appétit tardif
w/@Roméo Falcone

Le corps endormi de ton amie à tes côtés gisait sur le lit, fatigue qui en découle de votre soirée entre filles. Le ventre qui gargouille comme à son habitude, appétit tardif qui s'invite une nouvelle fois. Silhouette qui se redresse et sourire qui s'étire lorsque tes orbes remarquent ton amie à moitié découverte. D'un geste lent et discret, tu remontes la couverture sur son corps et tu sors du lit à pas de louve, prenant néanmoins soin d'enfiler tes chaussettes au passage, gardant ta nuisette de nuit, le froid ne t'a jamais fait peur. Néanmoins, le contact avec carrelage glacé, te donne des frissons, voilà pourquoi tu aimes bien t'armer de chaussettes. À cette heure-ci, tout le monde doit profondément dormir. Tu profites pour descendre en cuisine histoire de te trouver de quoi te mettre sous la dent pour calmer ta faim. Tu ne prends même pas la peine d'allumer les lumières, seul ton portable te sert de lumière. Ouvre le frigo à la recherche d'un bon petit encas. Orbes parcourant l'intégralité et tombe sur un pot de glace au chocolat. Parfait. Tu refermes le frigo et te sers de ton tel pour te saisir d'une grande cuillère. Fesses qui se posent sur le plan de travail face à la fenêtre. Plonge directement la cuillère dans le pot pour avaler une petite bouchée. Pendant ce temps, tes jambes balancent dans le vide tandis que tu parcours ton insta. Les quelques rayons lunaire suffisent pour t'éclairer dans la pénombre.

appétit tardif
w/@Fallon Hardley

Une nuit de plus, où le sommeil se dérobe à son appel, glisse entre ses doigts comme une ombre insaisissable. Sur le balcon, appuyé sur la rambarde, carcasse courbée dans son large t-shirt blanc et son pantalon de jogging noir, il insuffle des anneaux de fumée de son joint au goût suspect. L’idée que l’herbe ait pu tourné bouscule les milles autres nœuds qui se tissaient dans son esprit. Il tire une dernière bouffée de son joint, cherchant à s'assurer que l'herbe n'a plus rien à offrir avant de balancer  le reste consumé de son joint par - dessus la rambarde. Tirant délicatement sur la porte coulissante en verre, il regagne l’intérieur de l’appartement dans l’obscurité totale où seule la lumière filtrant à travers les vitres éclaire la pièce. Sa gorge desséchée le guide vers la cuisine, là où il surprend une silhouette en mouvement sur le plan de travail. Le sursaut le traverse et il s’empresse d’allumer l’interrupteur. Dans la pièce éclairée, l’ombre se dessine enfin : ﹙ Oh putain, j’ai failli  rendre l’âme là, t’fais chier Fall’ . la paume frotte sa poitrine. Il soupire, flippé à l’idée de croire qu’il aurait pu s'agir d’un bad trip. elle a pourtant l’habitude de faire ça, fallon, manger en plein milieu de la nuit mais il n’était pas prêt à la voir ce soir. Se dirigeant vers le frigo, il ouvre la porte, attrape une canette de coca-cola et referme la porte en s’y adossant. ﹙ Tu me dois un pot de glace, c’est le mien. Regard qui se pose enfin sur elle, la découvre des pieds à la tête dans cette nuisette qui enflamme ses souvenirs. Les doigts resserrent la languette métallique de la canette, illustrent la tension. Détourne le regard pour éviter de se brûler : ﹙ Alors… elle se passe bien cette… pyjama party ? tac au tac. pschitt sonore, ouvre la canette et la porte à ses lèvres.

appétit tardif
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Perdue dans tes pensées, le regard rivé sur ton tel, absorbée par les photos, tu ne vois pas venir l'ombre. Le pot de glace était déjà bien entamé, goût sucré qui ravit tes papilles d'ailleurs. Selon tes sens, une nouvelle présence vient de s'engouffrer dans la pénombre, pièce soudainement éclairée, t'arrache un battement de surprise. L'ovale tourne alors par dessus ton épaule, cuillère encore dans la bouche soutenue par tes doigts, découvre enfin son visage, carrure parfaite. L’esprit s’enflamme, une telle vision ne pouvait que te satisfaire, remplissant ta tête d'une petite pointe de malice. Sourcils froncés laissant place à un rire mélodieux face à la peur que tu as causé. — Désolé... Loin de moi, l'idée de t'envoyer si tôt de l'autre côté. Voix presque incompréhensible, car cuillère encore entre tes pulpeuses, tu finis par la retirer et la plonger dans le pot. L'atmosphère planante, allégée, donnait l'illusion de vos souvenirs. Souvenirs encore gravés à l'esprit. Comme si une magie extérieure t'invitait promptement à ne pas bouger d'un poil, malgre la tenue un peu légère. — C'est encore plus délicieux... Maintenant que tu sais que c'est à lui. La culpabilité pointe le bout de son nez, à chaque fois que tu croises son regard. Regard soutenu par le tien. Cherche toujours comment le chasser de tes pensées, mais en vain. Ombre bien ancrée dans tes souvenirs. Tu descends soudainement du plan de travail, distance que tu réduis petit à petit, corps élancé qui frôle presque le sien, alors que tes doigts s'accrochent à sa canette de coca. — C'était parfait. Elle dort comme un bébé. Sourire en coin étire tes lèvres tandis que tu piques sa canette pour en boire une petite gorgée. — J'ai toujours kiffé t'piquer ce qui t'appartient. Lui rend sa canette et récupère le pot pour prendre une nouvelle bouchée de glace. Cette fois, adossée au plan de travail. — Toujours aussi insomniaque ? Observe ton ex, une légère secousse anime ton corps.

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Les passions anciennes s'éveillent et  s'entremêlent quand les regards se croisent. Il s’attendait à la croiser ici un jour où l’autre en raison  de Loéva, mais pas comme ça, assise sur le plan de travail, vêtue d’une nuisette légère à savourer son pot de glace au chocolat.  La vision est si  improbable qu’il en vient à se demander si ce n’est pas l’effet de l’herbe qu’il a fraîchement consumé. Peine à comprendre ses mots quand elle s’exprime la bouche pleine mais déchiffre quand même le plus important:   ﹙ Ouais, je te crois. Tu saurais pas vivre sans moi.. Contours d'un sourire en coin amusé , à peine perceptible, s'esquissent. Etrangement le passé a décidé de se faire silencieux ce soir et de ne pas piquer son amertume, probablement trop perché pour y penser. Adossé contre la porte du frigidaire, porte sa canette à ses lèvres tout en maîtrisant son regard, réfrénant l'impulsion de la dévorer des yeux. ﹙ je peux pas t’en vouloir, paraît que tout ce qui vient d’moi a meilleur goût. Un poil prétentieux, un brin espiègle. Avale une gorgée fraîche de sa boisson en espérant qu’elle lui éclaircisse aussi l’esprit. Échec total quand elle se lève pour se rapprocher de lui. Les pensées se figent, regard vorace s’accroche à ses pulpes roses qui embrassent le métal de la canette qu’elle vient de voler de ses mains. Le flashback de ses lèvres contre son épiderme le traverse. résiste. chasse les images de son esprit , secoue la tête alors qu’elle recule enfin après avoir lui avoir rendu la canette. ﹙ Non, je dors mal uniquement parce que j’ai senti ta présence de voleuse. Taquinerie dans la voix, sourire qui s’étirent en même temps que la balafre marquée sur la joue. Il boit d'une traite le reste de son coca, balance la canette dans la poubelle et se dirige vers le plan de travail là où il ouvre un tiroir pour en récupérer une grande cuillère. Impose sa présence face à Fallon, s'approche d'elle et plonge sa cuillère dans le pot pour prendre un peu de crème glacée. ﹙ C'est tout ce que tu veux d'moi ce soir ? Mon pot de glace ?   Main libre qui s'appuie sur le bord du plan de travail, son bras nu frôle le sien, léger frisson le parcourt. [/color]  

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Réponse qui te surprend, malice au coin des lèvres, digère peu ce retournement de situation. Toi, qui as pourtant l'habitude de toujours tout contrôler, le voilà qui pénètre une nouvelle fois dans ton esprit. Seulement ? A-t-il déjà quitté tes pensées une fois ? Toujours présent, le garçon n'est pas facile à chasser. Ricanement, feinte l'indifférence. Joue la comédie pour ne rien laisser paraître. Duper l'indubitable. — Et pourtant. Je vis sans toi, tu vis sans moi. Réalité irrévocablement douloureuse. Tu as appris à vivre sans lui et lui sans toi. Et la seule à blâmer dans ce carnage, c'est toi. — Et ça vient de qui ? Des nanas que tu te tapes ? Sourire mesquin, soupçon de jalousie mal placée. Jalousie que tu tentes de réprimer avant de marquer l'ouverture de sa canette par tes pulpeuses. T'échappes ensuite du bourreau voulant absolument réinstaurer une certaine proximité et rejoins rapidement le plan de travail. — Ou inconsciemment t'as senti ma présence parce que c'est la seule qui sait comment t'aider à fermer les yeux et à apaiser tes nuits agitées. Plus fière qu'un paon, tu repousses ta tignasse brune en arrière, marquant ses mots d'un sourire dissimulé. Stupide de croire qu'il aurait encore besoin de toi. Cette époque est révolue, Fall. Entre temps, le garçon a dû sûrement trouver un moyen d'apaiser ses nuits. Mais l'idée de la provocation était trop alléchante. Orbes qui suivent minutieusement ton ex, loin d'imaginer qu'il viendrait à son tour, réduire cette proximité que tu t'efforçais d'entretenir. Déstabilisée, perturbée, les mains moites, le regard qui fuit un instant. Reprends-toi Fallon ! Prise au piège, la bulle se referme, tu n'as d'autres choix que t'y plier. Frisson qui parcourt ton épiderme au contact de sa peau contre la tienne. Tu t'accroches à ses pupilles avec toute la force du désespoir qui t’habite en ce moment. Cœur qui manque un battement avant de s’emballer. Tu relèves le menton pour paraître plus fière et lorsqu'il pique dans le pot, tu t'élances sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille. — Dis-moi plutôt quelles sont ces marques sur ton visage ? Murmure d'une voix suave. Discrète. Façon plus poétique de détourner sa question et aussi parce que ce que tu avais remarqué un peu plus tôt à son arrivé, t'avait inquiété.

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Myocarde  qui ne s’emballe pas tous les quatres jours pour une femme, il n’en a réellement aimé que deux dans sa vie dont Fallon. Après une traversée difficile en raison de sa première rupture, elle lui a prouvé que son cœur n’était pas tout à fait mort, qu’il pouvait battre encore avant de l’achever définitivement par son infidélité. La descente a été difficile, elle l’est encore aujourd’hui. Esquisse un rire bref à sa remarque. Survivre plutôt que vivre , la remarque faite intérieurement parce qu’il s’est juré de ne pas avoir l’air minable. Main traverse machinalement ses boucles ébène, sourire espiègle sur les lippes, il répond, malicieux : ﹙ c’est ça, ouais. je leur fais plus confiance qu’à toi en termes de goût. Le regard piquant, tente d’éveiller sa jalousie, espère secrètement qu’elle le soit comme au bon vieux temps bien qu’il soit révolu. Son corps s’éloigne du sien, encore. Distance désormais raisonnable les sépare. Paroles de la brune qui menace d’éveiller son ressentiment. Il fronce les sourcils, sourire dédaigneux transparaît sur ses lèvres ﹙ La seule ? toujours aussi ambitieuse. Trop fier pour admettre ce qu’il a perdu quand elle a tout foutu en l’air. Le corps se rapproche de nouveau du sien, il ravale son amertume en même temps que sa glace. frisson parcourt son échine alors qu'il perçoit son souffle effleurer le creux de son oreille﹙ résultat d'une baise sauvage. qu'il murmure à son tour au creux de l'oreille de la brune. Prunelles animées de malice, il lui pique le pot de glace ﹙ c'est bon t'as assez mangé, l'reste est à moi. s'enfuit sur le canapé en la narguant tout en reprenant une cuillère de la glace.

 

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Il te cherche clairement avec cette réponse. Secrètement, réveille ta jalousie. Inspire, expire, la paume libre, se resserre tes doigts. Ongles qui creusent ta peau. Puis relâche rapidement. Tu ne peux faiblir, Fallon, tu n'as pas le droit. Tu n'as plus ce droit désormais. D'être jalouse. — Tant mieux pour toi. Amère est le son de ta voix. Ça aurait pu être les mots de trop pour que tu poses le pot et remontes dans la chambre de ton amie, mais non, tu restes pourtant planté ici comme si quelque chose t'empêchait de prendre tes jambes à ton cou. À la place, tu joues la comédie, celle qu'aucun mot blessant ne pourrait atteindre. Même ceux qu'il vient te balancer te touchent en plein cœur. Tu le sais, tu le sais que tu n'es pas la seule à pouvoir apaiser ses nuits. — Vas-y alors, dis-moi que je ne suis pas seule détentrice de ce pouvoir. C'est le moment de prendre ta revanche et blesser mon égo. Attendre que le supplice s'abatte sur toi, c'est ce dont tu dois faire, car tu le mérites. Envie soudaine de fuir son regard, t'échapper de son emprise, certes tu as fauté, mais ça ne veut pas dire que tu n'as aucun remord. Ils sont bien là, te brûlent les entrailles, mais tu ne peux rien faire, tu dois juste vivre avec. Vivre avec et tout encaisser ? Tu peux le faire ? Surtout pas lorsqu'il réduit cette distance et te sort cette pique de merde alors que tu t'inquiètes pour lui. Grogne contre sa joue. Paume qui se pose sur son torse, prête à le repousser de toutes tes forces, à cracher un juron, mais il se dérobe avant et emporte le pot avec lui. Mains qui s'agrippent au bord du plan de travail, équilibre qui te lâche presque tant c'est difficile. Difficile d'être face à lui et de recevoir toutes ces piques sans broncher. Inspire et expire à nouveau. Tente de ralentir tes battements tandis que le sang bouillonne. Les pas qui te mènent jusqu'aux marches dans le but de le laisser seul... Mais... Putain, cette voix maléfique dans ta tête ne cesse de te retenir. Un pied sur la marche, orbes fixant ton ex dans le canapé... Et puis merde. Ton ombre pressent le plancher et une fois derrière lui, penche le corps à son maximum, poitrine généreuse qui s'écrase contre sa nuque, surplombant son corps pour récupérer le pot. Ton pot. C'est le tien maintenant. Tu te redresses et contournes le canapé pour te jeter sur celui d'à côté. — Je suis sérieuse, d'où viennent ces marques ? Tu t'es battu ? Index qui plonge dans le pot pour glisser ensuite entre tes lèvres. Garde ton doigt quelques secondes dans la bouche.