"Presque, alors comme c'est pas parfait, tu n'auras pas de pourboire." Plaisantais je en me décalant de la porte pour la laisser entrer dans mon appartement,. Maze pourra, une fois rentrée, très vite voir Elena étalée sur la table basse du salon avec ses crayons de couleurs. "Tu peux tout poser sur la table." Je parle bien entendu de la table à manger, sinon elle risque de ne pas trouver beaucoup de place entre les crayons de la petite. Petite qui d'ailleurs lâche son crayons et embarque sa feuille pour venir saluer la jeune femme et lui montrer son chef d'oeuvre. Presque du Picasso, si si, je vous l'assure et ce n'est pas parce que je suis son père que je vante ses talents... A croire qu'elle partage un lien de sang avec mon ex pour avoir autant d'attrait pour l'art... Comment dire que c'est très loin de venir de mon côté de la famille, aucun artiste à déploré chez nous hormis elle, peut-être que ça vient de son père biologique, à voir ou ma soeur l'a trouvé. On a jamais vraiment parlé de lui, j'ai surtout supposé que c'était un mec peu fréquentable, un coup d'un soir qu'elle a du ne jamais revoir, pas une relation stable, je l'imagine d'ailleurs très mal en avoir une, mais c'est pas comme si elle et moi nous parlions souvent. On est pas vraiment en bon terme et c'est pas parce que je garde sa fille que cela à réellement changé... D'ailleurs, ça fait plusieurs mois que la petite ne l'a pas vu... Je ne vais pas m'en plaindre, c'est pas comme si elle était la meilleure influence qui soit... Et la petite la réclame moins qu'avant. "Tu as été occupé je suppose, je ne t'en veux pas, mais faut que tu me racontes." J'ignore ce qui a pu se passer pour elle, en général on dit pas de nouvelles bonnes nouvelles, je suis loin de m'imaginer le tableau... "Tu veux un café, un thé ?"

"Quelque centimes ne t'aideront pas réellement à rembourser une dette, sauf si c'est parce que tu as pris une sucette à Elena." Une dette est souvent bien plus élevée que cela, bien plus prise de tête, plus casse gueule et angoissante. J'esquisse cependant un petit sourire, car notre discussion reste bon enfant, même si cela témoigne de quelque chose qui ne va pas pour elle. Une personne sans soucis aurait balancé quelque chose de plus positif comme financer les prochaines vacances par exemple.

Je la laisse alors entre dans l'appartement, échanger avec ma fille adoptive et finalement elle me répond, exprimant ce que j'avais ressentit un peu plus tôt avec sa réplique. Je détourne alors la discussion pour ne pas parler de ce qui peut troubler Maze devant la petite. Elle comprend visiblement mon action et me suit dans la cuisine pour préparé sa tasse de thé. Elena se concentrant à nouveau sur ses dessins.

Mettant l'eau à bouillir, je sors les tasses et les sachets de thé pour lui permettre de faire son choix dans la petite variété que j'ai. Elle commence alors à se confier, expliquant la mésaventure de son frangin. Si toi tu pouvais te plaindre de tes sœurs, ça avait jamais été quelques choses d'aussi sombre. "Comment il va maintenant ?" La questionne la plus importante à posé en premier lieu avant d'enchainer sur elle. "Et toi, comment tu vas ?" Comment se sent-elle vis à vis de tout ça, de la situation quelle traverse, elle a déjà dit quelque bribe, mais je veux lui permettre de vider totalement son sac, dire tout ce qu'elle a sur le coeur et plus encore, qu'elle puisse dire tout ce qu'elle ne peut pas dire devant ses frères par exemple, pour se soulager un peu. Elle sait parfaitement qu'elle peut me faire confiance, que je ne répèterais pas ou encore que je ne la jugerais pas.

Je ne peux réprimer un sourire en entendant les propos de la jeune femme. "Garde ton argent, si tu veux lui offrir quelque chose, je financerais sans soucis." Parce que je sais parfaitement que financièrement je m'en sors bien mieux qu'elle, j'ai une vie beaucoup plus stable qu'elle, j'ai fait des conneries dans le passée, mais j'ai toujours été très carré à ce niveau là. J'ai toujours eu un travail, gagnant un peu plus ou un peu moins d'une place à l'autre et j'ai eu le loisir de faire pas mal d'économie quand mes parents finançaient encore mes études à l'époque. J'ai quand même connu des périodes plus galère, où j'ai du me serrer la ceinture et éviter les sorties, mais j'ai toujours assez bien gérer et maintenant que j'ai la petite à charge depuis quelques années, j'ai été contraint d'apprendre à bien gérer mon budget pour qu'elle ne manque jamais de rien.

Je l'écoute me parler de ses soucis, son histoire avec son frère, je demande rapidement des nouvelles de celui-ci mais aussi savoir comment elle, elle va avec tout ça. Lui préparant son thé en même temps, je lui pose la tasse une fois les feuilles infusées devant elle sur le plan de travail, pour le laisser un peu refroidir et surtout me libérer les mains. Je comprends un peu son frère, étant assez similaire à ce niveau, je préfères davantage garder les choses pour moi que d'exprimer quand quelque chose ne vas pas. Une question de fierté peut-être et aussi d'éducation dans mon cas. "Si il a besoin de parler, il sait que tu seras là pour lui." Soufflais je pour la rassurer un peu, pour lui dire que son frère sait probablement qu'il peut compter sur elle, mais peut-être aussi qu'il ne désire tout simplement pas l'inquiéter davantage.

Elle me parle alors un peu plus d'elle, je suis dans un premier temps ravi d'apprendre qu'elle a trouvé quelqu'un, mais je déchante très vite quand j'apprends pour l'histoire de la tromperie. Esquissant un petit mouvement de bras, je les écartes pour l'invité à venir trouvé un peu de réconfort dans une étreinte. "Il ne sait pas la chance qu'il vient de laisser filer." Lui laissais je entendre doucement pour ne pas insulter  ouvertement le gars dont elle est probablement encore éprise, mais laisser quand même entendre que c'est un con.

Je peux clairement comprendre son raisonnement, la satisfaction de le faire soi-même c'est toujours mieux, mais j'ai pas envie qu'elle se foute la pression pour ça. Surtout avec tout ce qu'elle peut avoir dans à gérer comme stress dans sa vie. "Tu pourrais rattraper plus tard, quand ça sera plus simple pour toi." Voir ça comme un prêt, un avancement pour pas qu'elle s'angoisse pour rien. "Puis tu sais, Elena, elle serait contente juste de te voir." Même si peut-être que la petite pourrait lui demander maladroitement un cadeau mais en même temps, je ne l'élève pas dans l'optique qu'elle quémande ce genre de chose même pour sa fête... Elle ne manque de rien alors je ne vois pas pourquoi elle ferait cela...  

Elle se confie alors sur les derniers événements dans sa vie et clairement il n'y a rien de bien joyeux dans tout cela. J'en grimace doucement avant de l'invité à venir chercher un peu de réconfort dans mes bras. Mes doigts glissent doucement dans sa chevelure pour tenter de la détendre un peu. "Garde courage Maze..." Je ne sais pas trop quoi lui dire d'autre, parce que c'est compliqué comme situation et que le sentiment d'impuissance peut être réellement pesant... Je ne sais pas quoi faire de plus pour réellement l'aider.

Je grimace un peu quand elle me laisse entendre ne pas savoir pourquoi son ex la quitté. "Et tu n'aurais probablement jamais la réponse." Quand Oliver est parti, j'ai pas comprit le pourquoi du comment, j'ai pas accepté ce départ soudain et surtout sans explication. Je doute même qu'en réalité quelqu'un soit capable de cautionner cela... Surtout quand au retour de la dite personne, il ne revient pas vers vous... Il n'est jamais revenu, continuant sa vie comme si je n'y vais jamais eu de place et putain ça avait fait mal, me faisant encore mal aujourd'hui. Les relations stables pour moi c'est compliqué depuis cette époque et ce même si depuis janvier il est mon collègue et que j'ai eu quelques explications... Encore plus dernièrement quand il m'a présenter ses excuses alors qu'il était shooté aux médicaments.

Ele m'invite alors à parler des derniers événement pour moi, ma main se glisse dans ma nuque. "Oh tu sais, moi c'est la routine, boulot mangé dodo et mes extra c'est quand je sors avec Elena." Une vie trop rangée, trop calme, je le sais bien, mais avec une petite fille à charge, je ne peux plus me permettre les folies d'antan. "Puis..." J'hésite un instant sur la suite, sur ce que j'ai envie de lui dire. "Oliver m'a présenté des excuses." Plus de cinq ans en retard, plein de regret et de remord, mais quand même... "Je sais plus ce que je dois penser." Parce que ça a toujours été un dilemme pour moi de savoir ce que je peux me permettre de vouloir et espéré en étant à nouveau en contact avec le Davis.

J'essaie de me montrer doux avec la jeune femme, de toujours être une oreille attentive pour elle et surtout de faire attention à elle car depuis le temps que je la connais, j'ai eu le loisir de la voir plus d'une fois au bout du rouleau et j'aimerais éviter de la retrouver encore comme cela, sauf que le sort semble désireux de vouloir s'acharner sur elle et sa famille. Une étreinte tendre après ses aveux, elle tente de faire preuve de courage devant moi, mais je sais que le bord du précipice n'est jamais loin, surtout après une rupture. Je suis déjà passé par là et c'est pire encore quand on est persuadé d'avoir trouvé l'amour de sa vie et que celui-ci nous tourne le dos du jour au lendemain. J'ignore si elle pensait cela de son ex, mais peut-être que c'était le cas, surtout au début, quand l'amour commence, on se fait si facilement des films, peut-être qu'elle n'a pas eu le temps de relativiser tout cela, de se lasser comme on dit. "Ouais il parait." Parce que parfois, ça peut juste aussi créer une brèche qui ne se refermera jamais, qui nous affaiblit ou nous fait changer d'avis sur une chose, nous fait par exemple redouter de tomber encore une fois amoureux, nous empêche d'accorder la confiance à nouveau aux gens qui nous entourent. "Toutes blessures cicatrisent un jour, certaines prennent juste beaucoup plus de temps." Soufflais je alors aussi bien pour elle que pour moi, parce que pour le cas Oliver, c'est loin d'être refermé ou même prêt à cicatriser je pense...

Je lui parle d'ailleurs des excuses que le professeur d'art m'a présenter sous le coup des médicaments et de la fatigue. J'hausse un peu les épaules à sa remarque du mieux vaut tard que jamais. "Je ne peux pas le nier." Mais au final tu ne sais pas trop ce que cela peut changer dans votre relation, parce que malgré les excuses tu ne peux t'empêcher de toujours lui en vouloir, de lui reprocher encore et toujours son départ et de t'avoir abandonné comme un mal-propre. "J'en sais rien Maze." Soufflais-je en prenant appui sur le plan de travail, ma tasse de café entre les mains. "Je ne sais pas ce que je suis sensé penser." Précisais-je alors. "Est-ce que je dois espéré encore un truc entre lui et moi ? Parce que mes sentiments sont toujours là malgré le mal qu'il a pu me faire ou bien espéré enfin pouvoir passer à autre chose maintenant que je sais qu'il a reconnu ses tords ?" Je fixe le breuvage sombre entre mes doigts. "Si je pouvais juste ne plus l'aimer depuis le temps, ça serait beaucoup plus simple pour moi." Parce que je ne me prendrais pas la tête comme ça, parce que je ne redouterais pas d'être encore une fois blessé par le Canadien.