FIRST STEP
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"Bon tu prends ça ? Voilà on commence." Je m'assois sur le fauteuil flambant neuf que vient de m'acheter ma mère. Elle l'a fait importé de Russie jusqu'ici, à Cambridge, si c'est pas une maman magnifique ça. Je me prends une clope que je cale d'abord derrière mon oreille. L'esprit divaguant et les yeux rivés au plafond, l'assistant attends. Merde mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Qui a eu l'idée de faire ça déjà ? Ah oui c'est vrai, ce qui me sert de père. Mon père est pourtant, derrière les barreaux à l'heure d'aujourd'hui, mais il continue d'exercer un certain pouvoir sur moi. L'entretien d'aujourd'hui consiste à ce que je raconte mon histoire, ou plutôt, mes souvenirs. Ca me fait rire, mais je m'y colle. "Vous êtes payé combien pour écouter ce que je raconte ? Ca m'intéresse de savoir le salaire du mec qui va connaître à peu près toute ma vie d'ici 5 minutes ?" Pas de réponse. Je me lève et me dirige vers lui, son regard craintif m'alerte, s'il a peur pourquoi il ne réponds pas ? "T'as perdu ta langue ou quoi ?" Je prends sa mâchoire entre mes mains et effectivement, il n'a plus de langue. Une horreur qui est vue comme une banalité ici. Si je n'étais pas le fils Kazannov, on m'aurait coupé la langue depuis très longtemps également. Avec ma grande gueule. Je me rassois sur le canapé et commence à me plonger dans mes plus sombres souvenirs.

J'ai été élevé à la dure. Je n'ai connu ni douceur, ni amour, ni compassion dès que je suis né. C'est limite si on me foutait pas dans une casserole chaude parce que je pleurais la nuit alors que je venais de naître. Non attends tu me crois la ? Je rigole, j'espère que tu le sais. Je suis certes né dans une famille mafieuse, mais cela ne veut pas forcément dire que je n'ai pas été doté d'amour et que mon père ne m'a jamais affectionné, au contraire. J'était sa fierté. Un fils aîné, voilà ce qu'il avait toujours rêvé. Vitia Kazennov aimait sa femme de tout son coeur et je crois que c'est une faiblesse qui me vient de mon père, l'amour pour les femmes, pour LA femme. Il apportait beaucoup d'attachement à sa femme, bien avant leur mariage, protecteur, un véritable homme pour une véritable femme, en plus d'être une figure emblématique du milieu, leur couple en était un également. Elle était l'une des seules à ne pas avoir commencée prostitué ou tout autre métier inconvenant. Madame Kazennov était une femme raffiné, tout à fait normale qui était cependant tombée amoureuse de l'homme qui ne fallait pas. Mais si l'amour fait bien les choses, elle a toujours été là pour mon père alors qu'il était le pire des connards. Ses actions étaient sales, malveillantes, mais c'était son métier, que pouvait-elle faire face à ça ? On rentre, on en sort pas. J'ai toujours admiré le couple qu'il formait, même si je n'ai pas été très fan de mon père à un certain âge. Puis je n'ai jamais été à l'école aussi, c'est pour moi une grande douleur. J'ai jamais été un jeune normal, j'ai jamais eu rien de normal puisque dès que j'ai eu l'âge de 10 ans, j'ai été enrôlé dans la mafia. J'ai vu tellement de choses, tellement de meurtres, que ça ne me fait ni chaud ni froid. A un certain âge, c'était une banalité pour moi, le mal, le meurtre, il habitait juste à côté de chez moi, c'était mes voisins. Je pense que s'il n'y avait pas eu ma mère, je serais devenu encore plus sombre que je ne le suis déjà. Elle était ma lumière, la porte EXIT lorsque ça devenait trop étouffant.
J'ai aussi une soeur que j'affectionne beaucoup, elle est la seule femme que j'ai protégé de toute ma vie. Elle est née lorsque j'ai eu 5 ans, mon père l'avait chérit et adoré comme un dieu. Elle n'a manqué de rien si ce n'est de la liberté.

ENTRAINEMENT, ENROLAGE, FORMATION
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A un moment, tu t'en doutes, c'est partit en freestyle complet. Au début, c'était doux, on m'apprenait seulement à manier les armes, à tirer, viser, à me battre, je connaissais tout et j'étais agile. J'étais même le meilleur puisque je m'entraînais tous les jours du matin au soir. Evidemment je n'allais pas à l'école, les cours c'était que le soir. Mon père et ses associés ont commencé à me montrer ce que c'était d'être RÉELLEMENT un Kazannov, ou non plutôt dirais-je, un mafieux. L'irrespect, la façon de parler, de te tenir, de déstabiliser l'ennemi qui est en face. Tout un art. Ils m'ont appris à développer le côté sombre et vraiment noir à l'intérieur de moi. Sans pitié, une haine tout à fait jouissive, dépourvu de compassion. J'y suis arrivé, mais je restais un humain. Je crois que c'est parce que j'ai toujours crains ces hommes autour de moi, plus puissant, et réellement mauvais. Alors j'ai fais mine d'obéir, ce n'est qu'un moment présent après tout. Mais je ne change pas ce que je suis réellement. Sauf que.. on a commencé à me dire d'être vraiment vulgaire avec les femmes. Tu vois, montrer qui est l'Homme avec un grand H. Quelque chose qui m'a toujours étonné étant donné que j'avais toujours vu une belle facette de mes parents. Mais je n'ai jamais connu ce qui se cachait vraiment derrière la porte de leur chambre et dans le sous sol, c'est sûr. Alors voilà, en quelques années je suis devenu le parfait putain de gueule de con de mafieux. On m'a entraîné, battu, retourné le cerveau, poussé à mes limites, pour que je devienne le meilleur. J'étais déjà destiné à devenir le futur leader, parce que tout le monde savaient que les quatre leaders à la tête de Sokolnitcheskaïa allaient bientôt tomber. L'enquête avait été ouverte depuis 5 ans déjà et les flics étaient derrière eux. Au final, le groupe a été obligé de tomber et de ne plus faire aucune activité c'est pourquoi on m'a envoyé auprès du parrain de la mafia russe. En faisant mes preuves, je suis devenue son bras droit, je me suis monté une fortune inestimable et je compte bientôt rouvrir la famille Sokolnitcheskaïa, et redorer son blason.

ELLE AVAIT LE PARFUM SUCRÉ ET LES LEVRES DOUCES
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Et puis y a elle. Cette femme. Clara. Brune aux yeux noisettes, envoûtante et merveilleuse. Simple. Je ne peux pas m'empêcher de serrer le poing en repensant à elle. Elle a percé mon coeur, elle me change véritablement en une autre personne. Et quel sombre connard j'ai été avec elle, je ne la mérité pas une seule seconde, mais je suis tellement fier que je ne peux l'admettre à voix haute. Je l'ai connu il y a 4 mois de ça, et si 4 mois ça peut paraître très court pour vous. Pour moi, c'est réellement long, surtout en ayant passé tous mon temps avec elle, à la couvrir de tout ce qu'une femme peut rêver. Mais ce n'est pas ça le véritable amour. J'aurais dû lui montrer ce sentiment qu'on ne m'a jamais apprit à montrer. Au contraire, je lui ai montré une facette sombre dès que je mettais le pieds en Russie. Je devenais violent, je l'insultais.. Parce qu'ils étaient à côté, à l'affût de la moindre erreur. Et parce que je crains ce qui a au dessus de moi, je lui ai fais du mal sans le vouloir réellement. Et elle ne mérite pas ça Clara. Donc elle a fini par partir, ce que je comprends. Mais sans rien dire, je ne l'accepte pas. Elle est à moi, elle m'appartient, et si jamais quelqu'un a osé poser ses mains sur elle même si elle le voulait, je le tuerais de mes propres mains.

"T'as donc compris ? Je suis ici pour une seule chose, la retrouver, la regagner mais aussi pour profiter de mes dernières années comme étant "normal". Je n'ai jamais connu ce qu'était être "un jeune" ni, un véritable étudiant. Tu ne sais pas à quel point j'ai envié ces ados, ces gamins passer devant l'école, le collège, moi passant en voiture, bavant devant cette jeunesse folle. Je n'avais pas le droit d'entrer dans cette cour-là, mon destin était autre part. Cloîtré entre les 4 murs et le visage austère de mon professeur, UN seul et même professeur durant toutes ces années. Alors me voilà, même si je n'ai pas intégré une vraie école, j'ai le même niveau que tout le monde, j'ai suivi un cursus tout de même. Et si on m'a toujours envié, c'est aussi parce que je brillais d'intelligence. Pour un sale gamin mafieux, être intelligent et brillant avec ses notes, c'est pas beau ? Je me suis découvert une passion pour le social et la psychologie ces derniers temps. Tu vois, comprendre mentalement l'ennemi ou même tes propres amis, c'est intéressant. Alors je rentre en première année de psycho à Harvard, j'ai réussi les tests avec brio... God, j'ai enfin mis les pieds dans une université, une école. Je me sens "comme tout le monde" pour une fois. Et adieu ce foutu professeur casé dans ma chambre ! Maintenant que mon père est en prison, je prends plus de libertés, je n'ai pas tort n'est-ce pas? Je ne reste toujours pas normal, évidemment, je reste à la tête du cartel et le parrain me contacte tous les jours, mais à distance je peux aussi faire mon boulot. Y a pas mal de choses intéressante à négocier et à vendre ici, non ? Mon père est derrière les barreaux depuis quelques mois déjà, alors j'ai plus à craindre personne, je peux enfin montrer qui je suis vraiment. Mais ne te méprends pas. Tu vas quand même finir avec une balle dans la tête à la fin de cet entretien. Désolé gars."