Salon envahit par la délicieuse odeur de bouffe soigneusement préparé par tes mains. Pas souvent que tu t'adonnes à cette tâche pour quelqu'un Fallon. Mais il ne te déplaît guère de le réaliser pour lui. Froid mordant au rendez-vous, tu fermes les rideaux de ton penthouse pour éviter aux voisins d’en face d’assouvir leur curiosité malsaine en observant l’intérieur et surtout parce que t'étais en beauté ce soir. Belle robe bleu dont la couleur se marie parfaitement à ton teint. S'il s'attend à te découvrir dans une robe rouge, toi, ce soir, c'est quelque chose de moins cliché que tu proposes. Néanmoins, tu as quand même pris soin de mettre un string en dentelle rouge histoire de satisfaire ses attentes. Tout était prêt dans une ambiance assez exotique, calme, fond de musique légère, il ne manquait plus que l'invité de marque. Garçon, qui d'ailleurs marque sa présence en faisant retentir la sonnerie. Pieds nus, ta silhouette s'élance pour aller ouvrir la porte tandis que le bruit de pas en fond annonce ton impatience. — Bonsoir, jeune homme... Battements de cils, orbes qui glissent sur sa carrure avant de remonter s'ancrer dans les siens, porte qui s'ouvre plus largement pour lui céder le passage et par là même occasion, découvrir ta tenue. — J'espère que tu apprécies les plats exotiques ? Tu vas goûter à un colombo fait maison, c'est épicé... Un peu comme moi. Comparaison amusante, c'était plus fort que toi. Refermant la porte accompagné d'un sourire espiègle, tu l'invites à prendre place sur le tapis autour de cette petite table basse bien dressée devant la cheminée.

trop tard. impossible de reculer, face à la porte encore close sur les promesses. bien teasées, tissées sur l'écran. lassée par le jeu, tu grognes quand la partie s'éternise fallon. toi tu veux compter les points, toucher les mots. tu veux plus te cacher derrière l'écran, derrière l'excuse de tes infidélités pour prendre la fuite face à l'attrait. l'invitation acceptée; freine le trop tard. pression de l'index pour faire tinter la présence. lumière arrive trop vite sous les orbes, ouverture balance le cocktail du sucre de ton parfum et de l'arôme doré de la cuisson. voile bleu force à déglutir, laissent les yeux retracer les coutures. exquise. même sans l'aura du carmin. rictus se dessine sur les lippes quand les prunelles se résignent à remonter chercher les tiennes. - salut.. j'ai dû me tromper d'porte, c'est pas ce que j'avais commandé. feint l'erreur, entre quand même. sobriété froide découvre ton antre. décoration étudiée, comme une toile qui attend le coup de pinceau final. de toutes les couleurs. laisse glisser le cuir de la veste des épaules avant de  s'échouer sur le dossier du canapé. découvre l'ambiance tamisée, minutieusement préparée. - tu m'avais caché que t'étais mariable. mord la distance, s'approche plus près du fruit trop longtemps défendu. perle de sucre sur la langue, plus habitué aux couloirs qu'aux dîners. - j'aime bien quand c'est pimenté, je compte bien tout goûter. sans exception. laisse planer l'énigme avant de s'installer sous les ordres de la maîtresse de maison. réchauffé par les flammes dansantes dans la cage.

Secrète volupté à s'en damner, face à toi, enfin le garçon, plus aucun droit de reculer. Pinçant ta lèvre lorsqu'il feint l'erreur, tandis que tu laisses encore une fois vagabonder tes yeux et ton esprit au travers de ses billes profondes. — Désolé. J'suis pas trop fan du cliché. C'est mieux que ce que t'avais commandé, non ? Teintées d’une encre indélébile, tes prunelles le suivent à nouveau dans le salon, ne ratant ne serait-ce qu'un détail de son corps bâti à la perfection. Perdu dans tes émotions, tu as mis aux bûchers certaines convictions pour profiter pleinement de cette soirée. Logiquement, tu l'aurais invité au restaurant pour t'éviter de mettre la main aux fourneaux, mais bizarrement, parce que ce n'était pas un garçon lambda, tu n'avais qu'une envie depuis longtemps, lui mettre plein la vue et laisser une trace indélébile à son esprit. — N'exagérons pas non plus. Je suis bourrée de surprises, j'cache de nombreux talents, je pourrais même me fondre dans n'importe quel décor, mais une bonne épouse ? Je n'y crois pas trop. Et loin de toi, l'envie d'y penser. Distance qui s'envole lorsque qu'il se rapproche de toi, un pas en arrière, absorbé par son aura imposante, la boule au creux de l'estomac, l'effet qu'il te fait, c'est juste impossible... Avale difficilement ta salive en détournant le regard. Le garçon s'installe confortablement et rapidement, tu tournes le dos, l'ouverture de ta robe jusqu'à la naissance de tes fesses, mets en valeur une démarche sexy, voulu, exprès, jusqu'à disparaître de son champ de vision. Tu reviens quelques minutes plus tard, vos deux plats en mains, tu disposes du sien devant lui avant de poser le tien. Les verres et le vin déjà présents sur la table. Tu t'installes à ton tour sur le tapis, jambes pliées et regroupées sur un côté, longue fente qui laisse entrevoir tes cuisses lisses et brillantes. — Dis-moi ce que t'en penses. Je suis assez impatiente que tu goûtes. Qu'il te goûte plutôt, mais oui, tu espères vraiment qu'il aimera déguster ce plat, autant qu'il aimera te déguster, toi.