partie en randonnée solo à peine les valises posées dans ton bungalow, t’as rapidement avancé sur le trajet. la carte capturée sur ton écran avec un chemin tracé pour éviter de te paumer sans réseau comme une conne, t’as tout prévu pour pas avoir à bouffer les racines en manquant à la terre entière – parce que t’es indispensable à la vie de tout le monde, tu le sais. pour autant, tu t’attendais pas à trouver quelqu’un posé en plein milieu de ton chemin ; alors, ouais, tu passes par des passages pas très officiels et t’as décidé de grimper là où tu devrais pas, mais la personne là, elle t’emmerde quand même. « qu’est-ce que tu fous ? » toujours aussi agréable anja, évidemment ; le contraire aurait été étonnant. « t’bloques le passage, bouge de là. » on y va crescendo : la prochaine fois que t’ouvriras ta bouche si cet énergumène s’est pas enlevé, ce sera pour l’insulter avec la plus grande bonté.

Benz passait les meilleures vacances de sa vie. C'était grâce à Alistair. Il l'a rencontré au début du summer camp et, depuis, ils passaient beaucoup de temps ensemble. Ils partageaient les chambres et autres endroits où dormir. Ils aimaient discuter, profiter des moments intimes et faire des folies. Benz était très heureux. Puisqu'Alistair passait du temps avec des amis, Benz décida d'aller faire une promenade en solo, voulant admirer le paysage et prendre quelques photos. Il a apporté son appareil photo. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Le briser serait une véritable catastrophe pour le jeune homme. Il marchait depuis quelques minutes et décida d'arrêter, afin de prendre une photo, quand il entendit une voix inconnue. Cette personne semblait très en colère. Il se retourna et fronça les sourcils. — Détends toi. Je prends quelques photos. Il me semble que j'ai le droit. Il soupira et resta planté là. — J'étais là avant toi, donc tu peux prendre un autre chemin sans problème. Ce n'était pas le moment de le mettre en colère.

t’es pleine de douceur, toujours des mots agréables à l’attention de tes compères ; du moins, si on prend les choses à l’envers. parce que ce pauvre inconnu qui n’a rien demandé se prend automatiquement ton impolitesse et ton agressivité en pleine gueule ; c’est gratuit, t’es sympa au moins de pas lui faire payer la salive que tu gaspilles par sa faute. « y a rien à photographier ici à part moi j’te ferai dire. » parce que y a rien qui vaut plus le coup que toi, évidemment ; ça va de soi après tout. « nan, j’peux pas, c’bien l’problème. » le signe de main qui suit tes propos pour lui dire de dégager de là. « allez, tu m’fais chier là, grouille. » à moins qu’il ait du mal à comprendre tes paroles et qu’il ait besoin que tu le bouges toi-même de ton chemin ? si c’est que ça, suffit de demander, t’es une âme charitable et tu te ferais un plaisir de lui venir en aide pour le balancer plus loin.