le téléphone à peine rangé, il perd pas une minute Jonah. pour sortir, la rejoindre. se placer derrière elle et l’entourer de ses bras. le silence comme seule réponse à ces larmes qu’elle laisse s’écouler.

tes bras qui m'entourent, doux réconfort. mes doigts agrippent tes mains. fermement. te suppliant en silence de ne pas partir. de ne pas me laisser seule. face à cette solitude grandissante. larmes qui s'échouent sur tes manches. carapace qui se brise devant toi, pour la première fois

ça le fait chier. parce qu’il sait pas quoi faire. parce qu’elle pleure et qu’il aime pas ça. l’impression d’échouer à son rôle, quel qu’il soit. alors il serre plus fort, sans bouger. Ils parleront, quand ça ira mieux.

tu serres davantage. ma poigne suit le mouvement. la respiration qui se saccade. ça devient difficile d'expirer. d'oublier. de faire taire cette détresse. j'voulais pas que tu la vois. ni que tu la ressentes. et maintenant, j'me sens trop démunie pour te laisser partir. — je l'ai bien mérité après tout... j'articule avec difficulté.

c'est dans ce genre de moment qu'il se rappelle qu'elle n'est pas comme les autres, pas n'importe qui. faut être prudent avec jinx. parce qu'il préfère être celui qui sèche ses larmes plutôt que celui qui les déclenche. — Chut, dis pas ça. Tu sais que c'est faux. paraît que les mensonges font aussi mal que la vérité. parfois même plus.

tes mots sont censés être rassurants, n’est ce pas ? et pourtant, ça me fait l’effet inverse. tremblements qui s’intensifient, la poitrine qui brûle. l’esprit fatigué. j’suffoque. poumons qui réclament de l’air, intensément. et je m’en retrouve privée.  —  jonah ? j’arrive plus à respirer … les jambes flanchent. tes bras comme seul remède pour m’empêcher de basculer entièrement.

Il lui suffit de croiser son regard pour ressentir sa détresse. Perceptible dans sa voix, lisible dans ses yeux. C'est pire que ce qu'il imaginait. Ouais, suffit de la sentir flancher pour comprendre que ses bras n'y feront rien, ne régleront pas le problème. — Jinx. Regarde moi. Juste lui, concentre toi sur ses yeux. Les mains qui se posent de chaque côté sur ses épaules pour l'inciter à se concentrer, à oublier le reste. — Ça va aller... Concentre toi sur mes yeux et respire. Doucement. Les gestes qu'il exprime lui-même, les souvenirs récents de cette fameuse randonnée qui lui reviennent en tête.

les opales brisées qui esquivent les tiennes. ne pouvant m'empêcher de penser à ton jugement. à quel point tu dois me trouver pitoyable. de me livrer autant. d'avoir un myocarde aussi vulnérable en présence du tien. pourtant tu me forces à te regarder. tes mains sur mes épaules. ne pouvant plus me dérober. pour ça que j'voulais être seule. ta présence, elle n'arrange rien. mais tu vois le problème qui se pose ? j'serais incapable de te repousser. j'm'exécute. j'plonge mon regard dans le tien. intensément. noyant ma souffrance entre tes iris. — toi aussi tu vas m'abandonner j'murmure inconsciemment. prenant conscience de l'impact de ces mots prononcés à voix haute.

Cette situation là... il en a pas l'habitude Jonah. Parce que même si tout est loin d'aller au mieux dans le meilleur du monde, ses problèmes il les garde pour lui. Ses peurs, ses inquiétudes, rien que pour lui. Et quand il s'agit des autres, c'est toujours plus ou moins facile. Parce que ça ne l'atteint pas vraiment. Conditionné au beau parler depuis son plus jeune âge. Mais là, il ne sait pas pourquoi c'est différent. Ça l'emmerde, Profondément. Les sourcils se haussent et la mâchoire se serre. — Tais-toi. Tu sais pas ce que tu dis. Lui non plus.