Je me demande pourquoi je suis là, pourquoi je me donne la peine de venir. Avant au moins ça me faisait plaisir de venir en cours, d'être avec lui, mais plus maintenant. Maintenant ça me soûle, ça m'épuise, je n'arrive pas à me concentrer. Ça n'influe pas sur mes notes ou mes capacités, mais sur mon humeur et mon comportement : définitivement. J'entrais en classe, sans en avoir la force, et la première chose que je voyais c'est le regard de Samaël. Lui. Je ne le quittais pas des yeux, et allait m'installer auprès du gars collant qui venait dans ce cours dans l'unique espoir de draguer des femmes. Je le faisais exprès. Pour le rendre jaloux. Pour l'énerver. Pour une raison quelconque, je le faisais, et je ne me sentais pas coupable. « Hey. » J'adressais un beau sourire à l'homme à côté duquel je venais de m'installer et passais ma main dans mes cheveux. Il me souriait en retour, commençait à me parler. Je ne l'écoutais plus, j'étais déjà ailleurs. Je n'étais pas venu à côté de lui pour lui faire la discussion, au contraire. L'écouter parler était proche d'une torture. OK, il était canon, mais qu'est-ce qu'il était lourd. Le cours commençait, et il n'arrêtait pas de me parler. D'essayer de me plaire. Il pensait même y arrivait, il avait gagné assez d'assurance pour poser sa main sur le haut de ma cuisse. Je le laissais faire, je savais que tout le monde pouvait le voir et j'y comptais bien. Je me collais à lui, l'allumais ouvertement. Puis le cours se terminait, la plupart des élèves partaient sans demander leur reste et il n'en resta que peu qui rangeait lentement leurs affaires ou traînait pour discuter. Mon regard croisait celui de Samaël pour la seconde fois, juste avant que mon voisin capture mes lèvres sans me demander mon avis. Mon premier réflexe aurait normalement été de le repousser, mais je le laissais faire, je me laissais aller. Quelques secondes, puis ça devient trop. Il était trop collant, trop brusque, et je n'étais plus à l'aise. Je le repoussais. Mais il ne lâchait pas l'affaire, et je pouvais sentir mon cœur s’accélérer.