Il sait avoir une oreille attentive le blond, c’est pour ça qu’il est souvent une épaule précieuse pour ses amis en manque de repères et ses amants qui veulent rester un moment sur l’oreiller. Pourtant, ce n’est pas un habitué des bars et du bruit ambiant qu’il y a; ça lui demande un effort de rester suspendu au lèvre de Chelsea. Mais quand il le voit presque rougir et balbutier ses paroles, il n’entend et ne voit que le brun. “ Et t’es du genre magicien toi ou simple admirateur ? “ Une question qui fait un peu rire Zéphyr avant qu’il ne descende une gorgée de sa bière. Il n’est pas un expert, loin de là, et ne peut que rarement prévoir le goût qu’aura cette liste - à ses yeux abstraite - d’ingrédient, ce qui explique sa surprise. Il a un palais précis, pas fin, il sait ce qu’il aime mais plus précisément ce qu’il n’aime pas donnant à la mixologie un côté ‘ça passe ou ça casse’. “ Je vois ça, et je l’aurais pas vraiment deviné. ” Il sourit et reprend une gorgée, fier que sa légère flatterie personnelle soit validée celui qui devait l’estimer. “ Et si tu devais m’en attribuer un ? ” C’est qu’il voulait rentrer dans le jeu, lui aussi se laisser surprendre par l’image qu’il pouvait renvoyer ou les goûts qu’on lui penserait. Il laisse le verre glisser, loin de lui cette fois. Il rit un peu en voyant le sourire du jardinier. “ C’est pas ce que je sous-entendais, je voulais juste rendre la pareille. Mais je veux pas non plus te donner un sale goût dans la bouche ” Un petit clin d'œil avant de rire à nouveau. Il voulait le faire rougir, rappelant le sujet devenu rapidement tabou auparavant du parfum de ses lèvres. Il murmure un pardon audible avant de laisser Chelsea reprendre sa phrase. “ Avec plaisir, ou tu peux aussi me montrer l’art de la mixologie ? ” Un peu de changement lui fera du bien à Zephyr. A toujours prendre la même chose, on en perd le goût.

Il l’avait bien deviné, le blond, qu’ils avaient reçu une éducation bien différente. Les parents du décoloré traquaient ces gens à la vie plus simple comme ceux qui n’ont pas su saisir les bonnes opportunités, moyen de revaloriser leur famille tout en insufflant à leur fils le besoin de travailler dur. En grandissant, il s’est naturellement éloigné de ce point de vue, mais des signes ne trompent pas, comme partager un logement principal en famille. Ce n’était pas un défaut à ses yeux, juste un signe que sa vision sera à des moments loin de la réalité de la famille Allistair. “ J’ai du le voir une fois quand j’était petit ” que répond Zephyr, presque automatiquement. Quand il entend la réponse de Chelsea, il ne peut pas s’empêcher de rire en entendant un double sens bien plus gras que l’intention. Le brun n'aurait sûrement jamais dit ça si il savait la manière dont les idées un peu trop libres du blond l’ont interprété. “ Tant mieux ” et il reprend son souffle avec cette phrase. Il met un temps à réfléchir “ Ma grand-mère y est seule maintenant, mais elle n’y vit plus comme avant, elle a rejoint une maison spécialisée. Le reste est ici, la plupart naturalisé. ” Parce que c’est une famille qui peut se le permettre et prendrait surement comme une honte le fait de ne pas être chez eux sur un biais légal comme propriétaires. “ J’aime voyager quand j’ai assez de temps, sinon je me plais dans une routine où je vois des gens, découvre de nouvelles choses à faire ” Ce n’est pas la curiosité que l’on voit en premier chez lui, mais il essayera bénévolement tout activité avec un grand sourire.

Il rit de la correction, poliment, que Chelsea lui donne. “ Un consommateur avec une certaine base de connaissance. ” Du moins sur les cocktails, Zephyr, lui, a plus le palais tourné autour des bons whisky et vins qu’ils prennent durant les repas de familles interminables et pompeux. Seul échappatoire pour voir le temps et faire passer les conversations. “ Tu ferais fureur avec un stand de limonade florale, et pour le soir je crois que tu peux aussi en faire de l’alcool. ” qu’il avait déjà goûté une fois, trésor d’Europe apporté à table avec un grande fierté par son oncle. Les conversations s’orientent souvent autour de la politique, l’économie mondiale, du moins sur une majorité de la table. Zephyr de l’autre côté discute avec sa mère et quelques cousins et cousines d’un autre environnement politique plus axé sur des valeurs féministe et écologiques. Tapant dans sa bière avec patience, il appréciait les choses plus simples et l’alcool pas cher, souriant en voyant le brun chercher comment le décrire sur une carte. “ Mh, je prend ça pour un compliment, j’suis même plutôt content de ton choix. ” qu’affirme le blond avant de récupérer sa propre boisson, souriant aux joues qu’il arrive à faire rougir. Sourire qui s’étire en coin, rentrant dans le jeux en s’avançant un peu plus près, appuyant ses coudes sur la table mais toujours à une distance respectable, il dit : “ T’aurais pas à me demander deux fois pour ce genre de service ” Il lui glisse un clin d’oeil avant de se redresser. “ Je te fais confiance les yeux fermés. ” qu’il déclare. Après tout, la marge d'erreur était très faible et quand bien même, le brun serait sûrement apte à finir ou lui donner une seconde option.

On peut aisément constater à la façon dont ils ont passé leurs vacances qu’ils ne venaient pas du même endroit. D’habitude, il aurait été envieux de voir une famille plus unie que la sienne, mais cette fois le blond en avait retiré de bons moments avec ses grands parents alors il n’allait pas s’en plaindre. Il n’avait pas eu le temps de voir un film, il se l’offrait rarement ce genre de temps, mais sur les conseils - plus ou moins ouverts - de Chelsea, l’irlandais allait reconsidérer. “ Je prend note de ça, tu le verrais avec moi ? ” amicalement ou romantiquement, les deux lui allaient même si une option lui était préférable. Il continuent de discuter et sur une nouvelle question du brun, il allait en apprendre plus sur la famille Farley. “ Un peu oui, mais elle a tout son entourage là bas, ses copines, sa routine, elle y est plus heureuse qu’elle ne le serait ici ” parce qu’il s’agissait d’une femme très indépendante et avec un certain ceractère. Il semble réfléchir un instant “ J’ai découvert un nouveau circuit d’escalade en extérieur, une superbe clairière en dehors de la ville, j’ai appris à jouer au golf récemment aussi ” Il hoche la tête, ce n’était rien de très hors du commun, mais de quoi au moins lui faire changer d’air, si ce n’est qu’une demi heure de voiture de plus pour un nouvel endroit.

Après tout, il était possible de parfumer du rhum avec un nombre impressionnant de fruits, et selon de vagues souvenirs, on pouvait aussi utiliser des fleurs. Son père avait déjà rapporté pour l’un de leur dîners familiaux du vin à la fleur de sureau et un au pissenlit. Ce n’est pas la meilleure chose qui a effleuré son palais, il doit bien l'admettre mais si ça peut inspirer et donner espoir au brun, alors il n’hésitera pas à lui trouver les recettes. “ J’espère que tu pourras tester tout ce que tu veux, mais je pourrais toujours libérer quelques bouteilles si ta production est bonne. ” Que ce soit pour les boire ensemble sous le couché d’un soleil d’été ou simplement les stocker et les partager avec qui voudra. Peut-être qu’il le fera découvrir à sa famille, qui sait ? Il sourit, les lèvres légèrement étirées en coin avant de dire, presque murmurant pour lui. “ T’es en train de flirter avec moi Allistair ? ” Seulement l’insinuation d’un baiser qui donnerait sa réponse. Il le fixe une petite seconde, attendant que le rouge lui monte aux joues, espérant revoir ce spectacle. Mais pour ne pas le gêner il va relever le regard vers le mur derrière eux, reprenant une gorgée de sa bière, probablement l’avant dernière. Il acquiesce. “ Avec plaisir, je suis prêt à faire le testeur, je te préparerais de quoi prendre un apéritif ou un goûter digne de son nom. ” Ses capacités en cuisine ont depuis longtemps fait ses preuves et ont convaincu tous ses invités. Sauf la fois où il a préparé du bœuf à une amie qu’il ignorait végétarienne. Heureusement qu’elle a pu se rattraper sur les légumes soigneusement grillés.

Il ne savait pas vraiment de quelle partie de cette conversation être le plus fier. Aucune, sûrement. Sa famille soudée d’apparence, noblement engagée pour les autres histoire de servir leur propres intérêt et image ou son futur enfant dont il n’a appris l'existence que deux mois avant le terme fait avec une amie. Alors de voir le brun, plus précaire mais plus heureux, plus proche des siens lui donne un sourire. Un jour, peut-être qu'il allait pouvoir connaître ça aussi, cette unité. En attendant, il cache sa maigre jalousie sous un sourire tout aussi enjoué que celui de son interlocuteur. “ Je dirais 3 heures avant que je renonce et te glisse le pop corn dans la bouche pour te faire taire. ” Il en rit, ayant réfléchi soigneusement à la manière la plus pacifiste de faire taire quelqu’un. Sa grand-mère ayant parfois subtilement cette approche en re-servant ceux qui l’ennuient. C’est une femme remarquable, épanouie, indépendante, une icône d’un féminisme d’un autre temps qui a su grandir et prendre en rides. “ Elle n’est pas à plaindre, je te l’assure, vu ce qu’elles se racontent en prenant le thé, elles vivent encore de belles aventures. ” Il en rit avant de hocher la tête. Le golf, un sport plus acceptable, plus social. “ Non ? Beaucoup de pères y amènent leurs enfants, puis les jeunes professionnels sont de nos générations ” Evidemment c’est un entourage peu commun, mais sur les greens les plus huppés engendrent souvent ce genre de rencontre. Tout comme lui est une figure de l’escalade pour beaucoup de son milieu social, un bouche à oreille de performance. “ Je peux t’apprendre ce que je sais si tu veux ? ” Bien qu’il soit encore loin de tout savoir, il connaît les règles, et sait frapper la balle décemment.

@Chelsea Allistair

Zephyr a souvent eu le rôle de porte parole, celui qui prendra la cause et les maux des autres pour les défendre. Jamais il n’a connu sans être délégué avant d'entrer à Harvard. A partir de ses 16 ans, il rejoint sa mère sur les scènes politiques et sociales, défendant l’humain, les femmes, les droits, la planète. Présent dans le club d’humanitaire en plus des voyages de famille, il avait déjà animé 3 Ted Talk, deux sur l’écologie et un sur l'équité des genres. Mais ce n’est que depuis trois ans qu’il apprend à reprendre une vie intime et personnelle, prenant plaisir à se concocter des petits plats, à jouer de la guitare un verre de whiskey à côté ou encore s’allonger torse nu pour sentir l’herbe de son jardin fraîchement tondu dans son dos. Il connaît maintenant le bonheur de faire par soi, pour soi, pour ses proches aussi parfois. Cependant, jardiner c’est pas sa compétence première, et le fait que Chelsea puisse faire des merveilles avec ces “mauvaises herbes” lui semble fascinant. “ En effet, et c’est quoi le mieux à planter entre des fleurs et des fruits ? ” Parce qu’il ne se projette clairement pas assez pour des légumes, demandant selon lui plus d’entretiens. Le sourire du brun reçoit un semblable sur les lèvres du blond. Ils flirtent doucement, petit à petit et avec légèreté, il aime ce jeu. En le regardant, les perles brunes s’abaissent passant en revue le torse d’écossais, regard joueur et sous entendu dragueur. “ Ouais, hâte qu’il fasse chaud.” Les billes se fixent de nouveau sur ce visage qu’il admire. C’est qu’il prend son courage, Zephyr, propose un second rendez vous, en intérieur cette fois dans le noir et l’intimité. Il rit avec Chelsea. “ Tant que ça, je me suis peut-être surestimé alors.. ” qu’il plaisante, ne voyant pas comment passer un mauvais moment avec une si bonne compagnie.

Il l’aime beaucoup sa grand-mère, même si elle lui est bien plus inconnue qu’il en l’aurait voulu. La dernière fois, elle était en grande forme à rejoindre ses amies à l’heure du thé sous un arbre pour profiter d’une petite ombre. Les ragots avaient fusés avec des jugements que personne n’aurait pu attendre sur des sujets si divers ; la nouvelle mode, le choix de fleur du voisin, ou la petite dernière d’une famille peu appréciée qui n’a pas salué une de ses aînées. “ Elle est heureuse, et c’est ce qui nous importe. Je crois que plus vieux, je voudrais finir comme elle. ” Et loin des échanges de business ou de connaissances qu’il vit avec son père. Parce qu'apparemment partager le green avec certains hommes de pouvoir aller lui ouvrir de vraies portes, des opportunités de faire des grandes choses. “ Ouais c’est plus comme un truc d’interconnaissance maintenant, pour se présenter des gens dans un contexte un peu actif et intégrer les enfants à ce qu’il connaîtront plus tard. ” Puis, beaucoup de passions se transmettent, et même si Zephyr n’est ni passionné ni talentueux, il se ferait un plaisir de montrer au botaniste le fait rougir les bases qu’il a durement apprises. Il rit et lui dit : “ Courir tu pourras, sans aucun soucis, mais te rouler dans l’herbe il y a moyen que je filme ça ” pour le souvenir tout simplement.


@Chelsea Allistair