w/ @stella vargas

réveil en début d'après-midi. les yeux qui brûlent, la tête qui tourne. d'une lenteur semblable à celle de franklin la tortue, tu te jettes sur ta gourde d'eau que tu vides en quelques gorgées. tu te rappelles plus vraiment de la veille. des flash de souvenirs te reviennent. celui des premiers verres sous la douche. du vomi dans les toilettes en mangeant des oeufs au plat. d'une jolie brune qui t'aide à rentrer dans un taxi alors que tu te maquilles. entre gêne et reconnaissance, en début de soirée, tu te décides à passer au nephilim pour la remercier. la porte de la boite passée, elle t'a l'air si différente qu'hier. y a pas de lumières pour t'aveugler, de musique pour te faire signer les oreilles ou un tas de monde pour t'étouffer. c'est en t'approchant du bar que tu te rends compte que tu te souviens pas vraiment du visage de la jeune femme, seulement de ses longs cheveux bruns. alors tu restes là comme une idiote, moue sur le visage et les yeux plissés. à croire que ces expressions faciales allaient te faire remonter des souvenirs comme par magie.

w/ @nila hadi

Fond de musique lui caressant la peau et lui soufflant à l'oreille qu'elle n'était pas seule ce soir. Le corps chaud, ivre de tourments figés derrière son sourire. Le tintement brutal du verre qui s'entrechoquait entre ses mains, alors qu'elle écoutait les frasques de celui qui passerait la nuit à ses côtés. Le nacre nimbé d'or dont les bulles pétillaient fiévreusement sous les lumières tamisées. La promesse d'un naufrage pour le passager qui emportait déjà ce trésor. Un rire s'échappa de ses lèvres parce qu'elle appréciait ces histoires passagères. Frivolité mensongère. Il s'éloignait déjà tout comme s'envolaient ses éclats. Tintement résonna à nouveau contre le métal de ses doigts. Impatientes les liqueurs, d'être savourées. Elle sentit ce regard sur elle et leva la noirceur de ses prunelles, sur celle dont la silhouette aphrodite lui rappela son souvenir. Une ombre tapie contre ce mur gris, empuanti, là-bas, dehors, non loin de là. Hier, ou avant-hier. Un autre vestige inoubliable de ses nuits. Avait-elle apprécié ce jeu, l'étrangère ? Voulait-elle encore oublié cette réalité à laquelle elle aussi voulait échapper ? « Salut, beauté. J'te sers un verre ? » Mains appuyées contre le rebord en bois. Fascinée, lippes étirées. Le soleil irradiait par tous les pores de sa peau. L'étoile rayonnait dans cette semi-obscurité, se nourrissant joyeusement d'un malheur qu'elle connaissait tant.

w/ @stella vargas

tête légèrement secouée, comme pour te réveiller, tu t'approches encore un peu plus du bar. derrière lequel se trouvait la fameuse chevelure que tu reconnais immédiatement. tes yeux balaient la belle quelques secondes, curieux de savoir comment t'avais pu oublié un si beau visage. tu reviens à la réalité alors qu'elle t'interpelle. d'une manière assez familière, du fait de sa profession ? ou parce-qu'elle t'avait reconnu ? t'en savais rien, tu penchais pour la première option. ça devait être commun pour elle de ramasser les déchets à la fermeture de la boîte qu'ils soient humains ou non. puis, tu ne pensais pas vraiment sortir de l'ordinaire. facilement oubliable. « je sais pas si je devrais. », salive ravalée avec un peu de difficulté, ta gorge toujours traumatisée du liquide brûlant qui l'avait agressé la veille. « je venais juste te remercier de t'être occupé de moi hier. », une sourire gêné un peu plus dévoilé alors que tu rabats une de tes mèches derrière ton oreille. les yeux posés sur la brune, finit par se balader sur la panoplie de boisson qui se trouvait derrière elle. les doigts qui viennent tapoter le bois, tes faux ongles cliquetant au contact. « finalement, pourquoi pas pour le verre.. c'est un bon remède contre la gueule de bois apparement ? » réelle interrogation. tu n'étais pas experte en la matière et ne savais réellement pas si c'était vrai ou simplement l'excuse utiliser par les fêtards pour enchaîner les cuites.

w/ @nila hadi

Doute écrasé sous les décors d'une nuit oubliée. Le sourire ne disparut pas, étirant même ses lèvres naturellement rosées aux mots imbibés du souvenir de cette voix troublée. Hésitante, ensorcelante cette créature à la chevelure satinée, raz-de-marée provoqué et palpitant chantant. C'était la première fois qu'elle écoutait ce son voluptueux roulé sur la langue d'une égarée. Un merci balancé au cœur d'un refrain. Il rompait cette boucle d'égoïsme dans laquelle elle se sentait si bien; inconnue pourtant aidée par intérêt, celui d'éviter les regrets, en apprenant le lend'main qu'une horrible bête rôdait. Faux. Quelque chose en elle l'avait captivée, regard attiré, par son spectre nécrosé. Cheveux en bataille cachant son visage, mystérieuse, dans le noir. Un goût proéminent pour le danger. Etoile happée sur ce pentu rivage. Elle qui appelait les rats pour se débarrasser des cadavres. Pas cette fois. Geste délicat, timide, révélateur, mèche prisonnière derrière l'oreille. Innocence trop belle. « T'en trouveras pas de meilleurs. » Rire léger, amusé. Se pencha sur le comptoir, soufflant au-dessus de la musique comme si elle lui dévoilait un secret qu'ils ne pouvaient entendre. « Mais si un jour t'en trouves un, je veux savoir ce que c'est. » Yeux dans les yeux. Se redressa aussitôt et versa un liquide incolore dans un verre. Tequila pure entre elles. Un truc fort qui brûle les dessins de la veille. Si la belle ne buvait pas, le boirait-elle ? « Maintenant tu sais où me trouver si t'as besoin de quelqu'un pour te raccompagner. » Balayant les doutes encore écrasés sous les décors de l'obscurité d'hier. Citron et sel à volonté.

w/ @stella vargas

affirmation de la barmaid, tu n'allais pas le contester. il t'arrangeait dans tous les cas, que ça soit de calmer ta gueule de bois ou te donner une raison de rester quelques instants de plus en sa compagnie. c'est décidé, tu t'installes sur un de ces hauts sièges que tu trouvais pourtant particulièrement inconfortable. le seul avantage était de te retrouver un peu plus en hauteur, te donnant inconsciemment un peu plus de confiance à ton égo peu présent. la belle se penche au-dessus du comptoir et ton corps se rapproche légèrement aussi sans vraiment y penser, presque murmure au-dessus d'une musique que tu ne sembles même pas entendre. c'est à ton tour de rire, ça te parait aussi improbable que la venue des aliens sur terre que tu arrives à trouver un meilleur remède. « je pense que je vais m'en tenir à éviter les gueules de bois à l'avenir. », ton dos revient sur celui de ton siège alors que tu attendais de nouveau un verre. une résolution dit avec peu de sérieux au vue de ta petite nature. tes yeux précédemment posés dans celle de la serveuse se dirigent vers le verre. « je saurais où te trouver mais pas qui appeler. », la brune t'était encore inconnue, son prénom également, souvent la première étape de toute rencontre. situation inhabituelle pour toi, tant dans les normes. voyant qu'elle n'avait attrapé que du citron et du sel pour accompagner le liquide, tu demandes « hum.. tu rajoutes rien d'autre ? », t'avais plus en tête un cocktail léger ou un verre de vin. quelque chose d'un peu soft, un peu à ton image. celle de ta compagnie, tu devinais, semblait être un peu plus hard.

w/ @nila hadi

Un rire accueillit sous les ombres de l'envie, de vivre, la découvrir cette jolie. Caresse passagère enivra la prisonnière. Un parfum délicat accroché à sa peau qu'elle imaginait chaude l'envenima, et déjà il disparaissait alors qu'elle s'éloignait. Soupçon de déception, reine dissimulation. Elle l'écouta, acquiesça, lui servant une tequila. N'était-ce pas pour ça qu'ils venaient là ? Ils oubliaient négligemment leurs discours prudents, lorsque leurs sens étaient happés par cet arôme transparent. « Tu peux m'appeler Zia. » Lettres d'emprunt lorsqu'ils désiraient qu'elle soit quelqu'un. L'étoile s'était évanouie derrière ces nombreux nuages gris, perdue dans l'immensité de la nuit. Court, concis et oubliable après minuit. Coincé sur la langue après les ravages de l'alcool. Et alors qu'il s'était déjà écrasé sous le rythme du bruit ou d'une musique latine, un sourire agrandit. Lèvres rosées, largement étirées, découvrant ses ivoires pureté. Happée par la sirène et son chant, palpitant dansant sur cette voix, douceur ensorcelante. Belle était de ceux qui osaient, luttaient. Était  celle qui regardait le monde s'écrouler, les hommes se déchirer, celle qui préférait une étreinte sucrée à un corps brûlé. Rare comme ces mirages qu'elle croyait voir dans le brouillard. Nouveau verre, filet de poison léger entre ces nimbes fruitées. Nectar dont la couleur orangée rappelait un soleil couché, rougi par l'été. Et elle le posa devant l'aphrodite, fière l'enjôleuse. Yeux pétillants et attrapant alors le liquide incolore qu'elle ingurgita sans broncher, morceau de citron entre ses lèvres pulpeuses. Explosion dans la bouche, flammes brûlant avec violence sa trachée et un regard provocateur ancré dans ses obscurités. « Je devine que celui-là était pour moi. » Esquisse enjouée qui ne disparaissait pas face à cette beauté qui l'attirait, l'intriguait, se noyant perpétuellement dans les marécages qui l'emprisonnaient depuis quelques mois. « Alors... J'ai le droit à un prénom ou tu préfères les surnoms ? »

w/ @nila hadi

zia, les prénoms courts, le sien ou le tien, te semblait particulièrement familier du fait de leur longueur. comme un surnom qu'on portait en permanence. une nouvelle proximité acquise, seulement dans ton imaginaire mais cela te mettait un peu plus à l'aise. tu laisses donc le dos de ta chaise. ta posture est maintenant droite soutenue par l'intérêt que tu portais à cette conversation. question sur le contenu de ce premier verre, elle t'en sert un deuxième un peu plus fruité. ta gorge, toujours un peu traumatisée, se desserre. l'idée d'y laisser couler le nectar alcoolisé lui semble bien plus attrayante qu'un liquide pur aux degrés ravageurs. zia ne semblait pas avoir ce problème là, elle n'hésite pas à le saisir et le porter à sa bouche. tu la regardes, un peu amusée et ce n'est que quand elle vient croquer dans le citron que tu rappelles que tu avais également un verre à descendre. courage copié, tu t'en empares, malgré le sucre, la gorge brûle. tes paupières cillent aux rythmes des brûlures, un léger spasme te fait trembler sur ta chaise. tu commençais sérieusement à douter de ce remède miracle. « ça passe pas aussi bien qu'hier. » que tu affirmes en repensant à la ligne de shot que tu avais pris la veille. reposés, le verre sur le bar et tes yeux sur la belle, l'amorce d'un sourire timide affirme « un surnom ? nila, c'est déjà assez court comme ça. » quoi que, jane avait réussi à te surnommer nil, le retrait d'une lettre étant la seule option. si tu appréciais le côté affectif de ce geste, tu préférais tout de même l'utilisation de ton prénom. simple et efficace, c'est comme cela que tu aimais les choses. cependant, la formulation de la question de la brune te fait légèrement tilter. le prénom c'est la norme, le surnom un privilège, pas le contraire. à ton sens du moins. et tu te demandais si tel était le cas pour la belle. « tu préfères les surnoms ? » première question vite enchaînée par une deuxième. « c'est le diminutif de quoi zia ? », sourcils froncés, aucun prénom ne te venait en tête.

w/ @nila hadi

Regard intrigué coulant sur ce visage de poupée, la peau colorée, les lèvres rosées, sucrées sous cette lumière tamisée. Nectar ensoleillé, évaporé, et ses prunelles étaient fascinées. Un sourire ravageur, légèrement moqueur. « C'est tout ce que t'as dans le ventre ? » Voix provocatrice. Elle la taquinait, tentatrice. Voulait s'amuser l'enjouée, voir jusqu'où l'Aphrodite pouvait plonger, dans ce jeu sulfureux dont le rythme était effréné. Le désir d'être surprise, soumise à cette emprise. « Tu devrais peut-être arrêter si ce n'est plus aussi bon. » Une vérité, gouffre de sincérité, et sa langue claquant sur son palais pour la dissuader avant qu'il ne soit trop tard, esprit perdu dans ce brouillard. Acide et illusoire. Douce, comme une naïade nageant en eaux troubles. Et si elle lui demandait, peut-être que servir elle le refuserait. Mais Nila, Nila dont le son résonnait déjà. « Je pensais être condamnée à t'appeler l'inconnue, mais je préfère de loin Nila. » Les lippes pincées, humidifiées. Intimités dévoilées derrière deux prénoms échangés. Déjà, les questions fusaient, audacieuses comme des balles de plomb. Elle s'apprêtait à répondre. Un client l'appela. Elle s'éclipsa. Laissant un silence se fondre entre elles, alors qu'elle l'ignorait à merveille. Pas plus de quelques secondes ou à peine une minute. Elles augmentaient la pression, l'envie, la tension, l'insomnie. Revint vers celle qui la captivait ce soir. « Zia, c'est juste un surnom comme ça. » Haussement d'épaules, frivole. Comme un détail qui n'avait pas d'importance mais cachait ses souffrances. « Tout le monde m'appelle comme ça ici » Se pencha vers elle, la belle. « ...mais tu peux m'appeler comme tu veux. » Nouveau défi murmuré sous la musique.

w/ @stella vargas

léger hochement de tête, tu acceptais ta défaite. tu travailleras ta tolérance aux fort degrés un autre jour. fallait déjà que tu te remettes de ceux de la veille. tu repousses le verre, précédemment vidé, poussé un peu plus vers la belle. « je suis pas convaincu du remède. » conclusion au mythe plus tôt discuté. tu ferais mieux d'aller t'enterrer sous ta couette au lieu d'enchaîner les shots. ta fragilité avait, au moins, l'air d'amusée ta compagnie. l'inconnue, à l'entente du mot, un sentiment mélangé dans une pensée. discret et expéditif. il te disait que tu voulais pas rester l'inconnue pour la serveuse. prémonition ou espoir ? t'en savais rien. tu ne pouvais qu'essayer et voir. léger sourire lorsque ton prénom glisse de ses lippes. le temps était passé, pas que tu t'en sois rendu compte, l'endroit accueillait de plus en plus de client. t'accaparer zia sur son lieu de travail te semblait désormais impossible. on l'appelle, employé modèle elle te quitte pour aller s'occuper de ce dernier, la sensation de gêner qui accroît chaque seconde défilée. les yeux qui savent plus où se poser, ils regardent un peu partout jusqu'à qu'il puisse se poser de nouveau sur celle qui te sauvait la veille. un surnom comme ça, t'aurais été si curieuse d'entendre une histoire derrière. et quand elle s'approche, tu crois qu'elle va t'en lâcher quelques détails. te voilà encore plus chanceuse, une permission, pas bien sérieuse tu l'imagines mais glissé pas loin de ton oreille, sa voix qui t'hérisse le poil. tu hoches la tête timidement, « zia... ça te va bien. », le surnom ça sera pour une prochaine fois, tu te contentes amplement d'avoir pu la retrouver et d'avoir pu faire connaissance. « je vais pas plus te déranger. » fesses qui se lèvent à contre coeur du siège au bar, dernier regard poser sur elle, cette fois-ci, tu ne l'oublieras pas. « encore merci. », deux derniers mots soufflés dans un sourire, toujours reconnaissant, un peu gêné, surtout charmé. peut-être que tu devrais revenir plus souvent au nephilim que tu te dis en empruntant la sortie de l'établissement.