rare les fois où j'étais seule à l'appart depuis que j'avais déraillé. soyons logiques, mes meilleurs amis pouvaient pas passer leur temps à me surveiller. si moi j'allais pu en cours, eux ils devaient continuer d'y aller. c'est un peu grâce à leur emploi du temps que j'avais pu invité lane à venir me rejoindre à l'appartement. j'avais sorti le jeu de société version adulte que je lui avais parlé par message. j'avais pris le soin de retirer les personnages en question de la boîte, histoire qu'on puisse nous même fixer nos propres règles. ça, c'était plus fun. j'avais hâte de le revoir dans un autre contexte et plus intime. « hé castronovo » lâchais-je en lui lançant un oreiller lorsqu'il ouvrait la porte pour débarquer dans l'appart, je riais comme une gamine.

les heures supplémentaires au travail s'enchainent. tu ne rechignes pas devant, tant qu'on te les paient à la fin du mois. t'as pas le meilleur métier du monde et c'était sûrement un peu plus agréable quand tu bossais avec brinley dans ce fameux restaurant italien. journée off, rendez-vous est d'ailleurs pris avec la brune et avec une invitation qui semble plutôt limpide. tu débarques chez elle comme si t'étais chez toi, elle t'avais prévenu de le faire alors tu te faisais pas prier. oreiller que tu te prends semi dans la tête quand tu débarques. tu le gardes entre les mains pour lui jeter -pas très doucement- pour te venger en riant. — déclare pas la guerre morelli accent italien chantant, l'anglais est bon mais approximatif parfois. tu la scrutes de haut en bas. — ça va la momie? ok c'est pas super sympa mais tu tentes la blague quand même. 

avec un bras en moins, je tentais de viser ma cible pour la prendre par surprise. le résultait étant qu'il le pris semi en plein dans la tronche. j'aurais pu faire mieux mais au moins j'avais réussi à le faire rire. et je regrettais presque mon geste, sachant que la vengeance serait pire. évidemment, il gardait l'oreiller entre ses mains avant de me le jeter en retour. faut croire qu'il avait beaucoup plus de force dans son bras, puisque l'oreiller cognait assez fort contre mon visage. « pourquoi pas? ah oui je sais, tu vas partir en défaitiste sinon » répondais-je suivi d'un clin d'oeil. physiquement, il avait pas du tout changé. c'était le même lane que j'avais connu et il était toujours aussi canon. de son côté, il m'observait avant de lâcher une vanne. sa blague m'arrachait un léger sourire -sourire qui cachait une souffrance- « une momie plutôt bien conservée pour son âge! ça va et toi? d'ici je vois tes énormes cernes » demandais-je en l'invitant à se rapprocher pour qu'il vienne s'asseoir à côté de moi.  

oreiller récupérer à la volée, après se l'être pris à moitié dans la face. l'accueil est appréciable, tu reviendras. tu ne peux pas t'empêcher de le relancer, sans maîtriser vraiment ton geste et ta force, c'est à son tour de se le prendre en plein visage. tu grimaces légèrement mais tu ne t'excuses pas pour autant. hausses les épaules à sa remarque. — j'vais pleurer, arrête ironises-tu. tu veux pas déclarer la guerre, tu sais pas t'arrêter et elle n'est pas vraiment en état physique. tu t'approches d'elle et t'installes comme chez toi, bras qui se pose sur le dossier du canapé, derrière sa tête. — et d'plus près, elles sont encore plus grosses? tu peux pas le cacher, t'es fatigué. pourtant, tu t'arrêtes pas, c'est pas ton genre d'être à rien faire. — heureusement que j'suis charmant, ça fait oublier les traits fatigués, hein ? sourire charmeur en sa direction pour qu'elle valide tes dires. t'es plutôt taquin ce soir, et tu risques de t'en donner à coeur joie si elle saisit tes perches.