Tu te redresses en un sursaut, brusquement réveillée par les images qui traversent ton esprit. Quelle heure est-il ? Dans le ciel, la lune épiait son chagrin, encore trop haute pour que ne se lève le Soleil. Tu redresses le menton vers l'astre qui t'espionnait, laissant un long soupir rejoindre les étoiles. Finalement, c'est tout ton corps qui émerge et se lève. Tes pas te mènent jusqu'à la salle de bain où rapidement, tu débarrasses ton corps de tout cauchemar. Rien de mieux qu'une douche froide pour te remettre les idées en place. Habillée, tu décides de te laisser embarquer dans une petite promenade. Tu as aussi entendu qu'il y aurait une fête dans le centre et ta nature curieuse, te pousse à y aller pour jeter un coup d'œil. Sur le chemin, perdue dans tes songes, tu n'as pas senti cette présence fouler ton épaule avec tant de précipitation, alors quand on vint à te parler, tu te retournes, les yeux venant se poser sur celui qui t'a retenu, découvrant ainsi son visage. — Vous auriez pu vous excuser mademoiselle ! Les sourcils froncés, il est sûrement tombé sur la tête, ou alors c'est juste une technique de drague ? — C'est vous qui m'avez touché l'épaule monsieur. Voix extrêmement calme. Il ne sert à rien de s'exciter. Mais une chose est certaine, c'est que ce gars ne te lâchera pas l'affaire de si tôt et tu vois bien que maintenant, il veut juste gratter un moment. Supercherie découverte. Il se lance dans un monologue interminable. Y a-t-il une âme charitable qui pourrait te sortir de là ? — Alors je vous arrête tout de suite, j'attends mon petit ami ! Il n'a pas l'air si vieux pour appuyer le vouvoiement, mais ça t'amuse de jouer les insolentes.

l'appel de la nuit. encore. toujours lui. à errer sur le bitume. défilent, les pierres des murs apprises par cœur, maîtrise du secteur. rituel des mêmes sentiers, rencontre les mêmes visages familiers à l'écart des fourmilières. remet les sachets, se dédommage des billets. vendeur de petite mort, avorteur de sevrage. hochement de tête entendu, jusqu'à la prochaine dose. le timbre cristallin sous la lune, résonne l'irritation. les silhouettes émergent à l'angle de la rue. scène typique des entrailles de la nuit, à l'heure où la dépravation prend plus la peine de s'maquiller sous les faux semblants, dénoue les ficelles du masque. vérité aride ; les loups crient famine et les agneaux gagneraient à rester dans l'enclos. les traits se distinguent plus nettement à mesure que les pas grignotent la distance. évalue les risques ; minimes. loup visiblement plus bourré que garou. effluves trop bien connues du sky quand le parfum arrive jusqu'aux narines. prêt à laisser la proie se dépêtrer quand l'opale noir le reconnait. mirage matérialisé. silhouette tangible, extirpée de l'écran. toi. fallon. demi-tour annulé, l'occasion est trop belle et toi aussi, tu l'es. - désolé, j'ai eu un peu d'retard ! rictus malsain étire les lippes quand le bras passe autour de ta nuque, les iris qui détaillent les traits d'ton profil, longtemps imaginé. rencontre hasardeuse, regard qui jongle une demie seconde entre tes émeraudes. se détourne, retourne à la bête. teint blafard sous l'éclairage. - c'est ton père ? enfonce le clou que t'as déjà planté. le souffle chaud vient faussement murmurer entre tes mèches blondes, sans discrétion. - tu m'as pas menti pour ses problèmes d'alcool.. la main qui déserte, frôle tes côtes pour aller se tendre devant l'inconnu, prête à la serrer. sourire forcé, prunelles noires plantées dans les siennes pour passer l'avertissement en douceur. - josh, enchanté.

Le mec n'a pas l'air de prendre au sérieux tes aveux. — C'est typiquement ce que vous sortez vous les meufs pour vous débarrasser d'un inconnu qui veut juste boire un verre avec vous en tout honneur. Sourcil haussé, tu te doutais bien qu'il n'eût gobé aucune de tes paroles. Mais tu insistes, Fallon, parce que tu es têtue et parce que ça te fait kiffer de tenir tête à ce genre de personne. Plutôt pas mal, mais pas ton genre, il faut le dire. — Ah non non, je t'assure que... Tu n'as le temps de terminer ta phrase qu'une présence s'impose à vous et te fait légèrement sursauter. Main qui vient se glisser dans ta nuque, lorsque tu pivotes la tête pour croiser son regard. Lorcan. Lui. Le fameux mec que tu n'as jamais eu l'occasion de rencontrer et pourtant avec qui tu as échangé tellement de messages. En vrai, il est encore plus beau que sur les photos. Captivée par son atmosphère immatérielle qui semble émaner de son corps, un rire t'échappe malgré toi. Humiliation vicieuse qui vise l'inconnu. Entre dans la danse. — T'es en retard bébé... Nourrir ce vice, tu joues parfaitement le jeu, lèvres qui apposent sur sa joue, un baiser, marque légère de ton rouge. L'homme repousse la main de Lorcan, vous lance un de ses regards noirs et tourne les chaussures pour disparaître. — S'ayez tu l'as fait fuir, tu peux retirer ton bras. Silence troué par une pique. Petit rappel à l'ordre, mais dans le fond, ça t'amuse Fallon. Tu le découvres super bon comédien. Corps qui recule de quelques pas pour instaurer une petite distance. — Qu'est-ce que tu fous par ici ? T'es venu toi aussi profiter de la fête où tu passais par hasard ? Comme quoi, le hasard fait bien les choses. — Ah et puisque tu t'es porté volontaire pour jouer le parfait petit ami, t'es prêt à m'inviter ? Tu n'en rates pas une Fall. Les lèvres étirées par un large sourire. Ton plus beau. Finalement, ton corps se rapproche à nouveau du sien. Juste là. À quelques centimètres. Plus petite que lui, ton regard se lève pour s'ancrer dans le sien. Prunelles qui soudainement parcourent sa silhouette. S'imprégnant de chaque détail. Pouce qui vient effacer la marque de ton rouge sur sa joue, lui faisant prendre conscience de cette tâche. Tâche que tu aurais bien laissé d'ailleurs, mais ne voulant peut-être pas t'attirer les foudres de possibles prétendantes qui rôde dans le coin. Qui sait, qui l'on peut croiser à tout hasard.