w/ @maddox gardner

TW RP : Alcool

Âme noyée dans une semi-obscurité, sous la menace éclairée d'un néon grésillant, caressant sa peau bronzée. Une fumée légère s'échappait de ses lèvres, s'envolant d'abord vers la lumière, puis la profondeur des ténèbres. Nuit noire, sans étoile, sans éclat. Lune dissimulée derrière quelques nuages froids. Le fragment de quelques souvenirs la frappa brutalement, alors qu'elle jetait sa clope et l'écrasait sur le bitume. Mégot à l'abandon. Le soleil du sud avait disparu et il ne resterait bientôt plus que ces bracelets lui étreignant les poignets comme l'unique vestige de ce voyage aventurier. Poussa la porte, Stella, et retrouva cette chaleur étouffante, ces corps transpirants qu'elle contemplait tant, se faufilant entre ces noctambules dansants. Sirène en apnée, happée avant d'avoir pu retrouver cet espace sacré, de pouvoir respirer. « Y a une nana qui t'cherche. » Les ébènes se perdant dans la foule et tombant sur la naufragée. Silhouette attirait ses prunelles, alors qu'elle était capable de la reconnaître les yeux fermés. Un sourire se fondit sur son visage et la féline s'approcha d'elle, glissant ses mains sur sa taille et l'enlaçant. Heureuse de la retrouver parce que ce n'était jamais assez. Elle en voulait toujours plus, avait besoin de la voir souvent, tout le temps, de lui parler ou d'être à ses côtés sans jamais prononcer un mot. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Claqua rapidement ses lèvres sur sa joue avant de s'en détacher.

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Les mains qui effleurèrent le tissu, qui le caressèrent et se posèrent sur ses hanches, son corps fondant contre le sien alors que ses doigts glissaient naturellement sur son bas-ventre en l'étreignant. Les effluves de son parfum qui lui faisaient tourner la tête, qui l'apaisaient, qui la galvanisaient en lui arrachant un sourire. Et cette nuée de frissons qui lui traversa l'échine et disparut aussitôt, qu'elle ignora, qui l'électrisa lorsque ses phalanges s'agrippèrent aux siennes. Lèvres savourant sa peau chaude et trainant plus qu'elles n'auraient dû sur sa joue, alors qu'elle s'arrachait à sa sirène avec difficulté. Le dissimula, ce manque, qui creusait en elle un trou béant, qui appuyait sur des douleurs silencieuses. « Je ne suis partie que quatre jours. » Chairs brûlées par un soleil immaculé et elle pouvait jurer que le sel de la mer lui collait à la peau. Désinvolture ancrée sur tous les souvenirs qu'elle portait sur elle, de son bronzage à un vulgaire collier de coquillages, des tas de bracelets autour du poignet. Le nectar incendiaire avait finalement quitté ses veines. Elle était partie sur un coup de tête, en voiture comme passagère, aventurière. Tout s'était précipité et le chaos s'était semé. Ca faisait bien deux s'maines qu'elles ne s'étaient pas croisées et elle se rendait compte que le temps avait filé, qu'son cœur s'était anesthésié. Il lui rappelait seulement qu'son absence avait laissé des traces. Ce besoin suffoquant, urgent de l'avoir près d'elle maintenant. Mais sa némésis pointait ces étrangers. Les yeux levés au ciel et, sur ses lippes, l'esquisse artificielle comme défense, alors qu'elle attisait sa possessivité. Stella se détacha aussi vite et passa derrière le comptoir, laissant ce bois de hêtre entre elles. Elle détestait partager, le faisait uniquement par fierté. Regard dissuasif jeté à sa préférée, mais ô combien provocateur. Celui qui défiait, allumait la mèche d'une dispute dont elles avaient le secret. « Oui, j'les fais toute la semaine. » Les ébènes capturant les siennes refusaient de la lâcher. « Tu peux t'amuser, j'te ramènerai. » Parce qu'elle savait aussi ce qu'elle déclenchait.

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Un fossé qu'elle avait creusé, traversé sur la pointe des pieds et derrière lequel elle se cachait. Son corps le regrettait et son palpitant s'agitait. De multiples brûlures sur sa peau lui rappelaient la silhouette fantôme qu'elle avait enlacée et ces picotements désagréables le manque qui pesait sur sa poitrine voilée. Un manque d'air, un manque d'elle et son absence comme un poids constant qui l'oppressait. L'ambiance chaude et transpirante rendait sa peau moite, horriblement chaude, faisant rougir ses pommettes, ou peut-être était-ce le regard appesanti que sa némésis avait jeté sur elle qui aggravait cet état de luxure dans lequel elle nageait. Chant de sirène lui caressait l'hélix et s'infiltrait en elle, dans ses veines, comme un poison incolore, inodore, mortel. Les pupilles capturées par les profondeurs abyssales de la tentatrice qui l'appelaient, qu'elle repoussait, détournant les ébènes vers l'incendiaire dans le tintement du verre. La beauté du nectar édulcoré, dont elle devinait les arômes, dissimulait les effluves de son parfum indélébile. Cristal claqua devant celle sur qui elle posa à nouveau les prunelles. Se figea, contemplant la moindre parcelle de peau qu'elle découvrait, avec cette lenteur exagérée qu'elle imaginait. Ses billes noires courant sur ses chairs immaculées, dévoilées, admirant la soie apprivoiser chacune de ses courbes. Sans se détacher du galbe longiligne de sa gorge et remontant sur ses lèvres rosées, elle se servit d'instinct un venin qu'elle espérait assez puissant pour taire cette soirée. Feu dévastateur dans la trachée, lui embrouillant à peine les idées. « C'est toi qui payes. » Bras tendu vers elle pour attraper cette veste qu'elle aurait préféré la voir porter. Le regard accroché, le regard réprobateur, allumeur, toujours plus provocateur et ce sourire annonciateur. « C'était incroyable. » Mot roulant sur sa langue. « J'ai passé mon temps à bronzer et à boire sans me payer une seule bière, à visiter des chambres d'hôtel et à draguer les vendeurs pour choper des morceaux de pizza. Attends, faut que j'te montre ça. » Le portable déjà en main, affichant la centaine de clichés sur l'écran avant de le lui tendre.

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Les mots résonnaient en elle comme un écho lointain, un chaos soudain. Souffle qui s'coupait et l'corps qui brûlait. Ils se répétaient. Pupilles qui s'dilataient sous l'effet qu'elle lui f'sait. Ils la consumaient. Myocarde qui la frappait et ces foutus sentiments qui s'mélangeaient. Ils lui r'tournaient la tête et dans son ventre explosaient. Naïade plongeait dans ses eaux noires et nageait vers celle qui s'arrêterait trop tard. Elle esquissa un fin sourire, à la fois moqueur et tentateur. Ce sourire joueur et séducteur qui la pousserait à l'erreur. « On verra si tu seras toujours en état de le faire dans une heure. » Le regard curieux, envieux parce qu'elle aussi voulait se risquer à ce jeu, mais elle était coincée et savait que ça pouvait mal tourner. Lionne captive de sa propre prison, tintement de mille verres l'étourdissant à foison, attrapa alors sa veste et la rangea derrière elle. Hantée par cette fragrance mortelle, aux notes cruelles, la sensuelle, qu'elle tenta d'ignorer. Frénésie artificielle. Une caresse furtive qu'elle ne remarqua pas, alors qu'elle f'sait défiler les paysages, cette plage et ses morceaux de pizza volés. Elle dénudée sur des rivages de sable doré où des silhouettes brouillées s'dissimulaient dans ces ombres acérées. Tristesse rêveuse dans la voix de cette beauté la ram'na à terre. La nymphe s'appuya sur le bois écorché et s'pencha au-dessus du fossé qui les maintenait séparées.  « Tu viendras avec moi la prochaine fois ? » Murmure balancé à ces longues boucles satinées. Sa respiration se glissant entre ses mèches, jusqu'à son oreille, pendant qu'une esquisse enjouée dévoila ses ivoires. Créature des mers torturait sa proie, attisant un brasier pour la j'ter dans une étendue gelée. Elle ne désirait pourtant que la serrer dans ses bras et lui susurrer tout bas à quel point elle l'aimait déjà, depuis le premier jour, la toute première fois où elle l'avait illuminée de son éclat. Mais elle préféra se taire, fière, se retirant insidieusement pendant que la vipère contemplait ces corps dansant. Corps qu'elle connaissait tant. Ils l'animaient, la réanimaient, mais elle était figée sur elle. « Ne t'éloigne pas trop. » Je veux garder un œil sur toi. La voix tranchante, le lui interdisant. Elle s'attela alors à nettoyer quelques cristaux, se laissant finalement happer par la foule qui la réclamait.

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L'âme écorchée par l'abîme que la dévastée contemplait grandir. Cette distance étouffante qui écrasait le cœur sous son poids dévastateur, et l'absence suffocante qui attisait ses grandes peurs. Elle appela de sa voix l'océan de ses abysses, réanimant le supplice, les ecchymoses, invisibles sous sa peau, dévastatrices. Regard sombre noir  allumant ses artifices, alors qu'elle admirait la sirène s'approcher lentement d'elle. Jolie poupée de porcelaine dont les brisures étaient anciennes, égratignant son derme, les fissures, par centaines. Leurs souffles combattant, luttant au rythme des chants, se mêlaient sauvagement. Leurs visages se fuyant, s'attirant, rappelaient le magnétisme des aimants. Les mots fondirent sur ses lèvres comme une promesse éclairant ses ténèbres. Leurs sons roulant sur sa langue qu'elle regardait fixement, voyait briller l'innocente, l'humidité sur sa pulpe suintante. Ces paroles rassurantes réchauffèrent le tambour de son palpitant. Sourire sincère contre son sourire solaire. La danseuse trépignait d'impatience, sautillait dans ses belles sneakers blanches. Des milliers de rêves naissaient en elle; leurs ombres brûlées sur ces plages de sable cuivré, ses caresses dans ses boucles mordorées, celles dont elle ne pouvait plus s'passer, et des bouteilles amenées par de nombreux étrangers. Danses au coin du feu, leurs rires s'envolant vers les cieux. Elle en était sûre. Elles voleraient une carte les menant à une chambre, dans les draps bleu azur. Pour se r'trouver, chanter, parler jusqu'au soleil levé. Ces seuls moments où elle avouait ses sentiments, se rapp'lait de leurs jeux d'enfant. Les pensées lacérées par ces noctambules ivres, leurs verres désespérément vides. Elle s'éloignait, laissant entre elles un trou béant. Attrapa ces bouteilles dont les liquides brillaient sous ces néons étincelles. Les prunelles noircies de colère, éclatant les éclairs, mais elle s'en allait déjà. Téméraire, provocante beauté. Dans ses veines pulsait un brasier. Cet incendie qu'alimentait la harpie. Elle secoua la tête, leva les yeux en l'air, servant machinalement une bière dont le miel doux-amer. Déjà cette esquisse dessinée sur les lèvres. Que pouvait-elle dire ? S'interdisait d'la retenir. Frustrée, l'ensorcelée, mais toujours happée par ces loups assoiffés. Les pupilles glissant souvent sur des silhouettes colorées, tentant d'apercevoir cette robe effilée de son mirador haut-perché, et elle la vit tanguer. Le corps souple, ondulant contre la statue d'un dieu d'antan, d'une joliesse mortelle, cruelle, l'étreinte de l'amant. Dégoutée, la fille de Circée, le myocarde révulsé, elle s'obstinait à la regarder. Jalousie née. Elle tombait amoureuse de sa danse, de ses gestes, de cette douce insouciance. La rendait folle, l'isolante. Et en l'attendant, elle discuta avec ce gars qui restait là, assis au bar, ce gars qui v'nait chaque soir, lui dévoiler ses ivoires. Un rire flottant lui échappant, lui permettant de décrocher pendant un instant de ce spectacle écœurant que lui offrait celle qu'elle adorait. Les secondes qui passaient, les minutes qui filaient, elle l'attendait, feignant de ne s'intéresser qu'aux passant alors qu'elle la voulait.