17 décembre. Maxime et Talya ! J'écrivais encore des textos à Maxime que je me trouvais déjà en train de me rendre vers la Dunster house, un petit scandale comme j'avais l'habitude de les aimer à présent, que ça pète, que tout le monde sache enfin qui était Talya Blackburn ! Mon ancienne meilleure amie, celle qui avouait de ne pas refuser les baisers que je lui offrais car après tout elle les appréciait, mais en réalité c'était ceux de tout le monde ! Oui j'était remonté, je bouillonnais, il fallait que ça sorte, qu'elle disparaisse de ma vie une bonne fois pour toute, et sans souvenirs de toute évidence je ne perdrais rien au passage, juste ma fierté, mon coeur qui s'était brisé en seulement quelques lignes échangés avec Maxime ... Pénétrant dans le hall de la DH, je regardais partout autour de moi, énergique comme jamais, tellement énervé que mes doigts bougés tout seul, ils avaient besoins de se détendre en jouant avec tout ce qui pouvait passer par là ... Et là voilà comme par bonheur devant moi ... TU T'ES BIEN FOUTUUUUEEE DE MA GUEULE ! J'espère au moins que c'était bon ... Que tu lui as fais la totale, histoire de pas avoir tout gâché pour rien ... Oui et ce n'était que le début, car tout ce qui se passait aussi avec Priape je l'avais encore dans la tête, le fait que réellement elle voulait qu'on se mette ensemble, et que comme un con j'avais été capable de le croire, ou bien trop con plutôt !

La dunster est devenue ma deuxième maison depuis que j'ai demandé à Priape qu'on ne se voit plus du tout. J'y viens quand il est chez moi à passer du temps avec Mila comme ça je suis sûre qu'il n'est pas là. Je suis dans le salon, je vais pour aller me chercher un truc à grignoter dans un placard quand Matthéo rentre dans la maison comme une furie. Son regard se pose rapidement sur moi et là c'est la fête. J'ai bien du mal à capter ce qu'il se passe, c'est tellement violant que je ne réagis pas. Je me contente de lui demander, complètement sonnée par ce qu'il se passe : « Tu te calmes et tu m'expliques ? Je comprends rien là ! » Maxime, je ne pense pas à Maxime, je ne pense pas à ce qu'on a fait. Cora puis Isaac, ça suffit je ne me dis pas qu'on va enchainer avec la morale de Matthéo et pourtant c'est bel et bien le cas. Je n'y suis pas du tout préparée, pas là, pas en plein milieu de la maison.

Non je déteste laver mon linge sale en public, et pourtant cela avait été plus fort que moi, surtout que je ne pense pas réellement que je pourrais me retrouver dans une pièce étriquée avec la présidente de la Dunster. Non ! Rien que l'idée et je sentais ma tension monter d'un coup. Le contraste entre son ton et le mien fait étrange, elle semble perdue, comme si elle n'avait rien à se reprocher des semaines passées, après tout peut être que cela était une évidence entre eux, et je ne pouvais rien y faire. J'peux pas, depuis quelques minutes j'ai du mal à faire redescendre la pression de toutes les révélations qui s'enchaînent et je me dis que normal que pour toi j'suis un mec bien, que j'suis pas le connard que je crois être, c'est que tu vaux pas mieux en fait .... Quand les paroles dépassent les pensées, quand les mots peuvent faire mal encore plus qu'on aurait pu l'imaginer, j'y allais fort et pourtant ça ne réussissait même pas encore à me détendre.

« Pour que tu sois en plein milieu de la DH à me sortir de telles horreurs tu dois avoir une bonne raison. Je te laisse continuer mais explique toi. Vas y crache moi dessus autant que tu veux mais explique les choses, que je sache ce que j'ai fait, que tout le monde sache. Je suis plus à ça près. » Mes yeux sont plantés dans ceux de Matthéo. Je respire rapidement, j'ai du mal à avaler ma salive, bref, ça ne va pas. Il lui prend quoi la au mather pour venir m'afficher devant tout le monde ? Qu'est ce qu'il se passe pour qu'il soit si déçu, qu'il tombe à ce point de haut ? J'en sais rien, je sais juste que depuis qu'il a perdu la mémoire il a encore plus de mal qu'avant à rester dans la case de l'amitié, que celle de l'attirance et des sentiments débordent alors je n'ai pas de mal à me dire que c'est encore un de ces débordements. Mais qu'il parle, qu'il mette des mots sur sa colère putain.

Je rêve où elle me faisait passer pour le mauvais pote, qui avait envi de l'afficher devant l'université entière ? Oui c'était peut être ce que j'étais en train de faire, peut être que oui ça ne se faisait pas, mais je ne savais plus ce qui se faisait ou pas, j'avais pas repère et je vivais juste à fond et sans me poser de questions, au grès de mes pulsions. Okay on va détendre d'un étage ... Le problème j'crois que c'est que tu m'as pris pour un con, avant de te taper mon meilleur ami ! Encore j'm'en souviens pas de notre complicité, vous m'avez juste soutenu corps et âme toi comme lui qu'on était liés comme des cons avant mon accident, et ... Enfin laisse tomber ça me dégoute ! Oui j'avais réussi à parler sans m'exciter, j'sais pas comment j'avais fais et pourtant tout ce que j'avais envi de lui dire, je l'avais toujours dans la tête et sur le coeur, mais fallait pas le faire ici, peut être parce qu'elle avait une emprise sur moi et que malgré la haine et le dégoût j'voulais pas briser son monde.

On y vient. Maxime. Voilà la discussion mouvementée dont on avait parlé il y a peu, en fait hier quand il était venu me dire qu'il avait mis une fille enceinte. Le monde me tombait sur la tête, c'était le moment. Je restais un moment sans voix, ma gorge était serrée, les mots ne pouvaient pas sortir malgré que ma bouche s'ouvre et se ferme. Op la voix, disparue. « T'es mon meilleur ami, et tu l'étais avant l'accident. T'es son meilleur ami et tu l'étais avant l'accident. En quoi ce que j'ai fait avec lui, ce qu'on a fait ensemble ça change nos relations avec toi ? » Depuis le début, depuis que Priape lui a dit qu'on avait couché ensemble je disais à Matthéo que je me battais pour mettre des barrières entre lui pour qu'on garde une amitié et uniquement une amitié, alors en quoi est ce que c'était que le trahir que d'aller coucher avec son meilleur ami ? « Va voir Isaac, je le dégoûte aussi... Au moins mes deux meilleurs amis sont d'accord sur ça. Je vous remercie. » J'ai envie de pleurer, j'ai envie de m'enterrer six pieds sous terre, je pense juste que je vais prendre mes filles et me barrer.

Ce qui était bien c'était qu'en l'écoutant ce qu'elle avait fait n'avait rien de choquant, tout semblait presque naturel, ou le problème venait presque de moi finalement, j'étais peut être juste trop con pour avoir cru qu'elle pouvait un instant ressentir la même chose que moi. Mais à croire qu'en fait elle avait tout réussi à bien enterrer bien comme il le fallait. J'royais qu'on était plus que des meilleurs amis, enfin j'veux dire tu embrasses ton meilleur ami normal quoi ... tu essayes d'enterrer je ne sais quoi, j'avoue j'comprends pas ! Et puis j'sais pas si tu voulais vraiment te faire quelqu'un tu aurais pas pu choisir quelqu'un d'autre que mon meilleur pote ? Oui nous étions surement pas aussi proche que par le passé, au vu de toutes nos aventures, mais pourtant avec Max on était sur la bonne voie, sauf que je venais de prendre un stop en pleine tronche et le pire sans m'y attendre. Elle avait presque les larmes aux yeux et pourtant cette fois ci je la prendrais pas dans mes bras, parce que non je voulais plus la toucher, à peine la regarder ...

Cette phrase m'énerve. Sa dernière phrase m'énerve et me fait sortir de mes gonds alors que je tentais de rester calme depuis tout à l'heure. « Tu sais quoi ? Tu m'emmerdes ! Vous m'emmerdez tous avec vos jugements à la con ! » Si j'avais eu quelque chose à péter sous la main, je crois que je l'aurais cassé, un vase, un verre, un bouquin à balancer je ne sais où. J'ai envie de frapper dans un truc de me défouler mais comme je me retiens et que je ne peux pas, je l'exprime par la parole : « J'ai couché avec Maxime parce que j'en avais envie, parce qu'on en avait envie, parce qu'on est proche mais tous les deux paumés et que malgré tout ça on sait qu'on est juste potes. Voilà tu sais tout alors ne me dis pas que tu vas me rayer de ta vie pour que je puisse aller avec lui, Isaac a déjà essayé, ça ne marchera pas. C'est juste mon pote et je serais là pour lui qu'on ait couché ensemble ou pas et que ça vous plaise ou non, surtout maintenant qu'il va devenir papa ! » Maintenant j'ai envie de quitter la maison de confrérie, ce n'est pas le lieu pour faire ça et se donner en public quoi...

Nos jugements à la con ?! Ce qui te fait chier c'est que tout le monde le sache maintenant, que vous pensez qu'à votre gueule et à vos pulsions charnelles écoeurantes .. Oui j'suis d'un super rancunier, de deux pour moi les amis sont sacrés, de trois peut être un peu jaloux aussi même si plus jamais je ne ressentirais ce genre de sentiment envers elle. Vérité ou coup de la colère ? Puis elle se lançait dans un débat qui n'avait même pas lieu d'être, j'm'en foutais de savoir le pourquoi du comment, la vérité était là, j'avais perdu mon meilleur pote et cela semblait lui faire ni chauf ni froid. Tu fais ce que tu veux de ta vie maintenant Talya, je n'en fais plus partie et tu ne fais plus partie de la mienne tout comme Maxime ... On me prend pour un con une fois mais pas deux ! Non surtout pas par une fille,j'avais déjà été pris pour un idiot et autant dire que ma fierté en ayant pris sacrément un coup c'était fini, et puis j'avais apparemment changé, j'étais plus radicale, impulsif, et j'envoyais tout valser en un claquement de doigt tout comme à l'instant présent, faut toujours se débarrasser des mauvaises herbes.

« Ecoute toi quand tu parles... Comme si j'étais le genre de personne qui étale sa vie sexuelle en publique... je m'en fous que tu le saches... ou que n'importe qui le sache, c'est les réactions qui me font chier ! » On l'a caché et alors ? Ce n'est pas parce qu'on ne voulait pas que ce soit affiché en place public c'était simplement pour ne pas avoir ces réactions débiles. On était quand même tous les deux célibataires quand on a couché ensemble merde ! « Si tu veux je t'ai pris pour un con, tu sais ce que ça fait au moins... C'est pas comme si tu m'embrassais à Halloween et que t'allais te taper ma pote fraichement séparée juste après. Chapeau la leçon de morale. » J'applaudis, je suis ironique, je suis mauvaise j'ai envie de le secouer, de lui tordre le cou. « Je me barre c'est bon. » Je suis énervée mais aussi blessée et le déraillement dans ma voix à la fin de ma phrase le trahit. Je prends mes affaires et je tente de filer à la porte le plus vite possible avant que j'éclate en sanglots ici.