Wildflower
with @Billie O'Malley and @Wade Bailey
warning : sous entendus sexuels.
23.06.2023 Bal 2023

Sa cavalière est sublime, et Wade n’a aucune envie de la quitter mais il tient à ce que Emma profite pleinement de cette soirée avec ses amies, et notamment sa meilleure amie qui ne sera plus étudiante l’an prochain. Alors, déposant un baiser sur sa main, il lui dit s’absenter quelques minutes pour aller aux toilettes. Après s’être lavé les mains, c’est tout naturellement qu’il se dirige vers l’extérieur où des bottes de foin ont été installés pour renforcer le côté petite ville de la thématique du bail. Wade secoue doucement la tête et fait tomber ses bretelles sur son pantalon avant de s’y installer. Il remarque quelques minutes plus tard Billie installée sur l’une d’elle, un verre à la main et même si le souvenir de leur dernière conversation est bien ancrée dans sa mémoire, il ne peut résister à l’envie d’aller vers elle. Quitte à ce qu’ils finissent par s’écharper. Il y a quelque chose chez Billie O’Malley auquel Wade est tout simplement incapable de résister. Il fouille rapidement ses poches à la recherche d’un mouchoir et va vers elle en l’ajoutant : “Ne tire pas, je viens en paix”. Un sourire taquin sur le visage, il attends de voir si la jeune femme le fusille du regard avant de s’installer à côté d’elle. “T’es sublime.” Au point qu’il a bien envie d’attraper sa main pour l’attirer dans les toilettes et lui montrer combien elle l’est mais ils sont tous les deux accompagnés, cette option n’est envisageable que dans son esprit. Il s’autorise d’ailleurs à la dévorer du regard quelques secondes avant de reposer son regard au loin. “A moins que tu aies besoin de dire quelque chose sur Eowyn, je te propose qu’on ne parle pas de nos cavalières respectives. On s’entend très bien jusqu’à ce qu’elles deviennent le sujet de nos discussions.” Il hésite une seconde puis vient attraper sa main qu’il serre doucement dans la sienne. “Je vais éviter de te regarder en revanche. Tu mets tellement ta robe en valeur que j’ai vraiment très très envie de reprendre nos vieilles habitudes, donc je vais juste regarder l’horizon si tu le veux bien.”

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23.06.2023 Bal 2023

Les doigts s’enfoncent dans le foin, marquant la peau diaphane de fines marbrures rouges. L’odeur du fourrage parvient même à se frayer un chemin, malgré les passages, les parfums de ceux qui défilent à côté. Cramponnée ici, j’pense que je vais y rester. Une bonne vue d’ensemble, de quoi arborer un fin sourire narquois, en réponse au monde qui danse. Moi qui rêvais de couleurs, j’avais été déçue de me retrouver avec un univers si doucereux, si romantique. Tout est pâle, tout est doux. Alors, laissez moi retrouver un peu de rugosité en forçant le passage de mes phalanges dans ce foin à la con. J’suis pas là pour les bonnes raisons. Enfin, si, j’suppose que la majorité des gens trouverait ça adorable. Pour mon couple, c’est bien. Pour la survie de mon couple, c’est même indispensable. Puis, quand je rumine ma présence ici, j’regarde Eowyn qui fait une merveilleuse princesse dans cet univers tranquille. Elle fait son taff de cheffe des roses, je la laisse prendre son bain de foule et d’amour ; puisque ces derniers temps, j’suis incapable de lui en donner. Pas comme il faut, en tout cas. Un soupire. Toi, les soupires, ça t’attire. J’t’entends, j’te vois t’approcher et je pense être la seule à me souvenir de notre dernière joute. Elle se finissait dans les silences. Pas les beaux, pas ceux avec la sueur perlant dans le creux des reins. Ceux qui installent un point. Le mouchoir, j’finis par te l’arracher quand t’es assez proche, en faire une boule et te le renvoyer. Dix points pour les bleus si c’est en pleine tête. Puis, t’as le droit aux yeux qui roulent, s’agacent, le montrent. Comme tu t’appelles Wade Bailey, tu t’en fous de ce que je joue. Toi, tu sais ce qui se tait. « T’as pas compris le thème. » Asséné, mes doigts inertes entre les tiens. Histoire que tu comprennes que rien qu’le fait que je ne t’enfonces pas mes ongles immédiatement dans la peau, est un geste. Mes orbes, qui te toisent ; j’espère dissimuler avec talent l’attrait, ne laissant percevoir que le sarcasme. J’ai bien entendu tout ce que t’as dis, t’inquiètes pas. Probablement même que j’en avais un peu besoin. « T’es habillé comme un acteur de film porno pour un spécial activités à la ferme. » Les lèvres, traçant un fugace sourire moqueur. Ma main se dégage avec douceur, et j’exagère la consternation : « Tu me fatigues. » Le soupire, cette fois, est pour toi. Je dégage l’autre main, toujours bloquée dans le foin, et dépose les deux derrière nous, inclinée ainsi en arrière. Les jambes se croisent, le voile glisse sur la peau. Exhibition. « Mais tu peux regarder, c’est fait pour ça. » Provocation. La malice, c’est le problème, ne me quitte que trop rarement. Et, j’ai ce besoin d’être désirée. Ce besoin tout aussi important de réussir à renvoyer l’intérêt. Me dire que j’y arrive toujours. Peut-être que si je m’exerce sur toi, j’y parviendrais à nouveau avec Elle. Un brin de foin, attrapé et qui vient te taquiner l’oreille puis le cou. « On parle de quoi ? Si on peut plus parler de tes bonheurs et de mes malheurs, qu’est-ce qu’il nous reste ? » Est-ce qu’on est encore quelque chose ? Ou est-ce qu’on est plus que ce duo qui se sépare ?

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23.06.2023 Bal 2023

Billie peut rouler des yeux, soupirer autant qu’elle veut, faire mine de s’agacer, Wade sait la lire et voit bien que son corps la trahit. Elle n’a rien contre sa présence et il lui semblerait même qu’elle l’accueille. A dire vrai, il en est sur, Billie n’est pas du genre à faire semblant de quoi que ce soit et elle lui aurait déjà demandé de partir, ou serait partie elle-même si vraiment sa présence était un sujet. “Toi non plus, apparemment. Mais ça me déplaît pas.” répond–il directement quand elle lui reproche sa tenue. Un rire franc s’échappe de ses lèvres quand elle le compare à un acteur porno et il approche son visage de son oreille, pour lui souffler : “C’est exactement ce que j’ai l’intention de faire après cette soirée.” Avec sa cavalière, et peut-être avec quelqu’un d’autre, puisqu’ils ont mentionné l’idée d’être un peu plus nombreux pour célébrer la fin de l’année ensemble. Il la laisse éloigner sa main et se réinstaller, s’appuie avec les coudes sur la botte de foin et continue la conversation, comme si être à côté d’elle dans cette tenue ne lui donnait pas des envies à faire rougir toute l’assemblée. “Si je regarde, je vais vouloir toucher.” répond-il, avant d’attraper son regard. Il esquisse un mouvement au dessus de sa peau sans jamais la toucher, sans même l’effleurer et fait exactement ce qu’il décrit. “Ma main va vouloir effleurer ta cheville et remonter doucement par l’intérieur pour atteindre ta cuisse, elle va s’y attarder, la chatouiller, remonter tout doucement et continuer son chemin jusqu’à ton ventre pour aller retourner ta poitrine. Elle se perdra ensuite dans ta nuque, et je peux presque déjà t’entendre soupirer, alors même que mes lèvres t’auront même pas encore touchée…” Son pouce effleure sa lèvre et il reprend sa main. “Mais si tu y tiens, je peux te regarder. Sache juste que si je commence, je te promets de pas m’arrêter.” Il n’en oublie pas la notion du consentement, prévient juste que ça sera à Billie de faire tout le travail d’être fort pour deux parce que lui, il donnerait n’importe quoi pour la retrouver vraiment. C’est le sexe, mais que, c’est leur façon de communiquer, de faire table rases des conflits, et maintenant qu’ils n’ont plus ça à partager, il ne sait pas vraiment comment ils fonctionnent.
Il soupire en la sentant jouer avec un morceau de foin : “T’as peur que je sois contagieux ?” la taquine-t-il avant de secouer la tête à sa phrase. Elle aussi, semble ne plus savoir comment ils marchent. “On a jamais parlé de nos histoires de cul ou de coeur avant et ça nous a jamais empêché de parler jusqu’au bout de la nuit, nous limite pas à ça, O’Malley.” Son ton est un peu sec, agacé, parce qu’ils sont plus que ça et il déteste cette façon qu’elle a de tout voir par le prisme de sa petite-amie désormais. “Et tu n’es pas que sa petite-amie, tu es aussi Billie. T’es en train de l’oublier, je crois. Fais comme si elle existait pas, pas comme si elle était partie, comme si elle avait jamais existé et parle-moi de Billie telle qu’elle est maintenant.”

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23.06.2023 Bal 2023

Tu m’saoules à vivre ta meilleure vie, à débarquer à ce bal avec Billie2, et à avoir le cran de revenir me parler comme si de rien était. Tu me saoules avec ton sourire qui déborde, et tu m’saoules encore plus avec l’effet que ça a tendance à me faire, quand tu t’approches trop. Vas-y, déballe ta vie sexuelle épanouie, quand moi j’arrive même plus à toucher la plus belle fille du coin. De la ville et même d’ailleurs. J’te jure, Eowyn, ça vaut toutes les autres. Ca vaut dix Billie2. Et moi j’suis comme une conne sur ce tas de paille, à me demander ce que je fais. Je manque de respiration, de coffre, depuis un certain temps. Je m’éteins, je le sais. Indigestion de trucs que j’ai dû digérer, pour continuer notre route. Ce soir, ça se décide. Ca se décide et ça me rend malade. Alors, les mains dans les brins, puis les doigts qui jouent. Je suis trop facilement dissipée. Le gris m’attire puis me révulse. Je préfère te regarder toi, plutôt que ce monde qui continue quand je sombre. Ne me détacher que pour faire rouler les orbes. “Tu veux que je lui fournisse la notice ?” Elle la connaît, me répondras-tu sûrement. Elle l’a probablement un peu écrite, surtout la fin. Je ne suis plus au clair sur tes nouveautés, vois-tu. Mais je connais la base, l’essentiel. Je te connais toi, et peut-être s’est-elle accrochée à ton bras ce soir, mais moi, j’avais les autres soirs. Avant. J’me nourris de ce reste de certitudes qui ressemblent de plus en plus à des illusions. Laissez les moi, celles-ci. Petit allumeur, les phalanges réchauffant ma peau dans leur sillage sans jamais la croiser. Une inspiration plus profonde, quand c’est de ma poitrine que tu t’approches. Pas loin de nous réunir, pas loin de faire le chemin de mon côté. Un souffle sur ton pouce qui s’accroche à ma lèvre, pour parfaire ton imagination. La bouche traçant un sourire amusé. “Que tu es présomptueux, Bailey.” A raison, en témoigne le frisson accompagnant ta simulation. J’compte sur ma peau pour ne pas être si flagrante. Les ongles qui dégagent la blondeur de la clavicule, glissent jusqu’au bustier pour en réajuster le galbe. “Regarde. Qui sait quand tu pourras le faire à nouveau.” J’oublie pas l’anneau fictif à mon doigt, le collier à mon cou, l’engagement. Je les vois, les limites, et désormais que tout est près de l’implosion, c’est presque à croire que j’accélère le rythme. Me tester, et te mettre dans l’exercice. Et, surtout, détourner l’attention de ce qui se déroule sous le tulle. Combien plus rien ne tourne rond là-dedans. On bascule si facilement d’un monde à l’autre. Il suffit d’une réplique, aisée. “T’aurais peut-être dû me raconter, ça t’aurais évité de faire des conneries.” C’est gratos, et j’vise personne. J’veux juste me donner un peu de contenance dans mes renvois. Le problème c’est que ça pique. Tout ça, tout ce que tu dis, ça pique. C’est un peu trop calqué sur ce qui me secoue l’estomac. Mes doigts qui lâchent la paille, qui cessent les attaques pour venir disparaître sous mes bras qui se croisent. Je préférais parader sous ton regard d’envie. Les traits se ferment. “Comment tu veux que j’fasse ça ?” Si elle n’avait jamais existé, j’serais pas la Billie de maintenant, je serais la Billie d’avant. Et, quand je les regarde, je peux jouer au jeu des différences. “Je suis..” Les épaules haussées, le soupire bien moins chaud que précédemment. “J’en sais rien d’accord ?” Le reflet s’est brouillé dans le miroir. J’pensais être la seule à me voir floue. Voilà qu’on est deux, et ça me terrifie. “La Billie de maintenant te trouve chiant avec tes questions.” C’est pas drôle, quand l’adversaire vise directement le centre.

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23.06.2023 Bal 2023

Billie n’a pas le droit d’agir comme ça, d’en vouloir à Wade de lui avoir trouvé une remplaçante parce qu’Emma n’a rien d’une remplaçante, et surtout parce que c’est elle qui est partie, qui a mis un terme à leurs parties de jambes en l’air mais surtout à leur amitié qui était un peu plus que ça. Elle n’a pas le droit d’être jalouse, et pourtant Wade y trouve un semblant de satisfaction. Il ne va pas mentir, c’est une bonne chose qu’elle réagisse comme ça. Ca veut dire que tout n’est pas perdu, au contraire et en même temps… qu’y a-t-il vraiment à sauver ? “Elle en a pas eu besoin, mais pourquoi, tu veux une mise à jour ?” demande-t-il, un sourire coquin sur le visage. Il n’y a pas d’animosité dans sa voix, même si l’amertume se fait bien sentir dans sa bouche mais il sait très bien que ça agacera plus Billie de le voir détacher.
Histoire de réellement la pousser jusqu’au bout, il se rapproche et décide de jouer les vilains tentateurs. Il a su respecter sa relation avec Eowyn quand elle la rendait heureuse mais les traits de Billie sont tirés de tristesse depuis trop longtemps maintenant. Wade s’en moque de tout envoyer valser, parce qu’elle ne la mérite pas. Billie est le genre de femmes qu’on doit rendre heureuse… ou sortir de sa vie. Il fait glisser ses doigts, juste au-dessus de sa peau et même si elle tâche de rester indifférente, il voit bien qu’elle n’est pas indifférente. Lui ne l’est pas non plus, et il secoue la tête quand elle lui parle de présomption. Il sait, il la connaît, même après tout ce temps l’un de l’autre. Un éclair passe dans son regard quand elle fait glisser le tissu sur sa peau, le réajuste ; Wade veut se perdre dans sa poitrine, sous sa robe, il veut la faire sienne et ce n’est que son égo qui l’empêche d’attraper son bras pour l’emmener dans un endroit où ils seront vraiment seuls - ça, et Emma et le fait que Billie ne voudra peut être pas aller jusque-là. “Montre les moi vraiment, si tu veux que je regarde.” dit-il, rapprochant tout de même son visage sans lâcher son regard. Il glisse sa main sur sa hanche, s’arrête juste en dessous de sa poitrine, et la laisse là. Billie n’a qu’un mot à dire, et il recommencera la manœuvre mais sous le tissu cette fois.
Wade lève les yeux au ciel quand elle parle de faire des conneries : “C’est à moi que tu t’adresses, ou à toi ? Tu sais que je t’aurai pas laissé tomber amoureuse de quelqu’un d’autre, si tu m’en avais parlé.” Comme il sait que ça ne servait à rien de se battre pour lui demander de rester ; les enfants lui font peur, et elle n’aurait pas pris ce risque. Ce n’est pas l’envie qui lui a manqué cependant, même s’il ne l’a jamais formulé. “Je survivrai.” dit-il, quand elle lui dit le trouver chiant. “Fais moi confiance.” dit-il, avant d’attraper sa main pour la redresser. “Mets-toi là et regarde-moi dans les yeux.” Il souffle doucement et se positionne face à elle avant d’attraper doucement son visage et de venir poser son front contre le sien. “Sans réfléchir, c’est quoi le premier mot qui te vient quand tu penses à toi.” Pour Wade, c’est libre. Mais il espère que pour elle, ce ne soit pas “triste”.

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23.06.2023 Bal 2023


J’ai pas besoin de mise à jour, ni de t’entendre raconter tes performances sûrement héroïques avec ta nouvelle Billie. En incroyablement fadasse, si tu veux mon avis. Mais, visiblement, mon avis n’est plus vraiment priorisé ; et j’serais mal placée pour te le reprocher. J’sais pas ce que je fous ici, j’avais pas envie d’y être, alors quitte à m’forcer, autant y aller outrageusement. Le tulle sur la paille et le cœur posé pareil, à l’abris des danseurs. Je sais que ce soir, j’vais prendre une décision. La bonne, sûrement. Mais vois tu je me prépare, je me répare un peu avant la charge. T’es là, dans la zone d’infirmerie ; pour changer. Pas convaincue que ça m’fasse plus de bien que de mal, mais qu’importe. J’me sens jolie, quand t’es dans les parages. Et avec toi, j’ai pas peur de mes gestes. Ni d’esquisser une grimace suite à ta première réplique, ou d’feindre que ça ne fonds pas sous le tissu. J’ai plus aucun mode d’emploi, j’ai oublié ce que ça faisait d’être touchée. Ma faute. Mon entière faute. Un blocage que je n’pensais jamais avoir, surtout quand l’autre partenaire de jeu est aussi sublime que ma cavalière. Les sentiments ça vous flingue une femme, j’vous le dis. Si j’suis la femme en question, en tout cas. Les doigts délicats, trop pour m’appartenir pleinement, enrobent les tiens, pour devenir serres et t’arracher à ma tenue et à mon désir. J’en siffle : “Sage, Bailey.” Ca ne nous ressemble que trop peu ; mais il nous faudra apprendre la sagesse, pour continuer d’exister. Encore un peu. Elle mérite tellement mieux que nous. “Tu parles comme Kââ.” Une moue, déjà réfractaire à cette mise en scène digne d’un cabinet de psy. Incapable de ce sérieux : “Si tu m’embrasses je t’arrache un bout de langue.” Et tu le sais, qu’il y aura quelques gouttes de sang. J’crois que je préfèrerai ça, plutôt que me tourner vers mon reflet dans le miroir. Mais j’le fais. Peut-être car dernièrement, tu n’as pas eu que des mauvaises idées me concernant. De la spontanéité, t’as dis. Mais il me faudra quand même quelques secondes, pour faire raisonner la question. “Eteinte.” La flamme, réduite, dans le cercueil de la bougie. “Abîmée, fanée, j’sais pas.” Le regard qui s’était barré ailleurs, revient sur toi. “Mais c’est pas de sa faute.” J’anticipe, ne lui renvoie pas la balle, ne l'abîme pas elle, à son tour. “C’est la mienne, j’ai laissé tout ça arriver.” Et maintenant je ne me reconnais plus dans le reflet. L’enveloppe d’accord, mais le sel a perdu de sa puissance. Je me suis vautrée dans le sucre, et ça me brûle la peau. Je l’aime, mais ne m’aime pas dans cette position. Je ne m’aime pas, quand je l’aime comme ça. Le menton se relève légèrement. “Et je crois que ça a assez duré.” Il faut que je brûle encore. J’me dois bien ça. J’leur dois bien ça, à mes alliés translucides.

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23.06.2023 Bal 2023

Si la situation l’agace au plus haut point, tant parce que Billie n’a aucun droit de prononcer le moindre mot contre Emma qui a été là toutes les fois où elle ne l’était plus, que parce qu’elle ne devrait pas se comparer - Billie est incomparable, comme Emma l’est d’une tout autre façon, il ne peut nier - dans sa propre tête, en tout cas - qu’il en ressent une certaine satisfaction. Billie est jalouse et ça veut dire qu’elle n’a pas tout à fait oublier qu’ils sont pas que des amis, ne l’ont jamais été et ne seront jamais vraiment capables de l’être, et ce, même après des mois sans se parler, des mois à se contenter d’un signe de la main lointain quand ils se retrouvaient à la même soirée. Il voit bien qu’elle enrage de sa suggestion, et s’il a envie de lui dire “bien fait”, d’insister, il sait que ce n’est pas le moment. Elle a le coeur en morceau et il n’y a aucun monde dans lequel Wade ne sera pas là pour la consoler - comme elle l’a été pour lui, malgré tout.
“Ca a jamais été comme ça que tu me préfères.” répond-il avec un air de défi quand elle lui ordonne d’être sage. Il attends une seconde et ajoute : “Mais je vais faire un effort pour tes beaux yeux.” Il pouffe quand elle lui dit qu’il parle comme Kaa et la laisse faire, mettant ses mains derrière son dos. Peut-être que comme ça, il aurait moins envie de l’attirer à lui. “C’est sensé me dissuader ?” répond-il avec un sourire goguenard quand elle menace de lui arracher un bout de langue, mais il recule d’un pas, à défaut d’avoir un drapeau blanc à agiter.  
Les voilà quelques minutes après à se regarder dans le blanc des yeux, peut-être plus proches qu’ils ne l’ont jamais été mais l’idée n’est plus du tout de la conquérir, ni de la convaincre de lui laisser, au moins une fois, glisser entre ses cuisses comme il l’a tant fait. L’idée est plutôt de pénétrer son coeur et de découvrir ce qui le ronge de l’intérieur. “J’suis d’accord.” répond-il quand elle accroche à nouveau son regard et il lève les yeux au ciel à la seconde où elle vient se placer en victime et bourreau. “Arrête ça, Billie.” Il aimerait lui dire que c’est de la faute d’Eowyn, mais il sait pertinemment que ça ne l’aidera pas et que dans toute relation, la faute est souvent portée par les deux. “On est pas en train de distribuer des points. Une relation c’est deux personnes. Alors, oui c’est de ta faute. C’est de la tienne aussi.” Il voit bien pourtant qu’elle ne l’écoute plus, le regard perdu dans le vide. Wade soupire doucement, désolée de voir son cœur brisé ainsi. Il acquiesce d’un signe de la tête et vient déposer un baiser sur son front : “Je pense aussi… mais j’en suis pas moins désolé.” Il passe ses bras autour d’elle quelques secondes et la libère. “Tu veux y aller maintenant ?” demande-t-il, ne voulant pas l’acaparer - ni surtout, laisse le temps au courage nouvellement trouvé de se dissiper.