Ok, tu ne pensais pas que ça allait être aussi mouvementé que ça lors du repas et très certainement que Kaiden n’a pas su où se mettre parmi toutes ses engueulades. Heureusement que ton père est un habitué, qu’il sait parfaitement comment réagir et détourner l’attention lorsque ça se produit. Révélation faite sur tes activités professionnelles actuelle, laissant de côté les délits que tu comptes reprendre, tu pars avec un sourire démoniaque entendant ta mère encore jure. Bientôt elle ne voudra plus te voir et tu seras soulagée de tout. Ce repas t’aura quand même pris toute ton énergie. Toujours remontée contre ta sœur, malgré avoir pris sa défense, vous retournez chez Kaiden. En voiture, tu viens brusquement reposer ta tête contre l’appuie du siège. ❝ Ô la paix, enfin ! J’en pouvais plus. Tu viens attacher ta ceinture et tournes le regard vers le brun. ❝ Désolée, je t’avais prévenu que ça allait être mouvementé. Nous avons échappé à un meurtre s’est déjà pas mal.

Thanksgiving, c'était l'occasion de bien des familles de se retrouver. C'était pas mon cas pour le coup et forcément, j'avais juste pas d'autres choses à faire que t'accompagner au repas familial que t'avais failli louper. J'osais espérer que ça allait apaiser les choses avec Milana. En attendant, c'était silencieux que je te suivais jusqu'à la voiture, cherchant à digérer toutes les infos que j'avais appris aujourd'hui, faisait totalement abstraction de l'engueulade qu'il venait de se produire. C'était pas quelque chose qui pouvait me choquer plus que ça, étant donné que mon enfance avait été construite sur ce schéma. « t'en fais pas pour moi, j'ai l'habitude » que j'disais, sourire en coin, me concentrant sur la route alors que j'avais pris la direction de mon appartement.

Des fois tu devrais te la fermer, mais c’est plus fort que toi, faut que tu l’ouvres constamment. Et lorsque tu vois ta sœur dans cet état, c’est mission impossible, tu ne peux t’empêcher d’en rajouter une couche pour dévier le sujet, comme pour la préserver. Tu as tapé assez fort pour que ça devienne gênant pour les autres, mais pas assez pour toi. Ça serait le comble : avoir cette activité et être gênée. En voiture, tu viens t’excuser auprès du brun. Certes tu l’avais averti, mais ça ne devait pas être aussi mouvementé. ❝ Tu peux dire qu’on est complètement tarés. Ça ne serait que la vérité. Du moins chez les femmes de cette famille. ❝ En tout cas, merci d’avoir été là. Je crois que j’aurai explosé bien plus tôt sans toi. Une main sur ta cuisse suffisait pour te faire comprendre qu’il fallait te calmer.

Rien ne m'étonnait finalement, dans les rassemblements de famille. Si j'avais été plutôt discret, c'était pas le cas de la mère Calloway, qui n'en avait fait qu'à sa tête, faisant sortir de leurs gonds les deux filles. Y compris toi. Ayant dévoilé les aspects de ta vie que, je suppose, tu ne voulais pas qu'elle sache, je me disais quand même que ça avait du te coûter, de tenir tête à cette mère que je trouvais loin d'être exemplaire. « en général, les familles sont pas parfaites comme celles des pubs télévisées » N'émettant aucun jugement direct, j'en pensais quand même pas moins. « tu sais que tu peux compter sur moi » Tête tournée vers toi, main qui lâchait la boite de vitesse automatique pour venir se poser sur ta cuisse. J'étais pas l'exemple parfait d'une famille soudée, ayant moi-même décidé de quitter ma mère pour ne plus subir les sévices qu'elle me prodiguait. Loin de moi l'envie que tu ressentes ce même désarroi à chaque fois que la déception se présente quand il s'agit de sa génitrice. « tu veux aller où ? » On avait l'embarras du choix.

Tu peux attester que les familles parfaites ne sont que des mythes. Ton père est parfait, enfin, quoi que la gentillesse à ses limites qui viennent assez rapidement t’énerver. Trop de gentilles, ça en devient agaçant. Ce n’est plus une question de perfection à ce niveau là, ça devient tout le contraire. T’aimes qu’il y ait du répondant derrière, pas que l’on dise oui à tout ce que tu fais et qu’on te brosse dans le sens du poil. ❝ Hm t’as raison. T’imagines pas vraiment ce que ça doit être. Tête que tu tournes vers lui, tu viens à le regarder avec un petit sourire attendri. ❝ Ouais, je sais, mais je crois que c’est les autre qui ont besoin d’aide, face à moi. Ce n’est pas pour toi que l’on se soucie, mais du vacarme que tu vas laisser sur ton passage. Il n’y a qu’à voir l’état de ta mère après tes révélations, son assiette à dessert laissée de côté. ❝ Hm, on peut passer chez moi et récupérer mes patins ? Petite tête d’ange, tu viens attraper sa main présente sur ta cuisse. L’idée d’aller taper dans quelques palets te plaît énormément.

Cette soirée était loin de vendre du rêve mais au moins, tu t'en sortais indemne pour l'instant et c'était tout ce qui comptait. J'aimais pas qu'on puisse s'en prendre à toi, à Mila, aussi facilement que votre mère le faisait. Souvenirs ravivés par ces paroles blessantes, j'aurais préféré ne pas avoir assisté à ça. Et pourtant, j'avais l'impression que ça nous rapprochait d'avantage. « tu penses que j'ai besoin d'aide face à toi ? je vais engager une sécurité rapprocher alors... » que je disais, tentant l'humour comme arme de décontraction. Roulant en direction de chez toi, je hochais alors la tête. En peu de temps, on se retrouvait en bas de ton habitation. « je t'attends ici » Après tout, chercher des patins, ça ne mettait pas cent ans.

L’ambiance devient alors bien plus légère une fois que vous vous retrouvez tous les deux dans la voiture. Tentant l’humour, il souhaite faire oublier cette tension qui a duré tout le long du repas. Petit souffle amusé, tu le regardes de biais, jouant avec lui, comme à tes habitudes. ❝ Tu devrais peut-être oui. M’enfin on dirait que sait comment apprivoiser les progénitures Calloway. Ce qui est loin d’être donné à tout le monde. Disons qu’il faut surtout le vouloir, car ce n’est pas une mince affaire. Arrivés devant chez toi, t’ouvre la portière pour sortir du véhicule et aller chercher ton matériel. ❝ J’fais vite. Porte qui claque sur ces mots, tu te précipites à l’intérieur de chez toi et t’empares de tes patins mais aussi de ton sac de hockey et de ta cross. Coffre que tu viens ouvrir, tu mets tout à l’intérieur et reprends ta place. ❝ Je crois que je vais avoir besoin de taper plusieurs palais.

Le but étant de faire redescendre la pression, je tentais l'humour comme façon simple de le faire. J'étais pas forcément le plus drôle mais tant que ça fonctionnait, j'étais bien content. « faut croire ouais... je m'en sors plutôt bien, j'admets » La preuve, des semaines et des semaines qu'on se fréquente et je suis toujours vivant et tu veux toujours de moi. Garé devant chez toi, j'attendais, le moteur éteint, que tu reviennes avec tes affaires. Ton défouloir, c'était le hockey sur glace et c'était donc à la patinoire qu'on allait finir tous les deux. Une fois de retour, tu mettais tout dans la voiture, avant de revenir t'installer à côté de moi. « fais tout ce qu'il faut pour faire redescendre la pression » Sourire esquissé timidement avant de remettre le contact et partir en direction de la patinoire. En dix minutes, on y était. Peu de trafic, c'était à notre avantage. « je pense que c'est mieux si je te regarde des gradins... » Pas envie de me recevoir un palet envoyé trop vite, trop fort... trop haut.

❝ Plus que bien même. C’est pas évident. T’as évolué en dresseur de dragons. T’es pas fier de ça ? Mieux qu’un dresseur de pokémon. Il devrait être fier de ce canalisateur qu’il représente pour toi, ou même cet ami qu’il est pour ta soeur. Il ne semble pas vraiment réaliser quel exploit il a fait. Baiser que tu viens déposer sur l’une de ses joues, tu pars à la recherche de tes patins et reviens avec finalement tout ton matériel de hockey. ❝ Je vais tout faire péter. Tu t’imagines déjà devant la cage prête à tirer palet sur palet, imaginant une certaine personne au milieu. Y a rien d’aussi libérateur. On dit de toi que tu es dotée d’une certaine violence et tu es assez d’accord avec cette image. Disons que tu fais tout pour te libérer de certaines tensions. ❝ Mais non t’inquiète, viens on va continuer ta progression sur la glace. Bientôt tu vas devenir un tueur au hockey. Tu n’es pas certaine de ce que tu avances, mais qui sait, il est excellent à la boxe, il peut tout autant se lâcher avec la crosse.

« si si, très ! » Après tout, plusieurs mois à te côtoyer et maintenant, je savais plus ou moins comment tu fonctionnais, comment te parler pour ne pas te trigger ou ne pas te braquer. Tu n'étais pas forcément une femme fragile ou quoi, au contraire. Indépendante - peut-être un peu trop même - et débrouillarde, tu avais cependant ce côté tendre qui me plaisait. Tu me laissais m'occuper de toi quand t'en avais besoin et c'était une des raisons qui faisaient que je craquais pour toi. Un peu plus chaque jour. Tes affaires dans le coffre, on se rendait alors directement à la patinoire où pas grand monde n'était présent, à notre plus grand bonheur. Pour le coup, j'avais envie de rester dans les gradins pour ne pas faire face au dragon que tu pouvais être avec les patins à glace. « j'ai pas envie de mourir parce que tu auras lancé trop fort un palet et que je me le serais pris là où il faut pas... » En aucun cas je ne voulais être le gardien du but que tu viserais. « j'aime bien côtoyer le dragon que tu es mais je préfère rester indemne.... »