les ombres sont plus profondes ce soir. se manifestent partout, nuit qui consume. qui se vêtit de tout les maux, les invitent à danser dans la tête. boucan des larmes. sortent, explosent, leurs lignes sont brûlantes sur l’épiderme déjà en feu. d’avoir trop bu. trop consommé. cherche la paix, le repos, le silence sans jamais rien trouver. le vide, cruel, plombe la poitrine qui se déchire trop violemment. là, le téléphone à la main, cherche les promesses de toujours jamais tenues. jamais sincères. serre plus fort le cellulaire entre les doigts, la rage qui tambourine. te déteste. pire que les autres fois. voudrais que t’es jamais existé dans mon monde. ne jamais en connaître les conséquences. volant tenu de l’autre main, maladroite, oubliée dans la tristesse insupportable. les phares aveugles, ramènent à la raison. quelques secondes, le regard inconscient cherche encore tes mots. ta présence. cherche les aveux, ceux qui ont fais du bien un jour mais détruisent aujourd’hui. te déteste. atrocement. en sanglots, solitude comme seule témoin de la chute. massacrante. regard embué, gorgé d’eau. les pleurs ne retiennent pas leurs cris, ne cachent pas leur douleur. à l’abris des autres. et le téléphone glisse de la main, coeur furieux a besoin de le retrouver. d’avoir mal encore. baissée à moitié, tapote la moquette sans rien trouver. cherche encore. les yeux quittent la route. pas longtemps. trop longtemps. les pneus dévient, parechoc frappe le poteau sur le droite, provoque la secousse brutale. airbags qui explose trop vite. d’un coup sec. les azurs portent le choc quelques secondes avant de se fermer doucement. incapable de lutter. dégouline une goutte de sang le long de la tempe. en ressens à peine son frisson avant que le noir s’impose. prenne toute la place.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

@Lena Castiglia | tw: jurons, accident de voiture
il rentre de chez un ami, ses doigts tambourinent machinalement sur le volant enveloppé de cuir au rythme d'une vieille chanson pop qui appartiens à une autre décennie. il se sent un poil fébrile, un peu trop éveillé à cette heure de la nuit. il devine l'insomnie qui l'attend une fois qu'il sera chez lui, dans son lit. pour l'heure, la route défile devant lui et tout est serein. c'est calme, normal à une heure aussi avancée. il fait bon, l'été tarde à partir. d'une pression du doigt, atlas fait coulisser la fenêtre côté conducteur, et lâche le volant le temps de récupérer une clope qu'il allume en deux deux en ralentissant avant de la fourrer entre ses lèvres. une taffe, puis deux, puis trois. ça va. son ventre émet une petite plainte sonore. il a pas bouffé grand chose chez son ami. il va peut-être s'arrêter pour prendre quelque chose en ville. une pensée légère qui le divertit un moment alors qu'il poursuit sa route. il est en train d'achever de se décider pour un burger quand à un nouveau tournant, le calme ambiant se fendille. de la nuit tranquille, il passe au chaos. on peut pas la rater. une voiture accidentée, qui a percuté un poteau. putain juron étranglé, mains autrefois fermes, sécurisantes, qui se mettent à trembler sur le volant. il s'arrête auprès de la caisse accidentée, immobile, solitaire dans la nuit. putain il jure à niveau en s'extirpant de sa propre voiture. perturbé il oublie son téléphone, contourne l'autre caisse, espérant la trouver vide, mais non. il la reconnaît pas de suite. eh qu'il lâche en attrapant la poignée de la portière. il essaie de l'ouvrir. elle résiste un peu, mais cède sans troi d'effort. eh, vous allez bien ? et son souffle qui se bloque dans la gorge quand il la reconnaît. lena. putain. lena? eh, tu m'entends? elle réagit pas. putain putain putain. sa main qui tremble quand il fait mine de lui attraper l'épaule, mais il se fige. il est pas sensé la bouger. enfin il croit. putain ça peut être grave. vraiment grave.

le silence. fumée épaisse flotte au dessus du capot. laisse les néons du lampadaire la transpercer. corps qui se fond dans l’obscurité d’une ruelle vide. l’heure trop tardive, seuls les loups sont dehors. seuls les âmes en cavales arpentent les coulisses de boston. mais, il y a toi. arrive de nulle part, comme à chaque fois. tombe en plein milieu de mon chaos. croise le cadavre plus que l’âme en vie. à croire que t’étais voué à contempler mes chutes. à croiser mes démons. plus que n’importe qui. les joues encore humides, gardent les séquelles du dernier sos. trop loin de la passion d’avant. de cet inconnu trop enivrant. de ces baisers échangés qui voulaient tout dire sauf rien. la peur au ventre. de devoir recommencer. encore. d’en souffrir encore. fuyante, j’ai tout massacrée dans mon départ furtif. ta voix que j’entends lointaine, paupières trop lourdes pour les ouvrir. ta main qui attrape mon épaule et sourcils qui se froncent. grimace dans la douleur encore endormie par l’adrénaline. - j’ai.. mal.. difficilement, les mots se distinguent. hoche la tête à peine, qu’tu saches que oui, j’sais que t’es là. toujours. au mauvais moment, mauvais endroit.

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@Lena Castiglia | tw: jurons, accident de voiture
gestes incertains, main portée à son épaule, légère, tout juste s'il ose la toucher. la peur surtout, putain, de commettre une erreur de faire plus de mal que de bien. car il voit rien de là où il se trouve. la gravité de ses blessures. l'horreur qui pourrait en découler et il peut pas se permettre de merder. pas avec elle, pas avec qui que ce soit. le coeur qui bat fort. car il a vécu pas mal de choses, atlas, plus qu'il devrait, mais cette situation là, il connaît pas. enfin, c'est pas tout à fait vrai. la sensation de tenir presque une vie, une autre vie que la sienne entre ses doigts. l'urgence d'aider, de sauver tout en sachant pertinemment au fond de soit qu'on peut pas, qu'on est pas celui qui fera la différence. complexe de super-héros à la con. égoïste, souvent, opportuniste, clairement, mais jamais totalement, jamais suffisamment. il est pas médecin. il est pas taillé pour ça. et il flippe. il flippe vraiment. peur au ventre, angoisse, crainte qu'elle réagisse pas. goût d'éternité, acre et insupportable, qui tapisse sa gorge avant qu'elle ne parvienne à s'exprimer difficilement. j’ai.. mal.. putain. tête qu'elle fait l'effort d'hocher légèrement, pour le rassurer. intention louable, mais rassuré il l'est vraiment pas. bouge pas qu'il lâche d'une voix plus émotive qu'à l'ordinaire, ou perce volontiers la panique. pas un roc. pas une épaule solide. pas suffisant. pas capable de fairez la différence. il lui dit de pas bouger, car il croit que c'est la chose à faire. mais il en sait rien. il est pas formé, taillé pour ça. il peut que croire. il n'a pas de conviction. il faut qu'il appelle quelqu'un. les pompiers. brouillard qui se dilue un peu, main pressante qu'il porte à la poche de sa veste, pour y dénicher son portable. doigts qui ne caressent que du tissu. juron qui passe ses lèvres. il doit être dans la voiture.. je vais le rechercher, je, je reviens ok ? assentiment qu'il exige avant de bouger d'un pouce, terrifié à l'idée de commettre un impair qu'il ne saura réparer.

dans les retines danse le brouillard. brume éparpillée, floute ton image d’une opacité modérée. l’incompréhension attise la panique, celle qui grouille à l’intérieur, celle qui aimerait sortir pour hurler mais, rien ne sort. le choc reste muet, incapable d’inonder les cordes vocales. obstruées par une agonie silencieuse. tes yeux, paysage auquel je m’accroche. je me tiens, pour ne pas abandonner. lâcher prise. le corps brûle, douleur généralisée, impossible de déceler les blessures. d’en voir la gravité. et, puis t’façon, j’avais pas envie de savoir. à quel point je venais de m’abîmer. pas la force d’affronter la brutalité de mes écarts. de cette même foutue inconscience. sonnerie qui résonne dans l’habitacle. vibrations au sol, mince échos. me rappelle casteel et leo. ceux que j’ai laissé là-bas. ta voix reprend le dessus. dépasse les bruits de fond, elle qui n’a plus la même assurance. déformée par l’inquiétude, celle qui se lit sur tes traits quand tu t’éloignes. rongée par la peur, palpitant devient féroce dans la poitrine. fracasse la cage thoracique qui le maintient encore. qui fait comprendre que j’suis encore en vie. encore trop. salive au goût de fer, déglutit à peine quand je bouge légèrement pour chercher ta silhouette. - pars.. pas. m’lâche pas toi aussi. même si j’suis trop difficile à porter. même si j’te brise les épaules.

Let me be there

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@Lena Castiglia | tw: jurons, accident de voiture
il fait mine de s'éloigner, dévisse son regard du sien. c'est à regret. c'est à regret car il flippe. tout lui semble suspendu d'un coup, comme si la route avait disparu sous ses pieds, dérobée à lui pour ne laisser place plus qu'à un fil ridicule, seule barrière entre sa silhouette chancelante et des kilomètres de vide. la peur est une émotion paralysante et il peut pas se permettre d'être paralysé. pas en cet instant. s'il perd pied alors c'est foutu. s'il tombe, c'est foutu. ou pas. mais peut-être que oui. et il sait pas quoi faire. il est là, il est présent, mais il se sent fragile, vulnérable, impuissant. y a du plomb dans son bide, il respire mal. et son portable qu'est pas dans sa poche. qui est forcément à pas plus de dix pas de lui, mais il peut se passer plein de choses en dix pas, non? et il sait pas. il sait pas à quel point c'est grave. il sait pas ce qui peut se produire. il a juste besoin d'aide et faut qu'il passe un appel. il est prêt à se détourner, à rejoindre sa caisse, sagement stationnée à côté, mais il se fige quand elle rouvre la bouche. pars.. pas. putain. il s'immobilise, son regard d'un bleu plus saisissant que d'habitude retrouvant le sien. nouvelle vague de panique qui s'ébat et s'écrase en lui. où est ce que t'as mal? comment tu te sens? qu'est-ce que je.. il s'interrompt, secoue la tête. elle sait sûrement pas plus que lui ce qu'elle a et encore moins ce qu'il doit faire pour lui venir en aide. je peux pas te bouger, je pourrais aggraver les choses.. je.. c'est pas le moment de bafouiller, bordel.