le téléphone abandonné sur le chevet, ta peau nue recouverte par l’un de ses t-shirts, t’es venue retrouver les draps en attendant son retour. pas franchement apaisée à cet instant en apprenant qu’il était sorti une bonne vingtaine de minutes plus tôt pour tenter de calmer ses angoisses causées par un cauchemar qui, visiblement, lui a paru trop réel. t’as pas cherché davantage à détailler la situation, préférant le faire revenir coûte que coûte auprès de toi plutôt qu’épiloguer par écrans interposés alors que tu restes persuadée que tout ce dont il a besoin à cet instant, c’est de se glisser au creux de tes bras.

J'arrive dans la villa et je laisse les tongs dans l'entrée. Je me sens déjà un peu mieux que lorsque j'ai quitté la chambre pour aller prendre l'air mais je sais que ça me fera du bien de me caler contre Sage. J'arrive dans la chambre et je souris en voyant les fenêtres grandes ouvertes, comme promis. Je laisse tomber le bermuda sur le sol ainsi que mon t-shirt, puisqu'il fait une chaleur pas possible. "Désolé..", que je lui souffle en venant me glisser dans le lit. Ça me fait chier de l'avoir réveillée alors qu'elle est exténuée par le décalage horaire.

le fin sourire qui apparaît sur tes lippes lorsque ton regard se pose sur la porte de la chambre qui s’ouvre, tes traits fatigués aussitôt un peu moins tirés. les bras que t’écartes sans un mot pour le laisser s’y faufiler avant de se refermer autour de lui, tes lèvres qui se posent sur ses cheveux pour l’embrasser doucement. « t’en fais pas. » que tu murmures à ton tour, le bruit des vagues en fond sonore. « tu te sens un peu mieux ? t’as pas à t’en faire pour ça, je laisserais jamais le travail passer avant toi et je quitterai pas boston tant que t’as pas terminé tes études… » tu le lui as déjà dit y a des mois de ça quand vous discutiez de vos avenirs respectifs mais, au vu de son cauchemar, ça te semble important de le lui rappeler.

Je viens me caler contre elle, le bras qui l'enlace alors que ma tête vient se poser délicatement sur le haut de sa poitrine. "Ouais, ça m'a fait du bien de prendre un peu l'air..", que je lui dis doucement avant de fermer les yeux. "J'aime bien le son des vagues, c'est apaisant.." Encore plus maintenant que je suis posé dans ses bras. "Je sais..", que je murmure. "Je sais pas pourquoi j'ai rêvé de ça c'est con.." Je relève doucement la tête pour la regarder, "J'crois que j'ai juste hâte d'en avoir fini en fait, qu'on commence vraiment notre vie, tu vois ?" Juste avancer dans la vie, parce que j'ai vingt sept ans et que j'ai hâte de ce qui nous attend.

le bonheur que tu connais depuis qu’il est entré dans ta vie n’a absolument rien de comparable à ce que t’as vécu par le passé ; et c’est précisément pour ça que tu sais que c’est lui, que ce sera toujours lui. les bras se resserrent un peu plus autour de lui, prenant une profonde inspiration lorsque ton nez se perd dans ses cheveux. « c’est pour ça que je veux une maison au bord de la mer… parce que c’est apaisant. » parce qu’avoir la plage à proximité, ça a toujours été un rêve de gosse dans ta vie new-yorkaise. « c’est pas con, tu maîtrises pas tes rêves bébé… » lorsque son regard se relève vers toi, tu lui offres un petit sourire qui se veut rassurant avant de déposer tes pulpeuses sur le bout de son nez quand il t’explique qu’il a hâte de réellement commencer votre vie à deux. « c’est dans un an et demi… ça va passer à la vitesse de la lumière, comme ces sept derniers mois. voire même les neuf. » depuis que tu le connais, en réalité ; depuis le spring break.

J'hoche la tête : moi aussi, la maison au bord de la mer ça me botte bien. J'ai grandi dans une maison comme ça avant notre départ pour New York et ce changement avait été affreux pour moi. En partie pour ça que je suis un peu parti en cacahuète à l'époque. "J'suis vraiment content que tu sois venue ici avec moi.." L'Australie, mon père, c'était la partie manquante à un puzzle incomplet qui m'a rendu vraiment mal l'année dernière. Le fait que je sois ici avec la personne qui a changé ma vie cette année, c'est important. Je recale ma tête contre elle, les doigts qui glissent doucement sur sa peau. "Ça s'est bien passé Noël pour tes parents ?" Ça a été tellement tendu après l'annonce de notre mariage avec sa famille que je pense que j'appréhendais un peu le soir du réveillon.

tu pourrais passer une éternité ici avec lui, dans votre bulle, sans jamais t’en lasser ; comme à chaque fois que vous avez pu vous retrouver coupés du reste du monde. et même si t’es complètement à la ramasse à cause du décalage horaire au point d’avoir perdu la notion du temps, tu regrettes pas un seul instant d’avoir décidé de sauter dans l’avion à noël. « j’irai toujours partout avec toi. même sur la lune si t’en as envie. » partout sans exception. à vingt mille lieues sous les mers si ça peut lui faire plaisir. tu viens caler ton menton sur le haut de son crâne, fermant doucement les yeux au contact de ses doigts sur ta peau. « oui, ils étaient contents de te voir. ça leur a fait plaisir que tu sois là avec tout le monde. » t’en as parlé avec eux avant de retourner chez les parents de jax le soir-même. « même si c’était un peu compliqué avec ruby d’ailleurs… mais j’ai pu lui parler un peu pour décanter le truc un minimum. » parce que toi, tu l’as encore en travers de la gorge alors que t’espérais qu’elle soit la première à être heureuse pour toi, pour vous.

Je ris un peu quand elle parle de la lune. "Ça pourrait être sympa.. imagine, faire l'amour en apesanteur ?", que je lui dis en riant doucement de ma connerie. Je souris légèrement quand elle me dit que sa famille était contente que je sois là. "J'ai l'impression que ton père était moins.. flippant, oui" Comme s'il s'était un peu adoucit avec moi. Peut-être l'effet des fêtes ? Ou alors il voit qu'on est un couple stable, toujours heureux et que ce mariage n'était peut-être pas autant une connerie ? "Ouais elle m'a un peu évitée toute la soirée, je crois même pas qu'on se soit parlés.. c'est dommage, je comprends vraiment pas..", que je dis en soupirant doucement. "Elle finira bien par se rendre compte que c'est n'importe quoi, non..?" Je pense que ça lui fait surtout mal parce qu'elles sont proches, de base.

la lune a visiblement le don de lui arracher une blague et ça t’offre davantage un air attendri que rieur. « je suis curieuse maintenant mais j’ai un peu de mal à visualiser… tu crois que t’arriverais à bouger le bassin ou que ça resterait précisément au même emplacement tout le long ? » tu sens que tu vas devoir faire des recherches pour assouvir ta soif subite de connaissance absolument inutile puisque t’as pas prévu d’aller un jour – ni une nuit – sur la lune. « il t’aime bien. je pense qu’il t’aime un peu plus à chaque fois qu’il te voit. » tu restes persuadée que, comme vous avez pu en parler, il a surtout du mal à te laisser partir aussi vite alors que t’es la plus jeune de la fratrie. tu soupires légèrement quand il te dit qu’il a même pas vraiment parlé à ruby de la soirée. « c’est dommage, oui. surtout que c’est la seule qui te connaissait avant moi... » toi non plus, tu comprends pas. et tu lâcheras pas l’affaire tant qu’elle présentera pas ses excuses à ton mari, ce qui n’est visiblement pas prêt d’arriver avant un petit moment au vu de la discussion que vous avez eue. « je suppose que le temps fera son travail. de toute façon, ça changera rien entre toi et moi alors… tant pis pour elle. » pour toi, aussi. mais surtout pour elle.

Je ris légèrement, parce que j'ai des drôles d'images en tête. "J'sais même pas.. ça se trouve on peut même pas bander dans l'espace..." Des fois, le corps humain a des réactions bizarres à des situations totalement inhabituelles et pas naturelles. Mais bien sûr qu'on se pose ce genre de question elle et moi, on est un peu barrés, c'est pas pour rien. J'hoche la tête doucement, "J'essaie de le séduire à chaque fois qu'on le voit.." Mais en restant moi même, parce que c'est comme ça que j'ai séduit Sage, c'est comme ça que j'ai séduit sa mère aussi. Je sais bien que cette situation avec Ruby l'atteint quand même. Je prends une petite inspiration, ferme les yeux. Je me sens beaucoup plus apaisé qu'au réveil tout à l'heure. "Merci..", que je lui murmure. A contre coeur, je me décolle un peu d'elle dans le but de me redresser et de pouvoir la regarder. "Je t'aime", que je dis une fois avant de poser un baiser sur le coin de ses lèvres, avant de répéter, "je t'aime, je t'aime, je t'aime", que je répète entre chaque baiser posé sur l'autre coin de ses lèvres, sur son nez, sur son menton.