Une nouvelle année commence, et celle-ci promet de magnifiques surprises. Malgré toute la bonne humeur qui t'assaillait, et le fait que tu n'arrivais pas encore à la décrypter complètement, tu ne pouvais t'empêcher de te poser certaines questions. À commencer par ton boulot. Si tu ne devrais pas plutôt t'alléger en te trouvant un boulot moins fatiguant avec tes cours. Tu n'as pas envie de galérer comme l'année précédente. Seul problème, tu vas devoir abandonner tes collègues, toi qui as tissé de bons liens avec eux. Où alors essayer de baratiner ton patron pour qu'il réduise un peu tes heures du soirs. Toutes ces questions, qui fusent, t'empêchent de trouver le sommeil, alors tu décides d'enfiler des vêtements pour te rendre dans le parc de l'université avec ton matériel de dessin. Dessiner serait la seule chose qui pourrait t'empêcher de réfléchir. Installée tranquillement au pied d'un arbre, tu sors ton carnet à dessin et l'ouvres en te saisissant de ton crayon à papier pour t'atteler à ton travail. Ton trait était toujours aussi unique, car sous ta mine, les objets devenaient presque animés. Et ce soir, cette belle nuit prendra vie sous tes doigts. Tellement concentré sur ton croquis que tu n'entends guère les pas résonner autour de toi et lorsque tu lèves les yeux, sa silhouette t'apparaît sous les rayons de lune. Par réflexe, ton carnet vient cacher ton visage en espérant pouvoir passer inaperçue. Vous ne vous êtes plus parlés depuis depuis votre dernier échange un peu étrange, car il y a comme un froid qui s'est jeté sur vous.

l'émotion principale est l'exaspération. la reprise des cours ne t'enchante pas, tu regrettais presque le summer camp, lorsque vous étiez paumé en forêt ou à devoir dormir dehors. c'était vraiment plus fun d'être avec ses trois meilleurs potes plutôt qu'assis dans un amphithéâtre a écouter un professeur parler. t'aimes tes études, mais la reprise était quand même violente. tu étais déjà ensevelis sous les projets et les cours à étudier et ça te blasait. tu foulais les pavés de l'université pour la quitter, quand au loin tu remarquais fallon. la blonde avec son crayon a gribouiller était assise sous un arbre, protégé du soleil. tu t'approchais et lorsque tu arrivais à son niveau, tu voyais bien l'étonnement sur son visage. — c'est moi qu'tu dessines ? disais-tu sur un ton rieur. vous n'aviez pas eu de contact récent, mais tu t'arrêtais pas sur vos derniers messages. à vrai dire, tu ne savais plus trop la teneur de vos derniers échanges.

Le regard qui se pose sur sa silhouette et plus elle approche, plus t'as ce p'tit tic et tac dans la tête qui te pousse à lever le camp. À partir. Parce que tu ne sais plus trop où te situer dans son monde. Tu ne sais même plus si tu en fais partie en vrai. Et ton père t'a toujours appris à ne rien forcer. À t'éloigner si jamais tu sentais ta présence inutile. Et au vu de vos derniers échanges, t'as quand même pris des distances. Tu n'as pas envie d'imposer ta présence et c'est ce que tu as fini par sentir lorsque tu réclamais Levy. Il avait toujours les nerfs et cela te retombait dessus par sa façon de converser. Alors oui, tu t'es éloignée et oui, ça semblait lui convenir alors pourquoi maintenant ? Que fait-il ici alors qu'il a sûrement beaucoup plus de choses passionnantes à faire ailleurs ? Sa question t'arrache un froncement de sourcils. Hausse les épaules tandis que la pointe de ton crayon quitte ton carnet, la fait pivoter pour que le bout s'immisce entre tes dents. — Pourquoi serait-ce toi que je choisirais de dessiner à la place de ce beau cadre nocturne ? Répondre par une question, ça, tu sais si bien le faire Fallon.

quand tu t'approches de fallon, à aucun moment tu te doutes de la façon dont elle va accueillir ta présence. alors, lorsque tu l'entends ne pas rire à ta blague et la prendre très sérieusement, tu te retrouves interloqué. un peu comme un con, sans avoir rien à répondre. tu la regarde juste, debout, comme si les bras t'en tombait. il se passe quelques secondes avant que tu rebondisses enfin. — t'es de bonne humeur à ce que j'vois l'air impassible, bien bien enjoué qu'avant. — c'était une blague, je me doute que c'est pas moi que tu dessinais.. tu t'arrêtes de parler et réfléchis deux secondes à cette idée avant de reprendre — ce serait d'ailleurs super chelou si c'était le cas ! ouais, t'as pas envie qu'on te dessine et d'autant plus.. comme ça, sans aucune raison. — bon si j'te dérange, je repars et.. j'te dis à bientôt ne sachant pas trop quoi faire, tu restes stoïque, debout devant elle, attendant presque ses consignes.

Dans la peau d’une beauté de glace, la plus chaude fureur se lasse face à la remarque du garçon sur ton humeur. Et pourtant... C'est tout le contraire Fallon, car lorsque tu dessines, tu es apaisée, sereine, libre, émerveillée... vivante. Mais... lui. Tu ne t'y attendais tout simplement pas ce soir. Alors sa réaction te sort de ta bulle lorsque tu lui offres disgrâce. — Je ne m'attendais pas à te croiser. Le goût amer sur la langue de vos derniers échanges. Mine doucement effarouchée, lèvres pincées tandis que tes dents d'une blancheur éclatante apparaissent dans la pénombre. — Pourquoi ce serait super chelou ? Ce n'est jamais rien qu'un dessin, c'est comme immortaliser une belle pause sous un beau paysage à travers un appareil photo, sauf que là, c'est sur papier. — Mais bon, si un jour j'ai pour mission de prendre quelqu'un pour modèle et le dessiner dans son plus bel accoutrement, j'sais que je n'aurais pas intérêt à venir frapper à ta porte. Hausse alors les épaules. Tes yeux se fixent un instant sur lui et à travers le rayon lunaire, tu peux ressentir de l'incompréhension. Il ne comprend pas pourquoi tu ne l'accueilles pas à bras ouverts. C'est bien un mec celui-là. — Ce n'est pas que tu me déranges Levy. Mais tu avais sûrement mieux à faire ailleurs non ? Je ne veux surtout pas te ralentir. Joue sur les mots pour le faire culpabiliser. À ce jeu, tu es très forte Fallon.

si t'avais su que l'ambiance allait être si froide, tu te serais pas aventuré vers elle. l'entrain avec lequel tu t'étais approché s'est envolé en un claquement de doigt. sur ton visage il est perceptible cet engouement disparaissant. et plus elle parle, plus t'es blasé de la situation. — ouais non, m'appelle pas. je suis pas modèle. lâches-tu en soufflant par la suite. les mains dans les poches et l'air détaché, tes yeux se lèvent au ciel. toi qui pensait que t'allais pouvoir rire, t'es bien déçu du voyage. — t'insinues quoi? dis-tu pour qu'elle arrête de passer par quatre chemins et qu'elle te dise franchement les choses.

Montrant toutes tes dents, tu pouvais voir son agacement pour tes paroles. Le froid que tu lui fais parvenir ne l'enchante pas, mais tu ne sais pas comment lui faire parvenir tes mots, depuis la dernière fois, tu n'as pas cherché à le revoir et lui non plus, alors tu ne sais pas pourquoi il s'attendait à un bel accueil de ta part. Émeraudes qui fixent son regard, qui ne le lâche pas. Crayon que tu lèves devant sa silhouette, paupières légèrement plissées. — Et pourtant... Tu ferais un très beau modèle. Bout de langue à moitié sortie d'entre tes lippes. — Je pourrais te dessiner là. Tout de suite. Dans ton plus bel accoutrement. C'est-à-dire dire sans tes vêtements. L'immortaliser dans ton carnet en tenue d'Adam pourrait très bien devenir un délicieux souvenir. Mais bon, tu sais très bien qu'il n'est pas cap. — Mais je n'insinue absolument rien et puis ça n'a aucune importance. Fronce les sourcils, changeant complètement de sujet. — Ta rentrée s'est bien passé alors ? T'as retrouvé les petits geeks ? Rire qui résonne entre les arbres. Ton premier depuis votre dernier échange. — T'as besoin que je t'invite à prendre place ?