l'envie de me retrouver seule, je m'étais laissée séduire par le paddle. s'il y avait des expéditions guidées pour ça, j'avais choisi de le faire en solitaire sans personne. après tout, je ne risquais rien toute seule pas vrai ? debout sur la planche, je ramais à l'aide d'une pagaie, tout en me laissant aller par le courant qu'il y avait. je regardais un peu le paysage autour de moi, c'était magnifique. c'était le calme plat et dieu sait que ça me faisait du bien d'entendre le silence. l'endroit idéal pour se vider la tête après ce qui s'était passé avec Marcus y'a quelques jours. entre son faux couple avec Saphyr pour distraire les paparazzis et la nuit qu'on avait eu sous cette tente,  j'étais vraiment perdue. je savais pas comment je faisais pour garder un self control dans la position où j'étais, j'étais archi possessive comme meuf. leur situation familiale me rendait folle putain. sortant de mes pensées, je réalisais que j'allais pas du tout dans la direction souhaitée. le courant m'emmenait ailleurs. j'essayais de contrer le tout en faisant n'importe quoi, non mais il devait y avoir des crocodiles dans les parages cachés. c'était impossible que je saute à l'eau, donc je commençais vraiment à paniquer.    

t'aimes être entouré. tu n'es jamais bien loin de tes amis qui sont aussi tes colocataires. t'as l'habitude du bruit, du monde et du bordel autour de toi. mais au delà de ça, tu aimes aussi te retrouver solo. sans que personne vienne casser ta bulle de zenitude, du moins pendant quelques minutes. là, t'as besoin d'aller trouver un peu de calme ailleurs que dans le monde permanent du spring break. paire de running enfilées pour aller courir, tu t'enfonces dans les chemins escarpés et cachés de miami. au plus loin tu iras, au plus loin tu seras satisfait. rapidement, c'est le large que tu rejoins. la côte. observant la mer en prenant une pause, t'aperçois quelqu'un pas si loin de toi. bien la seule personne à l'horizon. intrigué, tu te rapproches pour aller voir ce qui se trame. — hey, tout va.. tu reconnais brinley, sur son paddle, se laissant trainer par le courant. — attends brin?? qu'est ce que tu fou là? tu hausses la voix pour qu'elle t'entende. — t'es complètement hors de la zone de paddle là ! à quoi elle joue? tu comprends pas trop ce qu'elle fou ici.

 

fallait vraiment être tarée pour partir en expédition, sans point de repère. ce besoin de me retrouver toute seule pour réfléchir avait pris le dessus, comme si ça allait m'aider à réfléchir et à y voir plus clair. je remontais mes lunettes de soleil rapidement sur ma tête, tandis que je fronçais les sourcils en prenant conscience que le courant était beaucoup trop fort. j'avais l'impression de ramer dans le vide, j'essayais d'abord de garder mon calme. plus les secondes et les minutes passaient, plus je perdais mon sang froid. j'étais beaucoup trop loin du rivage de un et de deux, les vagues m'emmenaient dans la direction opposée. of course que je commençais à m'imaginer le pire à cet instant, j'allais peut-être me noyer ou me retrouver sur une île à l'autre bout du monde. je me tournais aussitôt vers la voix qui s'adressait à moi, cherchant sa provenance jusqu'à ce que je vois quelqu'un me faire des signes avec la main pour attirer mon attention. « j'en sais rien ! je voulais pas venir ici ! j'avais bien vu les panneaux un peu plus loin avec une croix dessus qui signifiait que c'était une zone interdite pour le paddle. « j'sais pas quoi faire, le courant est trop fort ! » j'avais reconnu la voix de Levy mais j'étais trop préoccupée par ce qu'il se passait.       

qu'est-ce que c'est que ce délire? pourquoi tu viens de voir brinley au milieu de l'eau sur son paddle? t'as quelques secondes de bug parce que tu te dis que c'est pas possible, t'aurais pu te pincer d'ailleurs pour être sûr, mais non c'est bien la réalité. tu descends un peu pour te rapprocher et surtout te signaler. elle t'indique qu'elle n'avait pas prévu ça, chose dont tu te doutes. le problème c'est que c'est clairement pas toi qui va la sauver. si tu te fou dans ce merdier, c'est sûr que t'es reparti pour des séances de kiné à l'infini. — putain mais t'aurais pu faire attention ! tu râles et même pas sûr qu'elle t'entende vu la distance qu'il y a quand même entre vous. tu lui fais un signe de la main genre "attends, j'trouve une solution". heureusement, tu pars pas courir sans ton téléphone, faut bien la musique tout ça pour se motiver. tu coupes d'ailleurs le son qui passe dans tes oreilles et compose un numéro d'urgence. t'expliques la situation et on te dit qu'il va falloir attendre un peu, qu'un bateau se mette en route. soupire. t'es là pour un moment du coup, à la regarder dériver encore. — y'a les secours qui vont arriver ! cries-tu. qu'est-ce que tu peux faire de plus perché sur ta petite falaise ?