minuit passé, nuit trop éclairée par les lampadaires, la ville, animée. l'effervescence des rues et vous, qui arpente les bars à la recherche de cette ivresse du spring break, celle que vous êtes tous venu chercher ici. cette bière entre tes doigts, finie à la dernière goutte, avant de trouver une poubelle presque pleine. le tris ? qu'est ce que t'en as à foutre, ce soir. tout court. je pensais pas que toi, tu pouvais boire autant. presque impressionné. t'en rajoutes, pour agacer. des choses à noyer la tigresse ? le cul qui s'assoit sur le premier banc trouvé.

les verres enchainés dans les bars, la compagnie de Redd qui n'est plus uniquement qu'agaçante. Les yeux qui le fixe de la tête au pied, jugement dans le regard alors qu'il semble surpris de te voir "boire autant". Ta main toujours en possession de ta propre bouteille de bière que tu avales d'une traite sans le lâcher du regards. T'as rien à lui prouver pourtant. « j'ai été à bonne école » bouteille que tu posses au hasard dans la rue, rien à foutre de laisser des déchets. Tu compte pas lui avouer que ça commence à chauffer. « tu crois que j'tiendrais pas mieux que toi ? » tu ne relève même plus lorsqu'il te surnomme tigresse, du moment qu'il arrête de faire référence à tes petites culottes.

bout de femme qui t'intrigues. les billes qui l'observent finir sa bouteille, cul sec. provocation, toujours. cherche la victoire la tigresse. celle où elle a toujours raison, où belle est devant. elle veut le prouver ce soir qu'elle peut boire plus que toi, sans vriller. et toi ça te laisses ce sourire amusé sur les lèvres. je suis sûr que tu tiendras plus que moi. que tu lâches pour rentrer dans son jeu. assis sur ce banc, ébènes qui ne lâchent pas ses traits d'un centimètre. tu sais danser ? sans contexte, rien. si ce n'est la mélodie que tu entends à travers les murs du bar, à côté.

bien sur que tu tiendras plus que lui. avec un père comme le tient, l'alcool coule dans tes veines depuis toujours. t'auras peut être la présence d'esprit d'arreter avant de finir dans un état aussi pitoyable que tu as pu le retrouver. Et encore, c'est pas sur. Il est assis sur le banc et tu lui fait face, Ton corps qui ne tient pas en place, les pieds qui s'approchent parfois de lui et reculent tout aussi vite. Toi t'as envie de faire des bêtises ce soir, de rire et lui il te demande si tu sais danser. Tête que tu penches sur le côté pour saisir le rythme d'une musique lointaine. « J'suis marocaine Redd » corps qui se fige, prends une pose avant de venir onduler doucement imitant les danses orientales. T'es pas sur d'avoir la meilleure grâce au monde et tu te met à pouffer de rire lorsque, trop à fond dans tes mouvements tu finit si proche du brun que tes genoux frotte le mur.

bizarrement le même schéma qui se répète. toi, en face d'elle. tes yeux qui l'a regarde sans en rater une miette et elle, qui se prête au spectacle. ses hanches qui ondulent presque trop bien. est ce que c'est toi qui n'a plus les yeux lucides ou est ce elle qui à ce talent que t'ignorais ? et elle se rapproche, genoux qui se heurtent. le dos qui se redresse pour admirer son corps, face à toi. effluves de son parfum qui chatouille ton nez. visage qui remonte vers le haut pour capter son regard au-dessus du tiens. un rire, insolent que tu laisses planer. visages proches, trop. trop pour laisser le jeu continuer. tu sais pas suivre le rythme. pas de cohérence visuelle et auditive.

il dit que tu ne sais pas suivre le rythme, et tu te contentes de lever les épaules. Vos visages si proches que son souffle au parfum d'alcool chatouille ton nez. « t'as cas faire mieux toi. je te regarde, vas-y. » sourire qui s'étend sur tes lèvres, persuadé qu'il n'est franchement pas le plus doué en ce qui concerne suivre un rythme. Ton corps qui prend place sur le banc à côté de lui, tirant légèrement sur la manche de son tee-shirt pour le pousser à se lever. « Si c'est mieux que moi, je commande le prochaine verre. » tu le fixes avant de reprendre. « mais, à part si tu as des talent de magic mike, ça le sera pas. » lueur de défis dans tes yeux noirs.

banc posté à l'écart de la rue. décrochement avec quelques fleurs, à la con. vous deux, sous l'obscurité, l'éclairage de la rue en parallèle qui éclaire à peine. suffisamment pour trouver son regard. celui qui s'échappe, pour s'asseoir à côté de toi, nour. le corps qui se redresse, planté devant elle. les deux onyx qui l'a fixent. toujours ce sourire en coin de lèvre. l'arrogance innée. un bras qui s'engouffre dans le tissus de ton haut, retire d'un geste trop simple. le torse nu, t-shirt jeté à son visage et le corps qui se déhanche, l'aisance paradoxale. mains qui attrapent les siennes, glissées le long de ta peau dénudée. suis les courbes des muscles. l'aguicheur.

Alcool qui désinhibe ? Ou simplement le jeu entre vous qui prend une nouvelle ampleur ? Toujours est-il que tu pousses un petit gloussement de surprise lorsqu'il jette son t-shirt à ton visage dévoilant son torse plutôt bien bâti. La main qui fait tourner le haut comme un cowboy ferait tourner son lasso. « whouuuuu » que tu cries sans aucune discrétion. Un vrai show de striptease que le brun semble résolu à t'offrir. Il saisit tes mains pour se balader sur sa peau et tu ne te fais pas prier. Pulpe qui détaille chacun de ses muscles. La lèvre inférieure que tu mords avant de fixer de nouveau tes yeux dans les siens, le plus sérieusement possible. « t'as loupé ta vocation j'crois » un rire de nouveau, bien loin de l'exaspération qu'il te faisait ressentir avant l'ascenseur.

parce que tu t'en fous, redd. de tout. des autres, leur regard, les règles. si tu veux danser à poil sur ce banc, tu le feras. scène chaotique, musique en fond sonore, même pas assez forte pour en entendre toutes les notes. et ses mains sur ton torse, s'arrêtent à la ceinture élastique du boxer. laisses ses doigts toucher la naissance de ce v, un peu prononcé. et tu te retires, attrapes le t-shirt au passage. tissus devenus fouet d'un instant quand tu t'en sers pour en faire valser un bout contre elle. lèves toi la diva. t'auras plus si tu m'en donnes plus, peut être. et les pas en arrière pour rejoindre la rue principale, clin d'oeil en sa direction. t-shirt devenu écharpe de fortune posée contre ta nuque, le torse toujours dénudé.

« qui a dit que j'en voulais plus ? » regard qui croise le sien avant qu'il ne vienne te fouetter avec son haut pour reprendre le chemin des bars. Corps qui se traîne derrière lui, qui continue de te prénommé "diva" , t'aimais mieux quand t'était une tigresse à ses yeux. Mains qui le rattrape, se posent sur ses épaules nues pour lui sauter sur le dos. « j'ai mal a la cheville. A cause de toi ». que tu prétexte. Corps qui s'agrippe au sien sans demander son avis, les bras serrés autour de son cou, cheveux bouclés qui viennent chatouiller sa peau.