cette situation est difficile pour moi. la perfusion me tient éveillé pour la batterie de test que j'ai à effectuer. je tiens bon. je tiens le coup parce que c'est pour mon bien. j'essaie de ne pas penser à la facture qui m'attend derrière. je suis dépité. les effets de l'alcool se sont visiblement dissipés à la vitesse de l'éclair. la morphine qu'on m'a injecté pour la douleur me rend ko. je ne réalise pas trop ce qu'il s'est passé. tout se bouscule dans mon esprit. l'impression que mon cerveau occulte l'accident. je ne me rappelle pas de tout mais c'est surement normal, non ? c'est frais. récent. j'étais sous emprise d'alcool. ça doit expliquer le brouillard qui entoure ce qu'il s'est passé. un brouillard si épais que je mets du temps à réaliser que tu es là. dans la chambre. en train de m'attendre. je me souviens de toi. comment oublier. j'ai fais de toi mon seul repère sur terre pendant quelques minutes. le seul truc auquel me raccrocher pour éviter de sombrer. tu m'as vu à terre, la vulnérabilité plus présente que jamais. « je ... ça va je suppose » je suis en vie c'est déjà une bonne chose. dans quel état, je ne sais pas trop mais je suis là. « t'as vu quelqu'un ? tu sais ce que j'ai ? » parce que moi, on ne m'a rien dit du tout. je passe mes mains sur mon visage. « merci beaucoup d'être resté ... je ne veux pas te retenir plus longtemps » je suis déjà tellement reconnaissant que tu aies tenu parole envers moi. t'es bien la première à le faire.