so that this never happens again
with @Ilan Vanderbilt
6 novembre 2023
boston police department, city center
agression sexuelle


Première fois que j’ai remis les pieds en cours depuis la soirée d’Halloween. La boule dans la gorge, nœud dans l’ventre. Long pull, jean, inconsciemment, j’me suis cachée sous une masse de vêtements. J’ai passé ma journée à regarder l’sol pour éviter d’croiser des regards. Peut-être l’sien d’regard, celui d’mon agresseur. Enfin, je n’étais même pas sûre qu’la police considérerait ça comme telle. Peur d’passer pour une folle. Pour une menteuse. La fin de la journée arrive, et j’ai l’impression d’retrouver mon souffle que j’contiens depuis que j’ai mis les pieds dans l’enceinte du bâtiment en retrouvant Ana. J’suis certaine que je l’étouffe dans les bras. Le trajet jusqu’au commissariat est calme, un baiser sur la joue, et un merci d’être là pour ma meilleure amie. J’aurai sûrement sombré sans elle depuis bien longtemps. Silence qui s’installe avant de décider à descendre de la voiture. Le temps qui est au ralenti. Dernière hésitation avant d’franchir les portes du commissariat. Larmes aux yeux. Toutes les peurs qui remontent à la surface. Yeux qui se ferment, longue inspiration avant de pénétrer à l’intérieur. Pas lourds qui avancent jusqu’à l’accueil. « Bonjour ça serait… ça serait pour déposer une plainte… » Voix tremblante, regard qui scrute l’environnement. Pas très sûre d’elle la Carlson. Puis l’attente dans la salle d’attente, qu’on vienne me chercher et s’occuper d’mon cas. Les doigts qui jouent entre eux, regardant dehors si Ana attendait dehors où si elle était rentrée en attendant. L’espace d’quelques secondes, j’pense à fuir et rentrer chez moi. Mais je n’peux pas prendre l’risque qu’une autre subisse ça. Ou pire.

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with @Aurea Carlson
6 novembre 2023
boston police department, city center
agression sexuelle

c'était ta journée de reprise aujourd'hui. tu avais pris quelques jours off, histoire de te reposer après l'explosion survenu la nuit d'halloween. tu avais été réquisitionné, toi et tes collègues, pour venir sécuriser le secteur. ne n'est pas dans tes missions habituelles que d'intervenir pour quadriller une zone de danger sauf lorsqu'il y a des évènements de la sorte. la journée était plutôt calme et tu avais eu le temps de traiter des dossiers et de te mettre à jour sur les dernières enquêtes en cours. debout à faire les cents pas devant un tableau qui réunissait un tas de paperasse de recherche, le téléphone de la pièce sonnait, te ramenant à la réalité. combiné que tu portais à ton oreille, la secrétaire te faisait part de la présence d'une jeune fille qui venait pour déposer une plainte. tes collègues occupés, c'était toi qui t'y collais. la plainte était loin d'être la partie la plus simple de ton travail. tu terminais ta tasse de café avant tout, histoire d'avoir un peu d'énergie. dans le couloir au loin, tu découvrais une jeune fille qui semblait avoir approximative l'âge d'une tes soeurs. ça te minait toujours le moral, et pourtant, c'était ton combat perpétuel ce boulot. — mademoiselle carlson? disais-tu en s'approchant de la brune. — vous voulez bien me venir avec moi? tu l'invitais à te suivre dans la pièce destinée aux prises de plaintes. tu tournais les talons pour te diriger vers la pièce, porte que tu ouvrais et tu attendais qu'elle y entre pour refermer derrière vous.

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6 novembre 2023
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agression sexuelle


Le temps semble interminable. J’remet en question ma venue ici un milliard d’fois, et à chaque fois, j’ai les paroles d’Ana qui m’revienne en tête de ce que cet individu – on n’peut pas parler d’un homme – pourrait continuer d’faire. Ça m’semble tellement inconcevable. Pourtant, j’dois faire preuve d’un courage que je n’ai pas pour ne plus qu’ça arrive. La gorge sèche, clouée sur ce siège inconfortable. J’sursaute, perdue dans mes pensées quand j’entends mon nom. Pas certaine d’être prête à reparler et revivre cette soirée. Dont les souvenirs sont flous par moment. « Oui. » En m’retournant vers cette voix. J’ai toujours évité la police jusqu’à maintenant, et voilà qu’aujourd’hui, j’me retrouve à demander leur aide. Secouant la tête pour chasser, ces pensées. « J’vous suis. » Me levant, regardant autour d’moi. Pourquoi j’ai cette sensation que c’est moi la coupable ? Comme si, c’était moi qui avait quelque chose de mal. La porte s’ouvre. Mon corps s’faufile timidement vers l’intérieur. Pas franche pour le coup, sans trop savoir quoi faire, quoi dire. Par quoi j’commence ? Je n’en sais rien. Peut-être que j’aurai dû demander à Ana d’me suivre… Dimitri aurait sûrement eu honte d’moi, Sybil n’aurait pas tenu son calme, Lena, Scott… ou ma mère ? J’réalise qu’elle n’sait même pas c’qui m’arrive, qu’pour elle, j’suis certaine en train de décuvée d’ma soirée d’la veille. J’lui ai rien dit, ça ne m’a même pas traversé l’esprit en fait. Ce qui renforce encore plus mon insécurité du moment. Finissant par m’asseoir, et attendre les instructions, les questions. Simplement un « Merci d’me recevoir. » qui s’échappe d’mes lèvres.

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6 novembre 2023
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agression sexuelle

escaliers que tu dévales pour rejoindre la partie du commissariat qui reçoit le public et quitter l'étage de ton bureau. la plaignante est une jeune femme, brune, plutôt jolie et apprêtée. le profil type des étudiantes qui se font agresser la nuit alors qu'elles ont un peu bu. soupire intérieur avant de te lancer dans le grand bain et aller au devant de la demoiselle. dans l'une des salles où les plaintes sont recueillies, tu tires l'une des chaises pour qu'elle s'installe et laisses un silence s'installer. tu ne veux pas être pressant voire même oppressant. tu fais le tour du bureau et avant de t'assoir, tu sors une petite bouteille d'eau rangée dans un placard en hauteur et tu lui tends. tu sais que ce n'est pas un exercice facile ce qu'elle s'apprête a réalisé. sourire esquisser à ses remerciements, c'est ton travail et tu considères que personne n'a a te remercier pour cela. tu tires ta chaise pour t'assoir en face de la jeune femme, de l'autre côté du bureau. — est-ce que vous pouvez me dire pourquoi vous êtes là? ta voix est douce et apaisante, le but est de la mettre à l'aise le plus possible. — il n'y a pas de règles ici, pas de honte à avoir et pas de termes à ne pas employer.. si elle veut être grossière, tu t'en fou, si elle veut raconter les choses dans le désordre total, tu t'en fou aussi. la finalité est que tu comprennes pour retracer au mieux sa plainte. — prenez votre temps.. commencez par me donner votre identité par exemple. des choses simples pour commencer. tu ouvres l'ordinateur pour prendre en note ce qu'elle s'apprête à te livrer.

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6 novembre 2023
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Bouteille d’eau que tu poses sur l’bureau et qui m’sort d’mes pensées. Lesquelles ? Tellement d’choses se bousculent dans ma tête, assise, m’dandinant mal à l’aise d’être là. Rebelle dans l’âme, jamais je n’aurai pensé finir dans c’genre d’endroit. Pourtant, j’dois m’y coller, peu importe c’que ça adviendra. Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi vous êtes là ? J’entends la voix, la bouche s’ouvre, mais aucun son n’sort. Alors j’écoute la suite. Pas de honte, parler librement. Comme si on lisait dans mes pensées. Les secondes qui passent semblent interminables, le pied qui tapotent le sol, nerveusement. « Je… » P’tin inspire Aurea, c’est n’est rien ça. « Je m’appelle Carlson Aurea … j’ai … j’ai 25ans … j’étudie à Harvard. » C’est désastreux c’que j’bafouille. Pourtant des entretiens, j’en ai fait, c’est le B-A BA que de s’présenter au près d’quelqu’un. « J’suis originaire de San José, San Francisco. » Aucune idée de si c’était c’que tu voulais entendre d’moi. Quoi dire d’plus à mon sujet ? J’suis juste une fille lambda, et j’suis pas certaine d’avoir plus d’chose à dire me concernant. Rien d’intéressant pour c’qui suit j’imagine. J’inspire, le nœud à la goge qui m’oppresse d’plus en plus. Le cœur qui s’emballe par la peur. « J’suis là parce que… j’suis là parce que… » Bouteille d’eau que j’ouvre, boire une gorgée qui manque de m’étouffer, passant difficilement. « J’ai été drogué… on a failli.. »regard fuyant, priant l’ciel qu’tu comprennes malgré pas non croyance. J’sais que c’était une drogue, mon état était loin d’être normal. Et je n’connais pas un milliard d’drogues qui poussent une fille à céder aux avances d’un inconnu. Mèche de cheveux entre les doigts, mains moites. Il n’manque que les larmes à l’appel pour l’instant.

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6 novembre 2023
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agression sexuelle

ce n'est un exercice facile pour quiconque que de s'épancher sur le récit de son agression. tu sais à quel point ces évènements laissent un souvenir traumatique chez les victimes. alors, si tu peux apaiser un peu leur douleur, avec des mots, en les rassurant et en faisant au mieux ton travail, tu le fais. tu comprends rapidement que la jeune femme n'est pas à l'aise et ne sait trop quoi dire. elle balbutie, chercher ses mots et a du mal à expliquer les choses. — ok c'est super aurea tout ce que vous m'avez dit. paroles encourageantes que tu lui offrait alors que tu tapais son identité sur l'ordinateur. rapide coup sur le clavier avant de repasser tes yeux de l'écran à elle. — est-ce que vous sauriez me dire où vous étiez? plutôt que d'insister sur le font du problème, t'essayes d'en comprendre les formes. tu ne veux pas y aller trop franchement mais tu sais bien qu'il faudra qu'elle passe par un moment moins facile où elle devra verbaliser les choses. — et peut être si il y avait des témoins? ça aiderait beaucoup pour la suite.