Elle était de mauvaise humeur, agressive et irritable, et mes propos n’allaient clairement pas changer cela. Elle souligna d’ailleurs combien je savais trouver les mots justes, avec un sarcasme que je choisis de ne pas relever. Je la poussais ensuite aux confidences, mais rien dans mes paroles précédentes n’avaient été très encourageant alors forcément, sans surprise, elle répliqua qu’elle n’avait pas envie de se voir faire la morale avec une certaine amertume. Ok, ok, je cédais, me levant pour accepter gentiment, d’aller chercher la commande. Ca serait surement le maximum que je pourrais faire, parce que l’écouter pleurnicher sur ce Antwan de mes deux si je ne pouvais pas faire la morale en retour, ce n’était pas dans mes cordes. Elle voulait un chocolat. Et avec un petit commentaire dégoûté, je rétorquai : « Tu as toujours eu des goûts douteux… » Elargissez, ne comprenez pas cette remarque comme s’appliquant uniquement à son choix de boisson bien sûr, c’était aussi une petite réflexion sur son queutard de copain. Mais puisque j’étais interdit de sermon, je devais exposer mon avis de manière détournée. Je revins quelques minutes plus tard avec un chocolat pour elle, un allongé pour moi, reprenant ma place face à ma cousine. Ce fut elle qui brisa le silence en me faisant savoir que je n’avais pas changé. « Merci. » Ou pas. Parce que clairement, elle ne faisait pas référence à l’absence de ride mais bien à mon caractère toujours aussi insupportable qu’avant. « Toi aussi t’as pas changé ma chère cousine, toujours aussi naïve. » Paf, voilà nouvelle petite morale sous entendue : arrête de croire aux princes charmants Lizie et grandis, voilà ce que je voulais dire par là.