La nuit dernière avait été une des plus belles de ma vie, pour une fois je m'étais réellement amusé. Normalement c'était toujours la même routine : j'allais dans un bar avec une femme, on buvait, je la draguais, un jeu de séduction s'installait et elle finissait par céder mais cette fois ci était différente. Premièrement, la femme en question était une amie de Talya donc je devais faire attention et ne pas lui mentir ou faire le connard, ensuite elle était.. différente. Marrante, intelligente et difficile à séduire, on avait failli s'embrasser cette nuit là, après le cinéma mais cela ne s'était pas passé et je prenais ça comme un défi de la séduire maintenant. Voilà pourquoi j'étais là, sur le pas de sa porte avec une peluche en forme de nounours tout doux qui tenait un cœur rafistolé dans ses mains. Ce n'était pas dans mes habitudes d'offrir quelque chose et encore moins des peluches mais celle là avait été un coup de cœur, tout comme Nina, j'espérais qu'elle le comprendrait et non qu'elle me prendrait pour un mec simplet qui offrait des peluches à tout va. Finalement la porte s'ouvrit, laissant apparaître Nina. « J'espère que tu t'es levée du bon pied.. » commençais-je à lui dire avec un sourire en coin avant de m'arrêter pour sortir la peluche de derrière le dos, « sinon ma tentative de t'attendrir avec cette chose étrange ne marchera pas je suppose ». Pourvu qu'elle comprenne qu'en lui offrant cette peluche, je prouvais que j'étais capable d'être un tant soit peu attentionné, de faire des efforts.

La veille avait été une journée plutôt mouvementée, surtout la soirée. Être en compagnie de Damon m'avait changé les idées, j'avais passé une excellente soirée au cinéma et ce qui s'était passé -ou pas- après. J'espérais pouvoir en passer d'autres comme celle-ci en sa compagnie, mais nous n'en sommes pas encore là. Je mettais levée de bonne humeur ce matin, mis la musique tout en chatonnant repensant à cette fameuse soirée. Au bout d'une heure je réussi à me calmer et bosser mes cours même si la tête n'y était pas, je pourrai au moins me dire que j'ai bossé, du moins essayé. La musique était toujours là, en boucle, quand j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Je baissa le son de celle-ci avant d'ouvrir la porte et y trouver Damon. Je ne pensai pas le revoir aussi tôt. Un sourire apparu sur mon visage qui se transforma en rire quand il parla. C'était une belle attention que je n'oublierai pas. « Oui, je me suis levée d'un très bon pied ce matin, et toi? » Je pris l'ourson en peluche, craquant pour son sourire. « Cette chose étrange est très mignonne, merci beaucoup. » dis-je en me penchant pour l'embrasser sur la joue. « Même si je te voyais plus coureur de jupons qu'offrir des peluches aux filles. » C'était pour le taquiner et mon sourire en coin en disait long. « Entre, je t'en prie. » Je me dirigea vers mon lit avant d'y poser l'ourson. J'étais contente de ma tenue du jour : un tee-shirt dos nu avec un short en jean, quoi de mieux pour Damon. « Qu'est-ce qui t’amène de si bon matin devant ma porte ? » Je plia mes livres et feuilles de cours, je n'allai sûrement pas m'y remettre avant un moment.

Nina avait l'air de très bonne humeur, prenant l'ours en peluche dans ses mains et déposant un baiser sur ma joue, comme pour me remercier. Fier de moi, je lui souriais, comme si j'avais accompli un miracle, prenant à la rigolade sa plaisanterie, même si, encore une fois, quelqu'un se fiait plus à ma réputation qu'à mon comportement envers elle. Mais là tout de suite, je me fichais de comment les autres me voyaient car Nina avait un effet spécial sur moi, elle était plus qu'une femme à conquérir, qu'un défi à relever, avec elle je ne m'ennuyais pas, souriais tout le temps. Certes, je n'étais pas totalement moi même comme avec Talya et elle ne faisait pas ressortir d'anciens sentiments comme Kara le faisait mais elle m'intéressait tout de même, comme un aimant vers lequel j'étais attiré. Habillée d'un tee shirt laissant entrevoir son dos et d'un short en jean, elle me laissa entrer avant de ranger ses affaires de cours. « Honnêtement ? Je n'en sais rien, j'avais juste envie de te voir et de me débarrasser de cet ourson, pas très viril tu vois ? » dis-je en feignant une grimace. Bien sûr je plaisantais, ourson ou pas, elle m'aurait trouvé devant sa porte, souriant et espérant passer au niveau supérieur. « D'ailleurs ne me dis pas que tu travaillais ? Parce que sinon je peux partir vu à quel point je suis distrayant » plaisantais-je un sourire en coin, faisant mine de me tourner vers la porte.

Généralement quand on allait toquer à la porte de quelqu'un, surtout le matin, on avait une idée du pourquoi du comment on venez, du moins, on a une raison de venir. Cela n'avait pas l'air d'être le cas de Damon. Son excuse était de se débarrasser de son ourson, ce que je trouvais mignon en plus de vouloir me voir. « Tu aurais du me garder auprès de toi alors si tu voulais me voir de si bon matin. » dis-je en rigolant. Je le piquer, persuadée qu'il y verrait un sous-entendu dans mes paroles, ce qui n'était pas le cas.. quoique. « Je l'aime bien cet ourson même si tu dis que ce n'est pas très viril. » Il pouvait me prouver que ce n’était pas le coureur de jupons auquel on pense quand on le voit même si sa réputation pouvait le suivre pendant un moment. En même temps, quand on est jeune, autant en profiter non ? Alors que je rangeais mes affaires sur mon bureau, Damon fit mine de commencer à partir. « Et bien si, je travaillais vois-tu, Dunster un jour Dunster toujours ! » Un sourire s’afficha sur mes lèvres. Distrayant ? C'était peu de le dire, c'était bien plus que ça, mais je n'allai as lui faire le plaisir d'en rajouter une couche. « C'est peu de le dire.. » Je rigola à sa façon de partir. « Maintenant que tu m'as coupé en pleine révision, tu n'oserais pas partir comme un voleur, ce ne serait pas ton style. » Je m'assis sur mon lit, lui faisant signe des différents choix de places qu'il avait dans ma chambre : chaise, pouf ou sur mon lit.

La remarque de Nina m'arracha un sourire, peut-être aurais-je dû en effet user plus de mon charme pour qu'elle passe le reste de la nuit avec moi. Mais, heureusement pour elle, je n'étais pas le genre de dragueur lourd aux phrases à deux balles. Je préférais y aller plus subtilement, apprendre à connaître la personne pour voir si elle était à mon goût. Évidemment, il y avait des exceptions, par exemple lorsque j'étais en soirée ou bourré par exemple, dans ces moments là j'allais directement au but. « Je préférais y aller en douceur » rétorquais-je, pas du tout crédible surtout que j'avais tenté de l'embrasser hier soir. Le nounours était aussi pour lui faire oublier ce baiser raté, lui faire comprendre que j'étais prêt à y aller doucement s'il fallait, je ne forcerais pas les choses, perdre sa virilité en chemin n'était qu'un dommage collatéral. Désormais assis sur le lit, à ses côtés, je la regardais, remarquant une fois de plus combien elle était belle. « Non c'est vrai que je préfère largement rester en compagnie d'une amie plutôt que traîner dehors tout seul, surtout après que j'ai offert un nounours » plaisantais-je, un sourire en coin. J'insistais bien sur le mot ami pour voir sa réaction, voir si elle attendait plus, si j'avais ma chance. Puis me rapprochant encore un peu d'elle, je demandais doucement : « Alors comme ça c'est peu de dire que je suis distrayant ? Qu'est ce qui t'empêcherai de te concentrer ? Mon charme ? » Bien sûr je plaisantais, j'étais du genre arrogant mais pas quand j'essayais de conquérir quelqu'un, seulement lorsque j'avais de la concurrence.

Il voulait y aller doucement, cela me faisait bizarre d'entendre ça sortir de la bouche d'un homme. Généralement c'était plutôt l'inverse, plus vite ça allait, mieux c'était. De plus, la veille, nous avions failli nous embrasser donc cela sonné quelque peu faux. Le baiser n'avait pas abouti à son terme, mais je le regrettais pas pour autant. Je préférai apprendre à connaître Damon avant de faire quoique ce soit, même de l'embrasser. Après, je ne disais pas qu'en soirée, avec un peu d’alcool dans le sang ou non, je ne craquerai pas. « D'où le nounours alors je suppose ? » dis-je en riant. Il s'était assis à côté de moi, ce que j'espérais. « Oui c'est sûr que si un autre Dunster t'avait vu tout seul avec ton nounours il se serait posé des questions. » dis-e en rigolant. « Peut-être serait-il venu te parler en pensant que le nounours était ton doudou. » Je le taquinais, mais si je l'avais vu comme ça, je serai allée le voir. En tant qu'amie, comme il le disait si bien. Je ne savais pas si je voulais plus - du moins pour le moment - avec lui. Je n'étais pas contre cette idée et esquissa seulement un sourire pour ne pas paraître perturbée, surtout qu’il s'était rapproché. « Sinon tes chevilles vont bien ? » Il se lançait des fleurs, que c'était mignon. « Je dirai ton humour, je n'aurai pas réussi à me concentrer. Désolé pour ton charme. » dis-je en rigolant. Je n'allai pas le couvrir de compliments comme ça, il fallait le mériter.

« Tu supposes bien même si le nounours à la base était uniquement une excuse pour venir te voir » rétorquais-je en rigolant, persuadé qu'elle ne m'avait pas cru une seule seconde à cause de ma réputation et de ce qui s'était passé hier soir. La plupart des femmes pensaient que j'étais un mec facile qui donnait de l'amour à la première femme qui en demandait. Cependant cela n'arrivait que lorsque j'étais bourré, sinon je m'amusais à les faire galérer un peu avant. Après tout, l'attente du plaisir vaut mieux que le plaisir lui même, dixit je ne savais plus qui. Peut-être que j'avais besoin de bosser moi aussi. J'esquissais un sourire en levant les yeux au ciel, comme si j'en avais quelque chose à faire qu'un Dunster vienne me poser des questions. Au pire j'aurai accusé Nina, faisant croire que c'était elle qui l'avait demandé. « Mon humour ? » répétais-je, rigolant un peu plus devant cette réponse inattendue. Nina semblait avoir de la répartie, un bon point pour elle mais, malheureusement, j'en avais aussi : « T'en fais pas mon charme va bien, il est rassuré car c'est en faisant rire une femme qu'on la séduit.. en quelques sortes ». Souriant, je la fixais, me demandant si elle allait me mettre un râteau ou, au contraire, enchaîner dessus. Sa réponse me donnerait un indice sur ses intentions, sur ce qu'elle attendait de nous pour l'instant.

Je souris aux paroles de Damon. Uniquement un excuse pour me voir, cela me touchait. J'avais passé une bonne soirée avec lui, mais il fallait voir comment il était aussi en journée et cela commençait plutôt bien. « Alors comme ça monsieur a envie de me voir ? » dis-je en esquissant un sourire. C'était plutôt intéressant. Peut-être que j'allai passer au dessus des on dit que j'entends sur lui depuis le début, mais il me faudrait des preuves pour. J'arqua un sourcil quand il leva les yeux aux ciels. « Pourquoi tu lèves les yeux aux ciels ? Qu'est-ce que j'ai dis ? » Oui son humour, parce qu'il m'aurait distraite, il m'aurait sûrement fait rire et je n'aurai pas pu me concentrer. « Oui, je me souviens avoir bien rit hier soir, pas toi ? » dis-je toujours souriante. Mais il réussi à rétorquer, s'il voulait jouer à cela, on allait y jouer. « Oh vraiment ? Tu crois que c'est en faisant rire une femme qu'on la séduit ? » dis-je en rigolant. Il n'avait pas tord d'un côté. Je ne resterai pas avec quelqu'un qui n'a pas d'humour ou qui n’esquisse qu'un seul sourire par jour. « Ton charme est rassurait, vraiment ? » dis-je pour le taquiner. « Mais oui, tu as en parti raison, faire rire une fille, ça aide, mais ça ne fait pas tout attention ! »

J’étais persuadé qu’une femme avait besoin d’un homme qui la fasse rire sinon la relation deviendrait ennuyeuse s’il n’y avait jamais de sourire, jamais de blagues… Mais j’étais aussi conscient que ce n’était pas tout. Il fallait qu’elle se sente importante, spéciale, qu’elle ait l’impression qu’elle était la seule et l’unique. Sinon la jalousie venait très vite s’incruster dans la relation qui se transformait alors en cauchemar et, malheureusement, personne ne voulait d’un couple comme ça, le monde était ainsi fait. « Mon charme se porte très bien » répondis-je, tout sourire, prenant l’ours en peluche dans mes mains pour avoir quelque chose à triturer. Pour la première fois j’étais nerveux face à une femme, ce qui ne m’arrivait d’habitude jamais. Cependant, Nina n’était pas n’importe qui, elle était une amie proche de Talya donc si je merdais… Je n’osais même pas y penser. « Ce qui veut dire que je t’ai déjà à moitié conquis non ? Etant donné qu’on se marre bien tous les deux » avançais-je d’un air sûr de moi alors qu’en fait je tentais juste d’avoir un indice. Avais-je une chance ? Aucune idée, voilà ce que je m’efforçais de savoir. Mais j’avais peur de la réponse, je haïssais me prendre des vents et c’était donc tout naturellement que je changeais de sujet. « Et qu’est ce qui fait tout ? Je veux dire, j’ai le charme, l’humour et même un ourson en peluche ! » Plaisantais-je, esquissant un sourire, ayant en fait aucune idée de ce qu’il fallait de plus. Certes, j’étais un séducteur de première mais cela ne voulait pas dire que je savais comment garder une femme plus d’une nuit.

« M'en voilà ravie ! » dis-je en rigolant. Il prit l'ours en peluche qu'il venait de m'offrir dans ses mains tout en le triturant. Je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur ou qu'une oreille lui soit arraché. « Tu le regrettes déjà c'est ça ? Tu veux me le reprendre ? » Je lui pris l'ourson des mains avant de le mettre de l'autre côté pour qu'il ne puisse pas l'atteindre. Il devrait me défier avant de pouvoir. Évidemment, je faisais cela pour le taquiner et cela me faisait rire. A moitié conquise ? Peut-être, il avait des arguments pour, mais je n'allai pas tout lui servir sur un plateau d'argent, comme une fleur. Un sourire malin s’installa sur mes lèvres. « Tu as l'air bien sur de toi quand tu dis ça dit moi. C'est la soirée d'hier qui t'a donné des ailes ? » Je savais que je pouvais être plus souple, lui laisser paraître des indices, mais ce n'était pas aussi facile. Qu'est-ce qui fait tout ? Cela dépendait des personnes, des caractères, mais certaines choses restaient essentielles. « Ça dépend des personnes ! Mais je dirai que l'humour, être attentionnée et gentil, comprendre l’autre et être là pour elle... » dis-je en le regardant dans les yeux. « On peut toujours croire au prince charmant bien sûr.. » Il n'existait pas, on le savait tous. « Et un ourson en peluche ! » dis-je en accompagnant mes paroles d'un baiser sur sa joue. Je e sentais bien en sa présence et j'espérais qu'il n'allait pas partir de si tôt de ma chambre.