« Oula si ! Après deux grossesses y'a besoin de raffermir tout ça moi je te le dis ! » Je notais quand même le petit compliment caché derrière cette remarque de Priape. Ca voulait dire que même après deux grossesses je n'étais pas si dégueulasse que ça il faut croire. « Ah ça oui, mais c'est un bon sport, ça fatigue autant le physique que le mental ça ! » Si ce n'est plus, parce que penser à tous et les responsabilités, il ne faut pas dire mais c'est lourd à porter vraiment, surtout quand on est seule malgré la super aide de Priape au quotidien pour Mila. « C'est gentil, mais je ne veux pas te retenir trop longtemps si tu as d'autres choses à faire tu sais. » Je sais qu'il veut passer la journée là mais je n'ai aucune envie qu'il se force. « Si tu veux passer du temps qu'avec ta fille tu peux la prendre aujourd'hui si tu veux... » Est ce que je suis en train de le foutre dehors ? Non pas du tout, je ne veux juste pas le sentir obligé. Après tout il n'a des obligations qu'envers Mila dans cette pièce même si Charlie attire son attention pour l'emmener jouer. Je sais qu'elle a besoin de lui. C'est un crève coeur de s'avouer que ma fille a besoin de l'homme qui aurait pu l'élever comme sa propre fille mais que j'ai tout gâché. Quand j'arrive avec Mila mon regard attendri s'attarde sur le visage de Priape, de son regard sur la blondinette et de la manière dont elle lui donne le sourire. Je suis légèrement troublée et je crois que ça peut se remarquer quand il s'adresse à moi pour me dire qu'elle se débrouille bien. Du coup je ne réponds pas de suite préférant déposer Mila dans son transat avant de venir m'asseoir près d'eux, sur la table passe. « Elle sait de qui tenir. » Je lui adresse un beau sourire où je lui montre toutes mes dents. Ah ah, il m'a tendu la perche.

Je secouais la tête, parce que je ne voyais vraiment pas ce que la demoiselle pouvait avoir besoin de raffermir… Mais c’était peut être malvenu de re-contester à nouveau ses propos, ça serait surement un aveu de faiblesse. J’optais donc pour une autre solution : la laisser dire… Puis de toute façon, élever deux enfants en bas âge c’était ça le vrai sport. « J’suis là quand t’as besoin, tu le sais hein ? » Il ne fallait pas qu’elle hésite à se reposer sur moi dans les cas de raz le bol ou de grosse fatigue. « Je vais rester ici, j’suis bien… » rétorquai-je alors qu’elle me laissait le choix de partir, voir même d’emmener Mila chez moi. Et pour que ça n’ait pas l’air d’un nouvel aveu de faiblesse, j’ajoutai en rigolant : « Et puis me moquer de ta gueule de bois ça me fait bien marrer. » De toute façon, Charlie m’avait embarqué dans le salon et après avoir déballé plusieurs jouets, on s’installa avec la boîte à forme. La petite était douée. Je l’encourageai à chaque succès, relevant les yeux vers sa maman pour vanter les mérites de la petite. Talya sembla un instant étrange, je remis ça sur le fait que de voir grandir ainsi sa fille devait lui renvoyer à la figure à quel point le temps passait vite. On ne s’en rendait jamais autant compte que lorsqu’on avait des enfants, je le voyais bien depuis l’arrivée de Mila. Lorsque la jeune femme nous rejoint, toute trace de trouble avait disparu, remplacé par un sourire et une petite remarque amusée. « Ca veut dire que dans quelques années, elle me battra aussi à plates coutures aux petits chevaux ? » rigolai-je avant de reporter mon regard sur Charlie qui pour le coup était en train de se planter, s’acharnant à essayer de faire rentrer l’étoile dans l’orifice triangulaire. « Ha non Charlie, ça va pas marcher… Essaie plutôt ici. » fis-je en lui désignant le trou en forme d’étoile pour l’aider avant de relever la tête vers Talya pour commenter sur un petit ton moqueur : « Effectivement là je vois bien qu’elle tient de toi. »