pieds qui foulent à toute vitesse le sol en te rendant compte que t’es en retard au rendez-vous fixé avec levy, le pas qui s’accélère plus encore quand t’arrives vers le lieu de rendez-vous. dans cette rue bondée de nourritures diverses, l’envie de manger une gaufre tellement énorme qu’elle te fera prendre quinze kilos d’un coup. sa silhouette que t’essayes de distinguer au loin, les yeux plissés, pour finir par le reconnaître quand enfin tu te rapproches de lui. et, arrivant dos à lui, tu sautes instinctivement sur son dos comme salutations. « HEEEEEEEY ! » que tu cries presque dans son oreille avant de te laisser glisser le long de son dos pour reposer les pieds au sol. « désolée pour le retard j’avais pas vu l’heuuuuure !! » large sourire angélique et yeux doux pour te faire pardonner.

lunettes de soleil sur le nez et casquette vissée sur la tête, d'un pas décidé en direction du lieu de rendez-vous pour rejoindre sage. sa proposition était amusante, tu ne pouvais la refuser. il y a peu d'ex avec qui tu as de bon contact à ce jour et d'ailleurs c'est sûrement là seule. elle est taquine, aime s'amuser et avec elle tu sais qu'il fait bon vivre clairement. elle va sûrement te trainer manger quelque part, cette morfale, mais tranquille, t'as pris soin de pas trop manger ce matin pour assurer le coup. t'attends un peu mais c'est raisonnable, si t'étais pas trop à l'heure, elle c'est pire. elle te saute dessus, heureusement que ton épaule est rétablie sinon, elle t'aurait mis de mauvaise humeur en deux secondes. — ça fait au moins trente minutes que je t'attends là comme un con ! t'exclames-tu en riant. mensonge, uniquement pour la taquiner, c'est écrit sur ta tête que tu dis n'importe quoi. — ça va petite tête? large sourire pour lui rendre la pareille.

t’es pas exagérément en retard, heureusement – sinon tu t’en voudrais à en mourir et t’aurais sûrement inventé une maladie sortie de nulle part pour te rendre absente en dernière minute, le genre de diarrhée foudroyante contre laquelle personne ne peut lutter. mais bon, t’as réussi à te dépêcher suffisamment pour que ce soit encore raisonnable. sur son dos lancée sans te poser de questions quant à sa santé fragile, il te fait vite comprendre qu’il a pris soixante rides en t’attendant. et toi, ça te fait juste battre des cils pour qu’il oublie. « ça va mais je meurs de faim ! » est-ce que ça change de d’habitude ? absolument pas. ta main qui vient s’enrouler autour de son avant-bras et tu l’embarques au milieu des enseignes pour trouver la gaufrerie. « tu connais la tradition, hein ? si t’as oublié, je vais devoir te manger aussi. » sur une gaufre. une gaufre au levy.

pas déçu de voir arrivée sage dans toute sa splendeur. pleine d'énergie et de bonne humeur, ça fait du bien. elle est solaire sage, tu n'as que de rare souvenirs d'elle peu enjouée et tu t'en contentes bien. — le contraire m'aurait étonné ! dis-tu en riant. sa passion pour n'a pas changé, la encore, tu la reconnais bien. sa main qui s'enroule autour de ton bras pour t'emmener arpenter la rue, à la recherche d'une gaufre. t'as un peu l'impression d'avoir développé une passion chez elle, t'es pas peu fier. — ça vire à l'obsession les gaufres chez toi ! en route pour trouver du sucre à la blonde, avant qu'elle croque ton bras. — on trouvera pas meilleur restau que celui de boston ! t'y as emmené jackson ou t'as gardé notre secret?? c'était le deal, tu lui avais filé l'adresse mais elle devait la garder pour elle. toi de ton côté, t'as respecté ta part du marché.

peu surprenant que tu sois affamée en bon estomac sur pattes, c’est évidemment sur les gaufres que tu jettes une fois de plus ton dévolu. tu sais pas ce qui s’est passé un an plus tôt quand levy t’a emmenée dans ce petit restaurant mais les conséquences sont là : t’es forcée d’en manger sans arrêt depuis. « c’est à cause de toi que j’ai cette obsession, je dirai que t’es coupable jusqu’à mon dernier souffle ! » que tu lui réponds avec un sourire enfantin avant de reposer ton regard sur les enseignes alentours. et à sa question, tu l’observes du coin de l’œil, comme s’il t’avait prise la main dans le sac. « je peux tout t’expliquer… » phrase de coupable, n’est-ce pas ? t’appuies d’ailleurs sur chaque mot pour intensifier le côté dramatique de la chose, une actrice en herbe. « il m’a forcée, il m’a dit que sinon il tuerait mes chats et tu sais que je suis prête à tout pour mes chats… j’ai craqué, je l’ai emmené et… j’ai trahi ma promesse… » l’émotion dans la voix, la tête que tu secoues doucement de gauche à droite, le regard vers le sol : tout y est. les billes qui remontent finalement pour se poser sur lui. « désolée, désolée, désolée… » totalement dans le rôle jusqu’à ce que ton rire s’échappe sans que tu t’y attendes, surprise toi-même par le sérieux qui disparaît de tes traits. « bon, ok, j’ai pas pu résister à l’emmener parce que c’est juste trop bon et que lui aussi aime trop le sucre ?? JE SAIS, C’EST MAL, JE SUIS DESOLEE. je mérite sûrement une fessée… » t’en rajoutes trois tonnes, comme d’habitude ; mais t’as surtout la malice dans les traits et dans le regard, comme si ça allait te permettre de lui arracher un sourire à lui aussi.

— ça va, j'accepte d'être accusé de ça ! au moins t'auras été utile pour sage, à lui créer une passion et à lui faire découvrir le restaurant de gaufres de boston. d'ailleurs vous aviez un pacte et t'es bien curieux de savoir si elle l'a respecté ou non. t'es quasiment sûr qu'elle va te dire qu'elle a partagé ce bon plan avec jackson, tu serais vraiment pas étonné et vu sa réaction, tu t'es pas planté. elle en fait des caisses et des caisses, invente les histoires les plus farfelues, tout ça pour dire qu'elle a craqué sous la pression. mouais, elle a juste voulu impressionner son mec. — p'tain sage... tu hausses les épaules, feignant la déception plus que de raison. tu ne lui montre pas que tu es amusé, ce serait bien trop facile pour elle. — c'était un secret entre toi et moi ! et mes grands parents ! tu hausses le ton histoire de la faire culpabiliser un tout petit peu. tu t'arrêtes, croises les bras qui reposent sur ton torse. la mine fermé. — j'espère qu'il a apprécié ! dis-tu en riant finalement. tu ne lui en veux pas évidement. — par contre, si il emmène quelqu'un.... t'es morte la seule raison qui te motive à garder cet endroit secret, c'est pour la faire chier. autrement, tu te doutes bien que t'es pas le seul au courant du bon plan. bras décroisés, la main s'enfouie sur sa tête pour la décoiffer un peu. — t'es faible en fait face à jackson ! j'pensais que tu portais la culotte dis-tu pour la taquiner, t'en penses pas un mot de tout ça parce qu'en réalité t'en a aucune idée.

t’en fais trois tonnes pour te dépatouiller de ta trahison, persuadée qu’il t’en voudra pas et qu’il finira par sourire de la situation lui aussi. mais au départ, ses traits restent relativement fermés et tu grimaces même quand il hausse le ton soudainement, prête à déguerpir. pas un mot de plus, t’es juste là à l’observer, à le fixer droit dans les yeux, à espérer qu’il daigne sourire à un moment et te dire qu’il t’en veut pas en réalité. soupir de soulagement qui s’échappe de tes pulpeuses quand enfin il sourit. « purée, j’ai cru que t’allais m’enterrer et laisser fergalicious faire pipi sur ma tombe !! » fergie, fergalicious, le chat que t’as songé à kidnapper autrefois. « bien sûr qu’il a aimé ! il peut pas ne pas aimer quelque chose que j’aime… ça existe pas ça, à part dans mes pires cauchemars. » les pires des pires. « promis, je lui couperai les orteils s’il emmène quelqu’un d’autre… de toute façon, ça voudrait dire qu’il m’est infidèle et je demanderai le divorce. c’est de la haute trahison à ce stade. » là aussi, t’en fais encore des caisses, mais t’es à fond dans ton rôle et ça se ressent : t’es presque sûre de ce que t’avances. « si tu veux dire que je porte ses boxers, oui, parce que j’ai pas de culottes moi… mais oui, je suis faible. une pauvre petite fille faible qu’il manipule à sa guise… » la tête que tu secoues à nouveau de gauche à droite d’un air triste, comme si t’étais la victime de cette histoire depuis presqu’un an maintenant. ceci dit, trève de plaisanterie, ton index finit par pointer une gaufrerie à quelques pas de là quand ton regard s’intéresse enfin à nouveau aux alentours. « oh, regarde là !!! t’as intérêt à mettre une tonne de nutella sur ta gaufre monsieur le mangeur de scones… » tu sais pas pourquoi mais ces scones t’ont toujours fait sourire, surtout parce que tu trouves le mot un peu étrange et peu ordinaire.