Comment réagir face à une nouvelle lancée comme ça ? J'en savais trop rien. Pour le coup, mon visage s'est transformé - bien que j'ai pas pris de Perle de lait - et puis j'avais même croisé mes bras contre mon torse. Ouais, j'étais pas forcément bien pour le coup et j'avais juste hâte de me casser d'ici. Lunatique ? Pas tellement. C'était surtout parce qu'elle venait juste de me blesser et que j'avais aucun intérêt à rester en sa compagnie, surtout si c'était pour être aussi froide et... méchante. J'pense pas avoir mérité ça pour le coup. « Je vois ouais » Autant dire tout de suite, à partir de maintenant, je ne l'aimais pas celui là. Genre si je le vois, je lui fous mon poing dans la gueule, il l'aura même pas vu venir tant ce serait inattendu. Et puis, je peux toujours prétexter protéger ma soeur... ahah, la bonne blague. « T'avais raison, j'aurais du me barrer » Et m'épargner tout ça. Mais c'était trop tard et maintenant, je devais vivre avec. Je m'approchais alors un peu plus de la porte, prêt à partir à tout moment.

Puis pourquoi tu te posais toutes ces questions ? C'était pas comme si ça changerait quelque chose. Et t'avais promis à Walter d'être correct alors tu le serais. Pour la première fois de ta vie, tu allais tenter de faire en sorte de ne pas réduire à néant cette relation. Peut être que pour une fois, t'avais le droit d'être heureuse. D'avoir quelqu'un qui tenais vraiment à toi. Et peut être que cette personne était Walter. Ouais, tu voulais le croire. Puis y avait Alex en face de toi, la mâchoire contractée. Tu te mordais la lèvre cherchant à comprendre le pourquoi du comment sans pour autant oser rien dire. T'aimais voir que ça lui faisait cet effet et d'un autre côté, ça ne rimait à rien. Pourquoi ça te met dans cet état, hein ? Que tu finissais par lancer alors qu'il était prêt à s'en aller. Ouais. Come on Alex, balance ce que t'as sur le coeur tant qu'on y est. D'toute manière, c'était pas le genre de soirée qui allait bien s'finir alors autant tout sortir maintenant. Tu pourrais pas être content pour moi ? Après toutes les merde que j'ai pu avoir, tu pourrais pas juste trouver ça bien que j'arrive finalement à apprécier quelqu'un ? Ou alors peut être qu'il voulait que tu l'apprécie lui de la même façon que tu le faisais avec Walter. Peut être qu'il avait pas comprit que c'était déjà le cas.

Pourquoi ça me mettait dans cet état ? Moi-même je ne le savais pas. Je m'étais attaché à elle mais... non, c'était absurde. Je devais juste être bien trop possessif pour vouloir la partager avec quiconque, c'est tout. Et même que j'avais décidé de pas lui répondre parce que ça servait à rien, elle ne comprendrait pas de toute façon. Ou alors si, mais ça ne changerait rien. Et puis là, c'était encore une petite pique à mon encontre qui me foutait juste hors de moi. Sauf que j'en montrais rien, sauf une mâchoire contractée, un regard noir et une posture assez fermée pour le coup. « Content pour toi ? Tu m'envoies cette info avec un froid plus glacial que le Groenland et le Canada réuni. Tu m'ignores délibérément pendant des jours, prétextant que tes doigts avaient bien mieux à faire que me répondre... mais c'est moi qui doit faire des efforts ? Mais bien sûr Az, sois dans ton monde utopique. C'est juste sans moi » Pour le coup, j'étais à deux doigts de partir... et je savais que c'était qu'une question de temps.

Mais t'aurais l'air quoi si tu lui disais hein ? T'aurais l'air de quoi si t'osais sortir que tu l'aimais un peu trop ? Qu'avoir couché avec lui avait déclenché des trucs pas net dans ta tête ? Ouais, fallait que tu la fermes quitte à laisser les choses partir en vrille. C'était mieux que dire la vérité, comme d'habitude. T'étais une pro pour esquiver ce genre de chose. Peut être parce que tu avais toujours fonctionné comme ça. D'où je t'ai demandé de faire des efforts ? Non mais c'était nouveau ça. La grande blague. J'te demande juste de m'encourager un peu mais non, t'as raison, j'vais rester dans mon mon utopique. Tu poussais un soupir levant les yeux au ciel complètement dépité pour le coup. C'était dingue ce qu'il pouvait aimer jouer au gros con. Un peu comme toi en fait. Est ce que tu peux comprendre que des fois c'est compliqué ? Que JE savais pas comment agir avec toi et que j'avais juste besoin d'un peu de temps ? MAIS NON. Quand Alex veut quelque chose, ça doit être de suite. Bah je t'emmerde, te réjouis pas pour moi, j'en ai rien à foutre et sûrement que la pire erreur que j'ai pu faire, c'est d'vouloir venir ici te rejoindre. Ta voix tremblait et partait légèrement dans les aigus mais tu reprenais tout de même. Allez, va t'en. T'as l'habitude de me laisser tomber, c'est pas la première fois.

Non mais en vrai, j'aimais pas du tout ce qui se passait là. Elle était en couple et ça faisait monter en moi une sorte de jalousie, de possessivité. C'était déroutant et j'arrivais pas à démêler le bien du pas bien. Alors pour le coup, je me renfermais sur moi-même, afin de me protéger. Elle voulait s'taper un con, grand bien lui fasse, mais ça serait sans moi. Non, clairement pas. « Yaaaay t'es en couple, bravo, félicitations ! » disais-je ironiquement. Franchement, y'avait pas besoin d'en faire tout un plat. Quoiqu'il en soit, j'étais clairement pas dans le mood d'être content pour elle. Elle était froide distante et blessante par la même occasion. Autant dire, rien pour faciliter l'échange qu'on peut avoir. Donc ouais, je ne ferai aucun effort. « La pire erreur ? Alors je t'en prie, rectifie-la. Sors de ma vie » Finalement, elle venait de dire le plus blessant qu'une personne puisse me dire. Elle regrettait de me voir, de me côtoyer ? Et bien qu'elle m'abandonne, sérieusement. Qu'elle me laisse m'en aller et qu'elle ne me revoie plus jamais. « Ouais c'est ça. Aie une bonne vie » Clin d'oeil ironique et puis je lui tournais le dos afin d'ouvrir la porte et me casser de cet appartement de malheur.

C’était vraiment bas comme attaque. Parce qu'il t'avais pas non plus abandonné de son plein gré. Disons surtout que vous aviez finit par perdre le contact ce qui vous rendez fautif autant l'un que l'autre. Mais t’étais nerveuse dans ton genre alors ouais, tu réfléchissais jamais avant de parler. Puis voila qu'il te félicitais de la façon la plus hypocrite au monde ce qui avait le don de t'arracher une grimace. God tu détestais quand il était comme ça mais d'un autre coté peut être que tu l'avais légèrement cherché. T'en fais pas, j'attendais pas ton autorisation. Puis qu'il aille s'faire foutre aussi au lieu de t'emmerder comme ça. Mais l'pire, c’était que tu savais par avance que tu allais regretter chacune de tes paroles. Parce que c’était Alex et que t'avais besoin de lui. Alors oui, t'allais regretter cette conversation mais c’était trop tard pour revenir en arrière. Puisque t'en fais plus partie devrait pas y avoir de souci. Ahem, encore une pique cassante. Mais il voulait pas comprendre lui aussi, alors tant pis, c’était de sa faute et t'avais bien trop de fierté pour venir t'excuser par la suite. Alors probablement que les choses resteraient comme ça, brisées. Et ça te foutait le cœur en morceau au fond.

J'aimais de moins en moins mon face à face avec la jeune femme pour le coup, ça prenait des proportions assez dingues et fallait que je m'éloigne de cet appartement le plus vite possible pour le coup. Ouais, sauf qu'elle continuait de parler, de me blesser et je pouvais pas rester sans répliquer. Quant bien même j'étais dos à elle, main sur la poignée, elle continuait de parler, et j'en prenais forcément pour mon grade. « Va te faire foutre Az. » J'avais lancé un dernier regard en sa direction, le genre de regard qui transmettait bien plus qu'un message. Y'en avait des dizaines et des dizaines là, pas forcément bons pour notre relation qui, visiblement, allait sur l'avortement. Et bien... c'était rapide. Je tournais la poignée. Porte ouverte, je la franchissais, la faisant claquer sur mon passage afin de marquer la fin de cette entrevue houleuse, déchirante et... inattendue. Soufflant un coup, je descendais les escaliers et je restais dans le bar au rez-de-chaussée. Ouais, j'avais besoin d'un verre. Pas sûr que je percute dans l'immédiat les conséquences de tout ça.