Boucle vicieuse. Formée par le flot de ses pensées. L’œil fixe, mais l’esprit absent. Perdu par le ton monotone du conférencier qui domine l’assemblée. L’ombre attend. Occupé par la machine qui tergiverse sous sa boîte crânienne. Et quand enfin, résonne la fin, il se glisse parmi les premiers fuyards. Plongé dans la melée d’une fin de matinée, il se dirige vers la Dudley. Sous ses pas, crissent les dernières feuilles mortes. L’accompagnent jusqu’à la porte d’entrée. Porte qu’il pousse pour rencontrer un calme peu commun pour la confrérie. Vision qui ne rencontre que le vide. Attire alors, la chevelure dorée. Dévoile sous ses yeux, la jeune femme. Elle qui patiente. Siloé. Prénom qui s’immisce. Rappel à lui, le déjeuner du midi. Il ne fait jamais ça Scott. Payer à manger à une meuf qu’il connaît à peine, mais l’idée c’était présentée à lui sans qu’il puisse la décortiquer. « Salut » Leger sourire. Étire ses lippes. De ses émeraudes, il détaille rapidement la blonde. Fidèle à ses photos. « Tu viens d’arriver ? »

« Pizza, c’est bon pour toi ? » Face à lui. Observe la crinière blonde qui entoure son ovale. A lui, l’apparence éveil un souvenir. C’est l’impression qu’il a depuis qu’ils se parlent sur meetsme. Ça a mis du temps à lui venir, mais maintenant qu’il l’a face à lui, il se rappel. Il sait où est-ce qu’il l’a déjà vu. « T’es dans l’équipe des cheers ? » Pose la question, alors qu’il connait déjà la réponse. Lena est son ex. Il lui était arrivé une ou deux fois de venir la chercher après des entrainements. Et il l’avait vu. Elle. La blonde au milieu de la marée. Rapidement. Sans forcément y faire attention, parce que l’esprit était trop centré sur la brune. Quoi qu’elle dise.

Co-capitaine. S’abat sur lui, les mots. Ramène la présence du passé. « Fan non. » Se retient de sortir une connerie. Le genre qui pourrait questionner, parce qu’il refuse. De la rendre plus matérielle. « Mais il m’semblait de t’avoir déjà vu quand j’allais à la salle. » Vers la sortie, il ouvre la marche. C’est pas son genre à Scott. D’emmener une meuf mangée sans la connaitre. Pour être honnête, ça le sort de sa zone de confort. Et c’est peut-être pas plus mal. Froideur de novembre. Prend l’ombre d’assaut. S’insinue en lui, la brise glaciale. « J’sais pas s’tu connais la pizzeria qui s’trouve à côté du campus ? » Le regard sur l’horizon, il tourne son ovale vers elle. Observe son profil. « C’est là que je t’emmène. »