liaison abrégée, laissant les non dits au fond d’une bouteille jetée à la mer. ton existence fatidique, cruel serpent provoquant les turbulences. fleur du mal arrachée trop vite, laissant les racines encore vivantes dans l’esprit. susurres maudits, au moindre moment de faiblesse et tu rebondis dans ma tête. toi, qui avait pu percer au travers de ma chaire. trouvé les ruines d’une âme mal retapée. t’as joué avec, les ficelles de mes abîmes, corde sur lesquelles t’as tiré pour laisser croire un réel intérêt. et, j’en voulais plus, de tes mensonges mal confectionnés. j’en veux plus d’ces erreurs que j’aime me voir commettre. les doigts balancent vulgairement les cintres d’un côté à l’autre, cherche le sweat. celui que j’ai pourtant enfilé tant d’fois, pour les nuits moins bonnes. pour quand le cerveau déraille. quand le froid est revenu me hanter. me rappellant, à quel point il faisait chaud dans tes bras. canines grincent, le regard amer quand j’arrache le tissus pour le balancer sur le lit. au tour de mon sac, renverse le contenu dans la colère. tout s’éparpille et ton bien brille au milieu de ce tas de rien. entre les doigts, les orbes regardent une dernière fois le fer lézardé de tes mains. dégoût, de ces fausses attentions. phalanges cognent à la porte, sûrement toi. - ils sont sur le lit. porte s’ouvre sur ta silhouette, t’autorise à entrer. derrière toi, les yeux te détaillent. - reprends tout.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Le seuil béant ouvert à ta silhouette, propylée anciennement franchie. Le spectacle se dévoile, tourmente abattue dans sa chambre. Tu découvres les vestiges d’une colère, astérisme nitescent abandonné sur le plancher. Tu reconnais aisément les fétiches d’un sac à main déversé dans une pulsion. Tu me fais réaliser que t’es vraiment une merde. Ressens-tu l’orgueil de déclencher l’apocalypse dans sa cage thoracique Seven ? L’étincelle d’une rancœur née d’une certaine complicité meurtrie par tes inactions. « — Ils sont sur le lit. » Ta mâchoire se contracte, nulle importance pour les ruines d’offrandes jetées sur le lit. Non, tu observes les rivières de lave en fusion serpentant dans ses pupilles acérées, tableau infernal d’une beauté terrifiante. « — Reprends tout. » Son souffle s’incarne en formes décharnées et défigurées, témoins des tourments qu’elle endure sous le hurlement d’ire. Une déglutition obstrue ton œsophage alors que tu attrapes le sweat et le briquet. Tu enclenches la flamme, allumant une braise au bout de ta cigarette. Longue inspiration toxique qui s’extirpe vers le plafond. Les effluves de son parfum s’échappent du tissu… Menteuse. « — Sûre de rien vouloir garder ? Ça serait dommage que tu regrettes. » Un connard, n’est-ce pas ? Tes yeux luisent d’une lueur malveillante, suscitée par l’hypocrisie indicible de votre situation. Tu désignes le capharnaüm au sol de ta clope. « — Besoin d’aide pour ranger ? »

les billes te suivent. baissés sur tes pas, ceux qui s’égarent au milieu de mon bordel. insignifiant. les précieux disposés délicatement. présence vive, ne m’aura pas laissé le temps de ramasser les indices du psyché incendiée. l’aigreur d’un schéma que j’ai du mal à avaler. laissant la rancoeur tourbillonner dans le crâne, fierté déplacée siège en trône au-dessus de la tête. visage impassible, reste de marbre. près de la porte, parce que tu ne tarderas pas à partir. anticipe le départ, les doigts restent aimantés à la poignée. l’indifférence mimée dans un ton sobre, vierge d’émotions. et, dans cette fausse accalmie, j’perçois les torsions de ton visage. passe, furtivement un semblant de frustration à peine visible. prédateur avéré, détient les griffes qui m’ont un jour attrapé. regret se soulève quand ta main se mêle aux objets. récupère tes offrandes et, la pénitence frappe de plein fouet. nostalgie déjà révélée, me concentre sur le fin bâton porté à tes lèvres. comme un soutient, que tu cherches dans la fine fumée. embaumant les lieux d’un parfum grossier. m’attarde maladroitement sur le mouvement, sur tes pulpeuses légèrement humides. ta voix me rappelle à l’ordre, l’effet tunnel s’évapore pour se recentrer. me rapproche. relève légèrement la tête. - toi ? tu regrettes ? les orbes s’alignent. se combattent. - quoi ? t’es en manque d’oseille seven.. faut que tu viennes faire le ménage chez moi ? ton ex t’paye pas assez ? l’ironie nocive dans le sourire. mensonger.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« — Toi ? Tu regrettes ? » La désolation amère prolifère dans ton ombre, secret bien trop honteux pour arpenter ta silhouette. Les ténèbres ne sont-elles pas des toiles où vivent les remords ? Les araignées affamées s’en réjouissent quand vos cœurs s’étreignent douloureusement. Tant d’impitoyables possibles chemins à découvrir mais que vous n’emprunterez jamais. Ta fumée s’étire, se contorsionne en firmament pour mieux s’évanouir dans l’obscurité de sa chambre. Imprègne donc les murs de ta présence toxique d’une traînée fugace. « ¬— Pas d’les avoir offert non. » Son briquet se glisse dans ta poche arrière. L’atmosphère est dense, saturée de l’odeur âcre du tabac brûlant et d’une peur presque palpable… Elle règne entre vous, maîtresse d’une situation promise à une explosion. La chaleur s’intensifie à chacune de tes inspirations, consumant vos vestiges. Elle s’est approchée, combattant avec férocité ton regard. Tu recraches ta respiration sur son visage, balayant des mèches folles de ton souffle. « ¬— Quoi ? T’es en manque d’oseille Seven… Faut que tu viennes faire le ménage chez moi ? Ton ex t’paye pas assez ? » Terrible folie… Saisir l’expiation dans le supplice et l’insulte des bourreaux. Ta mâchoire se contracte durement, la cigarette s’échappant au sol lorsque tes phalanges se resserrent autour de son cou. Déverser sa rage sur elle, échapper à l’impression d’exploser de contrition. « ¬— Ferme ta gueule, c’est un conseil. » La braise continue de brûler, laissant son empreinte incandescente dans l’obscurité, simple source de chaleur dans la froideur de vos échanges. Sa tête contrainte contre le mur, la pression de ta main sur son épiderme… N’est-ce pas un vent de nostalgie qui s’émeut de vos adieux ?