(3 décembre.) beaucoup de gestes de bras pour t’expliquer que tu ne peux pas participer à l’animation de décoration sur biscuit. pourquoi ? parce que t’es un adulte. comment ça, t’es adulte ? jamais. petite dame aux traits aigris qui essaie de t’expliquer que c’est réservé aux enfants, les vrais. t’es offusqué, toi. pourquoi tu ne pourrais pas dessiner des supers costumes sur un biscuit qui n’appelle que toi. ton talent d’artiste inexistant, le gâteau ne ressemblait à rien d’innocent, c’est certain. mais toi, t’as l’âme pure. un peu. tu veux juste kiffer dessiner un truc sur le biscuit que tu vas avaler sans même mâcher juste après. attendez mais si je paie ma place, pourquoi je pourrais pas le faire ? t’en démords même pas quand elle commence à menacer d’appeler lé sécurité. quelle sécurité, des lutins enragés ? dame qui pointe du doigts cette personne à côté de toi, désespérée, agacée, plus personne ne sait. elle lui demande de te raisonner comme si tu n’étais pas juste devant elle. mais y’a pas besoin de me raisonner là ! racisme de l’adulte ici.

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(3 décembre.). d’un signe de la main, tu dis au revoir à ta mère. fatiguée, elle devait rentrer alors que vous n’aviez à peine exploré un quart du village. t’avais voulu l’accompagner mais elle ne t'a pas laissé monter dans le taxi. elle voulait que tu t’amuses et que tu profites, et c’est avec cette idée là en tête que tu t’engouffres à nouveau dans ce monde de nativité récemment installé à boston. tu t'approches d'un stand duquel une odeur de biscuit chaud t'appelais. ce n'est pas la petite altercation entre une gérante et avec ce qu'on pourrait croire être un ado dans la peau d'un adulte voulant à tout prix participer à cet atelier qui va t'en éloigner. malchance, elle te désigne en médiatrice pour régler cette mésentente. comme si c'était toi la sécurité qu'elle menaçait d'appeler. toi tout ce que tu voulais, c'était profiter de cette odeur délicieuse et regarder ces enfants adorables décorer des biscuits, juste quelques minutes pour te rappeler à quel point l'enfance c'était sympa. tu vois le point de vue des deux partis mais t'as surtout pas envie de gâcher l'activité pour les petits à côté. le doigt pointé sur l'agencement du stand qui avait clairement été conçu pour des enfants « regarde les petits tabourets sur lesquels ils sont, à peine tu t'assois, il se pète en deux. » premier argument lancé avec un rire un peu moqueur mais gentil. tu peux sentir le regard de la dame désespérée sur toi et t'essayes le tout pour le tout « par contre, y a un autre atelier de décoration avec des vraies chaises et si tu veux, je peux t'offrir un biscuit aussi. » proposition que t'espères tentante, assez pour le faire revenir dans le monde des adultes.  

tu l'as connait pas elle. celle qui essaye de t’amadouer pour donner raison à la bécasse trop vieille pour être aimable. tu suis du regard son bras qui te montre les tabourets bien trop petits pour tes longues jambes. fake news. en te tortillant un peu tu peux rentrer là c'est sûr. sans avoir le temps de répondre elle te propose l’alternative. tu butes sur la fin de la phrase et le visage qui se modifie. tes petits traits tirés qui s’illuminent un peu plus. ok pour le biscuit ! ton poing qui s’avance pour taper le sien, deal engagé. impossible de faire marche arrière, elle t'a promis le gâteau. tu te retournes vers la dame aigrie et ses gros sabots de lutin. une grimace que ton visage, gamin insolent. oui bah ça va, les biscuits ils sont l’air trop cuits tfaconns. que tu dis en t’esquivant sur le côté de la médiatrice anonyme. je m'appelle zaian, et toi ? t’as pas la tête de quelqu'un de la sécurité ! que tu dis pour te présenter.

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l'illumination soudaine du visage du brun à l'idée d'un biscuit te fait légèrement sourire. sa gaminerie ostensible t'aurais agacé un autre jour et dans un autre contexte, mais aujourd'hui, c'est une énergie qui te semble parfaite pour t'amuser comme le voulait ta mère. vos poings se rencontrent en guise d'accord et c'est officiel, tu lui dois une sucrerie. avant de se glisser à tes côtés, il lance un pique à la gérante et tu lui adresses un regard désolé. l'impression d'être une maman qui doit s'excuser pour le comportement de son fils qui est venu se cacher dans ses jupons. tu reportes ton attention sur lui et murmure « manque plus que tu lui tires la langue. » et ça ne t'aurais pas été étonné s'il l'avait fait. il se présente à toi et t'en profites pour faire quelques pas, histoire de ne pas s'éterniser devant le stand. tu n'as pas une deuxième proposition magique si l'envie de décorer un gateau lui prendrait de nouveau. « zaian c'est joli mais peter pan ça t'irait mieux. » les mecs qui se comportent comme des ados en pleine crise de la puberté, c'est assez commun. un qui se comporte comme un enfant de cinquième à la kermesse, un peu moins. « moi c'est nila. pas de la sécurité mais j'hésite à postuler maintenant. je pense que la femme du stand peut me faire une lettre de recommandation, non ? ». tu avais désamorcé la situation avec une aise qui aurait mérité qu'on te file deux ou trois tickets gratuit pour les stands.

quelques pas en avant pour sortir de l’antre de la bête. blonde, un trou d’ancien piercing dans la narine droite, les ridules sous les yeux et une coupe cheveux courts façons garçonne. probablement miranda, comptable et un mari qui la trompe. tu vois pas d’autres issus. vous vous éloignez du chien de garde du stand à enfant. quelques présentations qui se marquent, transcrire les noms sur le contrat établis : ton biscuit. tu ricanes à ses mots. peter pan ? et elle c’est wendy version vieille qui a été chassé du pays pays imaginaire ? t’as la rancune tenace sur cette pauvre miranda. le corps qui se faufile dans un attroupement de personne au même endroit mais le chemin qui retrouve rapidement le sien, nila. j’sais pas, si tu proposes des biscuits à tous les relous y’a moyen que ce soit grave efficace, tu pourrais réduire le taux de criminalité de toute la ville. nila présidente. ton doigts qui pointe vers elle pour appuyer ton soutient à sa candidature. tu t’arrêtes un instant pour laisser passer un attroupement d’enfant devant vous. puis tes yeux vers elle. si t’es pas agent de sécurité et pas présidente, tu fais quoi alors ? toujours indiscret celui là.

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« je crois qu’elle s’apparenterait plus au capitaine crochet. » prête à tout pour empêcher à cet enfant-adulte de s’amuser. et puis t’aimes bien l’image de toi en fée clochette qui leur parsème un peu de poudre magique pour les calmer. même si zaian semblait garder de la rancoeur pour cette, selon lui, rabat-joie. qui ne faisait tout simplement que son travail. « pas con du tout. ça aiderait tout le monde si c’était des cookies qui était distribués et pas cette drogue chelou. », t’étais loin de ce monde, tu savais pas ce qu’était ce produit ni comment il avait envahi les rues de boston. tu savais juste qu’il faisait un bon de nombre de victimes. mais histoire de pas plomber la conversation avec cette mention de stupéfiant sinistre, à l’entente de "nila présidente", tu mimes une légère ola en rigolant. effectivement, ça sonnait bien mais également comme une grosse blague. la venue d'un groupe d'enfant vous interrompt quelques secondes et tu demandes s'il venait de quitter le stand tant convoité par ton cocontractant. « je suis étudiante en littérature et histoire et je suis en alternance dans une maison d'édition. » si ton admission à harvard était une de tes plus grandes fiertés, ce n'est pas quelque chose que tu criais à tout va. tu parles pas aussi tes petits heures de taffe ingrates que t'essayais de trouver par ci, par là pour arrondir la fin de mois. «  et toi ? master en décoration de biscuit ? » votre marche reprend et ta recherche d'un stand de vente de sucrerie aussi espérant qu'il ne soit pas difficile.

tw mention de drogue, mention explosion de halloween, mention fracture

une grimace qui déforme tes traits quand t’imagines miranda dans sa tenue de capitaine crochet. tic, tac. c’est bon, tu l’as, l’imagine. les pas qui s’avancent, ses mots qui te reviennent à l’esprit. la drogue, les souvenirs de cette soirée merdique. l’explosion, liée, apparemment. tu suis pas les news, toi. pas celles-là, dans tous les cas. ouais, j’en ai entendu parler. et tu viens à peine de retirer ce plâtre pour ce bras cassé, cette côté un peu trop fêlé, ton corps piétiné. mais l’cerveau en déni, les souvenirs qui restent trop vagues, la douleur comme oubliée alors que t’aurais pu y rester. les billes qui dévisagent quand elle te parle de ses études. littérature, à l’antipode de toi. un sourire lâché quand t’oses te rappeler le dernier livre que t’as eu entre les phalanges. des décennies depuis, 50 ans, au moins. donc le projet c’est d’écrire des livres ou de les faire imprimer ? t’y connais rien, toi. le chemin qui repart, les enfants passés. moi j’suis en informatique, pas trop le même délire j’crois. mais moi aussi j’kiff les histoires, les jeux vidéos ont des lore super cool parfois hein ! t’essayes de l’impression deux secondes là ? les narines aguichées, l’odeur de sucrerie qui excite les récepteurs sensoriels. le stand est juste là, quelques pas. tu prends un truc ? on peut se partager un paquets de churros ? t’as changé de plan apparemment, plus de biscuit.

@Nila Hadi

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la grimace qu'il fait à l'entente de la gérante en capitaine crochet te fait bien rire. et tu te dis qu'au final, c'était bien fait qu'elle t'ait désigné en médiatrice parce qu'il te faisait bien rire ce peter pan. titre sur cette fameuse drogue survolé rapidement, on va pas ruiner le mood de noël en reparlant de ça en long et en travers. il en a entendu parler, toi aussi et y avait pas besoin d'en parler plus. sa réaction à ton activité te rend curieuse de savoir ce qu'il en pense. mais tu le sauras sûrement jamais. « écrire, j'espère. mais j'irais là où y aura du travail. ». rire jaune, tu préfèrerais être motivé par la passion plutôt que l'argent mais tu n'as pas choisi l'industrie la plus facile. l'informatique, tu t'y connais pas réellement. pourtant t'es entourée de technologie et tu les utilises souvent, mais t'es dépassée devant un tableau excel. à part ouvrir word pour y taper quelques lignes, et encore tu préfères écrire sur ton carnet, tu n'étais pas la pro. « ah bon ? c'est quoi ton jeu préféré niveau histoire ? », sourcils qui se lèvent réellement intéressés, c'est un domaine que tu ne connaissais pas du tout. contrat apparemment modifié, biscuit devenant churros. ça t'allait très bien, à une seule condition. « avec du nutella hein ? », il t'était impossible de t'imaginer tremper un churros dans de la sauce à la fraise ou framboise. micro-expression de dégoût alors que cette image traverse ton esprit. elle se retire rapidement, maintenant proche du stand, ton visage est illuminé par la lumière qui réfléchit sur les vitrines alléchantes. « tu veux un truc à boire ? » au moins, sur ça, on a pas besoin de s'accorder. « j'hésite à prendre le lait de poule. », t'étais plus du genre thé mais cet esprit de noël ambiant te rappeler celui, réminiscence indonésienne, que ta mère te servait lors des fêtes,

ecrire. c’est à peine si tu utilises un crayon pour autre chose que gribouiller l’impossible quand t’es au téléphone. ecrire tout court ? des textos ? ouais, ça tu sais faire. les compétences s’arrêtent ici, zéro poésie, juste des conneries. l’visage qui fait mine de réfléchir, quelques neurones qui fusionnent en entre elles pour trier els informations : qu’elle lore de jeux tu préfères ? parce que si t’es pas capable de citer un seul livre, toi, des jeux, c’est comme parler. c’est naturel. dans l’histoire juste ? je dirais world of warcraft là tout de suite parce que c’est super vaste et juste l’expliquer ça prendrait des jours. mais en vrai il doit y avoir bien mieux aussi. tu m’prends au dépourvu là ! c’est long de se concentrer. tu proposes les churros, le visage qui se tourne vers elle, surprise sur els traits, l’horreur qui se perçoit dans els billes. bah oui du nutella, quoi d’autre ? sacrilège. t’as frôlé l’avc, l’infarctus. de la confiture ? nature ? ça va pas non ? tu commandes un sachet de 12 churros au serveur qui vient prendre ta commande. parti dans l’arrière du chalet pour préparer les sucreries. les yeux qui se relève vers le panneau, écritures trop petites, les yeux qui se froncent, pour te concentrer. le visage expressif, mine déconfite quand elle te parle de son lait de poule. c’est quoi ça ? toi t’allais dire une bière, spontanément, rien de glamour. vas y j’prends ça aussi. tu vas goutter, l’expérience tentée. c’pas dégueulasse ? c’trop tard, c’est commandé.

@Nila Hadi

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la tête qui acquiesce naturellement alors que tu l'écoutes parler de jeux vidéos. world of warcraft, ça te dit quelque chose. son histoire un peu moins. pour toi c'était juste un jeu où on vadrouillait sans fin pour trouver des créatures sur lesquels taper. « des jours ? » tu répètes un peu fascinée par la richesse de l'histoire, c'est peut-être une grande exagération mais tu sais que tu pourrais parler des jours et bien plus de tes ouvrages préférés. éplucher chaque page, chaque ligne, chaque virgule. tu finis par conclure, « grave intéressant. j'en ferais une recherche ce soir. » de nature curieuse, tu te mets une note mentale dans le cerveau. un rappel de google "top 10 des meilleurs histoires de jeux vidéos" avant de te coucher. tu t'aperçois que ce dégoût du combo churros et  fruits était mutuel et la réaction du brun t'arraches un rire. il avait dit ce que tu avais pensé avec une spontanéité que tu trouvais rafraichissante. rire qui continue face à la tête froissée devant les écritures sur les panneaux du peter pan, t'essayes de le retenir, de le faire petit, tu voudrais pas qui pense que tu te moques de lui. ». tu commandes deux verres de lait de poule en plus au serveur qui était en train de rouler les churros brûlant dans un tas de sucre. « une sorte de crème anglais liquide. je crois..? » pas tout à fait sûre de cette réponse. tu le ne savais pas vraiment, t'avais toujours regardé ta mère le préparer sans jamais enregistrer la recette, tout ce qui t'intéressait c'était de mettre les pieds sous la table et de le déguster. « c'est délicieux ! » exclamation plus que subjective. billet glissé sur le comptoir alors que votre commande finissait d'être préparée. tu avais désormais payer ta dette. « mais te force pas à prendre ça hein. » que tu rajoutes un peu gênée. un petit pic de stress qu'il déteste ça alors que ce t'était ton idée et qu'en plus tu l'avais vendu comme bon. ça se trouve le lait de poule américain n'avait rien à voir avec l'indonésien.

@Zaian Escamilla