Le corps endolori, un violent mal de crâne. La bouche sèche et une envie de vomir. Voilà comment je me sens actuellement alors que je me réveille difficilement dans un lieu que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve. Que m'est-il arrivée ? Telle est la question qui me vient subitement au cerveau mais pour le moment, je n'ai aucun souvenir des événements de la veille. J'essaie de bouger mais mon corps refuse et une vive douleur se déclenche l'instant d'après dans le bas du dos. Mon dieu, que m'arrive-t-il ? Je me mets à palper tout mon corps pour vérifier que j'avais toujours mes vêtements. Cette situation, je ne la connais que trop bien et je commence réellement à paniquer. A l'aide... Ces mots ne parviennent pas à franchir la barrière de mes lèvres. Où est mon téléphone ? Je fouille dans toutes mes poches, en panique totale mais je finis par le retrouver dans un endroit improbable, dans mon soutien-gorge. Il s'allume aussitôt, la batterie n'est pas à plat et j'ai de la chance. Aussitôt j'envoie des messages vocaux à ma sœur et à mes amis. J'ai encore du mal à comprendre ce qu'il m'arrive mais je parviens à leur dire que je suis coincée dans la cale d'un bateau et je ne peux pas bouger. J'essaie de retenir mes larmes, de montrer que je suis forte mais plus les minutes passent, plus ça devient difficile de me retenir.

Message vocal, invention du siècle. Voilà comment je parviens à savoir où se trouve Riju et quand. Sa panique transparaît très facilement dans la voix, beaucoup plus qu'une voix électronique de commande vocale n'aurait pu le laisser entendre. Je me dépêche de trouver le bateau où la blonde se trouve, jouant des coudes pour aller plus vite, maudissant évidemment le fait que mes yeux m'aient abandonné un peu plus aujourd'hui que la veille. Les ombres ne me suffisent plus pour avancer sereinement. Pourtant, et malgré le risque que je peux prendre actuellement, j'essaie de courir ou, à tout le moins, de marcher suffisamment vite pour parvenir à mon port sans qu'il ne s'écoule des heures. Lorsque je trouve enfin ledit bateau, un grand silence m'entoure alors. Seul son qui me guide ? Une respiration anormalement saccadée. Si je suis d'ors et déjà capable de reconnaître les voix les trois quarts du temps, reconnaître une personne à sa respiration est impensable. J'avance car la situation m'indique qu'il faut que mes pas me portent vers cette respiration intense et erratique. Riju ? que je lance d'une voix douce, n'ayant aucune idée de si oui ou non c'est bien mon amie qui me fait face...