Solitude cherchée, tu t’es longtemps cachée du monde extérieur, préférant les câlins des amis poilus, t'emmitoufler sous ta couette pour écouter de la musique dans l’obscurité. L’inspiration t’a quitté, alors t’as voulu noyer ta tristesse dans un nouvel amour : un animal de plus. Malheureusement, ce n’est pas réciproque. Il ne te rend pas tous ces sentiments débordant que tu ressens à son égard. Dobby fuit, donne des coups de griffes. Ce chat est un intrus parmi tous ces animaux qui ne sont que gentillesses et tendresses. Enfin qu’importe, il n’est pas utile d’autant t’enterrer, relève la tête et ça même si t’as le coeur lourd. ❝ Bienvenue dans mon atelier ! Désolée pour les odeurs, ça peut écoeurer certains les effluves de peinture.

L'environnement commençait à devenir familier au bout de quelques visites en plus de quelques faciès et c'est presque avec une aisance déroutante que tu salues des collègues de son travail au passage, comme si t'étais un habitué des lieux. Les deux ou trois fois où t'avais eu l'honneur d'envahir son atelier t'avait en même temps attiré quelques questions auxquelles t'avais adroitement répondu et un sourire conquis d'une quinquagénaire - une secrétaire - avait suffi à ton laisser passer dans les environs. Même l'atelier de Nicola où tu n'avais pas encore mis les pieds, ayant été restreint à la salle de déjeuner, t'avait été aisément indiqué par ses collègues. Et lorsque tu pénètres dans son antre, le déjeuner en mains, tu reconnaissais sans mal la description qu'ils t'en avaient donné, de son atelier. Karen m'a prévenu. Karen, la quinquagénaire charmée en deux-deux. D'ailleurs, j'crois qu'elle m'aime bien. D'ici un à deux mois, je compte devenir un employé bonus à ton travail. Clin d'oeil enjôleur alors que tu t'approches d'elle et de son état étranger à l'habituel. Mais à sa demande, tu ne poses pas de questions. Et l'odeur me dérange pas. Les billes se baladent, se posent sur une oeuvre à sa gauche. Tu travailles sur quoi ?

❝ Quoi ? Karen ? … Attends mais comment tu connais Karren ? Comment fait-il fait ? Tu n’as pas l’impression qu’il soit resté très longtemps avec tes collègues pour dejà devenir intimes avec l’une d’entre elles. Il t’impressionnera toujours autant. Même ta sociabilité n’arrive pas à obtenir autant d’informations en un temps aussi limité. ❝ Tant mieux. Léger sourire, tu t’approches de lui pour venir l'enlacer doucement, tout en faisant attention de ne pas venir mettre de la peinture sur lui. ❝ Un toile de Pierre Ambrogiani. Tu connais ? Certaines couleurs ont perdu en vivacité à cause d’une mauvaise exposition à la lumière, dooonc je viens réparer les dégâts causés. Tu restes toujours aussi passionnée par ce que tu fais. Jamais ça ne changera visiblement. ❝ Comment tu vas ? Je suis contente de te voir.