keeps me warm as life grows colder
with @Jelena Rodrič

Les secondes s’éparpillent en impatience, sa brûlure proliférant dans tes capillaires. Miasme obsessif qui s’arroge la gouvernance de ton encéphale. Quel besoin incessant de la saisir par-delà la fenêtre bleutée… L’indiscernable écarte sans difficulté les moindres prétendantes, tes pensées devenues son empire et son souffle le murmure de tes velléités. Est-il véritablement sérieux que l’alchimie te déraisonne autant ? Pauvre langue bavarde entre ses paumes. Tu observes ta montre, vérifiant de bien être à l’heure alors que l’ascenseur et la porte de son appartement s’ouvrent. Pas une sonnerie. Rien. Est-ce la même impatience qui rôde dans ses entrailles ? « — Pile à l’heure. Entre. » Son sourire répond au tien, alors que tu déposes une main sur son épaule la saluant d’une légère pression avant de pénétrer à l’intérieur. « — Toujours. N’est-ce pas le minimum de la courtoisie ? Tu es… Superbe. » Un souffle s’extirpant de ta gorge alors que tes yeux naviguent sur sa silhouette. Tu dévoiles une bouteille de vin, une belle cuvée que tu réservais dans ta cave. « — Où est-ce que je la dépose ?»

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with @Jelena Rodrič

Comment soumettre ces bataillons de tourments et d’émoi qui t’assaillent sans relâche ? Comment dépeupler ces nuits hostiles où seule son image se dresse dans l’obscurité pour te précipiter dans la douloureuse attente ? Nul secours aux désordres de tes sens, nulle assistance à ces troubles craintifs si ce n’est la promesse de ce dîner. Seuls dans la quiétude de son appartement, pauvres proies de cette singulière connexion. « — Il est possible que les gentleman soient toujours à l’heure en effet. » Tu souris poliment, acquiesçant à cette vérité. La ponctualité est une qualité se perdant. Heureusement, la tienne est récompensée par son rougissement. « — T’es pas mal non plus. » Seulement… Ton orgueil gronde légèrement alors que tu déposes la bouteille de vin sur la table. Ignorer cette bête d’égo qui renâcle dans ton encéphale n’est pas difficile lorsqu’elle s’approche pour te débarrasser. « — Donne-moi ton manteau, je vais le ranger et te faire visiter. » Tu lui tends rapidement, la poursuivant à travers les pièces. Ton regard curieux furète partout, analysant les objets et effets personnels abandonnés ici et là. Cependant, ton attention se perd quelque peu lorsque tu pénètres dans sa chambre. Son lit semble presque t’appeler désormais… Est-ce raisonnable Sylas ? « — Et voilà, c’est chez moi… Aucuns de mes colocs n’est là ce soir. » Ne cèdes pas aussi aisément… Tu inspires légèrement, jaugeant Jelena du regard. « —  C’est une précision assez intéressante. » Ton visage s’orne d’un léger rictus narquois, tes pupilles papillonnant rapidement jusqu’à ses lèvres. « — Es-tu… affamée ? »