les voix criardes martèlent le crâne. celui qui regorge d’insultes, de rancoeur, de déception. celui qui pense encore à lui, à la dernière discussion. la raison qui me flagelle, me rappelle qu’elle n’a jamais tort. me rappelle, ce que ça fait quand la douleur massacre. gronde. que donner c’est l’erreur à n’plus commettre. et, putain, j’croyais naïvement que ce serait bon cette fois. que ça ferait du bien avec toi. mais, t’es pareil, tu choisis les autres avant moi. tu te choisiras avant moi. éteinte. retrouve l’obscurité habituelle, celle qui m’reprends dans ses bras. toujours. mais les rétines absorbent ton image, à cette table. ce même restau, comme à chaque fois. notre temple ou tombeau. en fonctions des jours, des émotions qui nous oppriment. ou nous animent. - j’suis en retard, désolée j’ai pas pu venir après ton sport. trouve la chaise, face à toi. le regard s’éparpille, se distille dans les recoins de cette salle que j’connais par coeur. - t’as faim ? futilitée balancée, la carte tirée sous les yeux. ceux qui s’occupent pour ne pas avoir à croiser les tiens.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

En retard, lena. La carte des cocktails entre les mains, les billes qui parcourent les lignes quand les autres phalanges viennent se poser sur ton menton. L’allure élégante et le cliché pensif. Les émotions qui s’entrechoquent dans le cerveau et les traits du visage qui restent imperturbables. Elle veut te voir, t’analyser, ses yeux billes azurs pour te dévisager jusqu’à trouver la faille dans ton âme impénétrable. Elle veut savoir si tu l’aimes encore alys, elle veut savoir si tu peux la remplacer, lena. Le regard qui se redresse quand sa voix perce l’ambiance tamisée. Le sourire provocateur quand tu ne dis toujours rien, pourtant. L’insolence sans la saluer, lui faire contenter ton mépris sur son retard, simplement votre façon de vous chercher. Les billes sur les lignes quand tu réponds enfin : on est venu dans un restaurant pour manger, non ? L’arrogance de tes mots, encore. Ton bras qui se lève pour attirer un serveur à toi. Je vais prendre le menu du jour, s’il vous plait et rajoutez moi le cocktail du chef, comme d’habitude, merci. Le regard qui se redresse vers elle quand le serveur lui demande sa commande, cette fois.

amitié qui brave les normes. un cocktail molotov, un peu de tout jeté dans nos abysses. les secrets inavoués posés sur la table un soir, t’as pris cette place inattendue. toi, qui me connais beaucoup trop bien. les maudîtes facettes que t’as déjà maintenues entre tes mains. et, je déteste l’idée de devoir te partager encore. que tu puisses flancher à nouveau, retrouver un autre intérêt. les questions restées sans réponse, toi, préférant le silence plutôt que de récolter les orages. l’humeur détestable, l’embrouille avec quincy entache les pensées. deviennent massacrantes. les billes qui tombent sur le menu, les plats paraissent sans saveur. peine à lire les mots, préoccupée par tout le reste. sarcasmes glisse le long de ta serpentine, l’agacement qui prend de l’ampleur. - t’es drôle artur. t’en as d’autres des comme ça ? l’ironie dans un sourire froid. refermant la carte quand un serveur rejoint la table. - deux. et, un porn star martini pour moi. les billes toujours dressées vers les tiennes. cherche la fissure, les réponses qui ne viennent pas. - tu comptes m’répondre un jour ? ou tu vas faire le mort encore longtemps ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Tension qui te caresse le derme, ses billes veulent te brûler. Tu sens son âme se consumer jusqu'à te maudire de ne pas parler. Mais toi, l'insolent, les lippes restent étroites par simple provocation. Votre terrain d'entente idéal mais ce soir ça ne lui convient pas. Ce soir Léna n'en veut pas. La commande est passée, ses paroles tranchent le silence organisé. Soupire qui s'extirpe de tes poumons avant de relever le regard vers elle, minutieux sur les détails de son visage impeccable. Les traits qui te capturent, par habitudes irremplaçables. Qu'est ce que tu veux savoir Léna ? Si j'ai faim ? J'ai déjà oublié les autres.L'Oppressante qui veut poser son veto sur ton âme cassée. Elle refuse de te partager comme elle l'a déjà fait. Égoïste, sombrement toxique. Tu pourrais fuir, laisser les éclats de rires à son visage pour marquer ton je m'en foutisme parfait. Mais Léna c'est une partie de toi. Tu l'aimes plus que tu ne le crois, à n'en pas douter. Les barrières impénétrables déjà dépassées depuis de longues années. qu'est ce qu'il y a ? Tu le sais, tu le sens. Pas le plus empathique pourtant, bien trop sympathique pour elle, Léna.