comme promis, j'avais mis cette playlist dans la voiture de Levy. c'est ce que ça fait d'avoir le privilège d'être passagère, choisir ce qu'on veut alors que l'autre souffre en silence en endurant ces choix musicaux. bon après, j'voyais pas de douleur sur son visage, donc j'suppose que c'était bon? en même temps, je lui avais pas laissé le temps d'être dépité parce que j'arrêtais pas de parler de tout et n'importe quoi. concentrée à lui expliquer un truc, je m'étais pas rendu compte qu'on venait d'arriver au mini golf. on allait à la réception pour payer et prendre les trucs nécessaires pour jouer. ensuite, on se dirigeait vers le début de la piste et j'me tournais vers lui au même moment. « j'espère que t'es pas mauvais perdant. » non mais j'dis ça juste comme ça, j'préfère la compétition c'est plus marrant. je refaisais mon chignon vite fait, laissant quand même des cheveux dépassés pour donner un look parfaitement imparfait. « c'est quand la dernière fois que t'as joué à ça? » sourire malicieux aux lèvres, je lui faisais signe de commencer. normalement ça serait honneur aux demoiselles mais j'suis pas comme les autres moi.  

bon fallait le reconnaitre, la musique choisit par ta djette/co-pilote du jour n'était pas merdique. elle n'avait pas pris de gros risques ceci-dit, mais tu préférais ça plutôt que de devoir lui dire qu'elle a des goûts musicaux de merde. arrivée rapide au mini-golf, le trajet est passé vite et puis vu comme elle a toujours un truc à dire, tu t'es pas ennuyé. — j'suis pas perdant tout court rétorques-tu en lui faisant un clin d'oeil. le putter en main avec lequel tu joues, tu t'avances vers le terrain pour l'analyser un peu. ou plutôt pour faire genre. ça fait des années que t'as pas joué à ça et ça risque d'être folklorique. regard qui se braque sur son chignon, puis sur elle. — j'y vais tous les jours. je suis professionnel de mini-golf, j'avais oublié de le préciser ! complètement faux, t'es professionnel de rien du tout et à trop faire le malin, tu vas sûrement faire de la merde, mais c'est pas grave, ça t'amuses. tu comptes pas céder en commençant du coup tu mets ton putter sous ton bras, t'attrapes brinley par les épaules pour la pousser devant la ligne de départ. tu te mets derrière elle, la positionne vite fait, histoire de.. — besoin de plus d'aide? le but c'est de mettre la balle dans le trou là-bas, j'te regarde ! et tu te décales pour lui laisser la place de tirer et de te montrer son niveau.

il essayait de me convaincre moi ou plutôt lui? parce que je pourrais tout autant prétendre être débordante de qualités histoire de faire bonne figure. avec son clin d'oeil qu'il venait de me faire, je voyais ça comme un genre de défi. « on risque d'avoir un problème là, j'suis pas perdante non plus. » qui de nous deux remportera toutes les manches, telle est la question. j'attendais qu'une famille quitte le terrain pour qu'elle aille plus loin, pendant que je m'occupais de ma coiffure. c'est quoi la phrase déjà, vous savez que vous allez prendre cher dès que vous voyez une femme s'attache les cheveux? je sais pu si c'était les mots exacts mais en tout cas, c'était vrai. « intéressant. si t'as un abonnement à partager, j'suis preneuse. » si ça pouvait me permettre d'être douée grâce à ça, why not. plutôt que d'accepter l'offre que je venais de lui tendre, c'est moi qu'il désignait pour commencer la partie. ses mains posées sur mes épaules, il me poussait vers la ligne de départ. « bah elle est passée où ta confiance? » demandais-je en me tournant légèrement vers levy qui se tenait derrière moi, assez près pour entrer dans ma bulle. je me positionnais, en sentant son regard sur moi. je plaçais ma balle verte et je tirais, cette dernière roula assez loin mais pas assez pour tomber dans le trou. j'étais dégoûtée intérieurement ugh. « c'est à cause de soleil, il m'a aveuglé. » totalement pas crédible avec les nuages semi présents.     

tu hausses les épaules, t'es pas du tout crédible quand tu dis que t'ess professionnel et que tu fais ça régulièrement. des années que t'as pas été dans un mini-golf. mais tout est dans la posture et l'assurance de croire à ce qu'on dit. peut être que ça va vraiment te booster et te faire gagner. t'es pas vraiment mauvais joueur quand il n'y a pas d'enjeu, donc même si tu perdais, tu verrais le positif de ce bon moment. en attendant, tu la poussais pour qu'elle commence. la galanterie, soit disant. — arrête de parler et concentre toi, tu vas en avoir besoin ! à peine les mots sortis de ta bouche que tu la regarde taper dans la balle et.. elle ne va pas dans le trou. elle s'arrête en chemin, pas si loin du trou mais pas si près non plus. — c'est con! attends, prends en de la graine maintenant dis-tu en te positionnant et en faisant tout un cinéma. la comedia del arte en action avant de tirer à ton tour. tout ça pour que.. la balle s'arrête à quelques centimètres du trou. — j'voulais pas te ridiculiser et te mettre ko d'avance tu riais à ta propre connerie. vous étiez pas sorti de l'auberge à ce rythme là. — d'habitude je la mets du premier coup.. chuchotais-tu. phrase clairement à double sens, elle le prenait comme elle le voulait. tu pouvais pas cacher bien trop longtemps ton côté beauf. putter en main, tu te permettais de lui donner un coup léger sur l'arrière de sa cuisse — impressionne moi

pipelette brinley bonjour, j'avais ce besoin de parler constamment. levy profitait de toutes les occasions pour laisser l'ouverture d'une porte que je défonçais sans chercher à comprendre, parce que j'étais comme ça. je contrôlais pas mes réparties. « c'est connu que nous les femmes on a un don pour faire plusieurs choses en même temps. » chacun ses forces et ses faiblesses, les siennes c'était quoi? peu importe, c'est pas ça qui changeait la trajectoire de ma balle qui s'échoua à moitié chemin. le problème c'est que j'avais pas mis suffisamment de force pour la mettre dans le trou. je me tournais vers lui, levant ma main pour le laisser passer du genre ''après toi le joueur professionnel.'' sourire collée sur les lèvres, je le regardais de façon presque admirative pour voir de mes yeux ce dont il était capable. il s'était mis dans un tel état pour qu'au final, sa balle n'atteigne même pas le trou. déception, j'aurais pu miser sur lui. « trop aimable de se préoccuper de mon amour propre. » lâchais-je en posant une main au niveau de mon coeur pour amplifier le truc. « j'crois qu'une discussion s'impose avec vous deux. » disais-je, suivi d'un clin d'oeil. j'avais compris l'allusion et la tournure de la phrase, en même temps c'était pas si compliqué à comprendre. son putter venait légèrement se cogner derrière ma cuisse. « ça dépend, on parle encore du jeu ou de l'alignement? » faut savoir choisir.

faire un peu trop le malin t'avais desservi. la balle s'arrêtait si proche du but que c'était grandement risible. tu t'attendais à une réaction de sa part, une moquerie un peu trop excessive, mais même pas. tant mieux finalement, vous étiez tous les deux softs dans vos taquineries. — j'discuterai en temps voulu avec chacun t'inquiète elle avait saisit la subtilité de ton double sens. en même temps, il fallait pas être einstein pour capter le vice de ta phrase. — on parle de ce que tu veux sourire charmeur que tu lui adresses.  — seulement si tu joues en même temps tu comptes pas passer ta nuit ici, le jeu est sympa mais au rythme de vos prouesses ça risque tout de même d'être long. tu t'avances en direction de la balle de la brune, à ses côtés.

j'avais essayé de sauver mon honneur du mieux que je pouvais et pour ma défense, c'était pas si facile d'essayer de marquer un point. c'était pas réellement ça qui m'intéressait mais plutôt la personne avec qui j'étais. ça puait le mystère autour de lui, ne sachant jamais à quoi il pensait vraiment et c'est ça qui me déstabilisais un peu sans que je puisse lui montrer l'effet que ça me faisait. « j'ai carte blanche, tu me donnes du pouvoir. » inutile de préciser que la liste de mes envies n'était pas énorme, juste quelques lignes à peine. sinon, il le savait qu'il était vraiment beau? évidemment qu'il le savait et il en jouait. « ça devrait pouvoir se faire. » reportant mon attention sur les balles, mon regard faisait la navette entre elles et levy. une idée de gages me traversait l'esprit. « si t'arrives à en mettre une dans le trou, j'te laisse la possibilité de m'embrasser. » et s'il échouait, tant pis pour lui.

sourire plaqué, les opales qui fixent la jeune femme sans la lâcher. t'essayes pas de la déstabiliser, mais presque.  —saisis le vite ce pouvoir parce que je pourrais changer d'avis taquin, toujours, mais jamais foncièrement méchant. t'aimais cultiver le mystère derrière ton apparence charismatique. tu pouvais paraitre froid et distant, on te l'avait déjà dit. une façade pour protéger l'ombre trop usée derrière. — eh bah merde, c'est pas près d'arriver ! dis-tu avec un grand sourire aux lèvres. au fond de toi, t'espères que tu vas réussir ton coup cette fois parce que t'es vraiment pas contre goûter ses pulpeuses. tu te positionnais devant ta balle et d'un coup sec et précis, tu venais taper dans le boule verte pour l'amener jusqu'au trou. tu la regardais tourner à l'intérieur de celui-ci et finir par s'arrêter et être définitivement dedans. — trop facile le putter que tu fais tourner sur lui même entre tes mains, la fierté sur ton visage. tu passes ta main dans ta barbe et te retourne vers elle. — c'était quoi déjà le gage rappelle moi ? ton rieur. gage qui était tout sauf ce que tu appelles un gage ceci-dit.

c'était pas tomber dans l'oreille d'une sourde. du milieu où je venais, on m'avait pas laissé le choix d'être réactive au moindre changement. j'crois que c'est pour ça que je fonçais autant dans le tas, j'avais pas le temps de réfléchir pendant un siècle. « j'peux aller galocher le mec là-bas si t'es trop dégonflé. » disais-je en pointant dans une direction, ignorant le statut sentimental du gars. je respectais les gages normalement, quitte à ce que ça me pète au visage yolo. je le regardais faire, me tenant prête au verdict selon le résultat qu'il soit.. bien ou pas bien. la balle atteignait pour la première fois le trou et il fallut attendre quelques secondes pour qu'elle y reste dans ce piège. « ou la motivation a eu raison. » et difficile de nier la fierté qui illuminait son visage. il y avait une grande proximité qui nous séparait, même s'il se tenait à quelques pas de moi. « je t'avais donné la possibilité de m'embrasser mais comme t'as dit et je cite ''c'est pas près d'arrivé'', je te laisse choisir la personne qui mérite ça. » nooon j'étais pas susceptible, seulement je me donnais un certain droit de changer les gages selon le contexte.  

tes sourcils se froncent et tu déchantes rapidement quand tu l'entends se rétracter. toi qui pensait t'amuser et pas te prendre la tête, ça te freine carrément là. le sourire s'efface petit à petit de ton visage. la susceptibilité c'est en option et là, tu l'avais pas demandé. t'aurais pas pensé d'ailleurs que la jeune fille le serait. au contraire tu la pensais prête à tout pour rire. le genre qu'on peut charrier facilement sans qu'elle ne se vexe. au moins maintenant tu vois où sont ses limites.  — ok pas de problème.tu hausses les épaules. si elle veut se braquer, pas de problème. comportement en miroir que tu adoptes. — à ton tour de tirer. et tu te pousses pour la laisser jouer son tour. t'auras pas gagné ses lèvres, t'auras au moins gagné au mini-golf sur ce coup.