Les saphirs qui se plissent. Débat avec le prêteur sur gage. Lui qui se tient avec une arrogance à gerber. Campe sur ses positions. Assure que la montre qu’il lui à montrer ne dépasse pas les deux cents dollars. Qu’il doit se faire sa marge. Mais ça, il en a rien à foutre Pax’. Il sait combien elle vaut. Il s’est renseigné sur cette montre. Le prix qu’il réclame, couvrirait largement les frais qu’il a dépensé pour la coloc’. “Tu t’fous d’ma gueule putain. Tu t’fais des sacrés couilles avec ma came et la tu m’lâche ?!” Arrache la montre des mains poisseuses pour l’enfoncer dans sa poche. Il ne l’écoute même plus le blond. Fuit la voix nasillarde veinée de fausses excuses censée l’endormir. Carcasse qui se détourne. Il prend la porte. Frappé par la pluie battante, il s’échappe dans la nuit. Il ne l’a voit pas tout de suite Pax. Trop enragé pour faire gaffe aux détails. Besoin irrépressible de se calmer. Alors, il continue. S’oriente dans la ruelle à droite.

S’intensifie l’eau. Plus fort est le déluge. Transparait sous les réverbères. Gouttes qui prend forme. Il ne voit rien Pax. Concentré sur l’émotion vive. Elle qu’il tente de faire fuir. Et quand doucement, elle s’échappe, ses sens se réveillent. Claquement sur le bitume. Devient écho avec la pluie. Et quant à ses côtés, il sent la présence, il agit. Aveuglé par la survie. Attrape par le bras l’inconnu, le repousse jusqu’au mur qui se trouve à quelques mètres derrière son dos. Bras qui remonte. Coude sous la trachée, il l’immobilise. “Tu veux qu..” La voix qui s’arrête en plein élan. Reconnait la meuf de l’autre soir. L’insupportable gamine. Battante est la diluvienne. Aplati ses cheveux à lui sur son visage. Camoufle l’orage de ses orbes. “T’es quoi ? Une sorte de psycho ?” Le corps qui se recule. Impose l’écart.

Silhouette sous les paumes. Vacillent facilement. Contre le mur, il l’abat. Retrouve la rôdeuse de l’autre soir. Sur des lippes, s’étirent le sourire. Malice. Affronte ses opales. Relâchant son corps, il recule. Offre à son myocarde, le temps de se reprendre. De retrouver un rythme normal. L’alerte balayée, chasser par le regard qui lui fait face. Moqueuse, elle lui donne un air familier dans les mots, mais sans qu’il ne sache quoi. Leur rencontre est déjà loin dans sa tête. L’esprit toujours vagabond Pax. Il arque un sourcil à sa question. Prend aussi conscience de la pluie qui continue de lui pisser à la gueule. Trempant complètement ses vêtements. S’infiltrant sous sa peau. Et c’est désagréable. Ça en deviendrait presque douloureux avec le froid. « T’as vraiment qu’ça à foutre. » L’air blasé fend son visage. Se découvre à elle, avant qu’il se détourne. Reprenne sa route. L’humeur massacrante toujours vivace. Et cette eau qui s’arrête pas. Lâche tout ce qu’elle peut comme si -elle aussi-, elle avait décidé de lui cracher dessus. Sur les pavés inondés, ses tennis humides claquent. S’enlisent. Il a conscience qu’elle le suit. Pas surprenant. Dans un renfoncement, il trouve refuge sous un vieux porche. S’appuie contre le mur. Croise les bras, un pied plié en appuie et il attend. Observe l’ombre. « T’vas rester sous la flotte ? » Sa voix outrepasse le boucan.

L’abri qui protège. Les mots de la brune s’égare. Parvienne jusqu’à lui porté par le vrombissement de l’eau. Elle ne tarde pas à le rejoindre, la gamine. Dévoile sous la lueur lunaire, la tenue légère. Sur son corps, elle donne l’illusion d’être une seconde peau. Immobile. Elle se tient près de lui. Redevenant silencieuse. Le visage qui se tourne, il regarde son profil. Accroche à sa rétine, les détails dont il n’avait pas pris connaissance la première fois. Mouvement. S’arrache de sa vision pour retirer sa veste, suivis de son sweat. Froid mordant. Remet le premier vêtement pour finalement plaquer le hoodie noir entre les mains de la jeune femme. “Quelle rage ?” Le blond pivote entièrement vers elle.

Perspicace. Il ne trouve rien à répondre. Du moins, il préfère ne pas y répondre. Alors, il garde le silence pendant qu’elle enfile son sweat. Frémissement. De son corps qui approche. Méfiant, il la regarde faire. Mains levées. Dans sa direction, elles s’élancent. Ferme sa veste à lui. Elle cherche le contact la brune. Les phalanges près de son col, il l’immobilise d’un geste. Referme sa paume autour de sa fine main. “Tu cherches quoi ?” Légèrement plissé, ses prunelles n’avouent aucune malice. C’est le sérieux qui les comble. Il désir une réponse Pax. Même s’il est pratiquement sur de la connaitre.