en temps et en heure mais cette nuit, ça foire et tu comprends vraiment pas. T'as de la fièvre et t'arrêtes pas de vomir. C'était le deal avec ton médecin et tes infirmières, tu pouvais partir uniquement si tu prenais ton traitement correctement et c'est ce que tu fais depuis le début. Ton estomac se tord à nouveau et tu fonces vers les toilettes seulement ton estomac est vide et ce n'est plus de la nourriture qui se fait la mal mais du sang. Il y a clairement quelque chose qui ne va pas. Tu ne sais pas trop qui appeler sans faire paniquer tout le monde alors, une personne te vient à l'esprit: Oksanna. Tu es conscient qu'elle doit dormir à cette heure là mais tu tentes quand même de la joindre entre deux reflux sanguin. Au bout de deux sms et deux appelles, elle te répond enfin. Tu veux pas trop l'alarmer alors tu lui dis juste que tu ne te sens pas trop bien. Tu t'allonge sur le lit, le seau près de toi, éclaboussé de ton propre sang. T'es pâle, blanc comme un linge et tes yeux son injecté de sang. Tu te forces à rester calme car tu avais déjà fait une crise comme ça alors que tu avais six ans. T'es conscient que cela pourrait arriver, de-nouveau, maintenant. Mais là, t'as juste l'impression que c'est plus violant que dans ton souvenir. Tu entends frapper à la porte et tu lui demandes d'entrer, incapable de te lever. Tu sais que tu fais peur à voir alors tu lui souris pour essayer de la rassurer. C'est pas aussi grave que cela en à l'air. A peine as-tu eu le temps de terminer ta phrase que ton estomac t'indique de foutre, à nouveau, ta tète dans le seau. Ta bouche est remplie de sang. On dirait un vampire. Ris-tu, décidément, ton sens de l'humour ne te quittera jamais. C'est déjà pas mal.
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Je toque à la porte de la chambre de Roman et il me faut une force surhumaine pour me contrôler et ne pas rentrer sans avoir eu son accord. J'ai pas envie de débouler chez lui et lui faire peur parce que j'aurais été trop stressée pour attendre de l'autre côté de la porte. C'est limite si je saute pas sur moi-même, à la fois pour me réveiller et pour évacuer toute la pression. La peur, l'angoisse. L'impression d'être inutile. Je ne sais pas trop comment je vais aider mon ami, mais je me dois d'essayer. Alors quand je l'entends m'inviter dans sa chambre, j'attends pas une seconde de plus et entre à l'intérieur, toute essoufflée. Mon regard le cherche partout et je finis par le trouver dans son lit. Aucun mot n'arrive à sortir de ma bouche alors que je le vois, livide, bien qu'il essaye de me sourire et de me rassurer en me disant que ce n'est pas aussi grave que cela en a l'air. Puis le voilà qui se met à vomir du sang et très franchement, je manque de tomber dans les pommes. Pas si grave ? C'est une blague. Il est en piteux état et il ne peux pas le nier. Ma gorge se serre et je m'approche de lui, les sourcils froncés d'inquiétude. « Enfin Roman, tu ne vas pas bien du tout là. » je lui dis en posant ma main sur son front pour évaluer sa température. Je suis nulle pour ça en général mais là j'ai pas besoin d'être une professionnelle pour savoir qu'il a de la fière, même trop. « Tu as appelé un médecin ? Je pense que tu devrais aller à l'hôpital ... » je finis par dire en attrapant des mouchoirs pour frotter le sang autour de sa bouche. Très sincèrement je serais d'avis de prendre mon téléphone tout de suite pour appeler les urgences. Je me souviens du cancer de ma mère, je me souviens de sa maladie, de l'état dans lequel elle était. Je sais ce que ça fait de perdre un proche, de le voir mourir sous ses yeux et d'être impuissant. Je refuse que ça arrive à Roman.

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C'est rien, ne t'en fais pas. Tu as l'habitude toi, de faire des crises mais en général, elles ne sont pas aussi volantes. Tu te doutes qu'elle sera obligée d'appeller le medecin de garde, elle n'aura pas le choix parce que ton état ne s'améliore pas. Tu es agacé mais tu ne le montre pas, elle n'a pas à subir trs sautes d'humeurs en plus de ta crise. Tu souffles profondément, t'es vraiment et tu as vraiment mal. Tu sais m'apporter un verre d'eau, s'il te plait ? Lui demandes-tu doucement. Le gout du sang dans la bouche, c'est pas ton truc. Ton corps tremble énormément, on dirait des spasmes et tu as si mal. Ta respiration s'accélère et elle devient bruyante. Tu te mets en position semi-assise, tant bien que mal, et tu essaie de calmer ta respiration entre deux reflux sanguins. Tu souffles encore une fois et tu la regardes. Mon dieu comme tu ne la remercierais jamais assez d'être là à cet instant présent. Oksanna, regarde-moi. Tu restes calmes malgré tout, puis tu reprends. Tu vas appeler le médecin de garde de l'hôtel, il a ce qu'il faut. Il est au courant de mon cas et possède mon dossier. Téléphone lui maintenant, Oksanna mais surtout, ne panique pas, ça va aller. Elle ne le montre pas mais tu vois très bien qu'elle panique et c'est tout à fait normal au vu de ton état pitoyable. T'essaies de la rassurer alors qu'en faite, c'est toi qui devrait être rassuré mais t'es comme ça, toi... tu ne le montre pas mais tu fais souvent passer les autres avant toi. Roman, l'ange et le démon en une seule et même personne. Ton estomac te fait de-nouveau mal, comme-ci on te poignardait. Tu grimaces de douleur. Appelle-le, Oks'. Ton ton se fait plus direct, plus dur comme un ordre mais t'en peux plus à ce moment précis. Pour éviter qu'elle ne fasse les cents pas dans la pièce, tu l'invite à s'installer à tes côtés, sur ton lit, en attendant le médecin qui devait sûrement courir dans les couloirs.
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Roman a beau m'assurer que ce n'est rien, j'arrive pas à me calmer. Comment est-ce qu'il peut s'attendre à ce que je le croie ? Je suis déjà passée par ça et ça ne s'est pas bien terminé. Déjà, je ne comprends même pas comment il a pu m'appeler moi avant d'appeler un médecin. C'est touchant, c'est flatteur mais je ne suis absolument pas qualifiée pour ce genre de situation. Pour quoi que ce soit d'ailleurs. J'étudies les relations internationales, pas la médecine ou je ne sais quoi. Il finit par me demander d'aller lui chercher un verre d'eau. J'acquiesce d'un vif signe de tête et me relève avant de courir jusqu'à la cuisine pour lui remplir un verre d'eau et le lui ramener aussi rapidement. Je le lui tends alors qu'il se redresse dans son lit. « Tiens, bois ça. » je lui dis. Mais est-ce que c'est vraiment ce qu'il y a de mieux ? L'eau ne va-t-elle pas empirer les vomissements ? Bordel c'est pas vrai, je ne sais vraiment pas quoi faire pour qu'il aille mieux, j'ai peur de faire empirer son état. Je sens que je suis en train de perdre mes moyens et sa voix me rappelle à l'ordre alors qu'il me demande de l'écouter. Je reste silencieuse alors qu'il me dit d'appeler le médecin de garde de l'hôtel et de ne pas paniquer. Plus facile à dire qu'à faire. « Ce ne serait pas mieux d'appeler directement une ambulance ? » je demande. J'ai pas envie de dramatiser la situation mais bon. Je finis tout de même par me lever et attraper le téléphone de la chambre puisqu'il me le demande à nouveau. Oui, mieux vaut d'abord appeler le médecin, il arrivera plus vite qu'une ambulance. Je compose donc le numéro de l'accueil et demande à faire venir le médecin de garde de l'hôtel. J'ai du mal à empêcher ma voix et mes mains de trembler. J'ai jamais été bonne pour gérer ce genre de problème. Une fois l'appel passé, je me redirige vers le lit de Roman pour m'installer à côté de lui. « Est-ce que c'est déjà arrivé auparavant ? » je lui demande d'une petite voix. Je ne sais pas s'il a l'habitude d'avoir ce genre de crise ou s'il sait si ça signifie quelque chose.


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Je suis sincèrement désolé. Car oui, à ce moment précis, tu es désolé de lui faire vivre cette horreur mais tu es soulagé de la sentir près de toi, qu'elle ne veuille pas te laisser tomber. Elle s'installe près de toi et tu la serre. vous tremblez à l'unisson mais pas pour la même raison. Tu réponds à sa question par un simple Oui que tu prononces doucement. C'est vrai que cela t'est déjà arrivé une fois, du moins une fois à ce stade là. Et tu en gardes un très mauvais souvenir. Tu sais, je comprendrais si tu veux partir prendre l'air. Même si tu sais pertinemment qu'elle va rester collée à toi, la tête sur ton torse pour écouter les battements de ton cœur jusqu'à ce que le médecin arrive. En parlant de ce dernier, il finit par frapper à la porte et entrer. Ta respiration est toujours excessivement rapide et tu as toujours la fièvre. la seule chose qui a stoppé, c'est tes reflux sanguins. Pas plus mal puisqu'au final c'est ce qui te faisait le plus de mal. Le médecin finit par t’ausculter et sa tête n'est pas trés rassurante. Cela dure depuis combien de temps ? Tu as du mal à réfléchir mais tu lui réponds que cela fait, approximativement, six heures. Il te regarde l'air furieux parce que tu as sans doute trop traîné à l'appeler. Il faut arrêter de prendre votre maladie à la légère, Monsieur Fawkes. Oui, tu le sais ,ça mais c'est plus fort que toi et tu en as marre. Il commence par prendre un échantillon de ton sang dans le seau puis, il finit par te faire une prise de sang. Tu détourne le regard vers Oksanna qui est toujours aussi stressée et tu lui souris faiblement. Tu as juste envie de dormir car tu es exténué. Votre température à l'air de baissée mais je vais tout de même surveiller cela. Je vais vous prescrire des anti-douleurs, un traitement de soutien ainsi qu'une séance de radiothérapie à la clinique, dès demain. Je compte sur vous pour y aller. Cette crise à atteint votre système nerveux et cette séance va régulariser tout cela. Votre prochaine séance de chimiothérapie est à quelle date ? Tu prends ton agenda et tu regardes, alors. Le quatre août. Bien, je vais l'avancer fin juillet. N'abusez pas des épreuves entre temps, je vous interdit même de faire les plus importantes. Tu approuves d'un signe de tête, il places les tubes contenants ton sang dans un sachet, surement pour les envoyer au labo et te donne les prescriptions. Il se lève. Reposez-vous, à présent. Et se dirige vers la porte en saluant Oksanna.
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Il est hors de question pour moi de voir Roman être désolé pour tout ce qui est en train d'arriver. Comme si c'était de sa faute, comme si c'était lui qui s'était attiré tout cela. La maladie, la rechute. Je me souviens que ma mère aussi était désolée de nous faire vivre tout cela, de faire traverser à sa famille autant d'épreuves. Je me souviens qu'à l'époque, c'était la zizanie dans nos têtes et nos esprits. Pourtant, nous sommes restés auprès d'elle, tout comme je compte rester auprès de Roman, quant bien même il me propose de prendre l'air. « Non, c'est bon, je vais rester avec toi. » je lui dis avec sérieux. C'est pas mon genre de déserter de la sorte. Je ne compte pas me laisser effrayée par le spectre de la mort, ou de la maladie, ou de je ne sais quoi d'autre. J'attends donc avec lui patiemment l'arrivée du médecin et une fois qu'il toque à la porte, je vais lui ouvrir et le laisse procéder à l’auscultation de mon ami. Pendant ce temps, je préfère m'écarter, m'asseoir dans un coin, non sans garder les yeux sur Roman. Je suis une personne de nature pudique, j'ai pas envie de déranger le médecin et son patient ou bien me mêler de choses qui ne me regardent pas. Je suis ni la mère, ni la petite-amie de Roman. Juste une amie qui apporte son soutient moral. Mais mon oreille traîne un peu et je suis un peu soulagée d'entendre qu'il va lui donner une prescription. Des anti-douleurs, un traitement, une séance de radiothérapie. J'aurais préféré ne plus jamais entendre de tels mots à nouveau, mais il faut ce qu'il faut. J'entends aussi le médecin faire la leçon à Roman et je hoche la tête avec sérieux. Il a raison, il ne peut pas prendre tout ça à la légère. S'il faut qu'il arrête la compétition, qu'il en soit ainsi. Une fois la fin de la visite, je me lève pour serrer la main au médecin et l'accompagner jusqu'à la porte. Puis je me dirige à nouveau jusque Roman et prends les feuilles de prescription dans mes mains pour y jeter un coup d'oeil. « Tu veux que j'aille te chercher les anti-douleur maintenant ? Il doit bien y avoir une pharmacie de garde non ? » je lui demande. S'il le faut, j'y vais, c'est pas un problème pour moi. « Et tu as entendu le médecin, il faut que tu te repose. Alors installe toi bien dans ton lit, je vais m'occuper du reste. » je rajoute. Du reste ? Je sais pas trop de quoi je parle, mais il peut me le dire lui. J'en sais rien, chercher ses médicaments, faire le ménage ou à manger. Bien que pour le coup je pense qu'il vaille mieux appeler une professionnelle car j'ai jamais vraiment fait le ménage ou la cuisine dans ma vie.

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