voiture qui se garer sur le parking, crépitement de la gravette sous les pneus qui s'avancent doucement pour trouver leur place. clic de ceinture détachée et ton écharpe posée sur les jambes de viktor que tu attrapes du bout des doigts. hugo passe la soirée avec sa pote ce soir, elle m'aime pas. bout de laine enroulé autour du coup avant de sortir du véhicule. mains au fond des poches et le cou inexistant sous tes vêtements. on peut passer par là je pense ! petit sentier dégagé derrière la barrière en bois.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Une sortie avec Ava. Ça faisait un moment que ca n'était plus arrivé. La musique hurlant dans l'habitacle alors que le paysage défile. J'espère que tu me sors aussi que ça te fait plaisir, plus que parce que tu t'ennuies de ton mec ! Qu'est ce qu'elle a contre toi ? Poussant la porte, je claque la portière avant de la suivre sur le sentier, nicher dans ma parka noire. Ça fait longtemps qu'on avait pas fait une sortie tous les deux.

il est vrai peut, être, qu'hugo prenne toute la place. parce que tu le veux, un choix. une partie de toi qui s'ancre de jours en jours, système de zéro marche arrière. mais il y a v, tu ne l'as jamais oublié. moins souvent, vous voyez peut être, mais sa présence toujours aussi importante. besoin de lui. même s'il pense surement le contraire. s'il pense que c'est lui qui a besoin de toi. elle est jalouse, je crois.. genre hugo lui donne plus autant d'attention et elle croit pas à l'amour. et peut être qu'au fond tu peux comprendre ce qu'elle ressent. toi qui n'avait pas d'espoir il y a quelques mois à peine. vos bas qui s'avancent dans le sentier. un rire léger qui s'échappe de tes lèvres et ton bras qui s'engouffre dans le sien, main qui retrouve la poche de ton manteau. bras entremêlés pour continuer d'avancer. quoi de mieux qu'un contexte aussi merdique pour le faire ? ricanes de l'ironie.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Même si nos routes ne se croisaient plus autant qu'avant, je savais qu'Ava était toujours là. Au contraire, j'étais même heureux pour elle qu'elle ait enfin trouver quelqu'un qui lui corresponde si bien.Il m'arrivait parfois de douter... De me dire que sa vie pouvait très bien continuer sans moi... Mes insécurités prenant le dessus sur la raison. Mais lorsque je croisais son regard, je savais que tout cela n'avait pas lieu d'être. Pourquoi les gens qui ne croient pas à l'amour se sentent obligé de rabaisser celui des autres...? Qu'elle se fasse sauter, ça va la détendre. Je levais les yeux au ciel en secouant la tête. Etais-je un peu irrité finalement ?

Laissant Ava s'accrocher à mon bras, je posais ma tête contre la sienne - contact furtif mais rassurant - l'espace d'un instant avant de continuer à avancer. T'as l'air d'en avoir gros sur le coeur... Mon regard tournait à son attention, l'air frais s'engouffrant dans mes poumons.

gros sur le coeur, oui. les pas qui s'avancent dans le sentier. bottines qui écrasent les brindilles sur le chemin. ton bras emmitouflé contre celui de viktor et les mains dans les poches. tu sens son regard vers toi, les mots qui trainent et qui pèsent contre la vérité, celle qui fracasse encore un peu. mon mec reçoit des menaces de celui qui arrive pas à m'lâcher la grappe quasiment un an après. le sarcasme qui résonne dans les paroles. lassée de tout ça, cette historie sans fin. des mois qui durent sans s'arrêter. il ne va jamais passer à autre chose ? il ne jamais te laisser tranquille ? j'ai pas envie de faire subir tout à hugo qui n'a rien demandé. même si tu sais, qu'il sera là pour toi. juste l'impression de trop lui en demander déjà.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Ca faisait longtemps que je connaissais Ava, je voyais lorsque certaines choses n'allaient pas. En même temps, il aurait fallut être aveugle pour ne pas le voir. Faisant attention où je posais les pieds, je jetais des coups d'œil dans sa direction en attendant sa réponse et ma mâchoire se crispent lorsque celle-ci arrive. Evidemment que c'est ce malade, le problème... Mon bras se contractent légèrement de frustration. Je te jure que je le croise, c'est moi qui vais le tuer... La montée se fait parfois un peu plus raide alors que nous avançons petit à petit vers notre destination. T'inquiète pas pour Hugo, il a les épaules pour encaisser... Et votre amour est plus fort que ça... Mais cette situation me rendait fou. Je perdais de plus en plus foi en notre pays...

Après une dizaine de minute de marche, je sentais Ava ralentir le pas alors que nous arrivions sur un plateau. Était-ce là notre destination ?