Lorsqu'Oliver m'a dit le thème du bal, j'avoue que sur le coup, je n'ai pas vraiment compris. Galaxie … J'ai réfléchis, un instant, sur ce qui pourrait le mieux convenir, en plus de ne plus être étudiante, ne pas être en accord avec le dress code était clairement un faux pas à éviter. Alors j'ai noué mes cheveux, avec dextérité, un chignon que j'ai quelque peu tressé, sur le côté, une mèche ondulée laissée volontairement, pour donner un côté pas trop soigné. D'un gris argenté, j'ai paré mon visage, esquissé sur l'une de mes tempes arabesques façon faussement extra-terrestre. J'ai piqué mes lèvres d'un rouge vif, tout droit sorti de chez Dior, récemment, acheté. Et mes louboutins diamantés sont venus parfaire et s'accorder aux strass et paillettes de la même couleur déjà présentes sur ma robe de soirée. Elle est simple, je le sais, mais ne me sentant pas tout à fait à ma place au sein de cette soirée, c'est pour cela que j'ai opté pour la sobriété. Et voyant l'heure s'approcher, j'ai quitté mon appartement afin de traverser le pallier et me retrouver dans le sien. Dans sa salle de bain, m'opposant avec vigueur au fait qu'il se rase la tête pour cette connerie. Je l'ai tout de même aider à peinturlurer son visage, avec un sourire certain sur les lèvres de le voir devoir rester docile le temps de l'accorder au thème de cette soirée à laquelle on se rend en étant séparés. Lorsqu'il a pris le temps de m'observer, à la suite de ça, et avant que je ne disparaisse pour aller rejoindre Oliver en bas, il m'a gratifié d'un « Heureusement qu'il est gay. » qui m'a arraché un rire, compliment détourné, mot d'amour galvaudé. J'ai tatoué ses lèvres d'un faible baiser, contact que j'ai effacé de mon pouce en une caresse encline à la tendresse. Ensemble, mais séparés. Apparences à sauvegarder, et ce malgré la nouvelle dimension qu'a pris notre relation. A la suite de quelques minutes de trajet, et de deux trois mots échangés avec mon cavalier, nous sommes arrivés à la salle de réception. Décorée, à la perfection, pour l'occasion. Là aussi, ça m'a tiré un sourire, et malgré mes hésitations, à son bras, je me suis laissée porter, jusqu'à notre table où nous sommes à présent assis. Et mes yeux papillonnant autour de nous, c'est railleuse que je prononce « De mon temps, c'était plus simpliste. » Petit rappel sur ce que j'ai pu lui dire en message, au sujet de mon âge. Mais le fait est irréfutable, mes bals de fin d'année avait moins de … complexité.

@Oliver Matthiew Davis

J'avais à peine poser mon cellulaire suite à notre échange de textos que je me traîtais d'imbécile. Comment je n'avais pas pu penser que lorsqu'on invite quelqu'un au bal, la bien scéance est d'aller la chercher. J'ai pas de voiture, je conduis pas, elle est a Boston et moi à Cambridge. Félicitations grand champion! Composant rapidement le numéro sur le portable, je joins LA personne qui me tirera (encore et comme toujours) de ma bétise : mon ainé. Après s'être bien foutu de ma gueule, il accepte tout de même de me servir de chauffeur. Ça me coutera sûrement quelque chose en retour un autre jour.

***

À la journée dites, c'est donc chez lui que je me prépare, enfilant un pantalon noir simple, chemise à double col blanche et un veston iridescent. Rien de trop complexe, mais ça devrait passer. Quelques accessoires et on est partis, laissant derrière le carquois de plastique que je me traine à la cheville depuis des mois. Ça me fait étrange de porter deux bottes! "T'arrives à m'expliquer pourquoi tous les bals que t'as été, t'as été accompagné par des filles?" Me demande Jason en arrivant au bas de l'immeuble. "Parce que je suis un vrai tombeur voyons!" Répliquais-je, riant de la bétise de la chose en m'extirpant du véhicule pour attendre. Voyant Annalynne arriver, je ne peux retenir un sourire. "Magnifique! Je vais faire des jaloux." Commentais-je en ouvrant la portière pour qu'elle puisse prendre place. Après de rapides présentations et un regard à mon frère pour qu'il ne pose pas plus de questions, on est de nouveau en route.

***

Je dois reconnaître, la déco est des plus impressionnante! Ils se sont donné à fond! Annalynne à mon bras, je navigue jusqu'à nos places, tentant de faire le parfait gentleman, même si ça me fait plus que rire en sa compagnie. Elle pourrait très bien me donner des cours sur l'étiquette si elle le voulait! Entendant son commentaire, je lui répond avec un sourire en coin : "Des quelques bals que j'ai connus, c'était aussi le cas. C'était plus... minimaliste, disons."

@Annalynne Malcolm

Mon regard papillonne encore un tantinet autour de nous, tandis que je lui fais part de mes pensées de façon à ce que seul lui puisse entendre, parce que je m'en voudrai de passer pour la rabat joie de la soirée. Après tout, je devrai me réjouir d'être là, d'avoir été invitée par une personne qui compte pour moi. Oliver c'est la rencontre improbable entre l'héritière fuyant ses nuits mondaines et de l'étudiant aspirant à un monde apaisant. C'est l'histoire de deux individus fuyant pour un temps leur vie. C'est aussi simple que cela, ça coule de sources entre lui et moi. Et c'est pour cette raison que sa phrase ne me surprend pas. "Des quelques bals que j'ai connus, c'était aussi le cas. C'était plus... minimaliste, disons." J'en esquisse un sourire, heureuse que dans nos différences, on se retrouve. Comme chaque fois que nous passons du temps en semble, évidemment. J'en hausse aussi les épaules, en synonyme d'un « s'ils aiment ça. On devrait s'en réjouir aussi. » Après tout, revenir quelques années en arrière ne peut pas me faire de mal, et puis j'ai accepté son invitation, ce n'est pas pour lui faire passer une mauvaise soirée en passant mon temps à râler. Et il faut l'avouer, la grandeur, même lorsqu'elle est excentrique, ça me connaît. Mes doigts dans un mouvement las font tourner ma fourchette quand on patiente afin de voir arriver le repas. Je ne m'en étais pas rendu compte jusque là, mais j'ai faim, incroyablement faim. Résultat de mon état, en ne pas en douter. Alors mon autre va se poser sur mon bas ventre, pas encore voyant, et pourtant bien présent. Mon regard cherche Clay, à une table non loin de la notre, occupé à converser, magnifique à souhaits, accompagné d'une autre que moi, et ça me donne la nausée. Bien vite, le repas est servi, et je me permets ce commentaire qui n'est pas de moi. « Heureusement que j'ai faim. » Parce qu'encore une fois, tout est abondant, mais peu importe, si d'habitude je ne suis pas du genre à dévorer depuis quelques temps, c'est le cas. Même si c'est pour me desservir parfois. Les joies de la grossesse, et devenir experte en vomissements incontrôlés, incroyablement beau à vivre, pas vrai ? « Bon alors, pourquoi moi ? » Plutôt que quelqu'un à qui tu tiens, de ton âge, et peut-être à ton goût. Les bals de fin d'année, on sait tous pourquoi c'est fait. Espérer conclure en fin de soirée.

@Oliver Matthiew Davis

Le repas est servi depuis un petit moment et tandis qu'Anna y fait honneur, je ne fais que prendre des bouchées une fois de temps en temps. Je n'ai pas très faim. Entendant la question de ma cavalière, j'étouffe un rire en prenant une gorgée d'eau. Elle est toujours aussi directe.

- Tu me crois si je te dis que mes bals ou les bals où l'on m'a invité, je n'ai jamais été accompagné par un garçon? La questionnais-je en souriant. Je suis le calinours de ses dames apparement : le mec inoffensif, riais-je. Non, mais sérieusement, je voulais une amie à mes cotés ce soir. J'apprécie ta compagnie, au cas où tu en douterais encore. Et parce qu'honnêtement, je ne sais pas ce qui peut me tomber dessus. D'ailleurs, je m'excuse de t'embarquer un peu dans cette histoire, fis-je en lui servant un pauvre sourire.

Secouant la tête légèrement, je joue distraitement avec mon bracelet. Y'aura-t-il une fois où je verrai Annalynne et que je ne serai pas pris dans des histoires en montagnes russes? Ce n'est pas tant des démons que j'ai à chasser ce soir, que simplement l'envie d'être en bonne compagnie. Je sais que son regard converge par moment vers Clay, autant que le mien pousse vers une autre table.

- Un jour, tu te lasseras de mes problèmes, commentais-je en riant doucement. Je suis dans une relation compliqué avec homme, l'informais-je. Jai... "converti" un mec connu, disons. Et l'histoire s'est répandue comme une traînée de poudre, alors je serais pas vraiment surpris qu'on nous réserve une mention dans le pur style Cambridge Secret ou que sa copine/ex/paquet de problèmes/cavalière/peut importe le titre qu'elle se donne, débarque pour me faire une crise, vois-tu. Parce qu'elle sait que j'existe et qu'on continue de se voir ça et là, expliquais-je. J'apprécie être avec lui, même s'il ne m'appartient pas.

Elle est bien celle à qui je peux le dire sans risquer de me prendre en retour un speech sur le fait que je ne devrait pas m'interposer dans un couple. ...qui n'en est pas un. Puisqu'elle est avec un autre mec, que lui, il est venu me trouver moi et que, là, Monsieur a décidé d'aller voir une autre fille... Putain, c'est compliqué s't'histoire!

- C'est pire qu'un roman-savon tout ça, laissais-je tomber trouvant la force de rire du ridicule de la chose, malgré un léger soupir.


@Annalynne Malcolm

Lorsqu'il m'avoue n'être jamais allé à un bal accompagné d'un garçon, j'avoue que j'en reste un tantinet con. Ne comprenant pas franchement l'intérêt de venir accompagné d'une personne qu'on n'affectionne pas de la manière dont on s'attend à le faire lors de ces soirées là. Alors j'en fronce les sourcils, attendant la suite des explications. « Je suis le calinours de ses dames apparement : le mec inoffensif. » Je suis bien placée pour comprendre, bien trop relayée au rôle de femme objet. Un joli bijou que mon père adore présenté. Mais pour autant, je ne suis pas d'accord avec l'idée. « Non, mais sérieusement, je voulais une amie à mes cotés ce soir. » Je tique un peu, sur l'adjectif choisi, mais incapable de nier que oui, c'est ce que je suis. Aussi étrange soit notre duo, on se trouve en équilibre sur le fil de nos vies peu communes. Sereinement perdus dans nos différences. « D'ailleurs, je m'excuse de t'embarquer un peu dans cette histoire. » A la fin de sa première tirade, je reste intriguée, avec cette curieuse impression d'avoir été choisi pour palier à quelque chose de plus grand. Utilisée, ici aussi, mais ça fait moins mal, lorsque ça vient de lui. « Un jour, tu te lasseras de mes problèmes. » Si je suis là, ce n'est assurément pas le cas, et en secouant le visage de façon négative, je l'invite à poursuivre. « Je suis dans une relation compliqué avec homme. » Et je commence à croire que toutes les relations le sont, il n'y a qu'à voir celle que j'entretiens avec Clay, de laquelle il connaît les grands lignes et autres secrets. « Jai... "converti" un mec connu, disons. » Il continue de s'expliquer, et je comprends bien vite qu'il est question d'un étudiant, sûrement important au sein de l'université. Et coureur de jupon avant de préféré les pantalons. J'en grince quelque peu des dents, compliqué oui, maintenant je l'entends. « J'apprécie être avec lui, même s'il ne m'appartient pas. » Comme c'est le cas, un brin, pour moi. J'en soupire lorsqu'il conclu d'un ; « C'est pire qu'un roman-savon tout ça. » Il en rit, mais dans le fond je sais qu'il n'en a pas réellement envie. « Oliver Davis … Bourreaux des coeurs. » Je me permets de lui dire, accolant mon épaule à la sienne, toute sourire. Ma fourchette va piquer un bout de je ne sais quoi, afin de l'enfourner dans ma bouche, et d'en mâcher la consistance lentement, appréciant le goût qui dans ma bouche se répand. Volontairement je laisse les secondes s'étioler, avale avant de lui reparler. « Tu te souviens ? » Je commence ma réflexion. « La première fois qu'on s'est croisés ? » Comment l'oublier, cette rencontre insolite au milieu de la nuit, à l'arrière d'un taxi. « Je t'ai demandé, si tu étais heureux. » Et il m'a répondu qu'il faisait tout pour l'être, pour apprécier cette vie dans laquelle il évolue. « Tu avais cet aplomb, celui que je n'avais pas, pour une fois. » Il est vrai, que ce soir là, ma candeur s'était envolé, pour ne laisser qu'une Annalynne perdue dans le tumulte de sentiments non assumés. « C'est là, la vraie question. » Celle que je vais pointer du doigt, dans quelques secondes, même pas. « Est-ce qu'il te rend heureux, ce monsieur ? » Malgré tout le reste, malgré la copine, les apparences qu'il doit sauvegarder. Est-ce qu'il serait capable ce que de leur relation il va en résulter. Parce que le monde ne s'arrêtera jamais de piailler.

@Oliver Matthiew Davis

Spoiler:

J'en conclus ma tirade à Anna en comparant mon histoire à un soap. Notre histoire en fait, je devrais dire, parce que ce n'est pas moi qui suis au milieu de cette tempête. Encore heureux qu'il se soit entêté à m'envoyer des textos toute la semaine, parce que je ne sais pas si j'aurais voulu le voir ce soir en rapport avec ce qui s'est passé au Japon. Il est têtu et c'est peut-être aussi bien au vu de mon caractère... il a la force de venir me rechercher quand je me renferme. Le coin de mes lèvres se soulève brièvement à cette pensée. Je suis réellement en train de nous trouver des forces et faiblesses pour palier à nos caractères distinctifs? Rhalala...

M'étonnant de l'exclamation d'Anna, je n'en apprécie pas moins sa légèreté en plus de l'accolade amicale, épaule à épaule, qui suit. J'en retrouve un doux sourire. Je savais bien que j'avais raison de lui demander de m'accompagner! Je la laisse manger un morceau et je me perds un peu dans mes pensées. Depuis la dernière fois que j'ai vu Annalynne, il s'est effectivement passé beaucoup de trucs niveau coeur. Entre mon week-end avec elle où j'ai essayer de remettre de l'ordre dans mes idées, le voyage – à New-York encore – en commun entre la Lowell et la Winthrop, le week-end dans les Hamptons, le voyage au Japon... en gros, je suis jamais à Harvard quand ça concerne des trucs du genre!

Sortant de mes réflexions, j'attends la suite à la question d'Anna. Me souvenir de quoi? Je souris doucement au rappel de cette soirée. Cendrillon qui fuit son bal. Je m'étonne un peu qu'elle évoque cette interrogation qu'elle m'avait faite, alors que je me prenais la tête. Si j'étais heureux. Je n'avais pas eu d'hésitation à lui répondre que depuis que j'étais arrivé à Boston, oui, j'étais heureux et que ça s'améliorait de jour en jour, que j'en respirais mieux. Est-ce toujours le cas? Oui. Et est-ce que je suis heureux avec Jaysaël? J'en ferme un instant les yeux, me mordant la lèvre inférieure. Je me sais les joues plus roses et le sourire nettement plus grand.

- Oui, répondis-je en tournant mes yeux bleus vers mon amie. Je peux te l'affirmer sans hésitations ça aussi. L'histoire est compliquée, admis-je, mais ça vaut la peine selon moi. Je suis bien avec lui, souris-je.

Je laisse un temps passé, puis, j'ouvre la bouche à nouveau...

- Et toi, et lui, et vous? Demandais-je.

Ça aussi, c'est une histoire compliquée!


@Annalynne Malcolm