Pulsion frénétique. L’envie de bouger est nécessaire, vitale. Incapable de rester de marbre. Il faut oublier à tout prix, s’épuiser pour ne plus penser. Heure tardive qui ne t’empêche pas, running enfilées, longe les quais à la vitesse de la lumière. Jusqu’à l’épuisement, le souffle coupé. Coup d’œil autour de toi mais rien ni personne. Aurais-tu mal regardé, distraite par tes pensées ? Ombre qui surgit, cœur qui s’emballe. Découvre plus loin, plus tard que le rendez vous prévu, la silhouette connue. Larmes qui se déversent sans retenue, laisse tomber ton corps dans ses bras. Poupée de chiffon laisse la tâche carmin imbiber son tissu.

Balade nocturne. Délaisse sa moto, laisse place à la cadence de ses pas et à la lueur fébrile des lumières de la ville. Contrariété qui lui noue l’estomac, décide de détendre les nœuds  en consumant une clope durant le trajet. Questions s'évanouissent dans les voluptés. Sans réfléchir, au risque de vouloir faire demi- tour en sentant que les barrières ne tiennent plus. tire une dernière bouffée de sa cigarette, laissant la fumée s'échapper lentement avant de la jeter négligemment sur le bitume. Les mains se réfugient dans les poches de son manteau et il trace sa route. Point de rencontre atteint, il traverse le grand portail du parc. Ses sourcils se froncent alors que la brune s'abandonne dans ses bras en sanglots. Les mains quittent ses poches, entoure la taille de la jeune femme. Le cœur qui s’emballe en une palpitation. ﹙ Mila ? Qu'est-ce qui s'passe ? Corps se décolle, les paumes sur le creux de ses joues. Regard paniqué qui cherche à capter le sien mais remarque la tâche écarlate infiltré dans le tissu de son vêtement. ﹙ c'est quoi ça ? putain il t'es arrivé quoi ? prunelles s'assombrissent, panique soudaine qui envellope sa voix.

si tu avais su, tu n'aurais pas mis les pieds dehors avec autant d'entrain. nuit percée par les réverbères, les pas qui foulent le sol à tout allure jusqu'à se retrouver nez à nez avec l'étranger. cri strident qui n'a vocation qu'à faire fuir mais qui ne fonctionne pas. tu te débats, comme tu peux, t'extirpes finalement. prouesse poussée par la peur. chemin retrouvé et mené à bien, où tu échoues dans les bras du brun. larmes que tu ne peux retenir, l'effroi qui parle à ta place. paumes réconfortantes, les doigts gelés qui réveillent ta peau. — je.. un mec.. j'sais pas scène devenue en quelques minutes un brumeux souvenir que tu tentes d'expliquer. — c'est mon nez ? balbuties-tu entre deux sanglots, touchant délicatement le bout de ton nez pour entrevoir les dégâts causés. — je crois qu'il avait bu, je sais pas c'qu'il voulait.. j'ai juste réussi à me débattre et à partir.. soupire soulagé, le coeur qui s'emballe retrouve petit à petit son rythme.

Les yeux s’ouvrent grand, saisis par l'horreur à la vue du liquide carmin qui s’écoule sous son nez. Mélange de terreur et de fureur prend possession de son être, provoque en lui une tempête déchaînée. ﹙ Tu l’as vu ? Tu sais à quoi il ressemble ? Les mots se bousculent, il regarde de lui, capable de refaire  le chemin pour retrouver le coupable et lui éclater la gueule. ﹙ Penche la tête en arrière. mains tremblantes de colère cherche un paquet de mouchoir dans sa veste, heureusement, il ne lui en reste qu’un. Sa paume se pose à l’arrière de la tête de Mila et il lui tamponne le nez délicatement, craignant de lui faire mal. ﹙ Faut qu’on aille chez les flics. Il doit y avoir des caméras dans le parc. Relâche le mouchoir, la laisse se débrouiller seule en ajoutant : ﹙ Putain, je vais lui briser les os, l'faire saigner autant qu'il t'a fait saigner. Si les flics ne le retrouvent pas je m'en chargerai. sanguin à souhait, les flammes dans les yeux, il passe ses mains autour des épaules de Milana : ﹙ Viens, on prend un taxi et je te ramène chez toi.

cœur battant à la chamade, qui se calme au contact rassurant d'une étreinte connu. contenue par ses bras, soutenue par son visage, les perles d'eau finissent par faner.  — il faisait sombre.. culpabilité qui s'empare de ton être. secoue la tête doucement, tu refuses de te laisser envahir par ce sentiment. — il avait un sweat avec une capuche, je crois qu'il était mal rasé ou avec de la barbe.. description floue, qui pourrait correspondre à tous passants. docilement, tu penches la tête pour le laisser tapoter prudemment ton nez. douleur vive qui se diffuse au visage, viens ramener le souvenir du coup de coude pris. les paupières se rouvrent, laisse entrevoir à nouveau roméo. — demain.. je.. j'irais demain, avec ma sœur. car les souvenirs sont flous et raconter à chaud cet événement serait trop compliqué. peut-être à tord, mais après tout, il ne t'es rien arrivé alors tu n'as que faire du temps qui s'écoulera avant ta plainte. les sourcils se froncent, voyant la noirceur s'emparer de ses yeux. — j'ai pas envie qu'un autre mec balafre ta joue ok? inutile de combattre le mal par le mal. emprise physique rassurante, tu hoches la tête. — on peut rentrer à pieds? ça évitera les questions sur mon visage qui risque de tripler de volume sourire léger, tentative de dissimuler la peur derrière l'humour.