Je suis née et j'ai vécu à Glasgow pendant un certain temps. Douze ans pour être exact. L’Écosse est un pays que j'affectionne et où je retourne régulièrement pour me ressourcer auprès de ma famille. Mais, commençons par le début. Je suis née au mois de mars alors que les beaux jours commençaient à peine à arriver. Je faisais mon entrée dans la famille Richardson, mon père travaillait en dans la police et ma mère était couturière. Cela va vous paraitre banal et ennuyeux mais, il ne s'est rien passé durant mon enfance. Non, aucun écart de conduite, de problème familiaux... rien du tout. C'était ainsi parce que j'ai été élevée avec ma même éducation stricte que celle que mon père a reçu. Tout devait marcher dans un sens, tout devait marcher comme sur des roulettes, le bonheur -si l'on peut dire- était le seul mot que l'on devait avoir à la bouche quand on parlait de la famille. En réalité, il ne se passait rien, tout était plat, calme et sans sentiment. Alors, je ne disais pas un mot, je respectais les règles, je travaillais et j'étais amie avec des personnes qui ne semblaient avoir aucun problème eux aussi.
C'est à mes douze ans que je mettais les pieds aux États-Unis pour la première fois. New York, ville immense et impressionnante pour une fillette. Nous sommes venus pour rendre visite à ma grand-mère maternelle et nous ne sommes jamais repartis. Je serai incapable de vous dire si c'était prévu ou non, car je n'en ai absolument aucune idée. Je n'ai fait que suivre mes parents sans dire un mot, une fois de plus. Puis, malgré le manque que je pouvais ressentir, New York était une ville vraiment bien. Beaucoup d'endroits m'attiraient sans que je puisse ne les visiter. En grandissant, je suis restée la même personne. L'adolescence n'a pas été facile, enfin, le contact avec les autres ne l'a pas été. Je n'étais pas vraiment comme eux. Je crois que c'est à ce moment que mon caractère s'est développé et endurcit. Je suis devenue plus têtue et difficile à déstabiliser. C'était plus dur à gérer pour mes parents et les disputes ont commencé à arriver... jusqu'à ce que mes parents se séparent alors que je leur annonçais que je partais pour Harvard. Ma mère est retournée vivre à Glasgow, je vais la voir régulièrement et mon père m'a suivi, se posant à Boston. Pas facile de le côtoyer presque tous les jours, nous nous disputons souvent, car il essaie toujours d'exercer son pouvoir parental sur moi. Cela fait maintenant cinq ans que j'étudie dans cette université. Je suis toujours la même jeune femme, têtue et indépendante, accro à ses études.