tape les rayons sur la peau dorée. l’air marin qui colle au derme, ondulations ébènes caressent la colonne d’un dos nu. accrochée à la barre métallique, les prunelles guettent l’horizon bleuté. jusqu’à ce que tes premiers pas fassent tanguer le bateau. déclare ta présence, regard que tu voles trop vite. blond artificiel qui se démarque de ton bronzage. dessins d’encre qui noircissent ta peau. tout ce que mon père déteste. toi, à côté de toutes ces cases que je coche. différent de ceux qui gravitent dans mon monde. le semblant de je m’en foutisme qui te colle à la gueule. - t’es en retard. j’espère que t’as ramené un moyen de te faire pardonner ? quand t’arrives à la même hauteur que moi. tête légèrement relevée pour trouver tes yeux. - j’avais pas vu qu’ils étaient aussi.. bleus tes yeux. transperçants. le mot qui reste que dans les pensées. pas assez expressive, cachée sous le béton coulée depuis trop longtemps.

Date ou pas, il y a des choses pour lesquelles Jonah ne changera jamais. Et être à l'heure en fait partie. Quand bien même il y a toujours quelqu'un pour lui faire réflexion, personne ne lui en tient jamais rigueur, sa seule présence suffisant à faire oublier le moindre désagrément. Il en joue presque, prétendant le faire exprès pour se faire désirer alors qu'il n'en est rien. Rien de plus qu'un défaut. Lui, l'humain que l'on a tenté pendant si longtemps de façonner en un être parfait. — Moi ? Ça devrait être plus que suffisant. Large sourire qui trône sur ses lèvres, amusé. Comme un gosse trop fier de sa connerie pour être réprimandé. Il est son propre moyen, elle s'en rendra compte, éventuellement. — Assez pour te faire craquer..? S'il a bonne mémoire, c'est le genre de chose qui la fait vibrer, le regard. Un regard qui prend le temps d'observer les traits de son visage, après avoir eu l'occasion de contempler de loin le reste. Et s'il n'a pas encore vu son sourire, ce qu'elle dégage le satisfait déjà.

@Isla El Saher

ouvre la brèche. juste un peu. habituée à être solitaire, à ne jamais réclamer. jamais de besoin. jamais attendre après autre chose que la réussite. trop conditionnée ou trop ensevelie sous les couches épaisses d’armure pour ne jamais faiblir. prendre le risque de s’accrocher à l’éphémère. schéma familial en guise de mise en garde. marcus, comme preuve. pourtant, t’es là. toi et tes mystères qui suscitent l’intérêt. le charisme qui captive, même dans les quelques lignes échangées. - juste « toi » ? c’est pas énorme comme compensation.. petite moue. hausse les épaules avec une fausse indifférence. alors que les yeux, eux, trahissent la réalité. - exigeante.. t’as oublié ? faudra faire mieux que ça pour être pardonné. arque le sourcil. provoque. encore. échos de nos messages qui glissent de tes lèvres, fais naître le rictus en coin. - mh.. approche pour voir. tire sur ton t-shirt. assez pour que la distance s’évanouisse et que ton parfum remplisse l’espace d’un seul coup. - c’est ce que tu veux ? me faire craquer, jonah ?.. garde le tissu froissé entre les doigts. impose la proximité. le regard qui papillonne d’une prunelle à l’autre.

Il ne s'attend pas à ce qu'elle confirme, non. Ce serait beaucoup moins drôle que de chercher à lui prouver qu'il ne dit pas ça que pour déconner. Elle aime qu'on lui tienne tête ? Lui aussi. Le challenge, il vit pour ça Jonah. L'aventure, se surpasser... ouais, c'est ça sa motivation première désormais. Ce qui lui réussit plutôt bien jusqu'à maintenant, lorsque le passé n'essaie pas de le rattraper. — Tu changeras d'avis, tu verras... Pas maintenant, pas tout de suite, mais elle le fera. Ce n'est pas de l'arrogance, pas avec Jonah. Plutôt un fait avéré, à maintes reprises. Avec des personnes différentes. Ouais, il a absolument aucune raison de s'en faire. Pas quand elle l'attire à lui et le regarde de cette façon. Les yeux bleus, perçants, ne quittent pas les siens, tandis que l'odeur enivrante de son parfum lui monte à la tête. Malice au coin des lèvres, il garde le silence l'espace d'un instant, jouant volontairement avec le suspense. — C'est possible... À quoi bon mentir ? La vérité est beaucoup plus intéressante. Les bras qui viennent l'entourer de chaque côté pour s'agripper à la rambarde devant laquelle elle se trouve, c'est à son tour de réduire la distance, s'approchant suffisamment pour venir lui murmurer au creux de l'oreille : — Mais pas trop vite Isla... Laisse-lui le temps de te faire craquer, Isla. Le challenge, toujours.

@Isla El Saher

jeu qui s’anime. prends vie ailleurs qu’à travers l’écran. plus enivrant que les messages quand le physique se mêle au décor. rivalité qui règne quand les corps s’effleurent dans une danse subtile. - t’as l’air sûr de ce que t’avances.. lève le menton. pointe de suffisance dans les mimiques de la princesse robotique. adversaire redoutable se dessine sous les yeux qui n’en ratent pas une miette. feu qui se réveille, bercée par l’illusion d’une partie qui en vaut la chandelle. par l’aura ensorcelante autant que ta foutue odeur qui reste dans la tête. - ou peut être que c’est toi qui me trouvera suffisante.. qui cherchera le « encore » , qui te contentera de ce peu qu’on sait donner. qui réclamera de te brûler. juste un peu. juste de quoi rassasier la satisfaction de me posséder. ou la mienne. parce que tu ferais un bon caprice. celui qui craque pas trop facilement. baisse le regard, dévore la silhouette quand les canines mordent la chaire de la lèvre. enfermée dans la cage que tes bras construisent. dos heurte délicatement la rambarde et le sang s’accélère. visage qui se rapproche. trop. force le passage jusqu’à l’oreille, laisse tomber le murmure qui soulève un frisson le long de l’échine. les doigts se desserrent, libère ton t-shirt pour se balader le long de ton torse. - prends ton temps.. sur le même ton. front glisse le long de ta tempe pour retrouver le tient. flirter avec ton regard, avec la fine chaire de tes lèvres. - parce que je compte bien te faire craquer le premier. pulpeuses simulent un baiser volé. aspire ton souffle à la place avant de me redresser. pression contre ton torse pour te repousser. - jusqu’à rentrer dans ta tête. référence à nos premiers messages. l’envie de tout voir de toi, même le pire que tu caches. tracé sur ce bras tendu, les écrits de tes secrets. pulpes des doigts qui viennent caresser l’avant bras. - pas mal.. tes tatouages. regard qui nargue. cherche la réaction. la même adrénaline que tu provoques chez moi.

Lueur de défi dans les yeux, il ne la lâche pas une seconde, un rictus provocateur naissant sur ses lèvres en guise de réponse. Sa façon bien à lui de lui dire Je le suis. Confiant, sûr de lui. Il n'y a pas d'entre-deux avec Jonah, soit il l'est, soit il ne l'est pas. Une règle valable en tout et pour tout. Pas de place au doute, pas avec lui. — Ça te plairait ? Suffisante. Un mot qui veut à la fois tout et rien dire. En particulier dans ce contexte, où le mot d'ordre est flirter. Avec les limites, les mots, le regard. Un jeu auquel il se prend trop facilement, rapidement, oubliant un instant la puissance adverse. La piqûre de rappel est brûlante. L'esprit qui se perd quelques secondes dans ces yeux envoûtants, se consume face à cette proximité troublante. Il ne peut pas le nier, elle sait y faire. Accueillant sa promesse avec un large sourire, autant satisfait qu'amusé. Les choses devenues soudainement beaucoup plus intéressantes qu'elles ne l'étaient déjà. — J'ai hâte de te voir essayer. De découvrir toutes les ressources qu'elle compte user pour parvenir à ses fins. Son esprit qu'il considère intouchable. Les portes fermées à double tour pour défier quiconque essaierait d'y entrer. — Assez parlants pour madame ? Bras qu'il tend vers elle pour lui permettre d'observer davantage ou de mieux toucher. Le regard qui passe de sa main tactile à ses yeux, encore. Est-ce qu'elle arrive à lire entre les lignes ? À donner un sens à toute cette ancre, indices de son passé. — T'as déjà un préféré ? Curieux de savoir lequel attire le plus son attention, celui qui intrigue plus qu'il ne fascine.

@Isla El Saher

les mots qui serpentent sur les lèvres. trempés de poison. assez pour que t’en ressentes les éclaboussures. là pour accompagner les sérénades. pour trouver une façon de consumer plus fort. te consumer. de l’intérieur, planter le venin jusqu’à ce qu’il t’encrasse les veines. - ça me plais déjà. toi. ce que tu dégages. tes yeux océans. marque la réponse d’un regard insistant. répondre sans vraiment le faire, double jeu. captivée par la tentation. celle que t’as allumé dans le noir un soir, sans jamais venir l’éteindre. restée là, à brûler toute la nuit comme un feu meurtrier. monde à l’arrêt quand tu me regardes avec cette intensité. - c’est que j’ai déjà un peu gagné. reste figé, ce même sourire insolent. quand tu fermes la porte mais que tu m’invites quand même. plus concentré, les yeux se perdent sur l’encre séchée. autant que les doigts, qui se baladent, attrape ta main pour tourner légèrement le bras. voir l’intérieur. le reste. - assez.. mais, il manque un truc. pouce s’arrête sur l’écriture qui cache ta veine. presse à peine, descend lentement dans une caresse. - ta voix. remonte le regard, juste de quoi sonder la réaction. observe encore quand tu poses la question. quelques secondes avant de tirer sur ton bras, te ramener contre moi plus brusquement. - celui là. appuie sur le soleil qui entoure un ânkh. hésitante sans le montrer. bout du nez qui croise le tient, les yeux qui s’oublient sur ta bouche quand le visage se fait proche. respire le même air. - mais je crois que j’ai pas encore tout vu.. relâche ton bras, la main qui court sur ton épaule pour venir poser l’index sous ton menton. - t’en penses quoi, jonah ? sourire imprimé. libère ton menton pour s’aventurer contre ta nuque. montre moi. montre moi tout de toi.

Séduire, plaire, défier, gagner. Tous ces mots se confondent lorsque leurs regards se croisent, vile tentation. Des mots qui ne font plus qu'un depuis les premiers messages échangés. Il ne sait plus Jonah, s'il est là pour plaire ou jouer. Parce que peu importe l'issue finale, peu importe qui craque en premier, le goût de la défaite résonnera comme une victoire. Tous deux gagnants de cette compétition acharnée, à se renvoyer la balle, encore et encore. Plus provocateurs et malicieux à chaque instant. — Profite de ton "un peu". Tant qu'elle le peut. Parce qu'il inversera la tendance, tôt ou tard. Au moment où elle s'y attendra le moins. En attendant, il lui laisse ce plaisir d'y croire, de se délecter de ce peu qui la fait sourire. C'est ça qu'il réclame après tout, un sourire. Répondant au sien de la même façon, pointe d'amusement perceptible sur ses traits. — À court d'imagination ? Pour saisir le sens derrière chaque touche d'ancre. Sans voix ni explication, le mystère reste entier et avec, ses secrets. Les yeux dérivent là où elle fait pression, plus dangereuse que jamais. Est-ce qu'elle sait seulement ce qu'elle est en train de montrer ? Non. Et il est prêt à s'assurer que ça reste ainsi. — Bon choix... Prunelles ancrées dans les siennes, le sérieux coupé d'un rictus, grandissant à mesure qu'elle fait frissonner son corps de son toucher. Les yeux qui s'égarent un instant sur ses lèvres qui semblent l'appeler, tous les sens en alerte. Il a envie de craquer, tout comme elle veut le voir craquer. — T'as raison... Souffle chaud qui se meurt devant cette proximité, hanche droite qu'il fait prisonnière de son emprise, réduisant d'un quasi néant l'espace entre leurs lippes d'une simple pression. — Alors pourquoi tu viens pas les chercher toi-même... Isla ? Main délicate qu'il saisit de la sienne, profitant de son contact chaleureux un instant avant de la guider sous le tissu, à la base de son abdomen. — J'te dirais si tu chauffes. Dans tous les sens du terme.

@Isla El Saher

susurres et œillades injectées de désir. ricoche curiosité contre l’esprit scellé. ou presque. pourrait bien s’ouvrir un peu, pour te faire une place. sûrement que tu l’as déjà prise quelque part. toi, voleur de mes insomnies. serpente dans l’encéphale, l’aura vicieuse qui reste bloquée dans le crâne. mimique malicieuse cède un sourire. satisfaite, savoure l’infime brèche que tu laisses transparaître. - je compte bien profiter de tout.. la victoire ou l’échec. les deux auront bons goûts. si c’est toi qui m’épuise jusqu’à ne plus avoir assez de souffle. arque le sourcil à la demande, le bras toujours esclave de mes caresses. - tu veux que je te raconte, jonah ? les histoires que je me fais de toi. le passé que je t’invente quand je me demande qui tu es. quand j’effleure le relief de l’encre, que je sens ta peau se soulever. touché. sensibilité ébranlée de mes doigts dévorants. avide de toi. capte le regard qui tombe, s’arrête sur mes lèvres. serpentine glisse le long de la chaire, attise tes sens. provoque l’envie qui ronge. écarte légèrement la cuisse pour laisser ton bassin remplir l’espace. cuisse qui joue, se presse contre ta jambe. genou remonte le long, s’arrête contre ta hanche. main dont tu te saisis, guide la paume contre l’abdomen brûlant. les yeux, incapables de se détourner de tes lèvres. vagabondes entre leur tentation et l’océan agité de tes rétines. - dis moi, jonah.. arrêt. lèvres contre les tiennes sans sceller le baiser. en caresses sournoises, charnelles. souffle lourd quand les doigts glissent lentement. trace la courbe de ton pectoral. descend encore. À la naissance de tes abdos. dérive sur la côte. pulpes des doigts qui stagnent sur la fine peau. - est-ce que je chauffe là ? les mots trop rapides. trahissent le désir qui gronde trop fort. lèvres affamées, paupières deviennent fardeau. les yeux à moitié fermés quand je te respire.

Tentation trop grande, épuisante. Résister est un supplice, adouci par la satisfaction de rendre l'autre un peu plus dingue à chaque seconde. Les tatouages provoquent le désir et l'envie plus que la curiosité, heureusement. Qu'ils remettent à demain la séance de questions réponses, bien plus adaptée aux messages qu'au face à face sur un bateau. Courant d'électricité qui parcourt son corps à mesure qu'il sent sa jambe remonter lentement contre la sienne. Elle sait ce qu'elle fait et ça marche. Un peu trop bien même. Si ce n'était pas déjà le cas, elle a désormais toute son attention. Comme hypnotisé. La main libre qui glisse sur sa jambe nue, profitant de sa douceur avant de s'y agripper, suffisamment pour la maintenir sans qu'elle n'ait plus le moindre effort à fournir. La langue qui claque contre le palais, à l'intérieur pour ne pas craquer. Quittant des yeux ces lèvres pulpeuses qui le tentent plus que nécessaire. Il y renonce, temporairement. Le regard fiévreux tout aussi tentant. Il se concentre sur son toucher, la sentant s'éloigner, encore et encore. Elle refroidit. Et pourtant, lui brûle tout entier. — Même pas un peu... Le regard qui se perd à nouveau, déclare forfait lorsque ses lèvres se lient aux siennes, puissantes, ardentes. Marque un arrêt pour retirer la couche de tissu, gardienne de ses secrets. Lui exposant ainsi son corps et l'une de ses dernières œuvres. Main délicate qui vient trouver son visage avant de récupérer ses lèvres, sans retenue. Pourquoi est-ce que c'est si bon ?

@Isla El Saher