Le cœur sur la main, c’est une phrase qui pourrait caractériser l’amérindienne. Oui, elle fait partie de ceux qui sont toujours prêts à aider. Puis, il faut aussi avouer que pour le babysitting, c’est son instinct maternel naturel qui a, avant elle, parlé. Son numéro de téléphone, elle l’avait donné à l’une de ses voisines avant d’apprendre son état, car son affection pour les enfants, elle ne s’est pas manifestée récemment, non, Haiwee, elle a toujours voulu être maman. C’était en elle, bien caché, depuis vingt cinq ans.

Alors quand Venus l’a finalement contacté, elle a directement accepté. Elle n’a même pas pris le temps de réfléchir, d’hésiter, malgré le fait qu’un enfant de presque huit ans, ça peut paraître plus compliqué qu’un bébé. L’étudiante est loin de reculer, au contraire même, c’est un défi qu’elle a hâte de relever. De fait, elle a pris rendez-vous avec ladite Venus, afin de réaliser un premier contact. Sans trop savoir si elle en boit, elle a acheté deux gobelets de café, et dans le cas où son fils serait là, elle a pensé à prendre un chocolat. Dans le pire des cas, elle boira les deux cafés et donnera à Venus le dernier. Assise sur son banc, elle calcule tout et n’importe quoi. Il faut croire que c’est un bordel désorganisé dans la vie actuelle d’Haiwee. Et ses doigts la démangent tant elle a envie d’envoyer un message à Sheng juste pour savoir ce qu’il fait, guidée par cette peur de le voir la laisser depuis qu’elle lui a annoncé. Dans l’attente mais surtout égarée dans ses réflexions, elle fait preuve d’impolitesse, parce qu’elle porte la boisson à sa bouche, sans attendre de voir sa potentielle future patronne arriver. La main sur son ventre, couvant en un acte manqué, son bébé.

La semaine est particulièrement compliquée. Même si elle est sensée être heureuse parce que j'ai le plaisir d'être en couple avec Arlan, l'ombre de son passé vient toujours me rendre maussade. Je garde la tête froide parce que je veux croire en lui, en nous. Qui plus est, il a ouvert la voix pour en parler à Adrian. Je me sens réconfortée de l'aide qu'il me porte vis à vis du petit. Mais j'ai aussi besoin d'aide pour pouvoir avoir mes moments avec Arlan ou mes autres moments pour moi-même; ma petite voisine est sympathique mais d'un certain âge, je l'ai beaucoup trop sollicité cet été. Je voulais qu'elle se préserve et elle m'a conseillé l'aide d'une certaine Haiwee. Alors que je laisse @Arlan Geddes et Adrian s'occuper non loin de moi, je rejoins Haiwee qui m'attends déjà. -- Bonjour... Haiwee, c'est ça? je remarque qu'elle est jeune et à ce que m'a dit la voisine, c'est une jeune femme bienveillante et très sérieuse. Elle n'en a dit que du bien à son égard. Ce qui me mets en confiance. -- Je suis enchantée de faire ta connaissance ! Avec la chaleur américaine qui me caractérise, je lui gratifie d'un regard tendre et doux alors que je m'assois à ses côtés. -- Nous t'avons pas trop fait attendre ? On faisait une balade à vélo aujourd'hui! je remarque qu'elle a pris des gobelets. C'est vraiment prévenant de sa part !

Son temps d’attente n’est pas des plus longs, et Haiwee se laisse toujours aller à ses réflexions, le regard fixé sur tout et rien à la fois, jusqu’à ce qu’elle s’égare à observer un groupe de trois. Une jeune femme, celui qu’elle devine comme son compagnon, ainsi qu’un petit garçon. Une image qui lui donne envie, un tableau qu’elle voudrait considérer comme celui de sa future vie. Si seulement Sheng le voulait aussi. Même s’il semble accepter de plus en plus son choix, petit à petit.

Alors elle ne remarque pas directement que la jeune femme qu’elle contemplait s’approche d’elle, et l’apostrophe d’une salutation qui la tire de ses songes au goût d’irréel. « Bonjour... Haiwee, c'est ça ? » Elle relève ses iris afin de les planter dans les prunelles de celle qui l’interpelle. Elle approuve, du coup, d’un mouvement de tête franc, « Je suis enchantée de faire ta connaissance ! » Elle paraît enjouée, sincère, l’amérindienne comprend derechef que ce n’est pas qu’une marque de politesse. « Nous t'avons pas trop fait attendre ? On faisait une balade à vélo aujourd'hui ! » La toile se révèle donc être encore plus parfaite que ce qu’elle le laissait penser. Et elle se sent presque stupide avec ce gobelet qu’elle lui tend, réprimant tant bien que mal une grimace désolée. « J’aurais dû en prendre deux autres en plus de celui-là... Enfin, un café et un chocolat. » Mais il faut l’excuser, elle pensait que cet entretien, ce serait à deux qu’il se ferait. « Mais je suis bien Haiwee et je suis tout autant enchantée. » Appréhendant quelque peu les potentielles questions que la brune pourrait poser à son sujet.

Je ne peux nier que je détaille chaque réaction de la jeune femme. Je ne la connaissais pas et elle allait s'occuper de mon fils à plusieurs reprises. Alors je voulais être sûre qu'elle était une femme sérieuse. Même si j'ai confiance en ma voisine, elle a 70 ans et pourrait se faire avoir. Cependant, je remarque déjà l'attention de l'étudiante en apportant des boissons chaudes. Elle me le tends et je le prends, toujours souriante. -- Ce n'est pas très grave. Ils vont s'occuper tous les deux ! Ils prendront pas forcément le temps de boire ! Je souris avec tendresse en regardant mes deux hommes s'amuser au loin. Je m'assois à côté de la brune alors qu'elle se présente à moi. -- Et j'en oublie pas de te présenter mon fils. Adrian. Je lui montre le petit garçon de bientôt 8 ans qui joue sur l'air de jeu avec mon petit-ami. Arlan. -- Et avec lui, c'est mon petit-ami, Arlan. Il n'est pas foncièrement la raison dont j'ai besoin d'une babysitter mais c'est vrai que ça va me faciliter nos rendez-vous ensemble. Je goûte au café qu'elle m'a offert avant de reprendre. -- Alors Haiwee, tu as l'habitude des enfants ? parce que ça conditionne un peu comment ça pourrait se passer à l'avenir. Même si je sais, par chance, que mon fils n'est pas un enfant difficile à gérer.

Encore penaude de ne pas avoir prévu pour les garçons qui l’accompagnent des boissons chaudes, elle tente de dissimuler son ressenti derrière un sourire et sa politesse. Même si Venus efface son oublie d’un ; « Ce n'est pas très grave. » Si elle le dit, Haiwee ne va pas s’en rendre malade, elle tente de relativiser, ce n’est qu’une petite erreur qui ne va pas lui coûter ce possible travail, « Ils vont s'occuper tous les deux ! Ils prendront pas forcément le temps de boire ! » Après tout, elle le sait mieux qu’elle puisqu’elle les connait, alors l’amérindienne approuve d’un mouvement de tête et clôture avec ce dernier, le sujet.

Alors d’un mouvement, elle désigne le petit garçon qu’Haiwee avait déjà deviné comme le sien, « Et j'en oublie pas de te présenter mon fils. Adrian. » un sourire léger sur ses lèvres, elle assimile le prénom et la silhouette de l’enfant, « Et avec lui, c'est mon petit-ami, Arlan. » une fois encore elle opine, regardant la silhouette du jeune homme ce coup ci, et buvant une gorgée de café, elle écoute Venus la questionner. « Alors Haiwee, tu as l'habitude des enfants ? » Oui et non à la vérité, du coup, elle hésite quant à la réponse qu’elle devrait lui donner… Elle doit tout bonnement faire un choix entre le mensonge et l’honnêteté. Mais rien qu’à envisager mentir, elle entend son cœur palpiter. Elle ne sait pas prononcer autre chose que la sincérité. « Je me suis occupée d’enfants plus jeunes, pour être honnête. » mais ils sont connus pour être plus difficiles, alors ça va jouer en sa faveur peut-être. Un sourire contrit dessiné sur sa bouche, « Mais je suis patiente, investie dans tout ce que je fais et je crois que de manière générale les petits m’aiment bien. » Elle tente de se vendre, comme elle le peut, de sortir des arguments et de montrer qu’elle est prête à s’investir et pas qu’un peu.

Après les présentations de mon fils et de mon petit-ami, je me concentre sur Haiwee. J'ai envie d'apprendre à la connaitre pour me faire une idée de sa part. Je commence un peu à la cerner malgré que ce ne soit que le début de notre rencontre. Elle m'explique son parcours vis à vis des enfants. Elle me parle du passé, sans notifier le présent, ce n'est donc pas récent. ça ne reste pas moins une expérience à prendre en compte. De toute façon, je sais que ça sera surtout le soir que je ferais appel à elle ou en journée, si cela est vraiment nécessaire. ça dépendra aussi de ses disponibilités. Je ne peux pas m'empêcher d'échapper un petit rire lorsqu'elle arbore sa motivation. Ce n'est pas pour me moquer mais je trouve ça mignon. -- Ne t'en fais pas, c'est du babysitting, je vais pas te demander une expérience de 10 ans non plus. Ton sérieux est ce qui m'importe pour m'assurer que mon fils est entre de bonnes mains et en sécurité quand je sors un peu. Je saisis qu'elle veut me convaincre mais ce qui m'importe le plus, c'est ce qu'elle était réellement. -- Je ne t'embêterais pas longtemps avec mes questions mais je voulais savoir qui tu es. Parles moi de toi. en dehors de tes capacités à t'occuper d'un enfant. Je bois un petit peu le café qu'elle a apporté. J'entends les rires et mon regard se perd quelques secondes vers Adrian et Arlan qui sont en train de jouer ensemble. Puis je reporte mon attention sur l'étudiante.

Elle s’efforce de se vendre, de montrer ses capacités, de lui prouver qu’elle est celle dont elle a besoin. Que mieux que l’amérindienne, il n’y a pas et que son fils, elle ne l’abimera pas. Mais la réaction de Venus tend à la surprendre, il est clair qu’à son rire, elle ne s’attendait pas. Elle s’interroge même, sans savoir à quel moment elle a pu déconner, comment et pourquoi elle s’est laissé aller à rigoler. Cela dit quand elle reprend la parole, c’est un peu plus qu’elle comprend. « Ne t'en fais pas, c'est du babysitting, je vais pas te demander une expérience de 10 ans non plus. » Elle pourrait, après tout, c’est ce qu’elle possède de plus cher qu’elle s’apprête à lui confier. En tous cas, c’est de cette façon qu’Haiwee compte le faire lorsqu’elle sera dans l’obligation de faire garder son propre bébé. « Ton sérieux est ce qui m'importe pour m'assurer que mon fils est entre de bonnes mains et en sécurité quand je sors un peu. » Alors si c’est ce point qui l’intéresse, Haiwee peut jurer qu’il n’y a pas de personne plus sérieuse qu’elle. Plus douce et attentionnée, aussi. C’est une vraie ligne de conduite dans sa vie. « Je ne t'embêterais pas longtemps avec mes questions mais je voulais savoir qui tu es. » Mais elle n’est pas embêtée, au contraire, c’est un entretien d’embauche qu’après tout, elle est venue passer, « Parles moi de toi. En dehors de tes capacités à t'occuper d'un enfant. » Mais parler d’elle n’a jamais été son fort, parce qu’elle se sent différente des autres la plupart du temps, car elle ne ressemble en rien aux autres gens. Elle boit une gorgée de son café, prenant la peine d’inspirer longuement afin de se donner une seconde de réflexion, détermine par où elle a envie de commencer. « J’ai grandi dans le Wyoming, je suis ici pour mes études principalement… » inutile de lui donner les véritables détails, elle n’a besoin que des grandes lignes, « J’étudie le journalisme à Harvard, d’ailleurs. » il y a une once indéniable de fierté dans le timbre de sa voix, Harvard, ce n’est pas rien, elle le sait bien. « Mhm… Je suis en couple depuis plusieurs mois, il sera peut-être amené à le croiser parfois, si ça ne te dérange pas. » Même si la brune peut parfaitement comprendre que c’est une chose qui pourrait être prohibée.